MerveilleuseChiang-Mai

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GLORIOSA SUPERBA Lin. (1753) (Le)

GLORIOSA SUPERBA Lin. (1753) (Le) 

 

   

 

 

              Les toutes premières illustrations du gloriosa superba.

 

Photo 1 : Un dessin du botaniste hollandais Johannès Commelin (1629-1692) titré Lilium Ceylanicum superbum.

Cette planche est tirée du 1er volume (t.35) de son œuvre intitulée ''Horti medici amstelodamensis rariorum'' paru en 1697 aux édts P.&J Blaeu (1697-1701).

Le 2ème volume de son œuvre sera édité après sa mort.

 

Photo 2 : Un dessin du botaniste hollandais Hendrik Adriaan van Rheed (1636-1691) nommé ''mendoni''.

Cette planche est extraite du 7ème volume (t.57) de son ouvrage ''Hortus Indicus Malabaricus '' paru en 1686.

 

Photo 3 : Une lithographie du botaniste Pierre Joseph Redouté (1759-1840) sous-titrée ''méthonica syperba''.

Cette gravure a été tirée du 1er volume (t.26) de son œuvre consacré aux liliacées. 

 

 

Au Lanna et dans les environs il est appelé : Kam-pou (ก้ามปู) (pince de crabe) à Chainat (ชัยนาท) – Khom-Khwan (คมขวาน) (tranchant de hache) et Bogn-Khwan (บ้องขวาน) (section tranchante) et Houa-Khwan (หัวขวาน) (tubercule-tranchant) à Chonburi (ชลบุรี) – Dao-duegn (ดาวดึงส์) (étoile- ?) – Wan-Kam-pou (ว่านก้ามปู) (plante à bulbe pince de crabe) à Phakklang (ภาคกลาง) – Phan Maha (พันมหา) (archi-enroulé) à Nakhon Ratchasima (นครราชสีมา) – Makha-Hogn) (มะขาโก้ง) (Makha-Kogn) à Phak Nua (ภาคเหนือ) – Noï-Hi-ya (หมอยหีย่า) (poils de vulve de grand-mère) à Udon Thani (อุดรธานี)

 

 

Dans les noms thaïlandais il est surtout fait rapport aux bulbes à la découpe des pétales (côté tranchant) et à leur vision (pince).

 

 

Ailleurs on trouve les noms de : Lis de Malabar – lis grimpant – lis beguin – lis glorieux – glorieuse – superbe du Malabar – methonique du malabar (France) – Glory Lily – flame lily – climbing lily (Angleterre) – Garras de Tigre – aranha de emposse (Portugal) – Lirio de Malabar – Lirio Trepador – pipa de Turca (Espagne) – Mkalamu – kimanja nouchawi (Swahili – langue d'Afrique) – Kalihari (Hindi) – Kalikari – Langalika – Ailni - Agninukhi (Sanscrit) – Kantal – Mattamara – Medoni – Mettonsi – Mentonni -  Methonica ou methonika (*) au Malabar en Inde.

 

 

(*) D'après Alexandre de Theis (1765-1842), auteur d'un ''glossaire botanique'', le véritable nom malabar du gloriosa serait ''mendoni'' comme Rheed (1636-1691 l'avait écrit. L'altération (pour latinisation du nom, sans doute ?) de mendoni en methonica serait du au botaniste Allemand Paul Hermann (1646-1695).

 

 

A propos du nom de la fleur !...

 

Comme les premiers spécimens ''indiens'' (*) du ''gloriosa superba'' introduits en Europe venaient du Malabar le français Joseph Pitton de Tournefort (1656-1708) créa en 1706 le genre ''methonica''. Il conservait ainsi à cette plante son nom vernaculaire.

 

Ce fut sous ce nom que l'anglais Léonard Plukenet (1642-1710) et l'allemand Paul Hermann (1646-1695) décrivirent, chacun de leur côté, cette plante exotique, ''methonica Malabarum'' pour le dernier.

 

Mais le suédois Linné (1707-1778) trouva la fleur si belle qu'il n'hésita pas à bousculer son propre mode de classification pour la baptiser ''vere gloriosus flos'' (vraiment glorieuse fleur), dans son ouvrage ''Genera plantarum'' paru en 1737.

 

Ce ne sera qu'à l'occasion de la 8ème édition de son ''Dictionary gardening'' en 1768 que l'écossais Philip Miller (1691-1771) abandonnera la classification de Tournefort, donc ''méthonica'' au profit de la nomenclature binominale de Linné, et adoptera le terme de … ''gloriosa'' comme genre.  

 

En 1792, le français Antoine Laurent de Jussieu (1748-1836) se refusant de faire une exception à la règle de classification, remit à l'honneur le genre … Methonica. Alors après :

 

Methonica superba (L) Crantz (1766)

 

Il y eut …

 

Methonica gloriosa (L) Salisb. (1812)

Methonica leopoldii Van Houtte ex Lemaire (1846) (*)

Methonica plantii Planchon (1854)

Methonica grandiflora Hook. (1860)

Methonica platyphylla Klotzsch (1862)

Methonica superba (Lamk.)

 

Et aussi …

 

Lilium Ceylanicum superbum Hort. (1697) (Photo 1)

Eugone Superba (L) Salisb. (1796)

Clinostylis speciosa Hochst. (1844)

 

 

(*)Le methonica leopoldii fut ainsi appelé en l'honneur du roi des Belges Léopold 1er (1790-1865)

 

 

       

 

 

Photo 1 : L'aire géographique africaine propre au gloria superba Linn.

 

Photo 2 : Une lithographie représentant un ''méthonica plantii'' décrit par Planchon. Il est spécifié que ce ''méthonica plantii'' est originaire de port Natal en Afrique du sud.

Cette gravure a été publié en 1853/4 par le Belge Louis Benoit van Houtte dans le volume 9 p.21 (t.865) de ses éditions intitulées ''Flore des serres et des jardins d'Europe ''.

 

Photo 3 : Cette lithographie, étrangement semblable à la précédente, (Elle est inversée de gauche à droite)  porte le nom de ''méthonica Virescens Plantii'', et revendique aussi son origine Sud-Africaine. Serait-elle aussi parue dans la même revue ou ?!....

 

Photo 4 : L'aire géographique asiatique propre au gloria superba. Linn.

 

Nota bene : Le gloriosa superba est implanté maintenant dans pratiquement toutes les zones tropicales.

 

 

De son côté le français Michel Adanson (1727-1806), d'origine écossaise, rapporta des spécimens du gloriosa superba du Sénégal (*). Il lui donna alors le nom qu'il avait reçu de van Rheed (**) (1636-1691) c'est-à-dire … Mendoni … Méthonique du Sénégal ou Gloriosa caerulea, d'après Philip Miller (1691-1771), car ''on'' pensait alors que les fleurs étaient bleues.

 

Au final c'est le genre ''Gloriosa'' qui l'emportera sur le genre ''methonica''

 

 

 

(*) Cette espèce de ''Gloriosa superba'' dont les fleurs seraient plus petites et les feuilles sans vrille, serait particulière à l'Afrique tropicale, (mais ?!... rien n'est moins sûr.) ; tandis qu'une autre espèce serait spécifique à l'Inde et le sud-est asiatique.

 

(**) Hendrik Adriaan van Rheed fut entre autre gouverneur du Malabar hollandais et l'auteur de ''Hortus Malabricus'' (Jardin du Malabar … ou plus justement … végétation du Malabar).

 

 

 

Nom botanique : GLORIOSA SUPERBA Lin.

 

Noms synonymes :

 

Gloriosa simplex L. Auct. (1767)

Gloriosa caerulea Mill (1768)

Gloriosa cirrhifolia Stokes (1812)

Gloriosa Virescens Lindl. (1825)

Gloriosa angulata Schumach. (1827)

Gloriosa doniana Schult. & Schult.F. (1829)

Gloriosa nepalensis G.Don in J.C.Loudon (1830)

Gloriosa leopoldii (ex Lam.) Van Houtte (1845)

Gloriosa abyssinica A. Rich (1850)

Gloriosa plantii (Planch.) Loudon (1855)

Gloriosa virescens var. grandiflora (Hook.) Baker (1879)

Gloriosa speciosa (Hochst.) Engl. (1892)

Gloriosa virescens var. leopoldii (Van Houtte ex Lam.) T.Durand & Schinz (1894)

Gloriosa virescens var. plantii (Planch) T.Durand & Schinz (1894)

Gloriosa leopoldii (Van Houtte ex Lam.) Van Houtte &Voss (1895)

Gloriosa carsonii Baker (1895)

Gloriosa minor (mineure) Rendle (1896)

Gloriosa lutea Auct. (1901)

Gloriosa rothschildiana O'Brien (1903)

Gloriosa grandiflora (Hook.) O'Brien (1904)

Gloriosa homblei de Wild. (1913)

Gloriosa Baudii (N. Terracc) Chiov (1916)

Gloriosa sampiana Pires de Lima (1921)

Gloriosa verschuurii Hoog (1950)

Gloriosa rockefelleriana Stehlé & M. Stehla (1965)

 

… entre autre car il y en a une bonne quarantaine si ce n'est plus !...

 

 

Signification du nom :

 

Gloriosa : vient du nom commun latin gloria (gloire) auquel il a été attaché le suffixe ''osa'' qui marque le féminin singulier mais aussi le neutre pluriel.

Curieusement j'ai toujours vu écrit : le gloriosa superba linn ?...

 

Les synonymes du mot pourraient être : magnifique, brillant, remarquable sans oublier … splendide et superbe …Il est  vrai que la fleur est très belle.

 

A l'époque un certain nombre de cloches recevaient ce nom.

 

Superba : vient de l'adjectif (*) latin superbus qui donne superba au féminin singulier et au neutre pluriel.

Le mot se comprend sans chercher midi à quatorze heures. La fleur est vraiment magnifique et … superbe.

 

Comme raconté plus haut, Linné a été subjugué par la fleur au point d'avoir créé une exception dans sa méthode binominale. (*)

 

L ou encore Linn est la norme abréviative de Carl von Linné (1707-1778) un médecin suédois passionné de botanique. Sa passion va le conduire à entreprendre une classification des êtres naturels dont les plantes.

 

Sa classification basée sur le nombre d'étamines ne lui survivra pas. Mais sa nomenclature binominale est toujours en vigueur. Elle consiste à donner deux noms à tout nouvel individu.

 

Le premier nom est un nom générique, commun à plusieurs espèces (gloriosa) c'est comme un nom de famille mais plus exactement de genre, et le second nom, un nom spécifique (et non un adjectif) qui différencie de ses pairs ou ''cousins'' l'individu concerné (superba).

 

 

(*) Dans la nomenclature binominale il ne pouvait y avoir d'adjectif. Or ''superba'' est un adjectif. Mais … il y a toujours une exception qui confirme la règle !....

 

 

   

 

 

Quelques gravures du … ''Gloriosa Superba linn'' … ex …''methonica''.

 

Photo 1 : Une œuvre intitulée ''Gloriosa Superba Linn (ex methonica virescens (Lindley) Kunth'' du très grand artiste écossais Walter Hood Fitch (1817-1892).

Sa parution dans le ''magazine curtis botaniques'' date de 1856. (Vol. 82' [ser.3 – vol.12] t.4938).

 

Photo 2 : Une œuvre de l'anglaise Augusta Innes Withers (1793-1864) sous-titrée ''méthonica virescens var. plantii''. Elle est parue dans le 3ème volume (Planche 78) de la collection ''The illustrated bouquet'' (Le bouquet illustré). (1857-1863).

 

Photo 3 : Une autre œuvre de Walter Hood Fitch (1817-1892) représentant un ''Gloriosa Superba Linn (ex methonica grandiflora Hook) ''. Celle-ci est parue en 1860 dans le ''magazine curtis botaniques'' (Vol.86 - ser.3 vol.16 – t.5216).

 

Nota bene : le rédacteur en chef du ''Curtis botanical'' n'était autre que le botaniste anglais Sir William Jackson Hooker (1785-1865) qui finit par faire de Walter Hood Fitch son seul et unique illustrateur.   

 

 

Le ''Gloriosa Superba'' est une plante grimpante herbacée. Il appartient, dans la classification classique, à la famille des ''liliaceae'' (liliacées). Cette famille comprend quatre cent vingt espèces se répartissant en 10 genres dont le ''gloriosa'' qui compte une trentaine d'espèces. (*)

 

Dans la classification phylogénétique le ''Gloriosa Superba'' se trouve parmi les ''colchicaceae'' (colchicacées). Une famille créée par le suisse De Candolle en 1805. Elle regroupe quelques  200 espèces et une vingtaine de genres dont le ''gloriosa'' qui répertorie une trentaine d'espèces. (*)

 

Le ''Gloriosa Superba'' est une plante monocotylédone, c'est-à-dire dont la graine donne naissance à une seule feuille primordiale.

 

En général les nervures des feuilles de ce type de plantes sont droites et les fleurs apparaissent par groupe de trois. Mais … il y a toujours des exceptions … ne serait-ce que pour confirmer la règle !...

 

 

(*) Le genre ''gloriosa'' n'aurait qu'une espèce ?!.... Non !...

 

Il faut savoir que le monde de la botanique, compte tenu des progrès de la technique, ne cesse d'affiner ses différentes classifications.

 

Ainsi le sud-africain John Charles Manning (1985) de l'institut botanique de Kirstenbosch du Cap et Annika Vinnersten (1969) de la célèbre université d'Uppsala en Suède, ont publié de conserve en 2007 une … ''Nouvelle classification des … ''colchicaceae taxon 56. '' !...

 

Alors il serait très prétentieux de vouloir détailler ces espèces sans commettre d'erreur. C'est pourquoi je m'en abstiens.    

 

 

     

 

 

La classification des plantes s'affine de jour en jour … exemple !...

 

Photo 1 : Cette représentation du Littonia modesta Hook est parue en 1853 dans le magazine belge ''Flore des serres et des jardins d'Europe '' (Vol. 9 - p. 1 - t.857).

Depuis 2007 cette plante n'est plus du genre Littonia mais … ''gloriosa '' et s'appelle désormais : ''gloriosa modesta (Hook) C. Manning & Vinn. ''

 

Photo 2 : Un ''gloriosa modesta (Hook) C. Manning & Vinn. '' ex ''Littonia modesta Hook.

Provenance de la photo : http://hanasakuniwa.blog106.fc2.com

 

Photo 3 : Le fruit d'un ''gloriosa modesta (Hook)'' C. Manning & Vinn. '' ex ''Littonia modesta Hook.

Il est très proche de celui du gloriosa superba, comme vous pourrez le constater.

Photo du Sud-africain Bob Rutemoeller.

 

Photo 4 : le sud-africain John Charles Manning (1985) de l'institut botanique de Kirstenbosch du Cap.

 

 

 

Le ''Gloriosa Superba'' est une tige grimpante herbacée, aux extrémités grêles et spiralées. C'est une herbe vivace qui peut atteindre jusqu'à quatre mètres de hauteur si elle trouve de bons appuis, c'est-à-dire de quoi s'accrocher au moyen de ses vrilles. Mais en général elle atteint deux mètres à 2 mètres 50 environ.

 

Le ''Gloriosa Superba'' est une plante tubéreuse c'est-à-dire composée à sa base de deux tubercules solidaires l'un de l'autre en forme de ''V'' ou de ''L''.

 

Chaque élément de cette espèce de paire de ''grosses bacchantes'' dont l'un des ''rhizomes'' (*) est un peu plus petit que l'autre, mesure entre 15 et 20 centimètres de long et a un diamètre qui varie entre 2 et 4 centimètres.

 

Quelques racines adventives prennent naissance sous les tubercules.

 

Ce double-tubercules, appelé à se dessécher après un an, se reproduit en un ou plusieurs exemplaires. Ce qui permet de démultiplier la plante d'une année sur l'autre. Il suffit pour cela de séparer les rhizomes les uns des autres mais … en les laissant bien en couple.

 

C'est à partir de l'extrémité de chacun des rhizomes que va s'élever une tige.

 

Attention, c'est de ces rhizomes qu'est extrait un poison violent la ''superbine'', à manipuler donc … avec précaution.

 

 

(*) Le rhizome est une tige à développement horizontal qui peut-être souterraine ou rampante. Il est le siège des racines adventives.

C'est à partir du rhizome que poussent les tiges aériennes, deux, un sur chaque rhizome, dans le cas du ''gloriosa''.

Le rhizome remplit aussi la fonction de ''garde-manger''. Les rhizomes du ''gloriosa'' se dessèchent après un an mais ont reproduit de nouveaux couples de rhizomes qui germeront l'année suivante.

 

 

Le ''Gloriosa Superba'' développe des branches aériennes grimpantes annuelles, qui meurent à la saison sèche. Elles peuvent à leur tour donner naissance à des rameaux à leurs extrémités. Mais elles sont en général peu ramifiées.

 

Ces branches et leurs pousses se maintiennent dans l'espace au moyen de vrilles apicales, c'est-à-dire des accroches qui se sont constituées à l'extrémité des feuilles de la plante.

 

   

 

 

Photo 1 : Les deux rhizomes en forme de ''v '' ou ''L ''

(Photo provenant du Wikipédia espagnol.)

 

Photo 2 & 3 : Les pousses et feuilles du ''gloriosa superba Linn''.

 

 

Le ''Gloriosa Superba'' donne naissance à des feuilles verticillées (*) opposées ou alternes et lancéolées, c'est-à-dire en forme de fer de lance, d'environ 15/20 centimètres de long sur 3 de large … pour les plus importantes.

 

Les feuilles inférieures sont plus distantes les unes des autres et plus étroites, tandis que les feuilles supérieures sont plus rapprochées entre elles.

 

Ces feuilles ont deux particularités, avoir des nervures longitudinales, presque parallèles entre elles, et se terminer par une espèce de crochet, recourbé vers le dos de la feuille, d'environ 2 centimètres.

 

C'est la jonction des nervures en extrémité de feuille (apex) qui constitue l'accroche végétale, que beaucoup appellent ''vrille'' mais qui ne ressemble pas à la vrille de la vigne, (voir photo).

 

Ces … ''vrilles'' … s'accrochent au premier support venu et permettent ainsi à la plante de se maintenir dans l'espace. C'est pourquoi, quand on la cultive il vaut mieux la faire pousser contre un grillage.

 

 

(*) Des feuilles sont dites verticillées lorsqu'elles prennent naissance autour d'une tige sur un même niveau. Dans le cas du gloriosa elles peuvent être entre 3 et 4.

 

Nota bene : Cette plante est toxique. Ce qui signifie que le fait de toucher ses feuilles, ses tiges ou ses fleurs peut provoquer une irritation de la peau.

 

 

   

 

 

Photos 1 : Un bouton de gloriosa superba Linn. Il n'y a pas de calice et les pétales sont verts.

 

Photo 2 : L'ouverture du bourgeon. Les pétales commencent à jaunir.

 

Photo 3 : Les pétales se sont relevés, commencent à rougir et les étamines portant le sac à pollen biloculaire (anthère) se sont détendues.

 

 

Le ''Gloriosa Superba'' à la particularité d'avoir des fleurs à nulle autre pareille. Elles sont tout à la fois belles et originales

 

Ce sont des fleurs régulières, solitaires, bisexuelles et axillaires, c'est-à-dire dont le pédoncule s'élève d'un creux (genre d'aisselle) formé par une feuille et une tige, ou par deux tiges. Le pédoncule du gloriosa est très long, plus de 5 centimètres.

 

Les fleurs boutonnent et éclosent au sein des aisselles des feuilles supérieures.

 

Le périanthe corolloïde, (*) c'est-à-dire sans calice, se compose de 6 pétales. Ils sont, dans un premier temps, de couleur verte et se présentent sous la forme d'un bouton oblong. (Voir photo)

 

Lorsque la fleur s'ouvre ses pétales, très indépendants les uns des autres, vont se retourner sur eux même et virer au rouge après être passé du vert au jaune. Chacun d'eux ressemble alors à un fer de lance aux bords ondulés.

 

Les 6 étamines, dites hypogynes, s'étendent donc sous l'ovaire et, dans le cas présent, sous les pétales comme des pattes d'araignée.

 

Sous ces pétales, au centre de la fleur, il y a un germe globulaire d'où part un mince style, l'organe femelle de la fleur.

 

Le diamètre de ces fleurs est très variable. Il peut aller de 10 centimètres à quatre ou cinq, voire plus, voire moins !...

 

La floraison dure environ deux mois (Juin-juillet). 

 

 

(*) Il ne faut pas confondre les mots corolloïde et coralloïde. Corolloïde a été formé à partir du mot corole, la corolle d'une fleur, tandis que coralloïde est un adjectif qui lui vient du mot corail, qui ressemble et a l'aspect de coraux.

 

 

   

 

 

Quelques fleurs d'un ''buisson'' de gloriosa superba à quelques pas du Wat Phra Sing à Chiang-Maï.

A l'état sauvage cette plante a une prédilection pour les jungles, ravins et bords de rivière.

 

 

Le ''Gloriosa Superba'' produit des fruits de forme oblongue ou obovoïde coriace qui se composent de 3 valves à 3 loges.

 

Chaque fruit produit entre 20 et 40 graines qui à l'intérieur des loges sont disposées sur deux rangs et protégées par quelques couches de tissus organiques de couleur rouge, appelés sarcotesta.

 

Ces graines de forme ovoïde, ou vaguement sphérique, mesurent entre 4 et 5 millimètres.

 

Elles sont particulièrement toxiques car leur teneur en colchicine (Superbine) est de 2 à 5 fois plus élevée que celle des rhizomes.  

 

   

 

 

Petite pharmacopée :

 

La plante est toxique depuis le bout de ses racines jusqu'à l'extrémité de ses feuilles en passant par ses fleurs car elle contient des alcaloïdes dont principalement de la colchicine (Superbine). Alors attention en la manipulant. (Bis repetita placent)

 

Cependant, comme toutes les plantes indiennes, le gloriosa superba, utilisé à faible dose, seul ou avec d'autres plantes, fait parti des différents remèdes que propose la médecine ayurvédique.

 

Les racines du  ''gloriosa superba'' sont hautement toxiques. De ce fait elles sont abortives (font avorter), chassent les vers intestinaux, (Toutes les maladies helminthiases) et constituent un excellent purgatif qui élimine les difficultés de digestion (dyspepsie) et les flatulences.

 

Elles sont aussi utilisées pour soigner les hémorroïdes.

 

Ecrasées, transformées en pate et employées sous forme de cataplasme, appliqué sur le bas ventre, cette pate de rhizome facilite les accouchements et l'expulsion du placenta.

 

Cette pate de rhizome serait aussi efficace dans les cas de rhumatismes, morsures de serpent et piqûres d'insectes.

 

 

 

La sécrétion qui s'obtient en écrasant les feuilles du ''gloriosa superba'' serait une excellente potion pour éliminer les poux  du cuir chevelu.

 

Actuellement le ''gloriosa superba'' est l'objet d'intense recherche car cette plante est détentrice d'un immense potentiel anti-inflammatoire et antimicrobien.

 

     

 

 

Photo 2 : Le ''gloriosa superba'' est si beau qu'il fut aussi appelé durant un temps … ''Impérial gloriosa''.

 Cette illustration est de l'anglais Sir John Hill (1716 ?-1775)

 

Photo 3 : Une gravure de A.Goossens et P. Pannemaeker datant de 1861 sous-titrée ''gloriosa superba Lin '' ( ex méthonica grandiflora). Ce serait aussi un ''gloriosa superba lutéa.''

Cette reproduction est extraite du 8ème volume (t.273) de ''L'iIlustration horticole'', une revue mensuelle belge que dirigea d'une main de maître le Français Charles Antoine Lemaître (1800-1871) durant 16 années.

 

 

Qui aurait pu dire qu'une aussi jolie fleur avait autant à raconter ?!.... et encore tout n'a pas été écrit !...

 

Une remarque encore :

En regardant les gravures des plantes parues dans les éditions belges, je n'ai pu m'empêcher de penser que ce n'est pas par hasard s'il y a une école Belge de la bande dessinée … pas vous ?!...


René, horticulteur et photographe à ses heures m'a adressé ces trois photos de Gloriosa superba Rothschildiana comme je ne pouvais pas ne pas vous en faire profiter alors ... les voici.


       



11/05/2012
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