MerveilleuseChiang-Mai

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WESSANDORN, LE PRINCE CHARITABLE - 547ème JATAKA 3/6


WESSANDORN, LE PRINCE CHARITABLE -  547ème JATAKA 3/6

(L'avant dernière renaissance du futur bouddha Sakamuni.)

                               มหาเวสสันดรชาดก

         (Maha Wetsandon Chadok) ou (Maha Wessandon Chadok)

                                   Et aussi Vessantara jātakā

 

                         - Troisième chronique –

                       … et deuxième partie de la deuxième partie

 

                      


Quatre ''pages'', en papier khoï de 61,5 cm. d'un manuscrit khmer datant du XVIIIe siècle, rédigées en pali, extraites du Wessantara ou Wessandorn le prince charitable. (Chester Beatty Library – Dublin – Irlande.)

Comme le manuscrit du début de la deuxième chronique, les images du haut, comme les images du bas ne font qu'une. Le texte vient comme s'intercaler au beau milieu de l'image.

 

Les images du haut : Chapitre 8 Kuma – Les enfants.

Les enfants du prince se sont cachés sous des fleurs et des feuilles de lotus pour rester avec leur père.

L'image de droite : Chuchok attend que les enfants lui soient remis.

 

Les images du bas : Chapitre 10 Sakkabap – Le roi des dieux.

En bas à droite : Le prince Wessandorn fait le don de son épouse à un brahmane qui n'est autre que le dieu Indra.

En bas à gauche : De son côté le dieu Indra verse l'eau de l'accord.

 

 

Résumé de la 1ère partie :

 

L'objet de la première partie avait trois objectifs :

1/ Révéler l'origine des jātakās et voir comment au cours des siècles ils avaient essaimé et évolué dans tout l'extrême orient en général, et dans le sud-est Asiatique en particulier.

2/ S'intéresser plus particulièrement au jātakā ''Le Prince Charitable''.

3/ A partir de ce jātakā montrer comment la peinture murale du Lanna s'est éteinte et a été remplacée par des fresques, communes à pratiquement toute la Thaïlande, dans un but d'unification du pays via une ''thaïfication'' prenant pour modèle la culture ''made in Bangkok''.

 

Cette troisième chronique, qui est la suite de la deuxième partie, en s'appuyant sur les résumés des différents chapitres du jātakā ''Le prince charitable'', se propose de montrer au moyen de photos, d'une part quelques unes des images à partir desquelles ont été copiées les fresques de nombreux temples, et d'autre part les peintures murales réalisées à Chiang-Maï, donc au Lanna, à partir de certaines de ces images.

 

Rappel :

Avant d'atteindre l'état de Bouddha, le ''candidat'' à la ''Bouddhéité'' ou le ''bodhisattva'', c'est-à-dire  l'être destiné à recevoir l'illumination doit satisfaire, par un mode de vie adéquate lors de ses différentes réincarnations,  à 10 vertus. (*)

Le don de soi est la 1ère de ces vertus, et ce conte détaille le parcours qui a conduit le ''bodhisattva'' ou le prince Wessandorn à porter à son paroxysme le don de soi.

 

 

(*) Selon le petit ou le grand véhicule, les vertus diffèrent quelque peu. Il y en a 10 dans le bouddhisme theravada, et 7 dans le bouddhisme mahayana. Il s'agit ici du du bouddhisme theravada.

Les dix vertus du bouddhisme theravada sont :

1/ Dāna-pāramitā (La perfection du don), 2/ Sīla-pāramitā (La perfection de la moralité), 3/ Nekhamma-pāramitā (La perfection de l'intégrité), 4/ Panna-pāramitā (La perfection de la renonciation), 5/ Viriya-pāramitā (La perfection de la volonté), 6/ Khanti-pāramitā (La perfection de la sagesse), 7/ Sacca-pāramitā (La perfection du discernement), 8/ Adhitthāna-pāramitā (La perfection de la détermination), 9/ Metta-pāramitā (La perfection de la spiritualité), 10/ Upekkhā-pāramitā (La perfection de l'état suprême).

Ces dix vertus sont aussi les 10 vertus royales auxquelles doivent adhérer les rois bouddhistes. Ces dix préceptes royaux sont connus sous les noms de : ''Dasarājādhamma'' ou ''Chakravartidhamma'' ou encore ''Dasavidharājādhamma''.

 

 

Nota bene : En Thaïlande l'astrologie est intimement liée au bouddhisme. De ce fait chaque chapitre de ce jātakā est associé avec un signe astrologique du cycle duodénaire, (zodiaque chinois) et par voie de conséquence à un Chedi (เจดีย์) ou à un Phrathat (พระธาตุ) dont la plupart s'élèvent sur les terres du Lanna.

 

     

 

 

Quelques exemples montrant que le bouddhisme et l'astrologie ont partie liée.

 

Photo 1 : Les douze animaux du cycle duodénaire du Wat Muang Kaï (วัดเมืองกาย) de Chiang-Mai hors les murs. (Sud-est). (Photo de 2008).

 

Photo 2 : Cinq des animaux en terre cuite du cycle duodénaire près du viharn du Wat Pa Khae Yong (วัดป่าแคโยง) de Chiang-Mai hors les murs (Sud-est) et un invité en chaire et en os. (Photo de 2009).

 

Photo 3 : Une peinture murale du viharn du Wat Phuak Pia (วัดพวกเปีย) de Chiang-Mai hors les murs (Sud). Les murs sont couverts de très nombreuses scènes de la vie de bouddha, de jātakā-s divers du Wessantara et … des 12 signes du cycle duodénaire comme ce … lapin et sa déesse. (Photo de 2008).

 

 

Cette ''intimité'' entre le bouddhisme et l'astrologie a pour conséquence de voir, dans certains temples, les scènes de ce jātakā accompagnées par la représentation du Chedi leur correspondant.

Les peintures murales des scènes sont la plupart du temps en haut des murs, alors que les chédis, quand ils sont représentés car ce n'est pas toujours le cas, sont sous elles, et souvent entre les ouvertures des fenêtres.  Ces chédis ne sont donc pas là par hasard.

Par ailleurs, la volonté de vouloir faire correspondre un chapitre à un signe astrologique explique, peut-être ( ?), un découpage du jātakā qui n'est pas rationnel, tout du moins pour un … cartésien de mon genre !...

  

Enfin, si vous êtes attentifs au contenu des images, vous remarquerez qu'après chaque accord, il y a le versement d'une eau contenue dans un flacon, c'est le versement de l'eau de l'accord. Une pratique des temps anciens qui signifiait qu'on ne pouvait pas revenir sur une décision ponctuée par un versement d'eau.

 

                                       

 

 

Une suite de peintures murales à l'intérieur du viharn du Wat Saï Moon Muang (วัดทรายมูลเมือง) de Chiang-MaI intra muros, récapitulant les cinq premiers chapitres du Wessantara ou Wessandorn le prince charitable. (Photo de 2013)

 

 

Résumé des huit premiers chapitres du jātakā :

Résumé du 1er chapitre : Indra demande à la fille d'une deva de devenir la mère du prince Wessandorn sous le nom de Nang Phusadi.

Résumé du 2ème chapitre : Le prince Wessandorn fait don de l'éléphant blanc, palladium du royaume de Sivi. Ce don va lui valoir l'exil.

Résumé du 3ème chapitre : Sur la route de l'exil, Wessandorn continue à donner tout ce qu'il possède, ses chevaux et son char. Alors il continue sa route à pied, jusqu'à l'ermitage qui lui est destiné.

Résumé du 4ème du chapitre : Après une longue marche, le prince Wessandorn et sa famille arrive à leur ermitage.

Là, ils délaissent leurs vêtements royaux pour se couvrir de peaux de bêtes et commencer une vie de méditation et de contemplation.

Résumé du 5ème chapitre : Chuchok, un vieil homme détestable, acquiert une jeune épouse … Amittada. Cette dernière, à cause de la cupidité de son mari devient la risée des femmes du village parce qu'elle n'a pas d'esclaves.

Pour lui en procurer Chuchok décide d'aller demander au prince Wessandorn l'aumône de ses enfants.

Résumé du 6ème chapitre : En cours de chemin, Chuchok doit se réfugier en haut d'un arbre pour échapper aux chiens du chasseur Chetabut, chargé de protéger le prince Wessandorn des importuns. Chuchok qui a plus d'un tour dans son sac abuse le naïf chasseur qui au lieu de lui faire rebrousser chemin va l'aider à poursuivre sa route vers l'ermitage de Wessandorn.

Résumé du 7ème chapitre : Dans la forêt des austérités Chuchok rencontre un ermite qu'il va tromper, de la même manière que le chasseur Chetabut. Alors comme ce dernier, l'ermite indique à Chuchok le chemin qui conduit à l'ermitage du prince Wessandorn et de sa petite famille.

Résumé du 8ème chapitre : Le prince Wessandorn, pendant l'absence de son épouse, fait le don de ses enfants à l'infâme Chuchok.

 

       

 

 

Deux images ayant servi de modèle à de nombreuses peintures murales et deux peintures murales réalisées d'après ces images ou d'autres du même genre !...

Photo 1 : Une illustration du ''Vessantara Jātakā'' de l'artiste thaïlandais Phra Thewaphinimmit (พระเทวาภินิมมิต) (1888/1942/7).

Photo 2 : Une autre illustration du ''Vessantara Jātakā''

Photo 3 : Une peinture murale du viharn Hua Fai (วัดห้วฝาย) de Chiang-Mai hors les murs (Sud-est) (Photo de 2013). (Le quadrillage en fil blanc est en prévision d'une fête.)

Photo 4 : Une peinture murale du viharn Phra Bouddha Saya (พระวิหารพระพุทธไสยาสน์) du Wat Muen gnen Kong (วัดหมื่นเงินกอง) de Chiang-Mai intra-muros. (Photo de 2013)

 

 

Chapitre 9 : MATHRI

กัณฑ์ที่ 9 : MATHRI (มัทรี ) - (un chapitre de 90 stances)

 

Partie de bonne heure pour trouver la subsistance quotidienne de la famille, la princesse Mathri sur le chemin du retour est retenue dans la forêt par trois animaux sauvages, un lion un tigre et un léopard.

Ces animaux sont en fait trois deva-s qui, à la demande du dieu Indra se sont transformées chacune eu un animal.

A cause de leur présence Mathri ne peut faire le moindre pas. Ce qui permet, en son absence de l'ermitage, au prince Wessandorn de faire le don de ses enfants à Chuchok, sans que son épouse, Mathri, ne puisse intervenir.

 

       

 

 

Photo 1 & 2 : Le Phrathat Phanom (พระธาตุพนม) du Wat  Phra That Phanom de Nakhon Phanom une ville située en Isaan. (Nord-est de la Thaïlande.)

Photo 2 : Une peinture murale du Viharn du Wat Sri Suphan (วัดศรีสุพรรณ์) de Chiang-Mai hors les murs (Sud – près de la porte Chiang-Mai). (*)

Photo 3 : Une image de Bouddha dans la 45ème attitude : Bouddha prononçant la première règle de discipline. (พระพุทธรูปปางปฐมบัญญัติ) - (Dessin extrait du livre ''Les statues du Buddha'' – Edité par l'Université du Prince de Songkhla. Une collection dirigée par Pierre Leroux).

Photo 4 : Une image de Bouddha dans la 45ème attitude appartenant à la collection des 90 bouddhas de la galerie de Phra Pathom Chédi en Thailande.

 

 

Le signe astrologique du cycle duodénaire qui correspond à ce 9ème chapitre est celui du singe (Pra Djam Pi-Wok) (ประจำปีวอก) dont le Phrathat est le Phrathat Phanom (พระธาตุพนม) du Wat  Phra That Phanom de Nakhon Phanom une ville située en Isaan (**) et non au Lanna. C'est un peu l'exception qui confirme la règle, un Chédi hors du Lanna.

L'image du Bouddha (Statue) correspondant, est celle de la 45ème attitude (***) c'est-à-dire, de Bouddha prononçant la première règle de discipline. (พระพุทธรูปปางปฐมบัญญัติ) - (พระพุทธรูปประจำปีวอก)      

 

 

(*) A noter que les six niches du bas du Phrathat Phanom sont toutes occupées par un singe.

(**) Il ne faut pas confondre Nakhon Pathom qui se situe dans le centre de la Thaïlande en terre Siamoise et Nakhon Phanom qui se trouve dans le nord-est de la Thaïlande en terre d'Isaan. (อีสาน) L'Isaan est une région qui a été conquise par le Siam sous le règne de Taksin (1734-1767-1782) entre 1776 et 1778.

(***) Bouddha est assis en ''samādhi''. Ce dernier, douze ans après son éveil et à la demande du brahmane Veranja, roi de Veranja, exposa pour la première fois le Vinaya ; c'est-à-dire ce qui constituera les règles auxquelles la communauté des moines devra se conformer.

 

 

      

 

 

Deux images ayant servi de modèle à de nombreuses peintures murales et deux peintures murales réalisées d'après ces images ou d'autres du même genre !...

Photo 1 : Une illustration du ''Vessantara Jātakā'' de l'artiste de l'artiste thaïlandais Phra Thewaphinimmit (พระเทวาภินิมมิต) (1888/1942/7)

Photo 2 : Une illustration du ''Vessantara Jātakā'' de l'artiste thaïlandais Khun Hem.

Photo 3 : Une peinture murale du viharn du Wat Puak Hong (วัดพวกหงส์) de Chiang-Mai intra-muros. (Photo de 2013)  

Photo 4 : Une peinture murale du viharn du Wat Ou Saï Kham (วัดอู่ทรายคำ) de Chiang-Mai hors les murs. (Est - près de la porte Thae Phae) (Photo de 2013)   

 

 

Chapitre 10 : LE ROI DES DIEUX

กัณฑ์ที่ 10 : SAKKA BAP (สักกบรรพ   ) - (un chapitre de 43 stances)

 

Indra s'incarne en anachorète dans l'intention de protéger Mathri et l'union du couple des deux exilés.

Pour cela, en anachorète, il se présente auprès des deux époux, et demande au prince Wessandorn le don de sa femme ; ce que le prince accepte.

Mathri se résout à la décision de son mari, tant par amour pour lui que pour lui permettre d'atteindre la perfection du don.

Ensuite, sans révéler sa véritable identité, Indra après avoir obtenu satisfaction confie la garde de Mathri au prince Wessandorn en lui rappelant qu'il ne peut plus donner sa femme à qui que ce soit.

 

 

Nota bene : Dans les peintures il ne faut pas confondre Chuchok et l'anachorète Indra. En général lorsqu'il s'agît de l'anachorète Indra, il y dans les airs la présence du dieu Indra en vert comme sur l'image du bas à gauche du manuscrit khmer au début de la chronique.

Dans les quatre images présentées, l'artiste thaïlandais Khun Hem, contrairement aux trois autres, n'a pas représenté Indra en tant que divinité dans son illustration ?!...

 

 

       

  

 

Photo 1 : le Phra That  Haripunchaï (พระธาตุหริภุญชัย) du Wat  Phra That Haripunchaï Maha Viharn (วัดพระธาตุหริภุญชัยวรมหาวิหาร) situé à Lamphun au Lanna. (Photo de 2011)

Photo 2 : Une image de Bouddha dans la 4ème attitude, Les songes du ''futur'' Bouddha (พระพุทธรูปปางทรงสุบิน).

Photo 3 : Une image de Bouddha dans la 5ème attitude, Bouddha acceptant la bouillie de riz (พระพุทธรูปปางรับข้าวมธุปายาส).

Photo 4 : Une image de Bouddha dans la 6ème attitude, Bouddha absorbant la bouillie de riz  (พระพุทธรูปปางเสวยมธุปายาส). 

Nota bene : Ces trois images de Bouddha appartiennent à la collection des 90 bouddhas de la galerie de Phra Pathom Chédi en Thailande.  

 

 

Le signe astrologique du cycle duodénaire qui correspond à ce 10ème chapitre est celui du coq (Pra Djam Pi-Ra-Ka) (ประจำปีระกา) dont le Phrathat est le Phra That  Haripunchaï (พระธาตุหริภุญชัย) du Wat  Phra That Haripunchaï Maha Viharn (วัดพระธาตุหริภุญชัยวรมหาวิหาร) situé à Lamphun (*) … au Lanna.

L'image du Bouddha (Statue) correspondant, sont celles de la 4ème 5ème et 6ème attitude c'est-à-dire :

1/ - pour la 4ème attitude : Les songes du ''futur'' Bouddha (พระพุทธรูปปางทรงสุบิน). Bouddha est couché en position du lion dite ''sīhaseya''. La nuit précédent son éveil, Bouddha qui n'était alors que bodhisattva eut cinq songes prémonitoires.

2/ - pour la 5ème attitude : (**) Bouddha acceptant la bouillie de riz (พระพุทธรูปปางรับข้าวมธุปายาส). Bouddha est assis en ''samādhi''. Cette image se rapporte à l'offrande qui fut faite à Bouddha, encore bodhisattva, par une femme, Sujātā, alors qu'il était sur la rive de la Neranjarā à Uruvela en méditation.

3/- pour la 6ème attitude : Bouddha absorbant la bouillie de riz  (พระพุทธรูปปางเสวยมธุปายาส). Bouddha est assis en ''samādhi''. Après avoir reçu l'offrande de la bouillie, Bouddha, encore bodhisattva, partagea cette  nourriture en 49 parts, pour satisfaire son alimentation durant 49 jours, car il savait qu'il allait avoir besoin de 49 jours de méditation (7 semaines) (*) pour avoir la confirmation de son éveil.

(*) D'autres textes disent 4 fois sept jours ?... c'est-à-dire 28 jours et … 28 parts ?….

(พระพุทธรูปประจำปีระกา)

     

 

(*) La ville de Lamphun portait autrefois le nom d'Haripunchaï. C'était un avant poste, ou une colonie mône de religion bouddhique dont les cérémonies religieuses ne manquaient ni de brahmanes et ni d'officiants animistes. (Rhsi)

Le Wat Haripunchai, le Wat le plus important de la ville, porte donc l'ancien nom de la ville de Lamphun. Haripunchaï était, du temps de sa splendeur, au XIIIe siècle et bien après, le phare du Bouddhisme dans la région. Au point que, lorsque le roi Mengraï, le fondateur du Lanna, a conquis la ville, le 23 avril 1281, (a) cette dernière a gardé son aura religieuse. En effet tandis que le pouvoir politique se trouvait à Chiang-Maï, le ''pouvoir religieux'' ou la ''référence religieuse'' était à Haripunchai.

(a) Mengraï va faire d'Haripunchaï sa capitale mais … il ne s'y sentira pas à l'aise et peut-être … en sécurité ( ?) alors il va fonder en 1283, au nord-est d'Haripunchaï la ville de Chieng-Leü en dépossédant la ville de son Phra Keaw Khao (Bouddha blanc) qui aujourd'hui se trouve au Wat  Chiang-Man de Chiang-Maï. Un Bouddha que réclament à cor et à cri les habitants de Lamphun !...

(**) La 5ème attitude, bouddha acceptant la bouillie de riz, est aussi la 2ème des 40 images commandées par Rama III (1788-1824-1851)    

 

 

      

  

 

Une image ayant servi de modèle à de nombreuses peintures murales et trois peintures murales réalisées d'après cette image ou d'autres du même genre !...

Photo 1 : Une illustration du ''Vessantara Jātakā'' de l'artiste de l'artiste thaïlandais Phra Thewaphinimmit (พระเทวาภินิมมิต) (1888/1942/7)

Photo 2 : Une peinture murale du viharn du Wat Saï Moon Myanmar (วัดทรายมูล - พม่า) de Chiang-Maï intra muros. (2008).

Photo 3 : Une peinture murale du viharn du Wat Ou Saï Kham (วัดอู่ทรายคำ) de Chiang-Mai hors les murs. (Est - près de la porte Thae Phae) (Photo de 2013)  

Photo 4 : Une peinture murale du viharn du Wat Hua Fai (วัดหัวฝาย) de Chiang-Mai hors les murs. (Est). (Dans ce tableau l'artiste a rajouté une bulle montrant Chuchok souffrant de son indigestion.) 

 

 

Chapitre 11 : LE TRES GRAND ROI

กัณฑ์ที่ 11 : MAHARATCH (มหาราช ) - (un chapitre de 36 stances)

 

Chuchok se trompe de chemin et entre dans la ville de Sivi. Le roi Sanjay qui passait par là, reconnaît ses petits enfants et les rachètent à Chuchok.

Un grand festin est organisé en leur honneur. Chuchok s'empiffre et meurt d'indigestion.

Le roi Sanjay décide d'aller chercher son fils. La ville est en liesse, et d'autant plus que l'éléphant blanc est de retour.

 

      

 

 

Photo 1 : le Phra That  Ket Keaw Choula Mani (พระธาตุเกศแก้วจุฬามณื) du Wat  Ket Karam (วัดเกตุการาม) situé à Chiang-Maï hors les murs. (Est) (*) (Photo de 2011)

Photo 2 : Quelques toutous devant l'entrée du Wat Ket Karam. Ce n'est pas le Chedi du chien pour rien.

Photo 3 : Un dessin de la de la 39ème attitude : Bouddha choisissant ses principaux disciples. (Dessin extrait du livre ''Les statues du bouddha'' – Edité par l'Université du Prince de Songkhla. Une collection dirigée par Pierre Leroux).

Photo 4 : Une image de Bouddha dans la 39ème attitude : Bouddha choisissant ses principaux disciples. Cette image de Bouddha appartient à la collection des 90 bouddhas de la galerie de Phra Pathom Chédi en Thailande.  

 

 

Le signe astrologique du cycle duodénaire qui correspond à ce 11ème chapitre est celui du chien (Pra Djam Pi-Djo) (ประจำปีชวด) dont le Phrathat est le Phra That Ket Keaw Choula Mani (พระธาตุเกศแก้วจุฬามณื) du Wat  Ket Karam (วัดเกตุการาม) situé au Lanna à … Chiang-Maï hors les murs.

L'image du Bouddha (Statue) correspondant, est celle de la 39ème attitude c'est-à-dire, de Bouddha choisissant ses principaux disciples.

Cette attitude est aussi appelée ''attitude de bienveillance et de compassion'' (mettā karunā) car lorsque Bouddha était dans le bois du prince Jeta et qu'il sortait de sa cellule, il avait pour habitude de rester devant elle dans cette position pendant quelques minutes.

C'est aussi la 39ème des 40 images commandées par Rama III (1788-1824-1851) (พระพุทธรูปปางประทับยืน) – (พระพุทธรูปประจำปีชวด)

  

 

(*) Le Wat Ket Karam se trouve en face du Talat Warorot, mais de l'autre côté de la rivière. Il suffit d'emprunter le pont piétonnier pour s'y rendre. Il y a dans ce Wat un musée, qui ressemble plus à un étal de ''vide grenier'' qu'à un musée. Car n'est pas conservateur qui veut. Néanmoins certains objets sont de vraies antiquités et ne manquent pas d'intérêt. Alors … avis aux amateurs !...

 

 

      

  

 

Une image ayant servi de modèle à de nombreuses peintures murales et trois peintures murales réalisées d'après cette image ou d'autres du même genre !...

Photo 1 : Une illustration du ''Vessantara Jātakā'' de l'artiste de l'artiste thaïlandais Phra Thewaphinimmit (พระเทวาภินิมมิต) (1888/1942/7).

Photo 2 : Une peinture murale du viharn du Wat Umong Maha Thera Chan (วัดอุโมงมหาเถรจันทร์)  de Chiang-Maï intra muros. (Photo de 2013).

Photo 3 : Une peinture murale du viharn du Wat Dok Uang  (วัดดอกเอื้อง) de Chiang-Mai intra muros. (Photo de 2013)  

Photo 4 : Une peinture murale de la sala du bouddha couché du Wat Wat Muen Ngen Kong  (วัดหมื่นเงินกอง) de Chiang-Mai intra muros. (Photo de 2009).

 

 

Chapitre 12 : LES SIX PERSONNES DE LA FAMILLE ROYALE

                                               (LES SIX ROIS)

กัณฑ์ที่ 12 : CHAKASAT (ฉกษัตริย์ ) - (un chapitre de 36 stances)

 

Le roi Sanjay décide de mettre fin à l'exil de son fils et dans l'allégresse générale, suivit d'un long cortège en fête il se rend avec son épouse à l'ermitage de son fils.

A l'ermitage le prince Wessandorn ne l'entend pas de cette oreille. La contemplation et la méditation sont devenues sa raison de vivre.

Il faudra l'intervention des ministres du roi Sanjay pour convaincre le prince Wessandorn qu'il a des devoirs à remplir vis-à-vis de ses futurs sujets et qu'il doit mettre fin à son exil.

 

    

  

 

Photo 1 : le Phra That Doï Tung (พระธาตุดอยตุง) du Wat  Phra That Doï Tung (วัดพระธาตุดอยตุง) situé à Huai Krai près de Chiang-Raï au … Lanna.

Photo 2 : Une représentation en métal repoussé du Phra That Doï Tung avec un éléphant pour représenter l'animal du cycle duodénaire, et non un … cochon. Cette œuvre se trouve avec onze autres au Wat Muen Larn (วัดหมื่นล้าน) de Chiang-Maï hors les murs. (Sud) (Tout près de la porte Chiang-Maï.)

Photo 3 : Une image sous cadre vue fréquemment dans les magasins dits d'antiquités ayant trait aux natifs de l'année du … cochon mais c'est un éléphant qui est représenté … là encore.

 

 

      

  

 

Photo 1 : Un dessin de la de la 50ème attitude : Bouddha confondant Jambūpati. (Dessin extrait du livre ''Les statues du bouddha'' – Edité par l'Université du Prince de Songkhla. Une collection dirigée par Pierre Leroux).

Photo 2 : Une image de Bouddha dans la 50ème attitude se trouvant au Wat Indrakin Sadou Muang (วัดอินทขีลสะดือเมือง) de Chiang-Mai intra-muros. (Photo de 2010)

Photo 3 & 4 : Deux images de Bouddha dans la 50ème attitude se trouvant au Wat Mornthean (วัดมณเทียร) de Chiang-Mai intra-muros. (Photos de 2007)

 

 

Le signe astrologique du cycle duodénaire qui correspond à ce 12ème chapitre est celui du cochon ou de l'éléphant (*) (Pra Djam Pi-Koun) (ประจำปีกุน) dont le Phrathat est le Phra That Doï Tung (**) (พระธาตุดอยตุง) du Wat  Phra That Doï Tung (วัดพระธาตุดอยตุง) situé à Huai Krai (ห้วยไคร้) dans la province de Chiang-Raï et à une cinquantaine de kilomètre de Chiang-Raï, une ville du … Lanna.

 

L'image du Bouddha (Statue) correspondant, est celle de la 50ème attitude c'est-à-dire, de Bouddha confondant Jambūpati. (***) (พระพุทธรูปปางโปรดพระญาชมพูบดี) - (พระพุทธรูปประจำปีกุน)

         

 

(*) Au Lanna le signe duodénal du cochon est souvent remplacé par celui de l'éléphant. Curieusement le chédi qui se rapporte à ce signe est … double, (Un chédi pour le cochon et un chedi pour l'éléphant ?...) et souvent lorsque les douze animaux du cycle duodénaire sont représentés le cochon côtoie … l'éléphant ce qui donne … au Lanna … 13 animaux pour douze signes !...

(**) Le Doï Tung (ดอยตุง) est en fait un mont se terminant par trois ''bosses'', le Doï Din Daeng (นแดง) au sud, le Doï Ya Thao (ดอยาเต่า) au centre et le Doï Tha (ดอยยทา) à l'ouest.

C'est au Doï Din Daeng qui s'appelait alors, à la fin du Xe et au début de XIe siècle, le mont Tayadisa, qu'en grande pompe le roi d'alors Phraya Ajjuttarāja et Maha Kassapa Thera ou Mahā Kāsyapa, (มหากัสสปะ) dépositaire de la clavicule gauche ainsi que de 500 autres fragments des cendres du Bouddha, fondèrent le sanctuaire, après que les reliques aient pénétré à l'intérieur du rocher au moyen d'incantations, où s'était assis Bouddha lors de son vivant, venu en ces lieux en traversant les airs.

Car, selon la chronique de ''Souvanna Khom Kham'' (a) (สุวรรณโคมคำ) traduite par Camille Notton (1881-1962), dans le chapitre intitulé ''Fondations du Bouddha au pays Yônaka, après sa 15ème retraite au monastère de Nigrodhiārāma où il venait de prêcher le … ''Maha Wessantarajātaka'', Bouddha se serait transporté par la voie des airs en divers monts du Yonok (b), et après s'être assis sur chacun des rochers qui s'y trouvaient, aurait prédit à chaque endroit l'édification d'un sanctuaire bouddhique.

(a) ''Souvanna Khom Kham'' est aussi le nom d'un site archéologique situé en face de la ville de Chiang Saen, mais de l'autre côté du Mékong c'est-à-dire en territoire Laotien. Ce qui signifierait que le Lanna faisait fi de certaines frontières naturelles !...

Chiang-Sean se situe tout au nord du Lanna et était l'ancienne capitale du Yonok, berceau du futur Lanna. Ce serait dans cette ville que serait né Mengraï le fondateur de Chiang-Maï.

(b) Le Yonok fut le 1er royaume T'aï du nord. C'est de ce royaume que naquit le Lanna sous le règne du roi Mengraï. Mais le nom de Lanna ne vit le jour que bien après la mort de Mengraï.

Le Yonok connut de nombreuses appellations comme Yônaka ou encore ''Jonaka Nagara Rajadhani Jayapuri Sri Xang Sen''. Pourquoi faire court quand on peut faire long ?...

(***) Jambūpati était un roi ambitieux et jaloux qui entretenait alors de très mauvais rapports avec son voisin le roi Bimbisāra, roi du Magadha et grand ami de Bouddha.

Pour ramener Jambūpati à la raison, Bouddha dépêcha le dieu Indra auprès de ce dernier afin de l'inviter dans un palais extraordinaire où le maître des lieux, Bouddha lui-même le reçu en portant la plus belle parure royale qui fut.

A la suite de cette visite Jambūpati se fit moine !... 

 

 

      

 

 

Une image ayant servi de modèle à de nombreuses peintures murales et trois peintures murales réalisées d'après cette image ou d'autres du même genre !...

Photo 1 : Une illustration du ''Vessantara Jātakā'' de l'artiste de l'artiste thaïlandais Phra Thewaphinimmit (พระเทวาภินิมมิต) (1888/1942/7).

Photo 2 : Une peinture murale de la sala du bouddha couché du Wat Wat Muen Ngen Kong  (วัดหมื่นเงินกอง) de Chiang-Mai intra muros. (Photo de 2009).

Photo 3 : Une peinture murale du viharn du Wat Saï Moon Myanmar (วัดทรายมูล - พม่า) de Chiang-Maï intra muros. (2008).

Photo 4 : Une peinture murale du Wat Dok Kham (วัดดอกคำ) de Chiang-Mai intra muros. (Photo de 2013).

 

 

Chapitre 13 : LA GRANDE VILLE ou LA CAPITALE

กัณฑ์ที่ 13 : NAKHON (นครกัณฑ์ ) - (un chapitre de 49 stances)

 

C'est le retour triomphal de la famille royale à Sivi, la capitale du royaume.

A l'arrivée du cortège une pluie de gouttelettes d'or se mit à tomber, ce qui permit de remplir les coffres du royaume et par la suite au prince Wessandorn, qui deviendra roi, de continuer à faire l'aumône sans ruiner le pays.

Wessandorn gouverna avec sagesse et durant très longtemps, et à sa réincarnation suivante il deviendra … Bouddha.

 

     

 

Ce chapitre n'a pas de Chedi précis alors c'est l'occasion de présenter des scènes du ''Wessantara'' autres que sous forme de peintures murales.

Première série : Des sculptures sur bois des scènes, 2 Le jardin de l'Himalaya (Himaphan) (หิมพานต์), 9 Mathri (มัทรี)  & 12 Les six rois (ฉกษัตริย์)  du Wat Lok Moli (วัดโลกโมฬิ) de Chiang-Maï hors les murs. (Nord).

Deuxième série : Des sculptures en métal repoussé des scènes, 3 L'épisode de l'aumône (ทานกัณฑ์) 5 Chuchok (ชูชก) & 8 Les enfants (กุมาร) du Wat Muen Larn (วัดหมื่นล้าน) de Chiang-Maï hors les murs. (Sud) (Tout près de la porte Chiang-Maï.) (*)

(*) Ces tableaux se trouvent à l'intérieur d'un viharn entièrement recouvert de métal repoussé et consacré, en grande partie, à Phra Sri Vichaï (พระศรีวิชัย) (1878-1938) le saint patron du Lanna – Si vous passez à côté c'est à voir.

 

 

        

 

Conclusion :

La chronique précédente et la présente avaient pour objet de présenter, en résumant ses 13 chapitres, le 547ème jātakā intitulé … ''Wessandorn le prince charitable''.

Ces chroniques, au moyen des photos qui les accompagnent, ont aussi mis en évidence une peinture murale standardisée ayant pour but une ''thaïfication'' du pays.

De ce fait, et de quelques autres, les cultures propres à l'Isaan et au Lanna sont passées de vie à trépas !....

… tout du moins pendant un certain temps !... un bon demi siècle !...

Car depuis une vingtaine d'année quelques temples en bois, comme on les construisait naguère au Lanna, ont surgit de terre et, sur les murs des temples maçonnés de certains autres une peinture murale ''nouveau style'' ou de style ''néo-Lanna'' a pris place.

Ce n'est pas une peinture qui cherche à copier les œuvres d'antan, mais qui serait comme la prolongation de l'inspiration des peintres d'alors. Car c'est une peinture qui respire l'air du nord et dans laquelle trempe un zest de naïveté et d'éternelle jeunesse, tout ce qui fait le charme du Lanna.

Ce style néo-Lanna, loin de diviser le pays, ne fait qu'enrichir son patrimoine culturel et démontre que l'unité d'une nation peut se faire dans la diversité, à la condition du respect mutuel.

 

En conséquence, les chroniques suivantes vont raconter très librement le jātakā ''Le prince charitable'', comme on raconte les contes en France, et seront illustrées au moyen de photos de fresques anciennes d'une centaine d'années et de peintures récentes réalisées dans un contexte ''néo-Lanna''.

 

    

 

 

Photo 1 : Le Wat Inthakin Sadou Muang (วัดอินทขีลสะดือเมือง) à Chiang-Maï intra-muros en cours de construction. (Photo de 2009).

Photo 2 : Un détail de la peinture murale du Wat Tha Maï I (วัดท่าใหม่อิ) concernant le don du char par le prince Wessandorn, à Chiang-Maï hors les murs. (Sud) (Photo 2010).

Photo 3 : Le Wat Pan Sao (วัดปันเส่า) à Chiang-Maï hors les murs en cours de construction. (Ouest) (Photo de 2009).

 

 

                                      FIN de la deuxième partie

 

Nota bene : Pour en savoir plus sur les fresques murales du Lanna n'hésitez pas à consulter la Thèse de Sébastien TAYAC. Un très bel ouvrage. Il s'en trouve une à l'EFEO de Chiang-Mai.

 

                     ''WESSANDORN LE PRINCE CHARITABLE''

                     Le conte librement raconté en troisième partie



26/04/2013
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