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03 - PERIODE PRE-KHMERE (Le FOUNAN)

III° & VIII° siècles (suite)

 

 

                        PERIODE PRE-KHMERE

 

Les royaumes du Fou-Nan (225-539/545) et du Tchen-la (545-627)

 

 

            Le Fou-Nan ou Founan (225-539/545)

 


 

CARTE DU FOUNAN :

 

Territorialement la pointe de l'Indochine, parsemée sur la carte de points blancs, n'existait pas à l'époque, c'est ce qui explique que ''Oc Eo'' occupait alors une position portuaire privilégiée.

 

Avec le temps ce port d'importance s'est retrouvé au milieu des terres et est tombé dans l'oubli.

 

C'est le Français Louis Malleret (1901-1970) directeur de l'EFEO de 1949 à 1956 qui entreprendra des fouilles,  découvrira et mettra à jour le site.

 

Les villes situées par un point noir n'existaient évidemment pas à l'époque. Elles ont été portées sur la carte pour permettre de mieux comprendre l'évolution historique de l'après Founan.

 

Les lignes blanches sont le tracé des frontières actuelles.

 

 

 

Au Cambodge : 

 

 

La légende de l'édification d'Angkor!...

 

Voilà bien longtemps, le prince Preah Ket Mealea, fils d'Indra le roi des dieux et d'une mortelle … néanmoins reine, pour la première fois de sa vie se rendait dans le royaume céleste de son père.

 

Dès son arrivée, en découvrant la magnificence et le nombre incalculable des biens immobiliers de ce dernier, le prince rêva, peut-être un peu fort, d'en posséder de semblables !...

 

Alors Indra, qui lit dans la pensée des hommes et qui voulait être agréable à son fils, l'invita à choisir le bâtiment dont il avait le plus envie ; et il lui assura qu'un architecte céleste viendrait le lui construire sur les terres du royaume dont il venait de lui faire don.

 

Ne voulant pas que sa demande soit prise comme un défi et se montrer trop exigeant vis-à-vis d'Indra, le prince demanda modestement la réplique de l'étable à bœufs de son père.

 

Alors comme promis Pisnukar, l'architecte divin, se mit à l'œuvre.

… Et … il construisit … Angkor !....

 

 

 

La réalité est en fait quelque peu différente !... 

Encore que dans les légendes il y a toujours une part de vérité !....

 

Concrètement deux royaumes sont à l'origine de l'empire Khmer, le Fou-Nan et le Tchen-la, le second étant le continuateur du premier.

 

 

 

'' Le royaume de Cambodge, appelé quelques fois ''empire Khmèr'', est géographiquement, et dans une certaine mesure historiquement, le successeur, le continuateur du Fou-Nan sur la péninsule indochinoise. '' (Georges Cœdès) 

 

 

 

 

Le Fou-Nan ou Founan. (Vers 225 à 539-545)

 

 

Tout aurait commencé au IIIe siècle, sur la côte occidentale de la Cochinchine, dans le delta du Mékong et dans les environs du site archéologique de Go-Oc-Eo ou d'Oc Eo. (*)

 

 

(*) Le site d'Oc Eo a été découvert et mis à jour par l'archéologue  Français Louis Malleret, (1901-1970) (Plusieurs monnaies Romaines, entre autres choses, y ont été trouvées !...)

 

 

 

En cet endroit devait vraisemblablement se trouver un port dont l'importance des échanges commerciaux dynamisa la région et donna à la chefferie locale les moyens de s'affirmer sur les chefferies voisines.

 

Car comme partout alors en Asie du Sud-est, fleurissaient dans cette contrée des petites principautés, ou chefferies. Elles étaient liées les unes aux autres par des liens de vassalité, fluctuants au gré des intérêts de chacun.

 

Ce fut donc vers le IIIe siècle, que l'une de ces principautés, grâce à ses richesses provenant des échanges maritimes, imposa son ascendant sur quelques unes des chefferies de son voisinage.

 

 

 

Une légende …

… parmi trois autres, donnant l'origine sacrée de cette principauté !..

 

 

Voilà bien longtemps régnait un Nâgarâja ou roi des nâgas (*) sur tout un territoire situé en bordure de mer.

 

Sa fille, une femme serpent, aimait à se divertir non loin du rivage à bord d'une barque. Un jour qu'elle se divertissait, un étranger coula son embarcation.

 

Cet homme venu d'au-delà des mers, s'était cru attaqué par elle. Alors au moyen de son javelot magique il avait transpercé le frêle esquif de la belle et ravissante princesse.

 

S'était-il rendu compte de son erreur ou fut-il touché par la grâce d'un coup de foudre ?... la légende n'en dit rien. Mais l'homme, un brahmane nommé Kaundinya, et qu'une autre légende appelle le maharshi Kambu Svâyambhuva, porta secours tout aussitôt à sa victime et … l'épousa !...

 

En ces temps là, les hommes et les légendes allaient à l'essentiel !....

 

Pour célébrer cette union, le roi des Nâgas donna son royaume à son gendre. Alors Kaundinya pour trouver l'emplacement de sa capitale relança son javelot magique. Puis il prit son point d'impact au sol comme centre de sa petite principauté, qu'il baptisa T'ö-mou ou Vyâdhapura, (**) c'est-à-dire la cité des chasseurs ou la cité du roi chasseur ?!...

 

(*) Le naga est un serpent polycéphale à 7 têtes

(**) Vyädhapura se serait située près de Ba Phnom dans la région de Prey Veng. Puis elle aurait été transférée sur le site d'Angkor Borei près de Phnom Dà dans l'actuelle province de Ta Keo. ( ?..)

 

 

 

 

De cette union mythique entre la nâgî Somâ, ou l'apsaras (*) Merâ selon les légendes, c'est-à-dire entre une femme originaire de la région et un Indien venu d'ailleurs, va naître le peuple Khmer.

 

Cette race nouvelle, loin d'être le fruit d'une colonisation brutale et soudaine, serait le résultat d'un long métissage. D'un côté il y aurait eu des indigènes d'origine Môn, voire des hommes venus d'Indonésie et des plateaux annamites, et de l'autre, des commerçants Indiens issus pour la plupart de la côte orientale de l'inde, c'est-à-dire l'Orissa.

 

 

(*) Une apsaras est une danseuse céleste, ou nymphe céleste.


 

 

 

Quelques repères ''historiques'' fiables :

 

Le premier roi du royaume du Fou-Nan se serait appelé Houen-t'ien ou Kaundinya.

 

 

À la fin du IIe siècle, et au début du IIIe, un ''général'', Fan Che-man, (Çrî Mâra ?) est élu roi. Celui-ci se lance alors dans une politique de conquête territoriale, et pousse les limites de son royaume à plus de 2.000 kilomètres des précédentes !...

 

Entre 225 à 250, Fan Tchan, à la fois usurpateur et régicide, est à la tête du Fou-Nan.

 

Pour des raisons beaucoup plus commerciales que politiques, il aurait été le premier roi de ce royaume à entrer en relation avec la dynastie Indienne des Murundas ; et en 243 à envoyer une première ambassade en Chine.

 

Le Fou-Nan occupait alors une position privilégiée sur la grande route maritime reliant la chine du sud à l'occident. Un voyage qui prenait alors quatre ans !...

 

 

En 357 un roi étranger, peut-être d'origine indo scythe, en tout cas un deuxième brahmane, Kaundinya, qu'il ne faut pas confondre avec le précédent, accède au pouvoir et fonde une nouvelle dynastie.

 

Vers 480, l'un de ses descendants, le roi Kaundinya Jayavarman règne sur un royaume riche et prospère ; au point que l'empereur de chine a les plus grands égards envers lui. Ce roi meurt vers 514.

 

Au VIe siècle le Fou-Nan cesse de payer tribut à la Chine, sans doute pour des raisons d'instabilité politique. C'est alors que commence son démembrement ; lequel va se poursuivre jusqu'à la fin du VII° siècle.

 

Clotaire 1er, à la mort de Clovis, en 511, devient roi de la Neustrie, et en 558 le seul roi Franc. (558/561)

 

 

En 514 Rudravarman est au pouvoir. Pour d'aucuns il l'aurait usurpé. Mais rien n'est moins sûr !... (*)

 

Vers 550 à son décès ( ?...) des troubles d'origines politico-religieuses vont éclater. (*)

 

 

(*) L'histoire de l'empire Khmer est jalonnée par des luttes d'influence entre les diverses religions.

 

À cette époque, comme la plupart de ses sujets, le roi Rudravarman était bouddhiste et non çivaïte.

 

Pourtant, le çivaïsme se pratiquait surtout au sein des classes dirigeantes dont étaient issus les hauts dignitaires, et les souverains !...

 

Les troubles qui ont éclaté à la mort de Rudravarman ont été orchestrées par des prétendants aux trônes dont l'un, Bhavavarman, venait du Tchen-la. C'était un homme d'obédience çivaïte, et qui n'aurait fait que revendiquer ses droits légitimes par rapport à Rudravarman. (*) Mais nous y reviendrons.

 

(*) M. Georges Cœdès ''les états Hindouisés d'Indochine p. 129

 

 

 

 

Le déclin du Fou-Nan:

 

 

Le Fou-Nan aurait amorcé son déclin dès le IVe siècle. Et son territoire se serait alors réduit au sud Viêt-Nam et au Cambodge, avec peut-être quelques enclaves en Malaisie.

 

Mais lorsqu'il était à son apogée (début du IIIe siècle) il devait s'étendre sur le Viêt-Nam méridional au niveau du moyen Mékong, en Thaïlande dans la basse vallée du Chao Phraya, et en Malaisie dans tout le nord de la péninsule.

 

Ce royaume a dominé la région pendant près de cinq siècles. Et le prestige de ses monarques a été tel que les rois du Cambodge préangkorien s'efforceront tous de rattacher leurs origines aux rois suprêmes de Vyädhapura qui déjà se faisaient appeler : ''roi de la montagne''. (Phnom signifie montagne ou colline.)

 

 

Remarque : Au VIIIe siècle les souverains Javanais ressusciteront le titre de Çailendra c'est-à-dire ''roi de la Montagne'' que Jayavarman II, (802-850) réintroduira au Cambodge après un ''séjour - peut-être - forcé'' ( ?!...)  dans les geôles ou à la cour Javanaises des Çailendra. (*)

 

 

(*) Vers les années 780, les Javanais auraient occupé le Cambodge. ( ?...)


 


 

 

CARTE DU FOUNAN :

 

Pour la pointe de l'Indochine, même remarque que pour la carte précédente.

 

Les villes situées par un point vert n'existaient évidemment pas à l'époque. Elles ont été portées sur la carte, ainsi que le haut Tchen-La, pour permettre de mieux comprendre l'évolution historique de l'après Founan

 

Les lignes blanches sont le tracé des frontières actuelles.

 

 



27/09/2010
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