MerveilleuseChiang-Mai

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AIRAVATA ou AIRAVANA L'ELEPHANT D'INDRA (1)

         Airāvata ou Airāvana l'éléphant d'Indra

 

                        เอราวัณช้างพระอินทร์

 

                                                                        Première partie

 

                                   Airāvata et la mythologie

 

   

 

 

                             L'Airāvata ou Erawan (เอราวัณ) de Chiang-Maï

 

Chiang-Maï s'enorgueillit d'un Erawan. Si vous désirez le voir il se trouve à ''Prasert  land'' (ประเสริฐแลนด์), au Nord-ouest de Chiang-Maï intra-muros.

 

Le plus simple pour lui rendre visite c'est d'aller rue Nimmanhaemin (ถนนนิมมานเหมินทร์) et à partir de cette rue, de prendre la soï 6. Après deux ou trois cent mètres vous tomberez face à lui.

C'est un éléphant un peu plus grand qu'un gros éléphant. Il est monté, tout du moins je le suppose, par Indra … réduit à sa plus simple expression !...

 

Nota bene : La photo de son arrière train n'a d'autre objet que de faire apparaître le dieu Indra, invisible sur d'autres prises de vues, parce qu'il est vraiment … minuscule !...   

 

 

 

Airāvata ne manque ni de noms, ni d'épithètes, et comme si cela ne semblait pas suffire l'orthographe de ces noms varie très souvent d'une traduction à une autre.

 

En tout cas il ne faut pas le confondre avec le fils de Pārvatī et de Shiva, Ganesa, le dieu à corps humain portant une tête d'éléphant qui serait ( ?), soit dit en passant, celle de l'un des fils d'Airāvata ?!...

 

Quelques noms se rapportant à Airāvata

… parmi beaucoup d'autre :

 

Airāvata (Nuage fécondant) - Ardha Mantanga (Eléphant des nuages) – Naga-Malla (Elephant de combat) – Arkasodara (Frère du soleil) - Airavatam (En Tamoul) – Airawaddi - Gajarāja – Gajestha – Gajapati

Airāvana (En Sanscrit) – Eravana (En Pali) – Erawan [(Au Lanna, donc en Thaïlande) (เอราวัณ)] et Airavat – Abhranu – Abhramatanga dans l'Hindouisme.

 

Nota bene : Le mot ''Vārana'' en sanscrit, est un des vocables qui sert à désigner un éléphant.

 

Ses homonymes :

 

1/ Airāvata ou Nāga-rāj dont il est parfois difficile de savoir s'il s'agit du Naga ou de l'éléphant sous la plume de certains auteurs d'antan. (Dixit J. Vogel, auteur de ''The Nagas in Hindu - Legend and art''.) Chacun des deux descend de Kasyapa, l'homonyme en tant que fils, et l'éléphant en tant qu'arrière petit fils.

 

2/ Airāvata un démon tué par Krishna.

 

   

 

 

                  Quelques représentations d'Airāvata ou Erawan (เอราวัณ)

 

Photo 1 : Panneau mural extérieur en métal repoussé d'un sanctuaire du Wat Muen San (วัดหมื่นสาร) de Chiang-Maï (Hors les murs - sud.)

Photo 2 : Indra et Sachi aquarelle sur papier de 23,18X38.42 cm réalisée entre 1670/1680. Elle est extraite d'un texte jain ''Les cinq jours propices de la vie de Jina Rishabhanatha'', édité à Amber au Rajasthan (Inde) et se trouve actuellement au musée de Los Angeles – LACMA. Californie.

Photo 3 : Panneau mural extérieur du viharn du Wat Tha Sri Khong (ท่าศรีโขง) de Chiang-Maï (Hors les murs - Nord-est.)   

 

  

Qui est Airāvata ?...

 

Il serait présomptueux de ma part de vouloir prétendre répondre à cette question, car les réponses sont multiples et complexes.

 

En effet selon les récits le ''pédigrée'' d'Airāvata varie du tout au tout et, je suis loin d'avoir lu toutes les légendes se rapportant à cet animal mythique.

 

La difficulté est d'autant plus grande qu'Airāvata, avant d'appartenir à la mythologie hindoue trouvait sa place dans la mythologie védique (1500 à 900 av. JC.) dont les brahmanes ont puisé nombre de leurs légendes en les adaptant pour les besoins de leur cause et … tordre le cou au védisme dans la mesure du possible et par la même occasion.

 

Le christianisme n'a rien fait d'autre avec la mythologie druidique. Il a entre autre, fait des fêtes païennes des fêtes chrétiennes pour ne citer que cet exemple.

 

 

Comme rien n'est simple, des sectes ou courants ''religio-philosophiques'' comme le jaïnisme ou le bouddhisme se sont aussi appropriés nombre de ces légendes et les ont, eux aussi adaptées à leurs idées ; étant entendu que ce qui était incompatible avec les idées des uns ne l'était pas forcément avec celles des autres.

 

Cependant certaines spécificités du ''personnage'' restent les mêmes d'une culture à l'autre.

 

A noter au passage, que le bouddhisme par le biais de ses légendes a conservé et transmis des mythes indiens très anciens que parfois les brahmanes ont laissé sur les bords de leur chemin, involontairement ou volontairement ; en voulant, comme je l'ai déjà écrit plus haut, gommer certains de ces ''héritages'' culturels jugés peu amen par rapport aux idées qu'ils prêchent.

 

   

 

 

Photo 1 : Une reproduction en terre cuite d'un Brahmâ indien. (*)

Photo 2 : La porte à double battant en métal repoussé d'un sanctuaire du Wat Muen San (วัดหมื่นสาร) de Chiang-Maï. (Hors les murs - sud.)

Sur le battant de gauche : En haut Brahma, en bas Airāvata portant Indra et où figurent à chacun de ses côtés un makara, dont nous reparlerons.

Sur le battant de droite : Naraï (Vishnu) sur son vāhana, l'aigle Garuda.

Photo 3 : Une reproduction en terre cuite d'un bas relief khmer représentant Shiva sur son vāhana le taureau Nandin et Brahma sur son vāhana qui peut-être indifféremment une oie ou un cygne (Hamsa). (*)

 

(*) Ces reproductions sont créées à ''Terra cota'', une fabrique artisanale, près de la porte Chiang-Maï à … Chiang-Maï intra muros.

 

 

 

L'une des spécificités sur laquelle s'accordent tout le monde, c'est que Airāvata était le ''vāhana'' ou moyen de transport céleste du dieu Indra, le dieu des dieux à l'époque du Védisme (1.500 à 900 av JC.). Il appartenait même au panthéon des dieux Indo-Européens (2.500 av JC.) en compagnie de Varuna et de Mitra.

 

Curieusement alors que le brahmanisme (900 à 600 av JC.) a déchu de leur trône tous les dieux Védiques, pour en faire des anti-dieux afin de les remplacer par les leurs, Indra a été épargné. Mais il a perdu tout son prestige et sa superbe d'antan. Il est entièrement dépendant des dieux de la Trimurti.

 

La trimurti se compose de Vishnu, Shiva et Brahma. Ils n'étaient à l'origine que des ''tout petit dieux védiques'', honorés seulement que dans certains villages. Ils ont supplanté Indra grâce ou à cause (suivant le bord dans lequel on se place) de l'arrivée de l'hindouisme.

 

Alors Indra, en quelque sorte, et avec tout le respect que je lui dois, est devenu un dieu … d'opérette mais néanmoins très honoré et très vénéré.

 

Son exploit le plus souvent cité, le plus remarquable puisqu'il lui a valu le titre de Dieu, et dont le mythe prend naissance dans le Rig-Veda est son combat avec Vrita qui retenait prisonnières les eaux du monde védique ; ce qui condamnait celui-ci à sa perte. En tuant Vrita, Indra libéra les eaux et redonna vie à la création.

 

En pali son nom est ''Inda''.

 

Alors au Lanna et donc en Thaïlande il est appelé In (อินทร์) ou Phra In (พระอินทร์) – au Laos c'est Phya In et au Cambodge Phra En.

 

Pour être un peu plus complet j'ajouterai que les Chinois le surnomme Yintuo-Luo et les Japonais Indara …

 

Indra est parfois assimilé au bodhisattva (*) ''Vajrapani''.

 

 

(*) En résumé, un bodhisattva (พระโพธิสัตว์) est un être humain ou divin qui a atteint l'éveil, c'est-à-dire, qui comme Bouddha est en mesure de connaître le nirvana. Mais pour des raisons ''humanitaires'' ces derniers ont choisi de s'attarder sur terre pour aider tous ceux qui la peuplent. Ce sont pourrait-on dire des ''anges-gardiens'' à la mode bouddhique.

 

Certains d'entre eux ont veillé sur Bouddha dès sa naissance. Ce fut le cas de ''Vajrapāni'' littéralement, le bodhisattva avec un ''vajra-en-main''. Le ''vajra'' est une arme redoutable qui tire son nom d'un mot sanscrit qui signifie tout à la fois ''foudre et diamant'' et que j'ai vu traduit par ''le joyau de la foudre''. Cette arme, outre le fait de commander la pluie et les éclairs, rendrait, d'après certains récits, ''Vajrapāni'' aussi puissant qu'un …éléphant ?!... Une allusion à son ''vāhana'' Airāvata ?...

Indra, comme Jupiter, déclenchait la foudre et les orages.

 

De ce ''Vajrapāni'' serait né le grand ''Dhamma-Raja'' représenté sous deux aspects et placé en duo à l'entrée des temples pour en interdire l'entrée aux importuns, d'où la mise en valeur de leur puissance et leurs airs de férocité. Au Lanna ce sont deux Kumhans ou Yaksas, l'un vert et l'autre rouge mais qui peuvent aussi être de couleur noire et or, qui ont la charge de veiller à l'entrée des temples.

 

Enfin, il est bon de savoir que le boddhisattva appartient à la tradition bouddhiste Mahayana (Grand véhicule.) et non à la tradition Hinayana ou Theravada (Petit véhicule.) qui a cours au Lanna. Mais rien n'est éternel et tout évolue ?!...

 

 

     

 

 

Les boddhisattvas, Avalokiteshvara et Vajrapani protecteurs de Boudha.

 

Photo 1 : Bas relief Gréco-bouddhique du Gandhara représentant Bouddha et le boddhisattva Vajrapāni. Ce dernier est carrément représenté par un Héraclès tenant en main un …. ''vajra''. (British Muséum.) C'est une œuvre vue et revue certes, mais elle est caractéristique de … l'âme grecque dans l'art bouddhique du Gandhara.

 

Photo 2 : Le boddhisattva ''Avalokiteshvara'' assis, une image en pierre de 41 cm. Epoque des Wei du nord (IVe & Ve siècle) – grottes de Lengmen (Henan) (Chine) - Pièce MA 3913 – Musée Guimet - Paris.

 

Photo 3 : Le ''Bouddha avec ses deux protecteurs'', à sa droite le boddhisattva Avalokiteshvara et à sa gauche le boddhisattva Vajrapani. Un bronze de 29,2 cm H - 21,9 cm L & 12,7 cm P datant de la seconde moitié du Xe siècle. Cette pièce javanaise est un don de la famille Sackler au Métropolitain Muséum Of Art de New York.

 

Photo 4 : Le boddhisattva ''Vajrapāni'', une image en laiton incrusté, de 69,3 cm H, 28 cm L, datant du XIe et XIIe – Tibet - Musée Guimet - Paris.

  

 

Du fait de sa fonction, Airāvata est donc un dieu céleste qui se tient à l'entrée du ciel et qui ressemblerait à la montagne Kailāsa, (Le mont Meru) (Mbh 3.42.2284) c'est-à-dire la montagne des plaisirs dont la couleur est blanche.

 

Car Airāvata était bien tout blanc, des pieds à la tête, alors qu'il aurait été soi-disant de couleur rose à sa naissance. (*) Cette teinte blanche lui serait venue parce qu'à un moment donné il a séjourné dans la mer de lait pendant des siècles ; et comme chacun le sait la couleur du lait est … blanche !...

 

Comme dans certaines légendes le lait est aussi une teinture, il n'y a donc rien d'anormal à la couleur d'Airāvata ?!...

 

Ce changement de couleur n'a fait que mettre en évidence son image d'animal sacré parmi les animaux les plus sacrés ?!...

 

Car c'est lui le chef, ou le roi, de TOUS les éléphants, mais nous reviendrons sur cette spécificité.

 

Au Lanna et au Sud-est asiatique les éléphants dits blancs sont des éléphants sacrés. Cependant ils ne sont pas de couleur blanche mais de couleur ''phuak''. La porte nord de Chiang-Maï ne s'appelle pas la porte des éléphants blancs c'est-à-dire la porte des éléphants ''Khao'' (สีขาว) ''khao'' étant la traduction de blanc, mais la porte des éléphants phuaks … ou la porte Chang (éléphants) phuak (เผือก) (albinos). Le mot phuak se traduit par … albinos et non pas par le mot blanc.

 

Les éléphants dits blancs n'ont donc de blanc que leur nom, et ne se distinguent que par quelques caractéristiques d'albinisme ; des caractéristiques discrètes mais néanmoins réelles.   

 

L'albinisme des éléphants ne se matérialise pas comme, par exemple, chez les lapins dont les poils sont entièrement blancs.

 

L'éléphant dit blanc, est un animal sacré. Au point que seul un roi pouvait en être ''propriétaire'', (**) et que l'un des titres des rois de Siam était : ''Maître de l'éléphant blanc''.

 

 

(*) Chapitre 18 – strophe 42 du ''Ādi Parva'', ou le 1er des 18 Parvas (livres) de la grande épopée du Mahābhārata''. 1.18.1387 Mbh. & 3.42.2284 Mbh.

(**) De part ses spécificités l'éléphant dit blanc, ne peut appartenir qu'à un roi. A animal d'exception, maître d'exception. Cependant, outre ce qui précède, un éléphant dit blanc ne peut être employé pour des travaux, autrement écrit son ''entretien'' se fait à perte, et seul un roi peut se permettre ce … luxe !... 

 

 

   


 

Photo 1 : Cette image simpliste permet de bien se représenter la scène du barattage ou du ''barattement''.

Dans la mer de lait, légèrement bleutée, il y a Vishnu incarné en tortue (Kurma). Sur sa carapace s'élève le mont sacré (Méru ou Mérou) tenant lieu de manche de fouet. Autour du mont s'est enroulé l'amphibien ''Ati-Sécha'' ou ''Ananta Shesha'' qui va jouer le rôle de courroie de transmission.

Alors d'un côté les dieux vont tirer sur la queue du serpent, et de l'autre les anti-dieux ou les démons vont faire de même, mais à contre temps, de façon à créer un mouvement de va-et-vient, pour faire tourner le mont Méru dans un sens, puis dans l'autre !...

Hélas !... cela ne va pas ''marcher'' du premier coup.

 

Photo 2 : ''Samudra Manthan'' (Le barattage de la mer de lait) une illustration traditionnelle et anonyme, datant de 1870 environ.

 

Photo 3 : ''Vishnu et la tortue Kurma'' - Une aquarelle sur patti de 29,21 x 44,45 cm de Rabi Behera (1983) dans le style traditionnel de l'Orissa (Inde) illustrant un ''Shiva Purana''. (Livre sacré)

 

 

On raconte, écrit Alain Daniélou, (*) qu'Airāvata serait un ancien roi-serpent qui aurait pris naissance au moment du ''barattage'' de l'océan de lait ?!...

 

On raconte aussi que l'océan de lait a été baratté pour faire remonter à sa surface des biens sacrés que le dieu Vishnu avait perdus lors d'un précédent déluge, dont … la déesse Lakshmi, la lune, la nymphe Rambhā, la vache Sourabhi (**) et Airāvata … pour ne citer qu'eux car … il y en a d'autres.

 

Une autre version prétend que c'est en ''barattant'' durant des siècles que sont nés, de l'océan de lait la vache ''Camadhena'' (Vache désirable) (**), le cheval ''Udjisarva'' ou ''Uccaihçravas'' (***) et … Airāvata.  

 

 

(*) Alain Daniélou (1907-1994) auteur de ''mythes et dieux de l'inde'' aux éditions Flammarion. Son œuvre prête à polémique mais elle est loin d'être inintéressante. En tout cas, elle m'a beaucoup appris.

 

(**) La vache est le symbole de la terre nourricière. D'après le ''Kalika Purana'' (Textes écrits entre – 300 av JC. et 800 apr. JC.) la vache Sourabhi ou Surabhi dite Odorante, serait la mère de la vache Camadhena ou Kamadhenu, vache désirable et d'abondance.

Dans d'autres textes c'est un seul et même animal qui est aussi appelé Kamduh, Aditi, Nandini ?.... Alors la mère du vāhana de Shiva le taureau Nandi ou Nandin (Joyeux) ou encore Nandikeshvara (le seigneur de la joie) est tantôt l'une et tantôt l'autre ?!...

 

Cependant, le ''Bhasa Bharata Aranya Parva'' quant à lui, confirme bien en son chapitre 9, strophes 7 & 17, qu'il s'agit bien d'un seul et même animal ?!...  

Donc puisqu'elles feraient une seule et même vache où est le problème ?.... sauf que Saurabhi, et non sourabhi, serait la fille de ce même animal.

 

Dans le zodiac indien Nandi prend le nom de Vrisha ou Vrishabha, histoire sans doute de compliquer encore un peu plus les choses à l'attention des Occidentaux !...

 

(***) On trouve dans le ''Lalitavistara'' ou ''Lalita Vistara'', un livre qui relate la ''merveilleuse'' vie de Bouddha et qui la rend encore plus merveilleuse qu'elle ne devait être, ce cheval blanc sous le nom de alāhaka. Un nom qui signifierait : nuage.

Dans d'autres textes, ce cheval blanc porte le nom de ''Hennissement bruyant''. Il est aussi une monture du dieu Indra, mais sans être son vāhana.

 

Le ''Lalita vistara purana'' écrit en sanskrit, semble dater du milieu du IIIe siècle av. JC. Des auteurs chinois l'ont traduit  dès 197 puis vers 308 et 689. Il en existe aussi une version Tibétaine, ''Bkah Hgyour'' qui a été traduite dès 1841 par Philippe Edouard Foucaux (1811-1894) tout en se référant à la version en sanskrit. Les annales du musée Guimet ont publié cette traduction entre 1887 et 1892. Les auteurs occidentaux n'ont eu connaissance de la version en sanscrit qu'au milieu du XIXe siècle.  

 

 

D'après une autre légende, Airāvata aurait eu pour ancêtre Vishnu puis chronologiquement, Brahma, Kāsyapa, Bhadramatā et Irāvati.

 

Vishnu, l'Immanent et le conservateur, serait celui qui est à l'origine de tout, et l'un des trois dieux de la trimūrti hindoue avec Brahma et Shiva. (*) Il est également appelé ''Nārāyana'' et ''Hari'' entre autre nombreux noms … au Lanna c'est ''Naraï'' ''Phra Naraï'' (พระนารายณ์). C'est lui qui chevauche Garuda (ครุฑ) car son vāhana est l'oiseau mi-homme mi-aigle Garuda.

 

   

 

 

                                  La naissance ou la création de Brahma :

 

Photo 1 : Une huile sur toile de 45,72 x 35,56 cm dans la tradition picturale de l'Orissa (Inde) Anonyme – Vishnu est allongé sur le naga ''Shesha'' en compagnie de sa parèdre Lakshmi, tandis que naît du lotus Brahma. C'est Vishnu qui crée Brahma.

 

Photo 2 : une aquarelle sur papier de 20,32 x 27,94 cm de Navneet Parikh (1923). (Brahma se crée lui-même).

 

Photo 3 : Un poster très proche de la 1ère photo. (C'est Vishnu qui crée Brahma.)

 

 

 

Alors que l'univers n'était qu'une étendue d'eau, suite à un déluge, Vishnu s'y tenait allongé tandis que dormait en son sein la puissance créatrice. Cette dernière se manifesta par la naissance d'une tige de lotus qui sortit de son nombril et à l'extrémité de laquelle un bouton floral vint à éclore ; au milieu de la fleur de lotus se tenait alors Brahma.

 

Cette image de Brama dans une fleur de lotus sera reprise et conjuguée à tous les temps et sur tous les modes par les Bouddhistes qui à la place de Brahma mettront … Bouddha.

 

A noter que Bouddha n'est pas un dieu, mais il est au-dessus des dieux. Les dieux le vénèrent et le servent.

 

 

Brahma le créateur serait en fait à l'origine de tout, y compris de Vishnu, mais notre logique est une chose et la conception de l'univers des dieux hindous en est une autre, lisez plutôt !...

 

Brahma est appelé lui aussi, dans certains textes, Nārāyana, Brahma-Nārāyana et ce serait du nombril de Nārāyana en méditation sur le serpent Sesa, (Shesha – Sesha – et caetera et caetera …) qui lui se tenait alors sur l'océan primordial, la mer de lait, dont serait sorti le lotus soutenant … Brahma ?!... qui de ce fait se serait soutenu lui-même ?!... Il est vrai qu'il crée  à partir de son propre corps.

 

Avec le temps il semblerait que Vishnu et Shiva aient quelque peu fait de l'ombre à Brahma ?!... dont les temples sont d'ailleurs très, mais très rares. Cependant il en existe quelques uns dont le plus connu est celui de Puskara dans le Rājasthān.

 

Toujours est-il que Brahma, en tant que prajāpati suprême, c'est-à-dire ''Seigneur et créateur de tout ce qui vit'', va … comme déléguer ses pouvoirs de créateurs à d'autres prajāpatis qu'il a, bien évidemment … créés, dont … le naga Kāsyapa.

 

Au Lanna et par voie de conséquence en Thaïlande, Brahma est appelé Phra Phrom (พระพรหม). Il se reconnaît parce que sur ses épaules repose une tête à quatre faces, une façon de symboliser, d'après ses fidèles, l'omniscience ou encore, pour les Hindouistes les quatre divisions de l'espace, les quatre âges, les quatre vedas, voire les quatre classes sociales ?!...

 

Il en va tout autrement en lisant les légendes sur le sujet. Ces quatre têtes seraient la conséquence de la faiblesse de Brahma pour le beau sexe.

 

Alors qu'il était en cours de création, l'une de ses créatures fut si belle que pour ne pas la perdre de vue Brahma se retrouva avec 5 têtes. C'est Shiva qui outré par le comportement de ce dernier aurait tranché la cinquième, celle qui avait surgit au-dessus des quatre autres. (**)

 

 

La plus célèbre représentation de Brahma en Thaïlande est celle qui se trouve près de l'hôtel Erawan à Bangkok. C'est le sanctuaire d'Erawan (Airāvata) ou en Thaïlandais San Phra Phrom  (ศาลพระพรหม). Il est particulièrement vénéré, chaque jour des danseuses rendent hommage au dieu et déjà quelques légendes s'attachent au lieu.

 

 

(*) La trimurti hindoue tire son origine de la trinité védique dont les trois aspects du feu étaient alors Agni (le feu sur terre), Vāyu ou Indra (Le vent ou l'éclair dans l'espace) et Sūrya (le soleil au ciel).

Cette trimurti n'est pas aussi sans rappeler le dogme de la sainte trinité des chrétiens, c'est-à-dire un seul dieu en trois personnes, à savoir le père qui serait Shiva le destructeur, le fils qui serait Vishnu le préservateur et le rédempteur qui vient sur terre sauver l'humanité en s'incarnant, comme Jésus, mais de différentes façons (avatar) et le Saint-Esprit qui serait Brahma le créateur. (Ainsi écrit Alain Daniélou, que je rejoins, mais en fait c'est un peu plus compliqué et même trop compliqué pour aller plus avant dans cette chronique.)

 

(**) Si dès les origines les dieux étaient incapables de maîtriser leur libido, on comprend mieux pourquoi les hommes et les femmes ont tant de mal aujourd'hui pour y parvenir !..... Cette remarque n'est qu'un aparté et non une excuse.

 

 

   

 

 

Photo 1 : ''Brahma'' une œuvre du naturaliste et explorateur français Pierre Sonnerat (1748-1814) extraite de son livre ''Voyage aux Indes et à la Chine''. Un voyage qu'il fit de 1769 à 1781.

 

Photo 2 : Une peinture sur soie de 106,68 x 34,29 cm de Rabi Behera (1983) selon la tradition picturale de l'Orissa (Inde) où sont représentés : le singe Hanuman, fidèle serviteur de Rama, un Shiva Gana, l'un des serviteurs de Shiva, et la trimurti : Shiva sur Nandin, Vishnu sur Garuda, Brahma sur son Hamsa et Narada, un sage et tout à la fois rishi, compagnon des dieux, et inventeur de la vīnā, un instrument à cordes.

 

Photo 3 : Phra Phrom (Brahma) (พระพรหม) une image (statue) se trouvant sur le marché de nuit Kat Malin Plazza (กาด มาลินพลาซ่า) de Chiang-Maï. Un marché qui se situe rue Huai Kaew, (ถนนห้วยแก้ว) sur la droite, juste avant d'arriver à l'université. Les marchés de nuit à Chiang-Maï sont légions.

 

 

Kāsyapa dont il serait vain, là encore, de vouloir définir avec précision son rôle exact est une divinité qui, comme toutes les autres, change de statut au cours des âges.

 

Ainsi, avant le védisme (2500 à 1700 av JC.) il aurait été le père des devas, des asuras, des nagas et de toute l'humanité.

 

L'ère suivante, celle du Védisme, (1500 à 900 av JC.) c'est le père des adityas et son nom est synonyme de prajāpati c'est-à-dire de créateur, de ''Seigneur et créateur de tout ce qui vit'', et de … Brahma ?!... le créateur suprême ?!...

 

Enfin, pour abréger, car il y a encore matière à narration à son sujet, il aurait eu d'après le Mahābhārata (*) 21 femmes.

De son mariage avec Aditi, l'une de ces 21 femmes, seraient nés 12 fils dont un certain … Vishnu ?!...

 

Marié avec une Daksa, Krodhavasā, il aurait engendré 10 filles, dont Mŗgi, Mrgamanda, Hari, Bhadramatā, Mātangi, Sarduli, Svetā, Surabhi, Sarasā et Kadru, tout en étant le père de l'humanité et l'un des 10 grands chefs des prajāpatis ou ''Seigneur et créateur de tout ce qui vit'', ou encore grands voyants (Maharishis). Bref son nom résonne comme étant un procréateur hors pair entrainant dans son sillage une multitude d'être vivants.  

 

De ce fait ( ?) les bouddhistes se sont trouvés 3 disciples de Bouddha, réels ou supposés ( ?...) portant le nom de Kāsyapa. Il s'agit des frères Kāsyapa d'Uruvilvā. Ces frères en se convertissant amenèrent avec eux 500 disciples dans un cas et 1.000 dans un autre ?!... (**) Le nom reste vraiment attaché au symbole de la multitude.

 

 

(*) Le Mahābhārata et le Rāmāyana sont les deux grandes épopées indiennes. Le Mahābhārata a vraisemblablement été écrit entre le IVe siècle av JC., et le IIIe apr. JC., c'est-à-dire sur une période de 700 ans environ. L'Indianiste Madeleine Biardeau, (1922-2010) quant à elle, convaincue qu'il s'agirait d'un récit composé en réaction à la poussée du bouddhisme, considère que les débuts de sa rédaction se situeraient, seulement, à partir du IIe siècle av. JC. ( ?!...)

 

(**) Faits rapportés dans l'Ekottara-āgama, un recueil de soutras dont on ne connaît pas l'origine mais traduit vers 397/398 par un moine chinois du nom de Sanghadeva.     

 

 

Bhadramatā, la fille de Kāsyapa et de Krodhavasa est aussi appelée Bhadramana. C'est la mère d'Iravati et donc la grand-mère d'Airāvata. A part ces quelques lignes les textes ne disent rien de plus. (Sarga 14 – Aranya Kanda – Valmiki Ramayana.)

 

Sa sœur Mātangi sera aussi à l'origine d'une lignée d'éléphants.

Son autre sœur Kadru, qu'on trouve aussi comme étant la femme de Kāsyapa dans un autre texte, est à l'origine d'une lignée de serpents dont l'un d'entre eux portait le nom de … Airāvata, (Strophe ou sloka 5 Chapitre 35 de l'Ādi Parva du Mahābhārata.) que j'ai cité au tout début en tant qu'homonyme.

 

   

 

 

       La cosmologie des anciens et le rôle des éléphants dans cet univers.

 

Photo 1 : Cette œuvre ancienne est une description de la cosmologie védique selon les purânas. Son origine est inconnue. On sait seulement qu'elle se trouve au Royaume-Uni.

 

Photo 2 : Aire géographique où est né le védisme.

 

Photo 3 : Cette œuvre et les suivantes sont extraites d'un ''samut khoi'' (*).

Il s'agit d'une représentation d'un monde de l'une des cosmologies bouddhiques. Le manuscrit d'où vient cette reproduction daterait d'avant le XVIIIe siècle ( ?...) Ce qui signifie que ce serait l'un des plus anciens ''samut khoi'' (*). ( ?...)

 

Le département des beaux arts thaïlandais est à l'origine de deux beaux livres d'art reprenant les ''mondes'' de la cosmologie bouddhique du temps d'Ayutthaya pour le premier tome et de Thonburi pour le second tome. Il s'agit ici, du 2ème volume. Ces livres sont aujourd'hui épuisés mais peuvent se consulter à l'EFEO de … Chiang-Maï.

 

La plus classique des cosmologies bouddhiques se trouve dans le ''Abidharma'' mais il en existe d'autres légèrement différentes dans le Lalita Vistara, l'Avatamsaka Sutra, et le Kalacakra tantra.

 

(*) Le ''samut khoi'', (สมุตข่อย) littéralement ''cahier en papier khoi'' est un manuscrit, comme son nom l'indique, dont le papier est fabriqué à partir de l'écorce de l'arbre khoi. Cet arbuste, endémique au Sud-est asiatique, porte le nom botanique de ''streblus asper Lour.'', il appartient à la famille des moracées ; mais il est plus connu sous les noms de bois siamois, serut ou encore arbre brosse à dents.

L'utilisation de ce papier déclina avec l'arrivée de l'imprimerie et son développement. Les manuscrits les plus anciens encore consultables datent du XVIIe siècle, leur largeur varie entre 30 et 60 cm. et leur longueur peut dépasser les 20 mètres. Ces bandes se plient en accordéon.

 

Nota bene : La cosmologie bouddhique prend ses racines dans la cosmologie indienne, védique et brahmanique. Cependant alors que le brahmanisme se réfère à un créateur et à l'immuabilité de ses œuvres, le bouddhisme considère qu'il n'y a pas d'être suprême et que chaque existence est sujette à de perpétuels changements.  

 

 

L'éléphante Irāvati, la mère d'Airāvata, a donné son nom à l'une des cinq rivières sacrées coulant dans le Penjab ou Pendjah ; une province à cheval sur Nord-est du Pakistan et du Nord-ouest de l'Inde, dont le nom signifie le pays des cinq rivières et qui fut le berceau du monde védique.

 

Ces cinq rivières sont, La Jhelum ou Djelum (Vitasta) (*) qui se jette dans la Chenab ou Tchenab (Asikni ou Chandrabhaga) et qui à son tour se déverse dans la Ravi (Iravati ou  Parouschini) (**). Cette dernière rejoint le Sutlej (çoutoudri ou Satadru) qui a reçu précédemment les eaux de la Beas ou Hyphase (Vipasa ou Viasa).

 

Le Sutlej va ensuite gonfler le débit de l'Indus (Sindh ou Sindhu) qui termine sa course dans la mer d'Oman appelée aussi mer d'Arabie.

 

Avec la Sarasvati, ou Sarsouti (***) aujourd'hui disparue, et l'Indus,  nous avons là les 7 rivières sacrées de l'Inde Védique (1500 à 900 av JC.) d'un pays qui avait pour nom Sapta-Sindhou ou Heptapotamie c'est-à-dire … le pays des 7 rivières.

 

C'est dans cet espace géographique, l'espace védique, que les dieux et les démons des légendes vont naître, interpréter différents rôles et asseoir leur réputation.

 

Ces différentes rivières prennent toutes leur source dans ou au pied des Himalayas, là où se situe la fameuse montagne Kailāsa, (Le mont Meru ou Sumeru) à la merveilleuse blancheur ; celle des neiges léchées par le soleil et qui serait semblable au ''teint'' ou à la couleur de la peau d'Airāvata … d'une blancheur immaculée.

 

Ces rivières sont citées dans différents textes comme, par exemple le Rāmāyana où il est écrit que Rama se serait rendu en pèlerinage aux bords de chacune d'elles mais … sans plus. Alors ne soyons pas plus royaliste que le roi.

 

Irāvati a aussi la signification de nourriture abondante, qui rassasie et qui réconforte !... ce qui explique qu'Irāvati sert d'épithète à la déesse Durga lorsqu'il s'agit d'abondance.

 

(*) Les noms en bleu sont les noms d’antan, les noms védiques.

 

(**) L’Iravati s’écrivait aussi Airavati et portait entre autre nom celui de Parouschini ou Parushani.  

 

(***) La rivière Sarasvati est comme une ‘’matérialisation‘’ ou ‘’descente‘’ ( ?)  sur terre de l’épouse de Brahma le créateur. C’est la déesse de la connaissance, des sciences et des arts dont plus spécialement la musique.

Au Lanna Phra Nang Surasawadee (พระนางสุรัสวดี) protège les enseignements de Bouddha.

 

Nota bene : Si vous désirez en savoir plus sur tous les dieux qui précèdent, n’hésitez pas à consulter ou vous procurer l’‘’Encyclopaedic Dictionary of Purānas‘’ en 5 volumes de Swami Parmeshwaranand Publié en 2001 par Sarup & Sons – New Delhi


La cosmologie bouddhique :

 

Avant de clore cette chronique disons quelques mots sur la place que tient Airāvata ou Erawan dans la cosmologie bouddhique et par voie de conséquence dans le bouddhisme.

 

Très schématiquement la cosmologie bouddhique fait du mont Méru ou Suméru le centre de différents univers ou lokas, qui se superposent.

 

Le loka du genre humain, qui serait le cinquième, se compose graphiquement de cercles concentriques dont l'espace entre deux cercles, figure alternativement les terres, puis les mers et ainsi de suite, de notre ''univers''. (Voir la photo ci-dessus et la même ci-dessous.)

 

Plus les lokas sont proches du sommet et plus ses occupants sont proches du nirvana, un ''lieu'' décrit comme une plaine heureuse et sans danger ; ce qui signifie que dans le sens contraire, c'est une descente vers les huit enfers, lesquels se composeraient de 168 mondes et/ou modes de souffrances.

 

Cependant tout loka sous un autre loka est un enfer par rapport au loka situé au-dessus de lui et, vice-versa tout loka au-dessus d'un autre loka est un paradis par rapport au loka situé au-dessous de lui.

 

Ce très bref exposé concernant la représentation en images de la cosmologie bouddhique est, je le rappelle une explication très, mais très schématique, car c'est en fait un peu plus compliqué, mais suffisant pour comprendre les images qui vont suivre ; des images dont les buts étaient de montrer l'invisible et de servir de support à la méditation aux lecteurs d'alors.

 

  

     

 

 

Photo 1 : Le paradis du dieu Indra appelé Swarga (สวรรค์) d'Indra, ou encore Sawankhalok, Indraloka. Ce serait le deuxième niveau, dit le séjour des 33.

Indra dieu à la peau verte et le visage tourné vers l'Est, est dans un pavillon céleste. En haut et à gauche il y a … Airāvata ou Erawan (ช้าง ไอยราพต) (*)

Tout en bas à droite figure l'arbre qui exauce les souhaits le ''Parijata'' ou ''Parichat'' (ปาริชาติ - ปาริฉตร) en fait un arbre céleste, particulier à Indra. (**)

Tout en haut à gauche se trouve le Chédi Phra Chula Mani (เจดีย์พระจุฬามณี). Un chédi qu'aurait fait construire Indra pour y déposer une dent de Bouddha afin de rendre gloire à ce dernier. (***)

 

Photo 2 : Le paradis du dieu Indra (Bis). Cette image, qui vient d'un autre manuscrit, est pratiquement semblable à la précédente, sauf qu'Erawan occupe la place centrale et porte le pavillon céleste d'Indra. A gauche, Indra regardant à l'est est au pied du Chédi Phra Chula Mani et carrément prosterné devant Bouddha. A droite s'élève le ''Parijata'' ou ''Parikchat'' (ปาริชาติ) l'arbre céleste d'Indra.

 

Cette image est extraite d'un livre intitulé ''Thaï art et culture'' de Henry Ginsburg. C'est une reproduction tirée d'un manuscrit datant de 1805 et traitant de la cosmologie bouddhique Thaï.

Le manuscrit en papier khoi mesure 38 cm de large, comprend 75 pliages, et est la propriété de la chester Beatty Librairy de Dublin.  

 

Photo 3 : Représentation d'une ''strate'' inférieure à la précédente. Il s'agit d'un paradis de demi-dieux où Garuda est l'un des acteurs principaux.

A noter que le mont Méru se divise en plusieurs branches pour être le centre des mondes … disons … parallèles … pour ne pas entrer dans de grandes explications qui dépasseraient le cadre de cette chronique.

 

Photo 4 : Une représentation de l'univers telle que je l'ai décrite précédemment.

 

Photo 5 : L'une des nombreuses images caractérisant … l'un des enfers. Cette image n'est pas la plus … horrible. Il y en a de pires. Le fidèle qui s'écarte de la doctrine de Bouddha ne pourra pas dire, le moment venu, qu'il n'aura pas été mis en garde.

 

(*) Sur les anciens manuscrits siamois ''Airāvata'' s'écrivait aï-ra-pat (ไอยราพต) Aï-ya-ra (ไอยรา) ou encore aï-ra-wat (ไอราวัต).

Dans mon grand dictionnaire la définition de ces mots se rapporte toute à l'éléphant à 33 têtes d'Indra ?!...

Aujourd'hui l'orthographe la plus courante en Thaïlande ou qui semble admise par le plus grand nombre est ''เอราวัณ'' c'est-à-dire Erawan.

 

(**) Le nom ''Parichat'' sert aussi à désigner l'arbre corail c'est-à-dire l'Erythrina crista-galli, un arbre originaire d'Amérique du sud à fleurs rouges en forme de crêtes de coq. C'est donc un homonyme et non l'arbre d'Indra.

 

(***) D'après de nombreuses légendes dont celle tirée du ''Nirvāna Sūtra'' Bouddha avait promis à Indra une dent de la partie droite de sa mâchoire, après sa ''mort''. A charge pour Indra d'emporter cette dent dans son paradis et de lui construire un stupa.

Indra se conforma à la volonté de Bouddha, (4) mais non sans mal car des raksasa-s (démons) lui dérobèrent cette dent ?!...

 

Le chédi de cette dent, le chédi  Phra Chula Mani, (พระจุฬามณี) prête son nom à de nombreux chédis en terre bouddhique dont l'un à Nakhon Sawan, et à … Chiang-Maï (hors les murs).

Ce chédi de Chiang-Maï ''Phra Chula Mani'' se trouve au Wat Ket Karam (วัด เกตการาม) un Wat hors les murs à l'Est et non loin du fleuve Ping. C'est aussi le Chédi où viennent se recueillir et demander protection les gens nés sous le signe chinois du chien et non du cochon, comme écrit dans de nombreux sites thaïlandais.

 

(4) En fait Indra prit carrément deux dents !...

 

 

   

 

 

Photo 1 : Le chien situé à gauche de l'escalier conduisant au chédi Phra Chula Mani (พระจุฬามณี) du Wat Ket Karam (วัด เกตการาม) de Chiang-Maï.

Photo 2 : Le chédi Phra Chula Mani (พระจุฬามณี) du Wat Ket Karam (วัด เกตการาม) de Chiang-Maï, le chédi des gens nés les années du chien.

Photo 3 : Le chien situé à droite de l'escalier conduisant au chédi Phra Chula Mani (พระจุฬามณี) du Wat Ket Karam (วัด เกตการาม) de Chiang-Maï.

 

 

Cette chronique est peut-être un peu … ardue ?!... Mais il était difficile de parler d'Airāvata sans tenir compte de son contexte mythologique indien, et sans dire quelques mots sur la place qu'il occupe dans la cosmologie bouddhique.

 

J'espère ne pas avoir trop ennuyé le lecteur, et si tel est le cas, je lui propose de prendre connaissance de la deuxième partie intitulée ''Airāvata et son symbolisme''. C'est dans la rubrique ''Lexique''.

 

                                                                                          FIN

                                        De la première partie

 

   

 

 

Photo 1 : Les dieux Indra (Phra In), en vert et à gauche, Brahma (Phra Phrom), avec ses 4 têtes et à droite, et, vraisemblablement Naraï (Vishnu - à moitié disparu sous une couche de ciment à droite et en arrière plan) se prosternant devant Bouddha.

Le Bouddhisme s'est approprié des dieux indiens, et il en a fait des adorateurs de Bouddha.

Cette scène est une peinture murale du viharn du Wat Mo Kham Tuang (วัดหม้อคำตวง) de Chiang-Maï intra-muros (Nord).   

 

Photo 2 : Ganesh, Ganesha, Ganapati, Pillayar, Vinayaka ou Phra Phikanet (พระพิฆเนศ), fils de Shiva et Parvati, un dieu à corps d'homme et à tête d'éléphant sur le dos d'Erawan, un éléphant à 3 têtes, voire trente trois, deux personnalités à ne pas confondre et qui comptent dans la mythologie bouddhique de Thaïlande !...

 

Photo 3 : Bouddha porté par Airāvata et vénéré par les dieux, en haut et à gauche Phra In (พระอินทร์) (Indra - en vert) et en haut à droite Phra Phrom (พระพรหม) (Brahma – dieu à quatre têtes) et Phra Naraï (พระนารายณ์) (Vishnu). Là encore, sans être un dieu Bouddha est au-dessus des dieux.

Cette image de ''La vie de Bouddha'' est extraite d'un manuscrit Khoi en pali détenu par la ''Bodleian Librairy d'Oxford.

 

      



13/01/2013
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