MerveilleuseChiang-Mai

MerveilleuseChiang-Mai

C.V. de L'AUTEUR - 1 - SON ENFANCE

 

C.V. de l'AUTEUR - 1 - SON ENFANCE.

 

 

1945  

 

C'est le dernier jour d'octobre, qu'à Gidy, un petit village beauceron, habité alors par 600 âmes, que naît dans le hameau du Coudreau, celui dont il va être question tout au long des chroniques qui vont suivre.

 

La ferme où il vit le jour était alors peuplée d'un cheval, de trois ou quatre vaches, d'un cochon, de nombreux lapins et de toute une basse-cour !...

 

D'après sa grand-mère Odette, dès qu'il fut en mesure de marcher, le Jeannot développa un don tout particulier pour ''courser'' ses poules, au moyen d'une trique.

 

Lui ne s'en souvient plus !...… même si quelques fessées durent le convaincre d'arrêter ce petit jeu qui n'était, à bien y réfléchir, qu'une imitation de sa grand-mère menant ses vaches à l'étable ou au pré !....

 

 

1949-1959

 

Ce garçon adorait l'école. Au point qu'à l'âge de quatre ans, lors d'une fin de soirée, il décida, sans en connaître le chemin et échappant à la surveillance de sa mère, d'y aller tout seul, alors qu'il n'y avait jamais mis les pieds.

 

Après une battue, il fut retrouvé, vers les vingt heures, dormant du sommeil du juste au creux d'un fossé, qui longeait la route menant au bourg du village.

 

Il avait dû repérer, en accompagnant sa grand-mère, une grande dévote, à la messe du dimanche, que l'école était près de l'église. Mais là encore il ne se souvient pas de cette anecdote !...



C'était un élève quelque peu tête en l'air, qui se passionnait pour l'histoire la géographie et la récitation. Ses institutrices, dont il garde un excellent souvenir, écriront inlassablement en fin de mois sur son carnet de notes ''bon élève, mais peu mieux faire''.


Mais pouvait-il vraiment mieux faire ?...

 


Ce fut sous le préau de son école qu'il découvrit le théâtre, grâce aux représentations improvisées par les ''grandes'' lors des récréations. Comme ces grandes avaient besoin d'un public elles contraignaient alors les ''petits'', dont il faisait parti, à jouer … les spectateurs.

 

Ces ''représentations'' avaient lieu lorsque s'était donné, la veille au soir, un concert dans la salle du moulin, transformée pour l'occasion en salle de spectacles.

 

Car Le Jean a connu l'heureuse époque des vendanges et des moissons, où la batteuse allait de ferme en ferme, battre le blé et où s'entraidaient tous les villageois pour préserver leurs récoltes du mauvais temps, ou des étés pourris !...

 

 

1957

 

Avec la naissance de ses deux frères, Georges et Gérard, et de la petite dernière, Josiane, le foyer familial était devenu un peu étroit. Car toute la famille vivait alors dans une unique, et grande pièce.

 

Pour remédier à ce manque de place, un peu avant la naissance de sa sœur, le Jean avait pris l'habitude d'aller dormir chez sa grand-mère.

 

 

L'exigüité de la maison familiale contraignit alors ses parents à ''faire construire'', dans le village d'à côté, à Saran.

 

''Faire construire'' était une formule très en vogue à cette époque. La guerre venait de se terminer et la France devait se … reconstruire !...


Saran était une vaste commune qui comptait alors 4.000 habitants. Et ses us et coutumes n'avaient plus rien à voir avec celles de Gidy.

 


Gidy était un petit village de paysans beaucerons et Saran une commune de maraîchers du val de Loire.

 

Le curé était vénéré par les premiers et les seconds n'en avaient pas. Car leur Maire, un socialiste, avait préféré loger son secrétaire de mairie, dans le presbytère, plutôt que celui pour lequel il était destiné.


 

Des bois séparaient les deux communes.

 

La grande sortie du dimanche fut alors, durant un temps, d'aller à pieds, découvrir l'avancée des travaux de la future maison familiale.

 

Alors la mère du Jean, entourée de ses trois garçons, qui ne manquaient jamais de se chamailler en chemin, poussait une poussette où la petite dernière se tenait relativement tranquille. Et dans cet équipage ils parcouraient plus de quatre kilomètres à l'aller, et évidemment … tout autant pour rentrer !...

 

Quand ils arrivaient à destination, le père était déjà à la tâche.

 


Ce dernier, un boiseur cimentier, creusa lui-même, par souci d'économie, les fondations et le sous-sol de cette maison.

 

Seul, au pic, à la bêche et à la pioche il enleva plus de quatre-vingts mètres cubes de glaise et d'argile après ses heures de travail, y compris les samedis et les dimanches.

 

Un sacré bonhomme que le père André. Il n'a jamais tenu ses enfants sur ses genoux, et n'a jamais été malade une seule fois dans sa vie. Cependant il a tout fait, mais d'une façon un peu abrupte, pour assurer le bien être de sa petite famille. Et dans le village, ça devait être comme ça, dans toutes les familles. Parce qu'en Beauce on vit comme ça !...



A Saran, il y avait alors une école de filles et une école de garçons. À Noël et en juin, les deux écoles s'associaient et présentaient aux parents des élèves un spectacle pour financer leurs voyages de fin d'année, celui des petits et celui des grands.

 

Ce fut grâce à ces excursions, que le Jean, qui n'était jamais sorti de chez lui, découvrit, entre autres, le Mont saint Michel et le Mont Blanc.

 

Le Jean attendait avec impatience ces représentations scolaires, car elles étaient pour lui l'occasion de faire du théâtre. D'autant que lorsqu'il joua pour la première fois, en tenant le premier rôle d'une pièce intitulée ''la pipe à papa'', ce fut un véritable succès. Lui-même n'en revenait pas !...

 

Cependant, il n'était pas dupe de la complaisance du public d'alors. Des parents qui étaient prêts à applaudir tout et n'importe quoi du moment que leur enfant était présent sur scène.

 

Ni sa mère et ni son père ne le complimentèrent pour ce succès. Mais cela ne voulait surtout pas qu'ils n'étaient pas fiers de lui. Les Beaucerons sont des gens qui n'extériorisent pas leurs sentiments … dommage !... mais c'est comme ça !....

 


1959

 

Le Jean passe son certificat d'études, qu'il obtient. Son père lui offre alors un superbe mi-course bleu-ciel, de la marque Raphael Geminiani, un coureur cycliste qui fit carrière après les années 50.

 

Comme ce vélo fut l'unique et seul cadeau que lui fit son père il s'en souvient encore comme si c'était hier. Mais aujourd'hui, il est incapable de dire ce qu'est devenu ce vélo ?!....

 

En tout cas, ce mi-course allait lui être sacrément utile durant les quatre années qui allaient venir.


Car son père, en plus du cadeau, avait d'abord fait un investissement pour l'avenir !....


C'est comme ça chez les Beaucerons !...



26/01/2010
0 Poster un commentaire

A découvrir aussi


Inscrivez-vous au blog

Soyez prévenu par email des prochaines mises à jour

Rejoignez les 295 autres membres