MerveilleuseChiang-Mai

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CHEDI ou PRATHAT

 

Chédi ou prathat :    

 

Le chédi, (เจดีย์) ou stupa, appelé aussi Prathat (พระธาตุ) au Lanna et au Laos, est une construction en forme de tour conique ou pyramidale.

 

Il se compose de cinq parties qui sont, en partant du sol et en remontant jusqu'au faîte de l'édifice, le soubassement, le corps, la faîtière, le mat et le sommet.

 

Les quatre premiers ''niveaux'' se rapportent aux éléments matériels constituant l'univers, (la terre, l'eau, le feu et l'air) que contient l'espace, la cinquième et dernière partie du monument.

 

Chacun de ces ''paliers'' est aussi lié aux principaux  concepts de la doctrine bouddhiste.

 

 

1/    Le soubassement, ou trône léonin, souvent de forme carrée, symbolise la terre et
        les 10 vertus ou préceptes qui sont à la base de la pratique spirituelle. (a)

 

2/    Le corps proprement dit, ou vase en forme de dôme ou de bol à aumônes
       renversé, symbolise l'eau et les sept branches de l'arbre de vie ou de ''l'éveil''. (b)

 

3/    La faîtière ou la flèche se rapporte au feu, et à l'éclair. Elle est comme le siège du
       feu du ciel et des dix forces accompagnées des ''trois parfaites attentions''. (c)

 

4/    le mat, ou sommitale, surmonté d'une succession de parasols, symbolise l'air et
        ''l'état des victorieux''. (d)

 

5/    Enfin, le sommet, ou joyau ''Nâda'', symbolise l'espace qui contient les quatre
       éléments précédents et sans lequel ces derniers ne pourraient exister.

 

       C'est aussi le symbole de la réalisation de tous les souhaits. Car celui qui se libère
       de tout désir se libère de toute peine et est en mesure d'accéder au Nirvana ou
       parinirvâna. (e).


 

 

(a)   Le dévot est invité à agir, à parler et à penser de manière positive pour son bien
       et celui des autres.

 

(b)   C'est à l'intérieur de ce dôme ou Garbha, ou œuf, (Anda) que se développe
       l'embryon spirituel présent dans toutes les formes de vie. (La cittaprakrti, c'est-
       à-dire l'esprit pensant inné.)

       Quant aux sept branches de l'éveil elles invitent le dévot à l'attention, la
       connaissance ou sagesse, la diligence ou force, la joie, la souplesse de l'esprit,
       la concentration, et l'équanimité ou sérénité.

 

(c)   Les dix forces, ou dix terres de sagesse, convient le dévot à développer une
       force, de la pensée, de la pensée supérieure, de la mémoire, de la
       concentration, de la parfaite application, de l'autorité, de l'assurance, des
       souhaits, de l'amour et de la compassion, et enfin, de la bénédiction de
       tous les   bouddhas.

       Les trois parfaites attentions consistent, pour celui qui transmet l'enseignement
       de Bouddha, de rester d'une humeur bienveillante, qu'il soit écouté avec respect,
       moyennement, ou pas du tout.

 

(d)   L'état des victorieux c'est le symbole de la royauté et de la gloire dans toute sa
       splendeur et toute sa pureté.

 

(e)   Accéder au nirvana c'est d'abord et avant tout, sortir du cycle des renaissances.

       Personne ne peut donner une définition du Parinirvâna   (le nirvana complet) car
       par nature il échappe à toute définition. Et vouloir en donner une, serait créé un
       désir. Bouddha ne s'est d'ailleurs jamais expliqué sur ce sujet !....

 

       Nota bene : Le Chédi ou prathat sont porteurs de beaucoup d'autres symboles.
       Mais l'objet de cette chronique n'est pas de les détailler tous, seulement d'en
       donner les plus caractéristiques et aussi, de créer le ''désir '' d'en savoir plus.
       Car il y a des bons désirs.   

 

 

Cette construction, faite de formes géométriques est donc comme une architecture de l'univers matériel tel qu'il existe dans l'espace.

 

Mais c'est aussi la matérialisation des différentes étapes qui conduisent vers ''l'éveil''. Car elle symbolise l'esprit du Bouddha, et les étages correspondent aux étapes à franchir pour parvenir à la Bouddhéité.

 

 

Le chédi symbolise aussi le mont Méru, ou vivent les dieux en général et Brahma en particulier. Il est comme le centre du monde autour duquel s'organise la vie.

 

Il renferme des reliques de Bouddha ou/et des images de Bouddha, voire les cendres de rois et de saints.


Il se situe le plus souvent derrière le viharn du Wat, mais ce n'est pas une obligation.

 

 

En Thaïlande le plus haut Chédi, le "Phra Pathom Chédi" (พระปฐมเจดีย์) mesure quelque 127 mètres et se trouve à Nakhon Pathom. Ce serait aussi le plus haut du monde ?!..

 

Au Lanna, le plus haut Prathat, le "Chédi Luang", (พระธาตุเจดีย์หลวง) se situe à Chiang-Maï. Il mesure une soixantaine de mètres et devait à l'origine en compter quatre-vingt-dix.

 

Un tremblement de terre au XVIème siècle aurait été la cause de sa perte de hauteur. On dit aussi que les canons d'Ayutthaya, ne seraient pas innocents dans cet écrêtement ?!....

 


L'origine du chédi ou prathat :

 

Le chédi ou caitya (*) bouddhiste tire son origine d'une coutume indienne qui consistait à conserver les cendres d'un défunt à l'intérieur d'un tumulus, ou d'une butte en terre, dans lequel ou laquelle, était fichée une hampe portant un attribut rappelant son souvenir, ou en son honneur.

 

A la mort de Bouddha, les kshatriyas (*) du royaume Malla, (**) décidèrent d'adopter la même coutume.

 

Mais au lieu d'avoir un seul et unique caitya, il y en eut huit. Car sept rois, de royaumes voisins, réclamèrent aussi les cendres du saint homme. Et la solution du partage fut préférée à celle d'un conflit armé !...

 

 

(*)   La caste des kshatriyas, la 2ème des quatre castes indiennes, est celle des
       princes qui gouvernent le royaume, défendent ses intérêts et subviennent,
       entre autres, aux besoins matériels du culte

 

(**)  Le royaume Malla, où se trouvait la ville de Kusinagara où Bouddha quitta notre monde pour le nirvana, devait être à cheval entre le Népal et l'Inde.

      

       Aujourd'hui, cette ville, Kâsiâ ou Casēay, autrefois, Kucinagara, Kushinagar, Kusinagara, Kusinārā, se trouve dans l'Uttar Pradesh, un état du nord de l'Inde.

 

       Kâsiâ est un des quatre grands lieux de pèlerinage bouddhiste avec Lumbini, lieu de la naissance de Bouddha, Bodhigayā, lieu de son illumination, et Bārānasaī, (Bénarès) lieu de sa première prédication.

 

       Par la suite, quatre autres lieux furent consacrés, Yangpatchi, lieu de la descente de Bouddha du monde des cieux, Rajagir, lieu de la réconciliation, Yangpatchi, lieu de la grâce et Kousha, lieu du parinirvana.

 

 

Et puis comme le commun des mortels a besoin d'un support pour communiquer avec l'au-delà, pour se repérer dans sa vie spirituelle, les caityas ont proliféré.

 

Avec le temps leur architecture a évolué, en prenant des formes différentes, ainsi que des noms différents, selon les sociétés qui les ont adoptés.

 

Alors aujourd'hui, le chédi est comme un témoin de l'histoire culturelle et cultuelle des générations qui ont précédé celles qui vivent sur le sol où il s'élève.

 

Mais aujourd'hui comme hier, le chédi à toujours la même fonction ; celle de rappeler aux hommes l'enseignement de Bouddha, et de les inviter à y souscrire afin de rompre leur cycle de renaissances, et comme lui entrer dans le nirvana, dont nous ne savons RIEN !...

 

 

Un chrétien à l'espoir, après sa mort, d'accéder à la vie éternelle.

 

Dans la religion brahmanique, dont est issu le bouddhisme, le croyant vise, lui aussi, à atteindre la vie éternelle. Et son espoir, après sa mort, est de naître dans le ciel de Brahma, tout au sommet de l'univers, c'est-à-dire celui des trois mondes, le ''Tri Bhũmi.''

 

Le Bouddhiste lui, après sa mort, ne cherche pas à s'intégrer dans un concept d'univers spirituels mais à en sortir.

 

L'élimination du désir, et de la souffrance, stoppent son cycle de renaissances, et le conduisent au nirvana. C'est-à-dire dans un état indéfini et indéfinissable, sur lequel Bouddha ne s'est jamais prononcé, et dont nous ne savons RIEN !...

 

 

Friedrich Max Müller (1823-1900) écrivait dans son livre intitulé ''The six systèms of Indian philisophy'' : Du nirvana on ne peut rien dire. Nous savons qu'il est, mais nul ne peut dire ce qu'il est.   



17/01/2010
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