MerveilleuseChiang-Mai

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06 - DECLIN ET CHUTE DE L’EMPIRE TANG (Chine)

VIIIe - IXe siècle


Au sud de l'Asie du Sud-est...

INCURSIONS JAVANAISES

 

           … dans l'ensemble de l'Asie …

EXPANSION DU BOUDDHISME MAHÂYÂNA

 

         … et au nord de l'Asie du Sud-est …

DECLIN ET CHUTE DE L'EMPIRE TANG

                                  

                                  

INCURSIONS JAVANAISES

(Dans tout le SUD EST ASIATIQUE côtier.)

 

VIIe siècle :

 

Au Cambodge : (Encore en devenir) 

 

En 681, à la mort de Jayavarman 1er, le Tchen-la se disloque.

 

Quelques années plus tard, la dynastie des Çailendra, ou ''rois de la montagne'', une puissance impériale de Java, semble avoir vassalisé toutes les petites principautés du Tchen-la d'eau, et déporté dans sa capitale … sans doute ?!... quelques élites (*) dont très certainement le futur Jayavarman II (790/850), fondateur de la 1ère dynastie  Angkorienne ?!... Mais cette déportation n'est qu'une hypothèse.

 

 

 

(*) A l'époque et jusqu'au début du XXe siècle, en ces régions la déportation pratiquée par les vainqueurs était chose courante pour répondre aux besoins de main d'œuvre. Ce qui signifie qu'il n'y avait pas besoin de faire parti de l'élite pour être déporté. Il suffisait d'être valide, c'est-à-dire corvéable à merci.

 

 

 

VIII° siècle      

 

 

EXPANSION DU BOUDDHISME MAHÂYÂNA

(dit du grand véhicule.)

 

En Inde :

Comme du temps de Ashoka, (-268-250-232 av. J.C.) les rois de la dynastie des Pāla, de confession Bouddhiste Mahâyâna, à la tête d'un royaume situé dans le nord-est de l'Inde envoient des missionnaires en Indochine prêcher l'enseignement de Bouddha.

 

Ces envoyés vont, d'une part aborder les côtes Indochinoises en les remontant jusqu'à Hanoï, et d'autre part traverser la Birmanie en remontant l'Irrawaddy pour pénétrer au Tibet et en chine.

 

 

Liste des souverains Pāla du VIIIe au IXe siècle :

 

01/ Gopala (750-770) le fondateur de la dynastie.

02 Dharmapala (770-810)

 

 

(*) La dynastie des Pāla ou des Bhauma régna à la tête d'un royaume situé dans le nord-est de l'Inde, à cheval sur l'Assam, le Bihâr et le Bengale, de 750 à 1070.

Ils furent chassés de leurs terres par Hemantasena, un roi hindouiste qui instaura la dynastie des Sena. (1070-1230)

 

Nota bene : Ne pas confondre les Pāla (*) du nord-est de l'Inde qui s'illustrèrent de 750 à 1070 et qui étaient bouddhistes avec les Pallava de l'Inde du sud-est qui eux étaient hindouistes et régnèrent de 225 environ à 800.

 

(*) Si vous désirez en savoir plus sur les Pāla, reportez-vous à la chronique sur Naraka classée dans la rubrique ''TOURISTIQUE'' sous le titre ''Loy krathong et ses origines indiennes – Naraka. ''

 

 

 

 

La chaîne de l'Himalaya forme une barrière entre le sous continent indien et le monde chinois, Tibet y compris. Mais ces deux mondes auront à faire face à un même adversaire, les arabes et l'islam.

 

C'est dans l'empire Pāla, d'avant les Pāla, que le bouddhisme à vu le jour. Cet empire entretiendra les meilleurs rapports avec le Sri Lanka, qui était à l'époque, pour les Pala, une terre bouddhiste par excellence. Car ces derniers prêchaient un bouddhisme ''pur et dur'' tel qu'il était pratiqué au Sri Lanka.

 

Il est plus que vraisemblable que les Pāla envoyèrent aussi, tout comme  Ashoka des missionnaires par voies terrestres. Rêvèrent-ils alors de recréer le grand empire d'Ashoka ?... Pourquoi pas ?!...

 

L'année 751, comme nous allons le voir, fut une année de grands bouleversements dans cette région.

 

Nota bene : La carte présente l'empire Pāla à son apogée, c'est-à-dire vers 850.

 

 

À Poitiers en 732 Charles Martel met fin à la progression arabe sur le sol de ''France ''. Lesquels rebroussèrent chemin sans livrer bataille.

 

 

737 (vers)

 

En Chine du sud et au nord-est de la Birmanie : (Encore en devenir)

Avec l'assentiment des Tang, dans l'ouest et le nord-ouest du Yunnan d'aujourd'hui, un chef de tribu Pileguo ou roi du royaume de ''Da-Meng Guo'' (666-728-748) unifie six zhaos (*) et donne naissance à un nouveau royaume : le Nánzhāo (737-902) ou ''Les royaumes du sud.'' (*)

 

Ce royaume, peuplé de Baïs, Taïs et Yis, après avoir vu le jour sous les bons auspices de la chine (Les Tang donnèrent le titre de ''roi du Yunnan'' à Pileguo.) va ensuite se rebeller contre elle ; et pour lui tenir tête le Nánzhāo s'alliera au Tibet à qui il fera allégeance.

 

 

Liste des rois du Nánzhāo du VIIe au IXe siècle  (617-809) :

 

- Piluoge   (皮邏閣) (666-737-748) 728-748

- Geluofeng 閣羅鳳 (712-748-779)

- Yimouxun 異牟尋 (754-779-808),

- Xungequan 尋閣勸 (809)

 

 

 

 

(*) En Chinois, un zhao est un royaume, et ''nan'' signifie Sud, d'où le nom ''royaumes du sud''.

En fait les dits royaumes ressemblaient beaucoup plus à de grandes tribus.

Dali ou Tali sera leur capitale.

 

 

   

 

 

Carte 1 : Le monde asiatique après 750 pour situer le Nanzhao.

 

J'ai souligné la présence du royaume des Pallava (IIIe-IXe siècle) parce qu'il deviendra un grand empire et qu'il eut un rôle important en Asie du Sud-est dans le cadre de … ''l'hindouisation''. Par exemple, c'est son alphabet qui est à la base des alphabets Birman, Khmer et … Thaï via les Khmers.

 

Carte 2 : Le Nanzhao. À mon humble avis il ne devait pas descendre aussi bas pour des raisons physiques. Car s'il avait été aussi facile de franchir les montagnes du sud du Nanzhao les soldats de Kubilaï Khan les auraient franchies au XIIIe siècle … ce qu'ils n'ont pas fait.

 

Photo de droite : Une rue de Dali ou Tali … ex… Xiaguan, en 2009.

 

 

 

751

 

La dynastie des Tang (618/907) après un âge d'or exceptionnel perd de son prestige et cesse de dominer la région.

 

Chang'an, aujourd'hui Xi'an, fut vraisemblablement la plus grande et la plus prospère des villes de l'époque. Elle avait alors une superficie de 84 Km2, Paris en fait aujourd'hui … 105 !....

 

De part sa position, l'extrémité orientale de la route de la soie, elle était comme le trait d'union entre l'occident et le monde extrême oriental, c'est-à-dire le sud de la Chine, le Japon et la Corée.

 

Chang'an était non seulement un grand centre commerçant mais aussi culturel, scientifique et … religieux.

 

Zoroastrisme, nestorianisme, manichéisme et bouddhisme entre autres religions, s'y côtoyaient et s'y enseignaient. (*)

 

Comme le bouddhisme était la religion la plus populaire un style d'histoires, dit ''bianwen'' tirant leur essence de contes bouddhiques se développa ; et avec le ''chuanqi'' ils donnèrent naissance à une forme littéraire de contes populaires et de romans.

 

La renommée d'auteurs comme Bai Juyi, Yuan Zhen et Du Fu ou de poètes comme Chen Zi'ang, Meng Haoran, Wang Bo et … Li Bai, Zhang Ji, Wang Jian dépassa les frontières du grand empire !...

 

Bref, les Tang à leur âge d'or furent un modèle en bien des domaines, y compris politique pour la Corée et le Japon.

 

   

 

 

Photo 1 : Détail d'une terre cuite (polychrome vernis) représentant un gardien céleste. (Musée de Shanghaï).

 

Photo 2 : Deux des cinq bœufs de Han Huang (韓滉) (723-787). Une peinture sur papier longue de 139,8 cm et large de 20,8 cm.

 

Photo 3 : Portrait du poète Du Fu (杜甫) (712-770) surnommé Tseu-Meï, qui avec Li Baï furent les deux ''grands'' poètes de l'époque Tang.

 

Nota bene : C'est à cette époque que l'imprimerie par gravure prit son essor. Un tout premier livre ''Soutra du diamant '' fut même ''édité'' et les premières images de Bouddha tirées. L'astronomie, les mathématiques et la médecine eurent de grands maîtres !...  

 

 

 

Le luxe et la vie de plaisirs furent fatals à l'empereur Xuangzong (712-756) qui aurait comblé de faveurs sa première concubine, Yang Yuhuan, et délaissé quelque peu les affaires de l'empire.

 

Alors quand on a des exigences et qu'on a négligé les moyens pour les obtenir il faut s'attendre au pire !... .

 

 

Les armées Tang, d'abord battues par celles des arabes à la bataille de Talas, (**) sont défaites une seconde fois par celles du Nánzhāo, et certainement du Tibet réunis, à la bataille de Xiaguan, ancien nom de Dali.

 

Les deux alliés ( ?...) en tout cas le Nánzhāo infligera une troisième défaite aux armées chinoises en 754 qui ensuite devront affronter une rébellion du gouverneur militaire de Fanyang (Pékin), An Lushan.

 

Cette révolte commencée par An Lushan et terminée par Shi Siming (***)  durera … huit ans. Ce qui précipitera la chute de la dynastie des Tang.

 

 

(*) Un moine bouddhiste, Xuan Zang ou Hsuan-Tsang, (602-664) (玄奘) à la suite d'un long voyage en de nombreux pays bouddhistes rapporta à Chang'an plus de 650 classiques bouddhistes.

 

C'est le moine Jianzhen ou Ganjin (688-763) (鑒真 ou 鑑真) qui en 745 fonda au Japon la secte Vinaya. Il y enseigna aussi l'art et la médecine. 

 

(**) La bataille de Talas en 751 est comme le contrepoint de ''l'arrêt des arabes'' à Poitiers en 732, à la différence qu'à Poitiers les arabes rebroussèrent chemin de nuit, sans combattre, alors qu'à Talas la bataille dura 5 jours. Ce fut dans les deux cas l'endroit où l'Islam cessa de convertir les ''infidèles'' au moyen des armes.

 

A cette époque les Chinois poursuivaient l'extension de leur suzeraineté sur le monde perse. Mais les musulmans n'en voulait pas, d'autant que Chang'an, ou les villes de garnisons chinoises les plus proches se faisaient souvent tirer l'oreille quand il s'agissait de venir aider leurs vassaux … du bout du monde.

 

Un beau jour le roi de Tachkent refusa tout net de verser un tribut à la Chine donc de se reconnaître vassal.

 

Alors pour l'exemple les armées Tang menèrent une expédition punitive à son encontre. Le roi fut purement et simplement décapité.

 

Pour le venger son fils demanda le secours des arabes, musulmans comme lui.

 

Ces derniers répondirent à son appel, mais le général Ziyad ben Salih s'alliera avec les Tibétains et les Ouïghours.

 

Du côté chinois le général Coréen Kao Hsien-Chih, leur tiendra tête cinq jours durant. Mais à la suite de trahisons successives il finira par battre en retraite. Les arabes ne le poursuivront pas.

 

Cette victoire, ou ce match nul ?... fut par la suite l'occasion pour le Tibet de devenir une ''super puissance'' qui fit trembler la Chine … et pour les Ouïghours de ''s'organiser'' … à la manière nomade en différents empires. Ce qui leur permettra de ne plus avoir à croiser le fer avec la Chine de 751 à 1759 environ.

 

(***) An Lushan fut assassiné lors de cette rébellion par son fils, An Qingxu, qui à son tour sera occis par Shi Siming !...

 

Par égard pour la justice sachez que Shi Siming connaîtra le même sort que An Lushan puisqu'il sera lui aussi, quelque temps plus tard assassiné par son propre fils, Shi Chaoyi.

 

Quant à Shi Chaoyi, il s'est suicidé en 763 après avoir régné 2 ans. Ne dit-on pas que … ''Celui qui règne par les armes périra par les armes'' ?... quel que soit le titulaire de l'arme … apparemment !...

   

 

 

 

754/763

 

Geluofeng ou Ko-lo-fong (712-748-779), le deuxième roi du Nánzhāo, va chercher à assurer ses arrières en prenant pied en haute Birmanie, c'est-à-dire en territoire Pyu.

 

En 754 il devient leur suzerain.

 

   

 

 

                                    La ville de Dali ou Tali en 2009

 

Photo 1 : La porte ouest de la ville de Dali.

 

Photo 2 : Le lac Erhai vu depuis les remparts de la ville. Il tiendrait son nom de sa forme car il ressemble à une oreille. Et en chinois Erhai  se traduirait par ''mer-oreille''.

 

Photo 3 : Une rive du lac Erhai où il y a encore des pêcheurs. C'est près de ce lac, protégé par les montagnes avoisinantes, qu'est née le Nanzhao, ou tout du moins que ce sont construites les différentes capitales de l'endroit. Kunming n'est pas très loin.

 

 

 

771 : Au décès de son frère Carloman, Charlemagne devient le seul roi des Francs.

 

 

791

 

Le Nánzhāo (Yunnan actuel) se retourne contre le Tibet et se soumet à la Chine. (*) Alors s'établissent des relations entre les chinois et Les Pyus (**) qui eux aussi vont faire allégeance aux Tang de Chine (618/907).

 

 

(*) Les renversements d'alliance étaient choses fréquentes. Les dirigeants de ces royaumes menaient une politique opportuniste.

(**) Les archives chinoises confirment que les Pyus étaient Bouddhistes.

 

 

 

Le 25 Décembre 800, Charlemagne est couronné empereur à Rome par le pape Léon III.

 

 

Le petit plus :

 

Pour mieux saisir la constitution et/ou le démembrement des empires et des royaumes j'ai été amené à faire des cartes, car une carte parle plus qu'un texte.

 

Alors je livre à votre esprit d'analyse les deux cartes qui suivent et qui sont très explicites sur l'importance de la fameuse route de la soie.

 

C'était bien par rapport à elle que les empires se constituaient, et c'était elle qui faisait leur richesse et … aussi leur perte !...

 

 

 

 



17/09/2011
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