MerveilleuseChiang-Mai

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WAT NONG BUA ‘’MUANG PHRA NIPPANA‘’ (MAE TAENG)

 

 

WAT NONG BUA ‘’MUANG PHRA NIPPANA‘’ (MAE TAENG)

(วัดหนองบัว "เมืองพระนิพพาน") (แม่แตง)

                                                     &

WAT THUNG LUANG (MAE TAENG) 

(วัดทุ่งหลวง) (แม่แตง)

 

Intérêt touristique : ♥♥

 

 

Avertissements :

Ces deux wats se situent à environ 42 kilomètres de Chiang-Maï à partir de la porte Chang-Phuak. Ils sont sur le bord de la même route de campagne et distants d’environ 1 kilomètre.

Leur particularité est de sortir de … ‘’l’ordinaire‘’. Ils n’ont donc pas de ‘’Bouddha‘’ hors du commun mais une architecture particulière et loin d’être inintéressante. Autrement écrit, ce genre de visite concerne plus des résidants que des touristes de passage, mais !....  

A noter que cette ‘’ballade‘’, en matinée, peut être couplée avec la visite des grottes de Chiang Dao (เชียงดาว) en après-midi ?!.... C’est sur la même route, la route 107.

 

 

L’itinéraire :

 

Le site se situe au Nord de Chiang-Maï, en direction de Mae Rim (แม่ริม) et même au-delà de Mae Rim. Lorsque vous arrivez à Mae Rim, traversez la ville jusqu’à Mae Taeng (แม่แตง). A environ 1 kilomètre après Mae Taeng, la route monte à la façon d’une montagne russe. Juste avant cette montée, sur la gauche il y a un sanctuaire avec deux éléphants et une statue de couleur or d’un religieux. Tout à côté de ce monument apparaît une voie de campagne goudronnée, empruntez la.

Après 3 kilomètres environ, sur votre droite vous allez découvrir un chemin en bon état dont l’entrée est surmontée d’un portique. Prenez ce chemin il va vous conduire droit au Wat nong bua ‘’Muang phra nippana‘’ (วัดหนองบัว "เมืองพระนิพพาน) situé sur votre gauche.

 

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Photo 1 : Les deux éléphants du monument consacré à Phra Khruba Dhammachaï.

Photo 2 : La statue ou image de Phra Khruba Dhammachaï dhammachayo (ครูบาธรรมชัย ธมมชโย)

Photo 3 : La stèle signalant les abords du wat Thong Luang (วัดทงหลวง)

 

 

WAT NONG BUA ‘’MUANG PHRA NIPPANA‘’

(วัดหนองบัว "เมืองพระนิพพาน)

 

Le ‘’wat nong bua‘’ pourrait se traduire par le Wat de l’étang au lotus, tout un programme ; et ‘’muang Phra nippana‘’ par ‘’Le lieu du Nirvana‘’ c’est-à-dire l’endroit où l’on vient méditer pour atteindre le nirvana.

‘’นิพพาน‘’ ‘’Nip-phan‘’ (Nippana ou nibbana) se traduit par … extinction, affranchissement du désir, nirvana, nirvāna et nibbāna.

 

Muang Phra nippana est donc un lieu de retraite, un lieu où l’on vient méditer. Cet endroit est lié au souvenir du moine Phra kruba Dhammachaï (พระครูบาธรรมชัย) (1914-1987).

 

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                               Phra kruba Dhammachaï (พระครูบาธรรมชัย)(1914-1987)

 

Phra kruba Dhammachaï (ครูบาธรรมชัย) a vu le jour le 6 juin 1914, année du tigre, dans le petit village de San Pa Sak (สันป่าสัก), province de Lamphun. Il était le deuxième enfant d’une fratrie en comptant 7. Il y avait 5 garçons et 2 filles.

Son père, Naï Soudja (นาย สุจา) ou Nan Phrom Masen (หนานพรหมเสน) (1) assurait le bien être de la famille avec des travaux liés à ceux des champs et de la charpente ; sa mère, Nang Khampo (นาง คำป้อ) connaissait l’art de soigner au moyen de plantes. De ces plantes médicinales étaient extraits des remèdes qui étaient vendus sur les marchés des environs. Phra kruba dhammachaï apprendra tous les secrets de ces plantes et sa vie durant il guérira les âmes autant que les corps.

 

Malgré les difficultés matérielles de la vie, à l’âge de 9 ans, il accomplira son noviciat au Wat de son village, le Wat San Pa Sak (วัดสันป่าสัก) (le Wat de la forêt de teck) sous le nom de ‘’Kong Kaeo‘’ (กองแก้ว), (Force du triple joyau).

 

 

Le 23 mars 1933, à l’âge de 19 ans il est ordonné au Wat Nong Lom (วัดหนองหล่ม) par Kruba Khammun Dhamma Wongso (ครูบาคำมูล ธมมวงฺโส). Il prend alors le nom de Dhammachayo (ธรรมไชยโย). Titulaire d’un examen en théologie, pendant six ans il professera auprès de novices.

 

A l’époque un certain Phra Sri Vichai (พระศรีวิชัย) (1878-1938), considéré maintenant comme le saint patron du Lanna, fait parler de lui ; son charisme soulève les foules et inquiète les autorités. Le Lanna vient d’être annexé par le Siam et Phra Sri Vichaï était vu par certains (jaloux ?!...) comme un …indépendantiste.

 

Alors que Phra Sri Vichai remet sur pied le Wat Kukut (วัดกูกุด) (2) de Lamphun à la demande du prince de la ville, Chao Chakkham Khachonsak (เจ้าจักรคำขจรศักดิ์) (1911-1943), Kong Kaeo, devenu Dhammachayo, va le rejoindre pour devenir son disciple. Dhammachayo est alors âgé de 23 ans environ.

 

Leur route commune sera de courte durée, à peine un an, (3) car Phra Kruba Sri Vichaï, malgré les soins de Dhammachayo, s’éteint le 26 février 1938 à l’âge de 61 ans. Néanmoins cette petite année aura suffit à Dhammachayo pour se convaincre de se vouer à la méditation et de devenir un constructeur comme Phra Kruba Sri Vichaï.

 

A propos de méditation, on rapporte qu’un soir, alors qu’il était en méditation au Wat Tham Tap Tao (วัดถ้ำตับเต่า) dont nous reparlerons, un tigre se serait approché de lui sans que le terrible rugissement du fauve ne le perturbe.

 

Lorsque Dhammachayo rouvrit les yeux, loin d’être effrayé par la présence de l’animal, il vit le tigre s’écarter de lui. Ce tigre l’aurait même conduit auprès d’un ascète qui l’aurait prit sous son aile quelque temps. Le temps de lui donner une formation concernant un type de méditation.

L’année de naissance de Dhammachayo, l’année du tigre et cet épisode, (vrai ou faux ?...) font que l’image de Phra kruba Dhammachaï est pratiquement toujours accompagnée de cet animal.

 

 

 

(1) Le terme de ‘’Nan Phromsen‘’ désigne un homme qui vient de défroquer, c’est-à-dire de quitter la vie de bonze, tout en restant fidèle à la voie Bouddhique.

Alors que ‘’Nan‘’ est un qualificatif, ou titre religieux, attribué à un homme qui vient d’être ordonné et qui porte l’habit safran. C’est un peu comme ‘’abbé‘’ ‘’vicaire ‘’ etc…

(2) Le Wat Kukut (วัดกูกุด) de Lamphun est aussi connu sous le nom de Wat Chamadevi ou Chamathewi (วัดจามเทวี). Il fut construit au VIIème siècle sous le règne de la reine Chamadevi (วัดจามเทวี). La ville s’appelait alors Hariphunchaï (หริภุญชัย). C’est le temple le plus ancien du Lanna. Il se trouve à 2 kilomètres en dehors de Lamphun.

(3) J’ai aussi lu que Phra Dhammachaï aurait participé à la construction de la route Sri Vichaï qui conduit au Wat Suthep de Chiang-Maï. Comme cette route a été construite entre 1934 et 1935, cela signifie que Phra Dhammachaï a mis ses pas dans ceux de Phra Kruba Sri Vitchaï pendant au moins quatre ans et non un an ?!...

 

 

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                      Phra Khruba Dhammachaï dhammachayo (ครูบาธรรมชัย ธมมชโย)

Photo 2 : Le roi Rama IX offrant un habit (องค์กฐน) à Phra Khruba Dhammachaï.

 

 

 

En 1938, des gens partis de San Patong (สันป่าตอง) s’en vont construire un temple à Ban Inthakhin (บ้านอินทขิล) près de Mae Taeng, pour acquérir des mérites. Ils invitent alors Dhammachaï à les rejoindre. Ce dernier accepte mais très vite il va rechercher la solitude et accomplir un pèlerinage qui va le conduire à Chiang Dao (เชียงดาว), un lieu propice à la méditation. De là, d’étape en étape, de retraite en retraite dans des lieux de méditation tels que des cimetières, des cavernes, il va arriver au Wat Tham Tap Tao (วัดถ้ำตับเต่า) près de Fang (ฝาง) ; un temple et des grottes où 500 arahants (1) seraient venus méditer, et auraient atteint l’éveil et le nirvana.

 

En ce Wat, où il restera de 1948 à 1954, il développera un centre médical pour remettre sur pieds des délinquants, des toxicomanes et de nombreux malades des environs. Il réaménagera aussi des lieux de culte comme le fit Phra Kkruba Sri Vichaï.

 

Après six ans, partagés entre la méditation, les guérisons et les constructions, il reçoit la visite d’une délégation villageoise de Ban Thung Luang (บ้านทุ่งหลวง) qui vient le solliciter pour fonder en leur village un centre semblable à celui de Wat Tham Tap Tao. Dhammachaï accepte.

 

Dans ce petit village il y a un wat abandonné où Dhammachaï s’installera et … s’éteindra le 5 décembre 1987 à l’âge de 73 ans, non sans avoir été à l’origine d’un certain nombre de constructions vouées à la méditation et à la guérison.

 

 

(1) Un ‘’arahant‘’ ou ‘’arahān‘’  en pāli et ‘’arhat‘’ ou ‘’arhan‘’ en sanskrit est un individu qui a trouvé ‘’l’éveil‘’ et qui à son décès va droit au nirvana. C’est un ‘’vainqueur de l’ennemi‘’, un méritant. Dans le catholicisme ce genre d’individus sont appelés des saints.  

 

 

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WAT NONG BUA ‘’MUANG PHRA NIPPANA‘’ (MAE TAENG)

(วัดหนองบัว "เมืองพระนิพพาน") (แม่แตง)

 

Voilà bien longtemps, ce serait élevé en cet endroit un Wat dont le nom qui nous est parvenu est : ‘’วัดหนองบัว‘’ c’est-à-dire le monastère de l’étang du Lotus. Au fil du temps ce nom s’est transformé en ‘’วัดร้วงหนองบัว‘’ ce qui signifie le monastère abandonné de l’étang du Lotus. (En 2004 la Thaïlande comptait 6.815 wats abandonnés.)

 

Aujourd’hui, depuis l’arrivée de Phra Khruba Dhammachaï l’endroit porte le nom de ‘’Muang Nippana‘’, ce qui pourrait se traduire par le lieu du Nirvana. Ce qui signifie que c’est un lieu de méditation.

 

Alors pour aider les postulants au nirvana ou plus simplement les adeptes à la méditation une pagode octogonale allant s’amenuisant au fur et à mesure de ses neuf étages a été construite.

 

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Photo 1 : Le pont ‘’sapan kham sañyojana‘’ (สะพานข้ามสังโยชน์) reliant la terre ferme à la porte Est de la pagode. (Le pont est vu depuis la pagode)

Photo 2 : La porte Est de la pagode.

Photo 3 : Le pont reliant la porte Ouest à la terre ferme. Il n’y a que deux ponts.

 

 

 

Cette pagode est isolée de la terre ferme par une douve circulaire de quatre ou cinq mètres de large. Quatre portes, chacune faisant face à une direction cardinale y donne accès.

 

Un pont relie la porte Est à la terre ferme. Ce pont porte le nom de ‘’sapan kham sañyojana‘’ (สะพานข้ามสังโยชน์) ce qui signifie qu’en franchissant ce pont, symboliquement, le marcheur laisse derrière lui, sur la rive de la terre ferme, ‘’sañyojana‘’ et pénètre dans la pagode en état de ‘’sotāpanna. (*)

 

 

(*) Très succinctement et en bref : Pour accéder à l’état d’arhat ou arahant, c’est-à-dire de perfection spirituelle conduisant au nirvana ou nippana, il y a quatre degrés à franchir. Le premier d’entre eux porte le nom de ‘’sotāpanna‘’.

Pour atteindre l’état de ‘’sotāpanna‘’ il faut renoncer à trois … ‘’entraves‘’ dites ‘’sañyojana‘’ qui sont, l’illusion (sakkāyaditthi), le doute (vicikicchā) et la superstition (sīlabbata-parāmāsa).

 

 

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Photo 1 : Une aile (Est/Est-Sud) de la vaste salle. A gauche la porte Est.

Photo 2 : Le sanctuaire dédié à Phra Khruba Dhammachaï faisant face à l’entrée Est. Derrière ce sanctuaire, la colonne octogonale et l’escalier conduisant aux étages.

Photo 3 : Un autel.

 

 

Le rez-de-chaussée de cette pagode, a la forme d’une vaste couronne octogonale. On y trouve le … ‘’désordre ordonné‘’ propre au ‘’clergé‘’  ou sangha bouddhique, ainsi que quelques autels.

 

Au milieu de la construction s’élève un pilier de forme octogonale, (l’axe du monde) surmonté d’un reliquaire (เรือนธาตุ ou องค์ระฆัง) (1), et sur lequel s’appuie un escalier en colimaçon qui dessert les sept étages, dont certains sont divisés en cellules. Il y en aurait une cinquantaine.

 

C’est au premier étage que se trouve la cellule où Phra Khruba Dhammachaï à vécu et s’est éteint à l’âge de 73 ans.

 

Au dernier étage il y a une échelle métallique qui conduit à une petite pièce réservée à la méditation (2). En ce lieu, à mi-hauteur de la paroi Est, trône un bouddha assis, devant lequel prend place celui qui va méditer.

 

Cette pagode n’est pas sans faire penser à la cosmologie bouddhique, à savoir, entre autres, l’étang ‘’Simbali‘’ entouré de forêts et au milieu duquel s’élève le mont Méru ou mont royal, qui porte à son sommet la ville d’Indra ou le Tāvatimsa (Tāvatimsabhūmi) un paradis céleste.

 

 

(1) Le sommet du pilier est à l’image des sommets des Chédis. Le reliquaire contiendrait des fragments des os de Bouddha offert par l’Inde ?!...

Ce reliquaire porte le nom de ‘’maison (เรือน-ruan) des reliques (ธาตุ-tha) ‘’ ruan-tha (phonétique) ou ‘’élément‘’ (องค์) ‘’cloche‘’ (ระฆัง) ‘’ ogn-rakhagn (phonétique).

(2) C’est cette pièce qui, vue de l’extérieur, constitue, au-dessus de la pagode, la maison des reliques ou ‘’ruan-tha‘’ (เรือนธาตุ).

 

 

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                               La colonne octogonale portant le reliquaire.

Photo 4 : Le dernier étage desservi par l’escalier, le reliquaire et l’échelle métallique conduisant à l’espace réservé à la méditation.

 

 

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Photo 1 : La salle de méditation, située tout en haut de la pagode.

Photo 2 : Le plan de ‘’Muang Nippana‘’

Photo 3 : L’autel consacré à Phra Chinnarat (พระชินราช) faisant face à la porte Est de la pagode.

 

 

A l’extérieur de la pagode, sur la terre ferme, et en la contournant d’Est en Ouest via le Nord on découvre successivement, en face de la porte Est de la pagode (1) un espace de recueillement consacré à Phra Chinnarat (พระชินราช) – (2) un viharn en construction – (3) quelques habitats – (4) quelques maisons des esprits – (5) quelques kutis (habitats de moine) (6) Un sanctuaire dédié à la déesse Guan Yin ou Kwam Yin (เจ้าแม่กวนอิม) – (7) Un puits artésien – (8) un bouddha couché (พระนอน) (Phra Non) - (9) Une magnifique salle de prédication et d’enseignement en bois (ศาลาการเปริยญ) (Sala Kan Prien)

 

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Photo 1 : Le bouddha couché (8)

Photo 2 : L’image de la déesse Guan Yin ou Kwam Yin (เจ้าแม่กวนอิม) (6)

Photo 3 : La magnifique salle de prédication et d’enseignement en bois (ศาลาการเปริยญ) (Sala Kan Prien) (9)

 

 

 

Pour votre information : Lorsque vous arrivez au ‘’MUANG PHRA NIPPANA‘’ les lieux semblent déserts et abandonnés. Erreur … le maître de l’endroit, ou plutôt Phra Khru Athon Dhamma Pra Choti (พระครูอาทรธรรมประโชติ) dit Phra Chaïwut Chotiwaro (พระชัยวุฒิ โชติวโร) est quelque part dans les parages.

 

Dès notre arrivée il est venu vers nous. Et après les salutations d’usage je lui ai demandé s’il nous était possible d’entrer et de visiter la pagode il m’a répondu que oui, nous a demandé de le suivre et nous a ouvert en grand les quatre portes du rez-de-chaussée. Puis il nous a accompagné jusqu’à la salle de méditation ; d’où les photos présentées dans cette chronique.

 

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Photo 1 : Une peinture murale surmontant la porte Ouest. S’agit-il d’un mauvais génie ou d’un animal extraordinaire de la forêt d’Hymaphan ?... je ne saurai dire ?!...   

Photo 2 : Phra Khru Athon Dhamma Pra Choti (พระครูอาทรธรรมประโชติ) dit Phra Chaïwut Chotiwaro (พระชัยวุฒิ โชติวโร), notre guide et peut-être … aussi le votre ?!...

Photo 3 : La pagode vue vers 17 heures depuis le Wat Thung Luang dont nous allons parler maintenant.

 

 

 

WAT THUNG LUANG (MAE TAENG) 

(วัดทุ่งหลวง) (แม่แตง)

 

L’itinéraire depuis ‘’Muang Nippana‘’ :

Revenez sur vos pas jusqu’à l’extrémité de la route et son portique, puis reprenez la route de campagne sur votre droite. Après un ou deux kilomètres vous verrez le Wat sur votre gauche. Il y a trois entrées successives :

1/ La première entrée donne sur l’ubosot. Si vous la choisissez allez-vous garer tout au bout de l’allée qui longe l’Ubosot. Là vous trouverez une vaste place pour votre moyen de transport.

2/ La deuxième entrée jour le rôle d’accès principal. Elle est surmontée d’un portique qui fait face du Viharn et après laquelle il est possible de stationner.

3/ La troisième entrée est à déconseiller. C’est une entrée de service.

 

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Photo 1 : La première entrée : C’est le pavillon Sud/Est du cloître de l’ubosot ; un cloître ouvert sur son côté Est. Ce pavillon sert de repère à cette entrée … en devenir.

Photo 2 : La deuxième entrée : C’est l’entrée principale.

Tout au fond se profile le viharn.

En haut et au centre un sanglier sur lequel est assis l’oiseau mythique, Garuda. Cette divinité mi-homme mi-aigle sert de vāhana au dieu indou Vishnu ; en Thaïlande, dont il est un des symboles, il transporte Narayana, c’est-à-dire l’avatar de Rama 1er et de ses successeurs. Dans la version présente il porte la roue à 8 rayons du Dharmachakra, symbole de l’enseignement de Bouddha que le roi à charge de protéger. 

Photo 3 : La troisième entrée : Ces deux hommes hauts perchés, habillés à la manière Thaï Yaï, un groupe ethnique du peuple Shan, écrasent des herbes dans un pot pour fabriquer des médicaments. La fabrication de médicaments à base d’herbes médicinales était l’une des spécificités de Phra Khruba Dhammachaï.

Quant aux deux Lions, ils ont une fonction de gardiens et symbolisent la syllabe AUM, c’est-à-dire le souffle créateur qui se confond dans le bouddhisme à l’enseignement du Bouddha appelé le ‘’rugissement‘’.

 

 

 

Les renseignements concernant ce Wat sont rares. En tout cas je n’en ai pas trouvé, alors si vous en avez ils sont les bienvenus.

 

Cependant, concernant ce Wat il est surtout question de Phra Khruba Dhammachaï dont la dépouille, ou plus exactement le corps momifié se trouve à l’intérieur du Viharn, dans un cercueil en verre.

 

De nombreux indices semblent indiquer que ce Wat a retrouvé une nouvelle jeunesse avec l’arrivée de  Phra Khruba Dhammachaï en 1954. Aujourd’hui une fondation, créée en mai 1986, œuvre pour donner la meilleure éducation aux moines et aux novices qui le fréquentent, pour veiller à l’entretien des bâtiments, et aider les initiatives locales ; étant entendu que la méditation est au centre de toutes ces préoccupations.

 

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                                       Le viharn du Wat Thung Luang :

Photo 1 : Le dieu Indra sur son vāhana l’éléphant Airavata

 

 

 

L’intérieur du Viharn du Wat Thung Luang de Mae Taeng n’est pas à l’image des viharns habituels. Il a été aménagé, non pour des bouddhistes lambda, mais pour des bouddhistes s’adonnant à la méditation.

 

Trois exemples confirmant ces déductions :

 

1/ L’image du bouddha central : (*)

Cette image de Bouddha est plutôt rare. Elle réuni les caractéristiques des deux images de Bouddha les plus répandues : celle de la neuvième attitude (La victoire sur Māra), une image juste avant l’éveil, et celle de la quatorzième attitude (Bouddha protégé par le roi des nāga-s), une image juste après l’éveil, six semaines après exactement. (**)

Cette image porte des noms qui pour la plupart se rapportent à l’image du bouddha du samedi, comme ‘’Phra pra jam Wan Sao – Pagn Nak prok‘’ (พระประจําวันเสาร์ - ปางนาคปรก) etc… etc…

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2/ Les décorations murales :

Sur les murs il n’y a aucune peinture murale traditionnelle ; ni celles illustrant les vies antérieures de Bouddha, Bouddha est alors un bodhisattva, ni celles relatant la vie de Bouddha, c’est-à-dire de Gautama devenu Bouddha.

 

Par contre, tout en haut, et non tout en bas, (Cette redite est voulue) sur les murs de l’allée centrale, des murs excessivement hauts, des portraits de moines méritants, des arahants, sont accrochés. Ils sont si haut perchés (sans doute pour bien montrer qu’ils ont atteint le nirvana) qu’il est même difficile de les reconnaître et encore moins de lire leurs noms. (Ils peuvent avoir plusieurs noms).

 

3/ Le revêtement des piliers :

Cette décoration est étonnante. On dirait une espèce de stylisation d’un camouflage comme, par exemple, les rayures de la peau d’un tigre. En tout cas c’est ce qui vient à l’esprit en les voyants. Or l’animal qui a marqué la vie de Phra Dhammachaï est un … tigre ?!....

 

 

(*) Il existe des amulettes avec ce type d’image de Bouddha.

(**) La neuvième attitude met en scène Bouddha, alors Bodhisattva (pas encore Bouddha) qui face au mal personnifié, ‘’Vasśavarti Māra‘’ en appelle à la déesse de la Terre ‘’Dhāranī‘’ pour témoigner de ses vertus dans ses vies antérieures. ‘’Dhāranī‘’ tordra sa chevelure et l’eau qui s’en écoulera emportera et noiera Māra et ses sbires qui ne voulaient pas que Bouddha connaisse l’éveil.

Dans cette neuvième attitude Bouddha est assis en ‘’samādhi‘’ avec la main droite posée sur son genoux droit, et les doigts tendus vers la ‘’Terre‘’.

 

La quatorzième attitude présente Bouddha, (devenu un Bouddha), en méditation sous l’arbre de ‘’Mucilinda‘’ situé au bord du lac du même nom.

A cause d’un violent orage le lac déborde, l’eau monte et Bouddha risque de mourir noyé. Alors le roi des Naga-s va se lover sous bouddha pour le mettre hors de l’eau et l’abriter de la pluie en faisant au-dessus de lui une sorte de parapluie au moyen de son ‘’capuchon‘’.

Dans cette quatorzième attitude Bouddha est assis en ‘’samādhi‘’ avec les mains posées dans son giron, et dont les paumes sont tournées vers le ciel.     

 

 

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                               L’intérieur du viharn du Wat Thung Luang :

 

 

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Photo 1 : Phra khruba Dhammachaï (พระครูบาธรรมชัย) (1914-1987) à droite en compagnie de Phra Maha Wira Thawaro (พระมหาวีระ ถาวโร) (1916-1992) à gauche et Luang Pu Budda Thawaro (หลวงปู่บุดดา ถาวโร) (1894-1994) au centre.

Photo 2 : Phra khruba Dhammachaï dans son cercueil de verre situé à l’extrémité de la contre allée droite. Sa dépouille est surmontée de son image en cire.

Photo 3 : Phra khruba Dhammachaï à droite en compagnie de Khruba Chaiyawongsabattana (ครูบาชัยยะวงศาพัฒนา) (Kru Ba Wong) (1913-2000) à gauche et au centre : Phra Subrahmayanthera (พระสุพรหมยานเถร) (Kru Ba Brahmachak) (1898-1984).

Nota Bene : Tous ces moines appartiennent à la tradition des moines de la forêt, des moines qui mènent une vie contemplative, une vie de méditation.

 

 

 

Le Chédi à méditer :

Au dos du Viharn, et adossé à lui, s’élève, non pas un chédi traditionnel mais une tour carrée imposante avec une porte sur chacun de ses trois côtés.

A l’intérieur, adossé au viharn, il y a un autel avec trois images de Bouddha assis en ‘’samādhi‘’ ; Dans l’espace au sol, en forme de croix à branches égales, quelques tigres grandeur nature (symbole de Phra Dhammachaï), portent une empreinte du pied de bouddha.

Puis à trois mètres du sol s’élève un dôme en forme de pain de sucre qui donne le vertige quand on lève la tête.

 

Nota Bene : Je n’ai pas vu d’autre Chédi dans le Wat, sauf à l’extérieur. Ce chédi extérieur, plus petit, est comme une réplique de celui-ci et … de la pagode. Pour visiter ce petit Chédi il suffit de traverser la route au niveau de la troisième entrée. Le petit Chédi est entouré d’eau.

 

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                                        L’intérieur du Chédi à méditer :

Photo 1 : L’autel et ses trois bouddhas

Photo 2 : L’un des tigres, grandeur nature, portant l’empreinte du pied de Bouddha

Photo 3 : L’empreinte du pied de Bouddha

Photo 4 : Le dôme en forme de pain de sucre.

 

 

 

L’Ubosot :

 

Entre autres bâtiment sortant de l’ordinaire il y a aussi  l’Ubosot et son cloître à Bouddhas.

 

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                                                        L’ubosot :

Photo 1 : L’alignement des Bouddhas de la galerie Sud du cloître de l’ubosot.

Photo 2 : L’entrée de l’ubosot.

Photo 3 : La galerie Nord du cloître de l’ubosot vue de l’extérieur.

 

 

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Sur l’arrière de l’Ubosot est reproduit l’emblème créé pour le 60ème anniversaire du roi Rama IX. (1987) (La photo n’est pas très bonne mais les conditions de prise de vues n’étaient pas favorables.) Cet emblème n’a pas été reproduit sans raison. Si vous connaissez laquelle ?!....

S’agit-il d’une visite de rama IX en ce lieu ?... un lieu qu’il a visité ?...

 

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Photo 1 : Le Chédi du Wat voisin du Wat Thung Luang, un wat des forêts qui semble abandonné.

Photo 2 : Le plan du Wat Thung Luang de Mae Taeng, ainsi que celui du petit Wat des forêts, voisin du Wat Thung Luang mais, situé de l’autre côté de la rue. Ce petit Wat semble abandonné.

Signification des annotations : 1 – 2 – 3 : Les trois entrées du Wat.

La lettre ‘’A‘’ signale le Viharn, la lettre ‘’B‘’ le Chédi à méditer, la lettre ‘’D‘’ l’Ubosot du Wat Thung Luang. (L’Ubosot est le bâtiment où sont ordonnés les moines.)

La lettre ‘’C‘’ indique le petit chédi du Wat voisin qui semble abandonné,

Photo 3 : L’intérieur du Chédi du Wat voisin qui semble abandonné.

 

 

 

En conclusion : Ce Wat et cette pagode ne sont pas sans intérêt, sans pour autant être d’un grand intérêt. Mais, outre le fait qu’ils peuvent être l’occasion d’une agréable promenade couplée avec la visite des grottes de Chiang Dao, ils peuvent aussi donner quelques éléments de réponses à votre curiosité comme, par exemple, vous faire découvrir une autre forme de la vie religieuse bouddhique, celle de la méditation.

 

Le bouddhisme en se répandant s’est adapté aux sociétés qu’il a pénétrées. De ce fait il a perdu de sa pureté originelle. Alors certains moines, prenant conscience de ce phénomène ont refusé de se soumettre aux us et coutumes de ces sociétés.

Pour cela, ils sont allés à la recherche de l’éveil dans des lieux … ‘’sauvages‘’ ; ces moines ascètes et mendiants ont été à l’origine d’une tradition contemplative dite … des moines de la forêt. Des moines qui vivent dans la pauvreté et qui méditent à longueur de journée … en principe !....

 

 

Si l’on considère l’aspect des bâtiments dont il est question dans cette chronique, la renommée de Phra Khrua Dhammachaï a peut-être altéré l’austérité et l’état de réclusion des lieux.

Cependant, tout à côté de ce Wat il y en a un autre, qui semble abandonné et  devait être un Wat des forêts.

 

Il est juste en face de la troisième entrée du Wat Thung Luang, Allez y faire un tour et vous découvriez ce qu’était, ou ce qu’est, pour un moine des forêts le détachement des biens de ce monde.

 

En tout cas, si la visite que je vous propose vous tente, bonne excursion. Cette dernière ne pourra que vous enchanter.

 

 

                                                                    Jean de la Mainate – Novembre 2014


 



06/12/2014
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