MerveilleuseChiang-Mai

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MENGRAÏ - 15 C- Des dessous ... Invasions de la Birmanie 4

 

Brefs résumés des trois campagnes mongoles, en Birmanie ou Indochine de l'ouest, dont les deux dernières se font sous la bannière Chinoise.

 

 

 

 

                  QUATRIEME ET AVANT DERNIERE PARTIE

 

 

1287 : 3ème campagne mongole en territoire Birman.

 

1286 :



En février-mars, suite à la soumission de Narasîhapati, un haut fonctionnaire chinois, K'ie-lie, le daragatchi des districts de Tchen-si et de P'ing-mien, se rend à Pagan en qualité d'ambassadeur extraordinaire.

 

En cours de route il apprend que Narasîhapati, est retenu prisonnier à Prome par l'un de ses fils, Sihasũra. (a)

 

Il en informe le gouverneur de Yunnan fou, la future Kunming, Esen Timür, (b) qui demande alors à son   grand-père, Khoubilaï Khan, à intervenir dans les affaires Birmanes.

 

Mais tandis qu'Esen Timür attend la réponse de Pékin, dans le royaume de Pagan tout va de mal en pis, et les événements se précipitent. (c)


2/

 

Sihasũra le parricide, pour être certain de succéder à son père, va occire quelques autres de ses frères ; sans parvenir toutefois, à attenter à la vie de Kyozwa, le prince de Dala.

 

Mais dans sa rage à vouloir le pouvoir il finit par se tuer accidentellement en assiégeant Pegu, la future Bago, dont le gouverneur, Nga-pa-mon, venait de prendre le titre de Tarabya en proclamant son indépendance  ainsi que celle des 32 villes de sa province.

 

 

1287 :

 

En mars-avril, Kyozwa, le prince de Dala, succède à son père, Narasîhapati.

 

Il prend le titre de, Sāritribhavanādiyapavarapanditadhammaraja.

 

Si son titre peut éblouir, ce n'est pas le cas de son autorité. Car hélas pour Pagan, elle n'impressionne plus personne. Les uns se révoltent, et les autres refusent de lui payer tribut, ce qui revient au même !...

 

Bref, nombre de villes et de provinces profitent de l'occasion pour jeter aux orties leurs défroques de vassaux pour tenter de recouvrer leur indépendance.

 

Mengraï, Ramkhamhaeng, et vraisemblablement Ngam Müang, font partis de ceux qui refusent de payer tribut !...

 

Ce qui signifie, que pour s'émanciper de la tutelle khmère, tous les trois étaient allés se mettre sous l'aile protectrice de Pagan !... (d)

 

Comme le vent tourne, les trois compères sentent que le moment est venu cette fois, de s'affranchir de la tutelle Birmane et, de ''jouer'' dans la cour des grands.

 

Alors Ils font le serment de s'allier, et de s'entraider.

 

Puis chacun à sa manière, mais surtout en imposant leur suzeraineté à leurs pairs d'hier, ils vont, Ramkhamhaeng en tête et dans une moindre mesure Mengraï, constituer de véritables royaumes, le royaume de Sukhothai pour le premier, et le Lanna ou Lan Na pour le second.

 

4/   

 

La réponse de Pékin finit par arriver à Yunnan fou. Et c'est … non. Khoubilaï Khan ne veut pas d'une intervention armée Sino-mongole dans les affaires du royaume de Pagan. ( ?!...)

 

5/

 

Mais son petit fils, Esen Timür, passe outre cette interdiction. À l'automne 1287 à la tête d'une armée Sino-mongole il part à l'assaut de Pagan.

 

Lors de cette campagne, les Sino-mongols vont perdre plus de sept mille hommes. Mais ils vont soumettre le pays et obliger son roi Kyozwa à payer un tribut. (e)

 

Ce sera la troisième campagne, et la quatrième expédition, Sino-mongoles en territoire birman.

 

Une campagne qui a précipité la chute de l'hégémonie de Pagan sur la région, et profité principalement à ses anciens vassaux en mal d'indépendance.

 

      

En résumé, ce que les onze rois (f) de Pagan ont mis deux cent trente ans à construire, de 1047 à 1277, les Mongols d'abord et la Chine ensuite, ont tout détruit en à peine dix ans, de 1277 à 1287, et … sans vraiment y avoir gagné quelque chose !....

 


 

Annotations concernant la 3ème invasion mongole.

 

 

(a)   Narasîhapati fut le père de nombreux enfants, car il ne manquait ni de concubines et ni de vitalité. Cependant, avec sa première reine, Mi-paya-ço, son union resta stérile !...

 

Avec sa première concubine ço-nan, la nièce de Mi-paya-ço, il eut Uzana, qui deviendra le prince de Bassein, la future Pathein et la défunte Cosima, ainsi qu'une fille Bhva-ço-chin.

 

Avec sa concubine Chin-Da, ou Chin-Ba, il eut Kyozwa qui deviendra le prince de Dala, une ville qui aujourd'hui n'est plus qu'un faubourg de Rangoun, et le successeur de Narasîhapati. 

 

Avec sa concubine Chin-mauk, celle qu'il appelait ''la voleuse de pieds de cochon'', il eut Sihasũra qui deviendra son meurtrier, après avoir été le prince de Prome, la future Pyai et l'ancienne Sirikhettara du royaume des Puy-s.

 

Sa concubine ço-Loun, qu'il fit rôtir parce qu'elle avait cherché à l'empoisonner, comme sa première reine Mi-paya-ço, ne lui donna aucun enfant.

 

(b)  Esen Timür ou, Yesen Timür, Ye-sin Timour, Ye-sien-ti-mou-eul, Ye-sin Temour, est le fils d'Uguetchi, lui-même fils de Khouliblaï Khan.

 

Donc Esen Timür, est le petit-fils de Khoubilaï Khan.

      

C'est aussi le ''Sentemur'' ou ''Essantemur '' de Marco Polo.

 

Mais c'est encore et surtout, le successeur de Khoubilaï Khan, Témür Khan ou Timour Öldjeitou Khan, qui en tant que deuxième empereur de Chine de la dynastie Yuan, prendra le nom de Chengzong.

 

Son règne s'étendra de 1294 à 1307, soit treize ans.

 

 

(c)   En apprenant le décès de son père, Uzana, prince de Bassein, l'ancienne Cosima et la future Pathein, refuse toute nourriture et se laisse mourir de chagrin.

 

Sihasũra son cadet, qui veut le tuer, car Uzana est le prince héritier, s'empare alors de Bassein, qui n'offre aucune résistance.

 

Quand il pénètre dans le palais d'Uzana, Sihasũra découvre son frère allongé dans son lit, en ayant plus que la peau sur les os et, à deux doigts de la mort.

 

Néanmoins, le parricide se fait fratricide. Il hache en menus morceaux son frère Uzana, afin d'être certain que soit éliminer le prétendant au trône, pour être sûr de pouvoir s'y asseoir !... (*)

 

Comme cet assassin n'est pas à quelques morts près, il va aussi supprimer tous ceux qui sont susceptibles de se mettre au travers de sa route, comme trois de ses frères bâtards qui n'ont pas eu le réflexe de fuir à son approche !...

 

(*)   Outre son aîné et son entourage, il va aussi faire passer de vie à trépas tous les ministres de son père, y compris les religieux et les Mahâtheras, ou conseillers spirituels. Ce qui fait une sacré liste !....

 


(d)  Le royaume de Pagan, proprement dit, va se désintégrer et se recomposer, grosso-modo, en trois blocs ; et voir s'affirmer des royaumes t'aïs tout long de sa ''frontière'' ou limites, de l'est.

 


Au nord, trois frères t'ais, Asamkhaya, l'aîné des trois, Rājasamkrama et Sihasũra, d'anciens ministres ou proches collaborateurs du défunt roi Narasîhapati, règnent sans partage sur les états shans. (*)

 

(*)   Asamkhaya est  gouverneur de Myin-Saing.

       Rājasamkrama est gouverneur de Makkhara.

Sihasũra est gouverneur de Pin-lé. (Il ne faut surtout   pas le confondre avec le fils de Narasîhapati. Car ils n'ont en commun que leur homonymie.)

 

 

Au sud, en pays tailing, ou môn, dans les embouchures de la salouen et de l'Irrawaddy, seule la province de Bassein, dans un premier temps, reste fidèle à Pagan. (*)

 

Les deux autres, la province et la ville de Martaban, l'actuelle Mottama, alors sous le contrôle d'un certain Warerou, (**) et celle de Dala, l'actuelle Rangoun, se déclarent indépendantes.

 

Au tout début de cette ère de ''liberté recouvrée'', Nga-pa-mon (Tarabya) gouverneur de Pégu, l'actuelle Bago, et Warerou s'allient, pour ensuite …se déchirer.

 

(*)   Ce n'est qu'à la mort du roi Kyozwa, en 1299, que Bassein et ses 32 villes se déclarent indépendante et quittent le giron de Pagan.

 

(**)  Nous reparlerons de Warerou à l'occasion d'une autre chronique, car son parcours politique mérite quelques lignes.

 


Au sud-est, sur le fleuve Sittang, qui prend sa source dans le plateau shan et va se jeter dans le golfe de Martaban, la ville de Taungu prend aussi ses distances avec Pagan.

 


Et à l'extrême est, sur une ligne qui va du nord au sud, rois royaumes t'ais prennent leur essor. Il s'agit tout au nord du Lanna, au centre du royaume de Sukhothai, et au sud des deux premiers, du royaume de Lopburi ou Ayutthaya.

 

 

(e)   Aucun texte ne rend compte du comportement des des Sino-mongols à Pagan. Il n'est donc pas possible de savoir si la ville a souffert, ou non, de leur présence.

 

Cependant, il est permis de penser que si Pagan avait été mis à sac par les Mongols, les chroniques birmanes en auraient fait état en des termes dépassant la réalité. Or elles n'en disent rien, pas plus d'ailleurs que les archives chinoises.

 

Comme son grand-père, Esen Timür était un fervent bouddhiste, et pour l'un comme pour l'autre la barbarie de leurs ancêtres n'était plus qu'une mauvaise légende du passé.

 

Alors, ceci explique-t-il cela ?!....

 

 

(f)    Entre 1044, l'année qui est pressentie comme étant celle de l'avènement de Anôratha ou Anawratha, le véritable fondateur de la dynastie des rois de Pagan, et 1286, l'année du décès de Narasîhapati, onze rois se sont succédés sur le trône de Pagan.

 

                             01   Anôratha            (1044-1077)

                             02   Sawlu                 (1077-1084)

                             03   Kyanzittha          (1084-1112)

                             04   Alaungsithu       (1112-1167)

                             05   Narathu              (1167-1170) 

                             06   Naratheinkha     (1170-1173)

                                    4 ans de désordre

                             07   Narapatisithu     (1174-1210)

                             08   Htilominlo          (1210-1234)

                             09   Kyoswa 1er        (1235-1249)

                             10   Uzana                (1250-1256)

                             11   Narasîhapati,     (1256-1286)


 

NB : les dates ne sont pas toutes aussi précises. Et l'orthographe des noms varie selon les auteurs.

 





27/01/2010
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