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HMONG-S - 2/5 (Les) LEURS ORIGINES ET LEURS ITINERAIRES.


HMONGS - 2/5  (Les)

 

 

 

LEURS ORIGINES ET LEURS ITINÉRAIRES.

 

 

LA LÉGENDE D'HIER

 

 

 

 

     

 

Des différences certes, mais une même origine, lisez plutôt !...

 

 

Leurs origines 

 

Tous les peuples ressentent le besoin d'avoir une histoire. Alors à défaut d'actes authentifiables, les légendes sont un excellent moyen pour y parvenir, mais aussi pour asseoir l'autorité des chefs.

 

Ainsi, selon certains, les Hmongs seraient originaires de Mésopotamie, rien de moins ; auraient migré jusque dans le centre de la Chine voici près de 3000 ans avant J.C. ; et auraient eu comme ancêtre, le mythique Chi You (蚩尤(Txiv Yawg) ?!... (*)

 

Après tout pourquoi pas ?!...

 

 

(*) Chi You (蚩尤) pour les Chinois et Txiv Yawg pour les Hmongs est un personnage de légende.

 

Pour les premiers dans le meilleur des cas c'est un vassal rebelle ; et dans le pire des cas un démon céleste dont le surnom ''Tao Tie'' signifie ''Le sanguinaire''. Cependant grâce à son courage légendaire il fut durant un certain temps l'un des dieux de la guerre du jeune panthéon chinois.

 

Ou les Chinois n'étaient pas rancuniers, ou ils manquaient alors de candidats à ce poste ?... En tout cas, aujourd'hui, tout est dans l'ordre des choses pour les Chinois, Chi You n'est plus qu'un démon.

 

Pour les seconds c'est carrément un dieu, le dieu de la guerre et le  créateur des armes en fer, (*) l'ancêtre dont on est fier. D'ailleurs Txiv Yawg pourrait se traduire par ''père'', ''grand-père'' voire ''souverain''.

 

Autrement écrit Chi You serait comme un symbole de l'opposition à la main mise chinoise, d'une façon générale.

 

Alors quand une communauté asiatique revendique sa protection c'est qu'elle a vraisemblablement quelques ressentiments à l'endroit des chinois quand ce n'est pas une vive animosité ou carrément des sentiments … antichinois clairement déclarés.

 

(*) Le fait d'attribuer à Chi You la création des armes en fer pourrait signifier que sa tribu était plus avancée ''technologiquement'' en ce domaine que celles de ses adversaires, c'est-à-dire de ses vainqueurs, les Huaxias.

 

Alors si cette technique de la maîtrise du fer a été l'un des atouts de Chi You pour mener la vie dure à ses ennemis, ces derniers ne l'auraient vaincu que parce qu'ils étaient plus nombreux ?!...

 

Ces deux suppositions ne sont que des hypothèses … à prouver !...

 

 

 

 

 

Légende de la carte :

 

L'aire en jaune représente approximativement les terres que devaient occuper alors les Miaos.

Les points rouges indiquent l'emplacement des grandes villes chinoises actuelles. Xi'an dont les environs étaient alors habités compte parmi elles.

Les points mauves sont deux des capitales de la 1ère dynastie Chinoise, celle des Hsia.

Les points verts concernent quelques uns des sites archéologiques dont cette région fourmille et qui prouvent un fort peuplement ou une grande concentration de tribus sur ce territoire 3.000 ans av. JC.

 

 

 

 

Ce qui serait plus sûr, ou plus vérifiable, c'est que les Hmongs avec d'autres ethnies Miaos confondues, auraient occupé les vallées du ''Huang Hé'' (1) et de la rivière d' ''Huaibe'' bien avant l'arrivée des Huaxias et dès 2.700 avant J.C.

 

Pour diverses raisons certains chefs de ces tribus contractèrent alors, vraisemblablement, des alliances ?!...

 

 

Premier épisode :

 

En tout cas parmi eux un certain Chi You (蚩尤(2) aurait été à la tête de neuf tribus, celles des Yi ou Jiu Li. (3) Un nom qui leur fut donné par les Chinois.

 

La force qu'il représentait alors inquiéta un certain Huangdi,  (黄帝) (4) lui-même à la tête d'une tribu mais, Huaxia (華夏) c'est-à-dire portant en germe le  futur peuple des Hans chinois.

 

Pour combattre Chi You, Huangdi n'aurait pas hésité à s'allier avec son ennemi d'hier, Yandi (炎帝).  

 

Et après moult combats les tribus commandées par ces deux hommes auraient fini par vaincre celles de Chi You.

 

 

Avec ce ''premier épisode'', est-ce la réalité qui rejoint la fiction, ou le contraire ?... La question reste posée ?!...

 

 

 

(1) Le Huang Hé, ou fleuve jaune, coule dans un bassin qui s'étend sur plus de 750.000 km2, c'est-à-dire une surface plus grande que la superficie de la France !...

 

(2) Chi You (蚩尤) se dit en Hmong Txiv Yawg. La phonétique serait la même qu'en Chinois.

 

(3) Le terme de Yi donné aux Hmongs par les Chinois est très péjoratif, il signifierait carrément ''sauvage''.

Alors les communistes, dans les années 1950, l'aurait remplacé par un homonyme. Yi s'entend toujours Yi mais les nouveaux idéogrammes ne signifient plus ''sauvage'' mais ''mettre une casserole sur le feu'' … ce qui, tout à fait entre nous, ne vaut guère mieux que d'être appelé ''sauvage''.

 

Les neuf tribus ''Yi'' étaient : Chi-Yi, Fang-Yi, Fein-Yi, Feng-Yi, Gai-Yi, Huang-Yi, Xuan-Yi, Yang-Yi et Yu-Yi.

 

(4) Huangdi (黄帝) est aussi appelé Ji, ou Jiang ou encore Xuanyuan. Il deviendra l'empereur jaune (2697-2598 av. JC) ( ?), mais il n'était, comme Chi You, que le chef d'une tribu installée dans l'actuel Shaanxi, dont Xi'an est la ville principale.

 

Nb : Huangdi était donc le chef des Huaxia (華夏). Un nom sur l'origine duquel les spécialistes en sont restés aux hypothèses.   Les populations de ces tribus Huaxia (華夏) seraient donc les grands ancêtres des ''Hans'' qui édifièrent la Chine.

 

 

 

 

Toujours d'après les légendes, il semblerait que ce serait aux environs de Zhuolu, (1) mais cela reste encore à prouver, que les troupes de Chi You auraient été défaites et que lui-même aurait trouvé la mort.

 

Aujourd'hui Chi You aurait trois ou quatre tombes … tenues secrètes ?!...

 

 

Après cette bataille, restée à tout jamais gravée dans la mémoire collective de tous ces peuples, les ''Yi'' survivants, pour moitié, se seraient alors rangés sous la bannière des vainqueurs.

 

Ces ''ralliés'' seraient devenus les ''Shu Miaos'' ou ''Miaos cuits'' ; tandis que l'autre moitié, celle dont les membres ont préféré rester ''indépendants'' auraient pris le nom de ''Sheng Miao'' ou ''Miao cru''.

 

Ces ''indépendants'', avec à leur tête Tua Te et Huang Tua (2) auraient alors immigré en direction du sud de la Chine vers les régions de Jing et Chu, où vivaient d'autres tribus Miaos, et auraient fondé, au sud du fleuve jaune, le royaume de San-Miao, ou le royaume de Chu ?!.... Mais là encore des preuves restent à apporter.

 

Pour les uns San-Miao et le royaume de Chu ne feraient qu'un, et pour d'autres le royaume de Chu serait Chinois ?!... Personnellement je pencherai pour la première hypothèse, mais ?!....

 

 

Après l'élimination de Chi You, chacun des deux chefs ''Huaxia'' alliés aurait voulut prendre le pouvoir. Alors ils s'affrontèrent à nouveau et ce fut Yandi le perdant.

 

 

 

(1) Zhuolu, qui se serait appelée Kweichow, est une ville qui se situe dans la province du Hebei, au nord/ouest de Pékin. Elle est devenue très touristique grâce ou à cause de cette bataille.

Pour coller à la légende certains endroits des environs de la ville ont même été rebaptisés. Mais il reste à trouver des preuves confirmant l'historicité de la dite bataille à … Zhuolu !...

Heureusement pour les autorités, les touristes gobent tout ce qu'on leur raconte … sans poser de question, surtout les touristes Chinois qui visitent en groupe et au galop leur pays !...

 

(2) Tua Te ou Tie Tao et Huang Tua ou Huan Tuo seraient deux fils de Chi You ?.... d'après certaines légendes !... Alors ?!...

 

 

 

 

 

 

Légende de la carte :

 

L'aire en jaune représente approximativement les terres où les Miaos ont du s'installer après avoir été chassés des leurs par Huangdi et Yandi chefs de tribus huaxia-s et ancêtres des Hans chinois.

 Les points rouges indiquent l'emplacement des grandes villes chinoises actuelles.

Les points mauves situent les différentes capitales de la dynastie des Hsia. (*)

 

(*) La carte montre assez bien l'espèce de pression exercée par les villes huaxia-s à l'encontre du San-Miao. C'est comme si la position de ces villes portait en germe leur expansion prochaine, qui contraindra les Miaos à une nouvelle immigration … vers le sud.

 

N.b : Le san-Miao est aussi appelé Jin-Chu, Jin-Man, Nam-Man, Wulin-Man selon les locuteurs et les périodes historiques. Un chercheur avait bien trouvé 120 noms rien que pour la ville de Chiang-Maï ?!....

 

 

 

 

 

 

Deuxième épisode :

 

Au fil des siècles, quatre ou cinq environ, les populations issues des tribus de Huangdi et Yandi ainsi que des Shu Miaos se fondirent les unes dans les autres pour ne plus faire qu'un seul et même peuple. Leur chef suprême était alors élu au mérite par la classe dominante. Il n'y avait donc pas encore de dynastie. C'était le système des clans.

 

De son côté le royaume de San-Miao, celui des Hmongs, prospérait au point d'inquiéter à nouveau son voisin ''Huaxia'' qui peut-être aussi, ou encore (?), était à la recherche de nouvelle terres pour répondre aux besoins d'une population exponentielle ?....

 

 

Aux environs de 2.000 ou 2.200 av. JC l'homme de mérite qui était à la tête des ''Huaxia'' portait le nom de Wenming Si. Il entrera dans l'histoire sous le pseudonyme de Yu, yu le grand ou Yu le divin, Yu la divinité. Les Chinois en feront le dieu des eaux.

 

C'est ce Yu qui aurait contraint les Hmongs à une deuxième grande immigration vers le sud de la Chine.

 

 

D'après les Hmongs ses méthodes auraient été identiques à celles de son ''illustre'' prédécesseur Huangdi ; ou bien les Hmongs se soumettaient en se ''Huaxianisant'' ou bien ils passaient purement et simplement de vie à trépas.

 

Pour échapper à ce nouveau génocide moins de la moitié de la population aurait pu immigrer et descendre vers le sud de la Chine mais, en prenant des itinéraires différents.

 

Ce serait donc alors aux environs de 2.000/2.200 que les Hmongs se seraient subdivisés en cinq branches. (1)

 

Ce fut aussi lors de cette période, aux dates élastiques, que l'empire chinois se mit debout et commença ses tout premiers pas dans la grande aventure humaine.

 

A la mort de Yu, qui deviendra Yu le grand et que les Chinois appellent aussi Siyu, son fils Qi prendra le pouvoir.

 

Cette action aura pour conséquence de substituer au système clanique celui de l'hérédité et de donner naissance à la toute première dynastie chinoise, celle des Xia (Sia ou Hsia) (2070-1600 av.JC) (2)

 

Après elle, viendront celles des Shan ou Shang (Chen) (1600-1046 av.JC) et des Zhou (Chou) (3) (1046-771 av.JC).

 

Cette trilogie des premières dynasties irait donc de 2.070 à 771 av. JC.

 

 

(1) Les cinq branches de Hmongs sont : Les Hongs (Hmongs rouges), les Heis (Hmongs noirs), les Baïs (Hmongs blancs), les Huas (Hmongs couverts de fleurs) et les Qings (Hmongs verts).

 

Ils ne se comprennent plus entre eux, cependant leurs croyances, leurs contes et leurs chants véhiculent les mêmes thèmes (Un ciel avec douze soleils et douze lunes – des piliers  de métal qui soutiennent le ciel et bien d'autres encore !....) ; leurs rites, en particulier celui concernant les défunts sont pratiquement identiques.

Un instrument de musique la pipe de roseau, appelé aussi Kreng, queej, qeej ou raj qeej, qui appartient à la grande famille des orgues à bouche et à anche libre, leur est commun. (Cet instrument se joue en dansant)

 

 

P

 

Un joueur de qeej lors du défilé de la fête des fleurs de 2009

 

(2) Les dates entre auteurs occidentaux et chinois diffèrent de plus d'un siècle ?!....

Les dates que je donne sont celles des auteurs Chinois.

(Par exemple: Pour la dynastie des Hsia les occidentaux donnent 2207-1766 av. JC. et les Chinois 2070-1600 av. JC.  ?!...)

Heureusement les personnes concernées ne sont plus là pour nous faire le moindre reproche.

 

(3) Il ne faut surtout pas confondre le royaume des Chou (2.500 à 2.000/2.200 av. JC) avec la dynastie des Chou (1.046-771 av. JC.)

 

 

 

 

     

 

 

A gauche HUANGDI (*) ou l'empereur jaune le grand  vainqueur des luttes tribales.

Au centre YANDI (*) ou SHENNONG l'inventeur de la charrue le promoteur de l'agriculture et de la médecine douce. (Guérison au moyen de plantes médicinales.)

A droite YU le GRAND (*)  Le 1er empereur de la 1ère dynastie chinoise, qui fut fondée non par lui, mais par son fils Qi.

 

(*) Ces portraits sont les œuvres d'artistes Chinois et n'ont vraisemblablement aucun point commun avec les vrais personnages. Mais ce sont sous ces traits qu'ils figurent dans certains manuels scolaires ou livres chinois.

 

 

 

 

 

Légende :

Les Miaos ont immigré dans le sud de la Chine. Une grande majorité s'est retrouvée dans la province de Guizhou.

 

 

 

Troisième épisode :

 

Durant près d'un millénaire, de 2.000/2.200 à 1.000 av. JC., les cinq communautés Hmongs vont continuer à se développer, mais chacune de leur côté et sans laisser d'écrits à leur sujet. Alors il est bien difficile de pouvoir en dire quelque chose.

 

Cependant les Chinois étant devenus leur ennemi héréditaire, et vice versa, les deux peuples ont dû s'affronter à plusieurs reprises mais dans des combats qui n'ont laissé aucune trace, pas même mémorielle, semble-t-il ?!...

 

Puis sous la dynastie des Zhou (Chou) (1046-771 av JC), les Hmongs et Miaos confondus, (*) font parler d'eux dans des écrits. Car il est fait mention, dans certaines ''annales'' de cette dynastie, des conflits armés avec les tribus Miaos installées dans l'actuelle province de Guizhou.

 

 

(*) Jusqu'au XVIIIe siècle le terme de ''Miao'' a manqué de précision. Car tantôt il servait aux Chinois à désigner une ethnie, et tantôt tous les groupes non Han du Sud-ouest de la Chine.

Alors il est difficile de rendre à César ce qui appartient à César. Autrement écrit, tout ce que revendiquent les Hmongs au sujet de leurs origines, peut-être revendiqué par les ethnies qui ont été assimilées aux Miaos !... pas simple !...

 

Aujourd'hui le mot de ''Miao'' désigne toute une population qui comprend seulement les Hmongs, les Hmous, Les Qoxiongs et les Hmous.

 

 

 

Sous les Song, (960-1276) après avoir été un peu oublié, l'idéogramme servant à désigner les Miaos en général ''神話'' refait son apparition. Puis sous les Ming (1368-1644) il ne servira plus qu'à désigner les Hmong-s en particulier.

 

Car ce fut à cette époque que les Hmongs et d'autres   peuples du sud de l'empire chinois, qui tenaient eux aussi à leur indépendance et à conserver leur originalité, s'opposèrent aux moyens mis en œuvre par les Ming pour les forcer à se siniser.

 

Alors pour différencier ces peuples les uns des autres il fut attribué un idéogramme particulier à chacun d'eux !...

 

 

Les méthodes de sinisation visaient à aliéner tous les ''non Hans'' en les subordonnant politiquement et économiquement, en les extorquant, en les taxant abusivement, mais aussi … en les supprimant massivement sans le moindre état d'âme.

 

Avec ces exactions, sans oublier celles des fonctionnaires qui devaient ''profiter'' de la situation pour leur compte personnel, le pouvoir central avait fini, non seulement par s'aliénés les populations Hmongs et Miaos mais à les pousser à la révolte.

 

Alors sous prétexte de pacification les autorités chinoises employèrent … ''les grands moyens'' … qui ne firent qu'aggraver la situation.

 

 

Les Ming cèderont leur trône sans avoir ''réussi'' dans leur entreprise.

 

Hélas leurs successeurs, les Qing (1644-1911) les imiteront en tous points et ajouteront foi au dicton populaire qui disait : '' Une émeute tous les 30ans et une rébellion tous les 60 ''.

 

 

Le macabre palmarès des Qing, que je ne commence qu'en 1726, soit presqu'un siècle après leur avènement, ce qui signifie que je fais l'impasse sur nombre d'atrocités, vaut qu'on si arrête quelques instants.

 

 

1726 est l'année de la bataille du mont Leigong qui opposa les Chinois et les Miaos.

 

Elle tourna à l'avantage des premiers qui décapitèrent alors plus de 10.000 Miaos et en condamnèrent 400.000 à mourir de faim !...

 

Ensuite suivent des rébellions qui effectivement reviennent tous les 60 ans mais qui s'étalent sur des périodes de plus en plus longues ?!.... l

 

 

 

 

L'empereur Aisin-Giora Hongli 6ème empereur Qing dit l'empereur Qianlong (1711-1735-1796) sous lequel eut lieu cette 1ère rébellion. Il pose en habit militaire.

 

 

 

1ère rébellion : (1735-1738)

 

Dans la province de Guizhou, (1) après trois ans de révolte contre la tyrannie des Qing, les Hmongs déploreront 28.700 morts, dont 11.100 prisonniers qui furent exécutés et 13.600 déportés destinés à l'esclavage.

 

 

2ème rébellion : (1795-1806)

 

Cette rébellion va durer 11 ans, (2) s'étendre à trois provinces et n'aura rien à envier en horreur à la première. Ainsi à Banjiang en 1797, à la suite d'une émeute de ressortissants Buyi, les prisonniers seront décapités ou brûlés vifs.  

 

 

1818 fut encore une année d'émeutes particulièrement funeste.

 

 

 

 

L'empereur Aisin-Giora Yizhu, 9ème empereur Qing dit l'empereur Xianfeng (1831-1850-1861) sous lequel eut lieu, en partie cette 3ème rébellion.

Il eut aussi à faire face à la deuxième guerre de l'opium. (1856-1860)

 

La Chine était alors en pleine décadence. C'était le début de la fin de la dynastie … qui s'achèvera 50 ans après la mort de cet empereur, en 1911 avec la proclamation de la république de Chine.

 

 

 

3ème rébellion : (1854-1873)

 

Cette rébellion, ou plutôt ces rébellions conjointes vont durer 19 ans, embraser tout le sud de la Chine et remonter vers le centre de l'empire.

 

Elles sonnèrent le glas de la dynastie des Qing qui avait alors réussi à se mettre à dos de nombreuses communautés.

 

Car en plus de vouloir remplacer les chefs de villages par des fonctionnaires les cataclysmes naturels apportèrent leur lot de douleurs … famines … inondations etc. … etc. …

 

Parmi les contestataires il y avait cette fois les Huis ou Panthaïs, de confession musulmane, qui proclamèrent la création du sultanat de Dali et maintinrent leur ''indépendance'' dix-sept ans durant, de 1856 à 1873.

 

Les Taipings dont les adeptes suivaient un messie qui fonda le ''royaume céleste de la grande paix'' en réaction à la misère et aux famines ambiantes, entrèrent aussi dans la tourmente.

 

Les Hmongs, commandés par (3) le général en chef Xiu-Meï-Zhang vont alors s'allier avec eux.

 

Ensemble ils vont connaître des victoires mais au bout du compte il ne restera du peuple Miao que 30% de survivants ?!....

 

En une vingtaine d'années, de 1850 à 1873, la population du Guizhou serait passée de 16 millions à 6 millions !....

 

Encore un génocide de l'Histoire tombé dans les oubliettes de la dite Histoire !....

 

 

Ce n'est donc pas par hasard si les Hmongs ont encore aujourd'hui une dent ?... voire un croc ?... ou une défense contre les Chinois. 

 

 

 

(1) Cette 1ère rébellion de la province de Guizhou concerna 8 comtés comprenant 1.224 villages.

(2) Cette 2ème rébellion toucha le sud-est du Sichuan, l'est de Guizhou et l'ouest du Hunan.

Elle fut menée du côté Hmong par Ba-Yue-Wu, Liu-Deng-Shi, San-Bao-Shi et Tian-Ban-Shi.

(3) Cette 3ème rébellion  eut lieu dans le sud-est du Guizhou et révéla des chefs militaires de valeur comme Dawu l'Yan et Bao Dadu.

L'un des hauts faits d'arme des alliés (Miaos et Taipings) fut la bataille du Huang Bia où il y eut à déplorer le massacre de 20.000 soldats du côté … gouvernemental.  

 

 

 

Cette période de révoltes et de soulèvements correspond aux débuts de la colonisation de l'Indochine.

 

Alors les Anglais et les Français, qui croyaient que le Yunnan était le nouvel eldorado dont il fallait s'emparer, cherchèrent à tirer profit de cette situation pour poser et avancer leurs pions.

 

Qui n'aurait pas fait de même ?...

 

Les premiers prirent le parti des insurgés qu'ils fournirent en armes depuis la Birmanie, et les seconds celui des représentants du céleste empire qui résidaient au Yunnan et au Guizhou et qu'ils approvisionnèrent en armement depuis le Tonkin.

 

 

Dans les deux cas tout se faisait, bien évidemment, … non officiellement !...

 

Plus de deux siècles plus tard … rien n'a changé sous le soleil … sauf les belligérants !...

 

 

 

Les dernières révoltent datent de 1942 et 1943. Elles sont entrées dans l'histoire sous le nom de Dong Qian et eurent lieu dans l'est … du Guizhou !...

 

 

 

 

Lui n'a pas su me dire s'il était Hmong ou non ?!...

Peut-être ne parlait-il pas le Français ?...

À moins que ma barbe l'ait impressionné ?...

Alors si vous voulez connaître son origine, à vous de chercher la réponse !... 

 

 

 

 

Si cette lecture vous intéresse pour en connaître la suite il faut vous reporter à la chronique suivante.

 

HMONGS - 3/5  (Les)

LA REALITE D'AUJOURD'HUI

Les itinéraires des HMONGS dans le monde moderne

(Classée dans la rubrique Lexique)

 

Elle concerne l'arrivée des Hmongs au Lanna et en certains autres pays du monde.

 

 

 

Mes sources :

 

Chamanisme des Hmong (Le)

 

Divergence dans la traduction entre les langues orientales et le Français...

Une étude cordonnée par Hui-Lan Chao et Kyoko Kuroda.

Editée par le Centre TESNIERE dans sa revue Internationale annuelle – année 2005 n° 30.

 

Fondement et les caractéristiques communes de l'identité Miao/Hmong (Le)

Une conférence de Madame Zhang Xiao directrice de l'institut des cultures des minorités, de la ville de Guizhou de la province de Guizhou, en Chine.

 

Hmong de la péninsule indochinoise (Les) – migration et histoire.

De Christian Culas et Jean Michaud.

 

Langue hmong (La) : de Barbara Niederer – CRLAO – CNRS.

 

Messianisme hmong aux XIXe et XXe siècles (Le) :

La dynamique religieuse comme instrument politique.

Par Christian Culas - CNRS éditions –

Editions de la maison des sciences de l'homme, Paris

 

Recomposition des rituels Hmong dans le contexte français (La)

Par Kao-Ly Yang

Revues plurielles N° 1234 de nov/déc 2001

France terre d'Asie - Hommes et Migration

Befeo guy Moréchand

http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/clao_0153-3320_1993_num_22_2_1446

http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/befeo_0336-1519_1968_num_54_1_4238

http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/hom_0439-4216_1972_num_12_1_367240

http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/hom_0439-4216_1972_num_12_3_367278

 

 

Si vous voulez en savoir plus sur les minorités en Chine et acquérir de la musique 

http://damienmatthieu.over-blog.fr/article-33184210.html

 

Si vous voulez en savoir plus sur l'artisanat Hmong, un site à visiter.

http://bibiscus.skyrock.com/5.html

 

Si vous aimez les belles photos allez faire un tour sur le site suivant :

http://www.hmong.fr/viewtopic.php?f=35&t=1679

L'auteur est touchant à lire, quelque peu partial, mais qui ne le serait pas à sa place.


ENVOI de Jacques BACON :


D’origine inconnue, mais vraisemblablement des steppes d’Asie Centrale –comme d’ailleurs toutes les populations d’Asie- les hmong se sont installés dans la vallée du fleuve Jaune et, poussés par les chinois (han), ont ensuite lentement migré vers le sud. Leur migration sur le Vietnam s’est déroulée en 3 phases principales :

-          Les premiers hmong, une centaine de familles des lignées Lù et Giàng, sont rentrés au Vietnam il y a environ 300 ans en passant du Guizhou à la région de Dong Van et Méo Vac (province de Hà Giang).

 

-          Il y a environ 200 ans, un 2e groupe d’une centaine de famille des lignées Vàng et Ly est également passé sur Dong Van, alors qu’un groupe plus petit des lignées Vàng, Ly, Chau, Sùng, Hoàng et Vù s’est installé dans les montagnes au nord de Bac Ha (district de Si Ma Cai) ; ce sont les fameux hmong fleuris.

 

-          Une 3e migration, la plus importante avec environ 10 000 personnes, s’est installée à la fin du 19e dans les régions de Lao Cai, Yen Bai et Ha Giang. A la même époque, un certain nombre de famille sont passées du Laos au Centre Vietnam (régions de Than Hoa, Nghe An et Dak Lak).

De nos jours, la migration hmong se poursuit, mais principalement à l’intérieur du Vietnam du Nord, du nord vers le sud et de l’est vers l’ouest.

Une légende très répandue y compris par les guides-papier veut que le nom miao ou méo leur ait été donné par les français à cause du fait que les hmong grimpent comme des chats (miao en vietnamien). Rien n’est plus faux. Le nom miao  est une déformation du mot chinois mieo, nom que les chinois donnaient non pas aux seuls hmong, mais à toutes leurs minorités, et qui veut dire « cultivateurs », mais surtout « sauvages ». Inutile de préciser que les hmong détestent qu’on les appellent miao !

On estime actuellement la population hmong à 7,5 millions en Chine, environ 1,2 au Vietnam, 300 000 au Laos et 200 000 en Thaïlande. Au Vietnam, ils forment donc la plus importante minorité après les thaïs (1,5 million).  Ils vivent dans de petits hameaux –giao- ou, le plus souvent, dans des maisons isolées, entre 800 et 1400 m, principalement dans tout ce que les français avaient nommé « La Haute Région », qui s’étend tout le long de la frontière du Nord-Laos et de Chine. C’est la province de Ha Giang qui en compte le plus, suivie de celle de Lai Chau et de Lao Cai.

Le Vietnam compte 7 groupes de hmong, reconnaissable au costume traditionnel des femmes : les hmong blancs (Hmong Dâu), noirs (Hmong Du, rouges (Hmong Si ou Dô), verts (hmong Dua ou Xanh), fleuris (hmong Lênh), variés (Hmonh Xua ou Houa) et les hmong de l’eau (Na Miéo). Des questions sont posées sur le 7e groupe, dont la langue se rapproche du groupe Tay/Thaï et dont les membres ont adopté la maison en bois sur pilotis caractéristique des Thaïs/Tay.

Les villages hmong reflètent toujours la diversité des lignées familiales : un village regroupe en moyenne 2 ou 3 lignées, les plus gros en comptant 6 ou 7. Particularité étonnante : dans les villages, chaque lignée a son propre hameau appelé Y Chau Senh ; un village hmong est donc généralement composé d’un petit groupe de hameaux séparés. Les mariages entre hommes et femmes d’une même lignée sont formellement interdits.

La principale culture des hmong est le maïs, suivi du riz, cultivés en champs irrigués ou en terrasses qu’ils parviennent à accrocher même sur les pentes les plus escarpées. Ils cultivent également fréquemment le chanvre, dont ils tissent les fibres pour fabriquer leurs vêtements, et l’indigo qu’ils utilisent pour les teindre. La traditionnelle culture sur brûlis a pratiquement disparu depuis que les hmong sont devenus essentiellement sédentaires.

Sources : The hmong in Vietnam (VNA Publishing House)

                  Ethnic Minorities in Vietnam (Thé Gioi Publishers)


 




22/03/2011
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