ARBUSTES A FLEURS
ACALYPHA HISPIDA (L’) ou RICINELLE (La)
Au Lanna : Ki-o Kla-o (เกี้ยวเกล้า) – Hagn-kra-rok (หางกระรอก) (Queue d’écureuil) - Hagn-kra-rok-dègn (หางกระรอกแดง) (Queue d’écureuil rouge) - Hagn-kra-lign (หางกระลิง) (Queue de singe)
Ailleurs : Queue de chat – queue de renard – queue de minite – ramier rouge – foulard – acalypha rouge – moorkanda – plante chenille – Tuamotou (Polynésie) – Sida asiatica – Vatta-toely – etc.… etc.…
Nom botanique : ACALYPHA HISPIDA Burm. F.
L’ex-mercenaire et naturaliste Allemand Georg Everhard Rumphius (1627-1702) lui donnait le nom de Cauda felis ; et le botaniste Hollandais d’origine Allemande Hendrik van Rheede (1636-1691) Cupameni. Il y a encore Cature ou Caturus spiciflorus Linn.
Acalypha en grec (ακαληφη) signifie ortie.
Hispida est un mot qui vient du latin (hispius) qui veut dire couvert et hérissé de poils rudes et épais comme … ceux de la queue d’un chat, ou d’un chien ?!....
Il s’agit donc d’une plante du type de l’ortie présentant au moins un organe tout couvert de ‘’poils‘’ ou de ‘’crins‘’ d’origines végétales, à la fois courts, drus, rêches et pressés.
Burm L. ou N.L. Burm est la norme abréviative de Nicolaas Laurens Burman (1734-1793) un naturaliste hollandais qui fut un élève du Suédois Carl Von Linné, (1707-1778) un ami de son père.
Cet arbuste appartient à la famille des euphorbiaceae ou euphorbiacées (*) créée par le botaniste français Antoine Laurent de Jussieu (1748-1836) en 1789. Elle compte près de 6.000 espèces qui sont réparties en 600 genres dont celui des acalypha (**) qui répertorie quelques quatre cents espèces.
(*) Le genre euphorbe a précédé la création de la famille des euphorbiacées. Il a été établi par Carl Von Linné en 1753. L’académie en a fait un mot masculin, mais les botanistes n’usent que du féminin à son endroit. Alors comme c’est l’usage qui prime dans de semblables cas, mieux vaut utiliser le féminin pour parler de l’euphorbe.
Le mot euphorbe est composé de deux mots grecs, le préfixe ‘’eu‘’ () qui signifie bien, bon, et ‘’phorbe‘’ ‘’phorbos‘’ () qui veulent dire nourriture, nourrir, manger, paître. Une euphorbiacée serait donc une plante grasse, voire une plante en mesure de bien nourrir son monde ?!... ou donnant l’apparence de bien pouvoir le faire ?...
Les plantes euphorbiacées ont en commun de secréter un suc laiteux blanchâtre, corrosif, et bien souvent vénéneux. Et leurs semences a une forte teneur en huile non comestible mais aux ‘’vertus‘’ souvent purgatives.
Aussi n’était-ce pas par hasard si, avant Linné, le genre euphorbe appartenait à la famille des ‘’tithymaloïde‘’ un mot formé à partir de ‘’tithymale‘’ qui lui, était issu de deux mots grecs, titthos (πτός), qui signifie ‘’mamelle‘’ ‘’sein‘’ et malos (μαλός) qui lui veut dire tendre mais aussi ‘’pernicieux‘’ !...
Ce qui définissait assez bien ces plantes qui fournissent un lait aux effets dangereux.
Cependant en créant le genre euphorbe il semblerait que Linné ait voulu rendre hommage à Juba II et à son médecin.
En effet, l’encyclopédiste romain Pline l’ancien, (23-79) explique dans l’un de ses ouvrages, le livre XXV au chapitre 38, que c’est Juba II qui donna le nom d’euphorbe à une plante jusqu’alors inconnue.
Juba II (vers 52 av. JC et vers 23 apr. JC) fut un roi berbère ou maure vassal de Rome, qui avait la citoyenneté romaine. Il régna sur la Maurétanie (*) et la moitié du royaume Numide. C’est-à-dire, grosso-modo, sur le Maroc actuel et une grande partie de l’Algérie d’aujourd’hui.
Juba II, en plus de sa fonction de roi, était un érudit, un homme de sciences et un naturaliste. A l’occasion de ses recherches, il découvrit donc dans l’atlas une plante alors inconnue. De conserve avec son médecin il en étudia les vertus, lui consacra un traité, et la nomma du nom de ce médecin, un grec Euphorbos, frère du fameux Antonius Musa qui lui était le médecin de l’empereur Auguste. (63 av. JC – 27 av. JC- 14 apr. JC)
(*) J’ai opté pour l’orthographe de Maurétanie au lieu de Mauritanie, car les deux sont employées, ce qui évite toute confusion avec la Mauritanie actuelle.
(**) Le genre acalypha a été créé par les naturalistes Carl Von Linné, (1707-1778) et Burmann. (1734-1793) Ils l’avaient alors classé dans la famille des Tithymaloïdes, aux côtés des euphorbes. Puis le Français Antoine Laurent de Jussieu (1748-1836) en
1789 fut donc une année révolutionnaire en bien des domaines, et pour bien des choses, y compris la botanique !...