MerveilleuseChiang-Mai

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CERISE DE PANAMA (La) ou BAIE DE PANAMA


CERISE DE PANAMA (La) (France) ou

BAIE DE PANAMA

Cerise de la Jamaïque (la) (Angleterre)

Ta-khop farang (ตะขบฝรั่ง) (Thaïlande)

 

                                         

 

 

Une branche de ''muntingia calabura'' : Le fruit naît et se développe sous les feuilles. C'est donc le dessous des feuilles que l'on voit, un dessous plus blanc que le dessus qui lui est d'un vert foncé.

 

 

La cerise de Panama où takhop farang est le fruit du ''muntingia calabura Linn''. Un arbre originaire d'Amérique centrale.

 

De ce fait ce n'est pas un fruit propre à la région du Sud-est Asiatique, mais un fruit tropical qui a été introduit dans le Sud-est Asiatique et qui s'y est très bien adapté car, ne serait-ce qu'à Chiang-Mai, on le trouve fréquemment en bordure des routes et des soïs (genre de petite ruelles ou venelles). Il y pousse à l'état sauvage.

 

 

Ses noms communs sont très nombreux celui de cerise de Panama, qui serait le plus adéquate en tant que nom commun, vient du fait que la première description de son arbre a été faite à partir d'un arbre Jamaïquain en 1753 par le célèbre Carl von Linné (1707-1778). Mais il aurait très bien pu s'appeler cerise des Antilles.

 

D'ailleurs entre autres noms communs il a : baie de panama et … cerise de Cayenne ; un nom qui hélas, désigne déjà un autre fruit, celui de l'Eugenia uniflora de la famille des myrtacées (myrtaceae) ?!... Alors … alors … gare aux confusions !...

 

Les noms communs sont souvent sujets à erreur, c'est pourquoi il vaut toujours mieux utiliser les noms binominaux composés par les botanistes. Mais les noms vernaculaires ne sont pas sans charme, comme vous allez le découvrir !...

 

                             

 

 

Photo 1 : La fleur du cerisier de Panama ou Muntingia calabura.

Photo 2 : Les cinq pétales sont tombés, l'ovaire va grossir et donner naissance au fruit.  

 

 

 

En Thaïlande il porte le nom de ''ma-ta-khop farang'' un nom qui a été réduit à ''ta-khop farang''  (ตะขบฝรั่ง) ce qui pourrait vouloir dire … ''œil de grenouille étrangère'' ?!... (*)

 

Pour être plus complet il existe en Thaïlande une espèce endémique de la famille des flacourtiacées (flacourtiaceae) qui porte un nom voisin et … qui prête à confusion.

Il s'agit du ''ta-khop-thai'' (ตะขบไทย) (œil de grenouille de thailande ?...) c'est-à-dire, en botanique, le flacourtia inermis, et du ''ta-khop-pa'' (ตะขบป่า) (œil de grenouille des bois) c'est-à-dire, en botanique, le flacourtias catapracta.

 

 

(*) Pour proposer la traduction de : ''œil de grenouille étrangère'' je me suis référé à la langue Laotienne, ou l'arbre est appelé ''ton mak-ta-khop-farang'' C'est-à-dire  … ''l'arbre aux yeux de grenouilles étrangères''.

 

Cependant je dois signaler que l'orthographe n'est pas ce qu'elle devrait être, œil (ta) s'écrit ''ตา''et non ''ตะ'' et grenouille (kop) s'écrit ''กบ'' et non khop ''ขบ'' ; quant à ''farang'' … la traduction est exacte.

 

A ma décharge et pour argumenter ma démonstration, au cours de mes différentes recherches sur d'autres sujets, j'ai découvert que des mots propres au Lanna (a) avaient été carrément remplacés par des mots homonymes thaïs qui, de ce fait signifiaient tout autre chose ?!... alors je ne dois pas être loin de la vérité d'autant que souvent les mots sont orthographiés de façon fantaisiste, ou après que le locuteur ait recherché à haute voix le bon ton, donc la bonne … ou mauvaise ( ?) lettre.

 

J'ajouterai que si le préfixe ''ma'' (มะ) qui sert de classificateur aux fruits a aujourd'hui totalement disparu, le tout dernier mot, celui qui définit l'espèce, prend le même chemin. Ainsi, à chaque fois que j'ai demandé le nom de la cerise de Panama il m'a TOUJOURS été répondu ; ''ta-khop'' sans autre précision.

 

(a) Le Lanna a sa langue et son écriture propres. Ils ont la même origine que ceux du Laos, c'est-à-dire la langue mône, alors que le thaï vient du khmer. Le thaï ou le siamois a été imposé, et est toujours imposé, aux gens du Lanna. De là vient –peut-être – le fait d'écrire les mots avec quelques difficultés ?...

 

A noter que le ''b'' () final d'un mot se prononce ''p'' et non pas ''b''.

 

 

     

 

 

Photo 1 : Un cerisier de Panama ou takhop farang (muntingia calabura) en bordure de route. Il s'agit bien d'un arbre et non d'un arbustre. Celui-ci doit bien mesurer 6 à 7 mètres.

Photo 2 : La ramure du cerisier de Panama vue du dessous de l'arbre. C'est un arbre idéal pour créer une aire ombragée sous ses branches.

Photo 3 : Une branche du cerisier de Panama.

 

 

 

La cerise de Panama ou takhop farang, ou plus exactement son arbre, le ''muntungia Calabura'' a un statut botanique particulier, à savoir qu'il est unique en son genre. De ce fait il a été difficile de lui attribuer une famille. Dans un premier temps il a été rattaché à la famille des ''tiliacées'' (tiliaceae) ayant pour model le tilleul ; ensuite, en 1824, il a été mis dans la famille des ''élaeocarpacées'' (élaeocarpaceae) ; et aujourd'hui, selon les classifications, il est tantôt dans la famille des ''tiliacées'', un retour aux sources et, depuis 1998, tantôt dans celle des ''muntingiacées'' (muntingiaceae) ; une famille créée tout spécialement pour lui et qui, selon les chapelles, compte deux ou trois espèces. Il n'y a (heureusement ?...) que deux classifications qui ont adopté la famille des muntingiacées.

 

Entre les noms qui portent à confusion et la recherche de précisions, les botanistes en herbe, dont je suis,  ont  maille à partir avec certaines espèces mais, là ou il n'y a pas de difficulté à chercher, il n'y a pas de plaisir à trouver.

 

       

 

 

Photo 1 : Une planche représentant le Mutingia calabura Linn. extraite du ''Sélectarum stirpium Americanarum historia'' (sélection de plantes de l'histoire Américaine.) Vol.2 t.107  du botaniste allemand Nicolas Joseph Freiher von Jacquin (1817-1908) édité en 1762. (1ère édition)

Photo 2 : La zone d'origine ou endémique du cerisier de Panama ou muntingia calabura.

Photo 3 : La zone de colonisation du cerisier de Panama ou muntingia calabura en Asie du Sud-est. Pour ne blesser aucune susceptibilité, je préciserai que la cerise de Panama a été aussi introduite et cultivée en Nouvelle Calédonie, Polynésie, Micronésie et, plus à l'Ouest, Mayotte, Réunion, Seychelles mais … nous sommes bien loin de l'Asie du Sud-est.

Photo 4 : Une planche représentant le Mutingia calabura Linn. extraite du ''Sélectarum stirpium Americanarum historia'' (sélection de plantes de l'histoire Américaine.) Vol.2, p.80 t.158  du botaniste allemand Nicolas Joseph Freiher von Jacquin (1817-1908) édité en 1839. (Edition de luxe appartenant à la bibliothèque Nationale de Colombie.)

 

 

 

Dans le sud-est Asiatique le muntingia calabura s'est répandue comme une traînée de poudre, car son fruit fait le régal des oiseaux et des chauves-souris qui sont les meilleurs semeurs de ses graines, des graines minuscules, soit-dit en … ''passant''.

 

Comme les arbres sont nombreux, les fruits sont abondants et à la portée de tous, surtout des enfants qui ne s'en privent pas, de ce fait la cerise de Panama est absente des marchés alors qu'au Mexique, son lieu d'origine, cette cerise trône sur les étals des marchés. (*)

 

En Malaisie l'un des noms communs du fruit est : la cerise de village, autrement écrit … un bien commun qui appartient à celui qui le cueille.

 

 

Ce serait à partir des Philippines, où l'espèce aurait été introduite à la fin du XIXe siècle, 1916 avance un auteur, et peut-être aussi un peu à partir du Sri Lanka que la cerise de Panama, ou plus exactement le muntingia calabura a colonisé le Sud-est Asiatique, au point que l'on dit à son sujet que ce serait une espèce envahissante ou invasive.

 

Sa colonisation a été d'autant plus rapide que le muntingia calabura se satisfait d'un sol pauvre, acide et alcalin, et qu'il s'accommode des pires sécheresses.

 

 

Comme dans les pays voisins, à Chiang-Maï l'arbre vit à l'état sauvage. Il n'est pas cultivé et ce sont les oiseaux et la nature qui participent à sa propagation … spontanée.

 

Alors pour goûter ou manger les fruits d'un muntingia Calabura il suffit de tendre la main lorsque vous passez près de l'un d'eux. Bref !... les fruits appartiennent à ceux qui les cueillent.

 

 

(*) La cerise est néanmoins cultivée pour être vendue sous forme de confitures.

 

 

                                         

 

Description du fruit :

 

Le fruit est une petite baie globuleuse, uniloculaire et monosperme d'environ un centimètre cinq de diamètre. Il commence par être vert et, au bout de six à huit semaines, le temps d'arriver à sa grosseur ''normale'' et de mûrir, il prend une couleur entre le rouge et l'orange.

 

Un pédoncule d'environ trois centimètres le relie à son rameau, et à l'opposé du pédoncule demeure la trace des cinq ou six stigmates qui chapeautaient l'ovaire infère. Ces derniers, de couleur brune forment comme une petite étoile sur le cul du fruit.

 

La peau du fruit est lisse et fine. L'intérieur du fruit est constitué d'une      pulpe molle et juteuse contenue dans cinq ou six loges qu'on ne distingue pas à l'œil nu, car leur enveloppe est extrêmement fine.

 

Cette pulpe contient moult petites semences translucides trop fines, elles aussi, pour être vues à l'œil nu.

 

Le goût de ce fruit est très agréable et il serait dommage de vous en priver. Son seul inconvénient c'est d'avoir un goût de trop peu, ce qui signifie qu'il faut en manger plusieurs pour vraiment l'apprécier.

 

     

 

Si vous voulez en savoir plus reportez-vous à la chronique consacrée au muntingia calabura :

 

https://www.merveilleusechiang-mai.com/muntingia-calabura-lin-1753-ou-calabure-soyeux

 

                                                                                                                                                                              Août 2014 – Jean de la Mainate

 

 

 

                                                        

 

                                      

 

 

 

 

 

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25/08/2014
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