MerveilleuseChiang-Mai

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MENGRAÏ - 15 C- Des dessous ... Invasions de la Birmanie 2

 

Brefs résumés des trois campagnes mongoles, en Birmanie ou Indochine de l'ouest, dont les deux dernières se font sous la bannière Chinoise.

 

 

 

 

                                 DEUXIEME PARTIE

 

 

1277 : 1ère campagne mongole en territoire Birman.

 

                   … ou … les batailles de Ngasaunggyan


                          … Ou … deux ''incidents'' de frontières.

 

 

1/   

 

Fin 1276 ou début 1277, A-Kou et ses pairs, des chefs de tribus Pa-y(es) tout récemment soumis à Khoubilaï Khan, demandent de l'aide à leur nouveau suzerain.


Leur ancien maître, le roi Narasîhapati, le roi de Pagan, vient de faire occuper leur territoire par ses soldats pour leur réimposer sa suzeraineté.

 

 

2/   

 

Au printemps 1277, sur ordre de Khoubilaï Khan, et pour répondre aux suppliques de ses nouveaux protégés, une première expédition mongole, conduite par le général Houtou et le chef indigène Sin-tsiu-je, force le défilé de Bhamo (a) et se heurtent aux soldats Birmans

 

C'est la fameuse bataille de Nga-çaung-Khympar ou Ngasaunggyan que Marco Polo, dans ses récits de voyages (b) décrit en des termes homériques et très exagérés, tout en faisant, précise Edouard Huber, quelques erreurs de temps et de lieux.

 

Sur le terrain, la mobilité des Mongols et leur expérience des combats leur donne l'avantage. Alors les Birmans battent en retraite.

 

Les Mongols les poursuivent jusqu'à la ville de Kang-Ngo, mais sans pouvoir les rattraper. Alors ils font demi-tour et rentrent au Yunnan ; certains que les Birmans ont compris la leçon et qu'ils ne reviendront pas sur les lieux de leur défaite. (c)

 

Or les Birmans, non seulement reprennent leurs positions, mais se retranchent en renforçant leurs défenses. Ce qui prouve que, malgré l'hécatombe narrée par Marco Polo, l'armée birmane avait encore un certain potentiel humain à sa disposition.

 

Donc, l'armée de Pagan campe sur ses positions et attend de pied ferme les Mongols, en cas de retour.

 

 

3/   

 

Quelques mois plus tard, c'est le retour.

 

Au début de 1278, durant l'hiver, sans doute suite à de nouvelles suppliques des chefs Pa-y(s), une deuxième expédition mongole conduite cette fois par Nâçir ed-Din, ou Na-sou-la-ting, (d) se rend maître du défilé de Bhamo.

 

Il investit la ville de Kaung-sin (Bhamo) (a) et met à sac près de trois cents petits avant-postes birmans, fortifiés.

 

C'est donc la seconde défaite, et autrement plus importante que la première, qu'essuie la Birmanie en l'espace de quelques mois et encore à …Ngasaunggyan !... (e)

 

 

Mais les Mongols qui sont d'excellents cavaliers et aguerris aux basses températures, n'ont ni le pied marin, comme nous le verrons avec l'Annam, et ni l'habitude des fortes chaleurs.

 

Alors à cause d'elles, et des conséquences qui en découlent, comme le paludisme, ils abandonnent le terrain et retournent au Yunnan où la température et le climat correspondent mieux à leur tempérament.

 

Ces deux incursions, qui ont surtout été engagées pour satisfaire de nouveaux vassaux, et non dans un esprit d'expansion territoriale, ne seront considérées, tout du moins par les Mongols, que comme … des incidents de frontière. (Dixit le Yuan Che Lei Pien ou livre de l'histoire Mongole.).

 

Elles vont aussi faire découvrir à Narasîhapati, que Khoubilaï Khan ne le craint pas et, que son armée est loin d'être invincible, comme il en était persuadé.

 

 

Ces deux ''incidents de frontière'' se sont situés en territoire Mong-Ti, (f) dans les environs de Ngasaunggyan, c'est-à-dire en territoire shan, dans le nord du royaume de Pagan et … encore relativement très loin de Pagan !... mais … près d'un affluent de l'Irrawaddy qui y conduit directement !...

 

 

Annotations concernant la 1ère campagne mongole.

 

 

(a)   Comme l'Annam, la Birmanie est protégée naturellement par les montagnes qui l'entourent et dont le tracé ressemble à la lettre ''A'' majuscule, sans barre transversale.

 

Tout au nord, à la pointe de notre ''A'' et comme dans la continuité de l'Himalaya et des monts du Yunnan, il y a les monts Kumo, ou Kachin, dont le plus élevé, le Hkakabo Razi atteint plus de 5.880 mètres.

 

Partant de ces monts du nord, et se dirigeant vers le sud-ouest, s'élève la chaîne de l'Arakan, ou Rakhine, dont le mont Victoria culmine à plus de 3.000 mètres.

 

La seconde chaîne, celle qui descend vers le sud-est, la chaîne du plateau Shan, atteint des hauteurs de plus de 2.500 mètres avec le mont Wa.

 

 

C'est entre ces deux massifs montagneux que s'étend la plaine de l'Irrawaddy. Un fleuve près duquel Pagan s'est construit, et où son royaume a prospéré.

 

 

Les Mongols, pour pénétrer en Birmanie, sont obligés de traverser la chaîne du plateau Shan. Leurs cols, au nombre de trois, passent par des seuils d'altitudes très élevées, et des vallées très étroites.

 

''Ce ne sont que hautes montagnes, pics et précipices'' … écriront les explorateurs européens du XVIIIe siècle qui reconnaîtront la route longeant le Nam-si et le Tapeng, et qu'empruntèrent les Mongols.

      

Certains pics, au pied desquels passent ces deux cours d'eau, dépassent les 3.000 mètres. Et le seuil le plus élevé de l'une de leurs vallées, atteint l'altitude de 2.500 mètres. C'est dire combien le passage était difficile pour ceux, qui à l'époque, suivaient cette voix de communication. (**)

 

(*)   Bhamo ou Bamo ou encore Manmo, est une ville située au bord du Tapeng, ou Taping ou A-o en Chinois, dans l'ancien état de Kaungai.


À l'époque des événements dont il est question,Bhamo n'existait pas. La grande ville de ce temps c'était Kaung-sin, qui aujourd'hui n'est plus qu'un petit village shan.

 

(**) Il fallait 11 jours pour aller de Nan-Tien dans le Yunnan à Bhamo en Birmanie, en suivant les cours du  Nam-ti et du Tapeng et 27 jours via la passe de P'iao-tien qui aboutit aussi à Bhamo !...

 

 

(b)  Marco Polo, qui a pu être témoin de cet affrontement, le raconte dans son livre paru en 1298 sous le titre ''Le livre de Marco Polo'', et réédité sous ceux de, ''Le dou devisament du monde'', ''le livre des merveilles'', etc.

 

 

(c)   D'après les chroniques birmanes et le ''yuan che'' les Birmans comptaient entre 40.000 et 50.000 fantassins, 800 éléphants et 10.000 chevaux.

 

De l'autre côté, le général Houtou, qui fut blessé lors de cette bataille, avait 700 cavaliers sous ses ordres dont 181 sous les siens propres, 233 sous ceux de Sin-tsiu-je, et 187 sous ceux de T'o-lo-t'o hai.

 

Ce qui fait 601 cavaliers ?!... Aucune des chroniques ne dit ce que sont devenus les 99 autres !...

 

Les Mongols n'auraient eu qu'un tué, alors que les morts Birmans se comptaient par centaines ?!...

 

Il faut savoir, pour expliquer cette défaite, que si les Mongols sont de vrais guerriers, avec des armes ''sophistiquées'', il en va tout autrement des Birmans.

 

La plupart d'entre eux sont de braves paysans enrôlés pour l'occasion donc, novices dans l'art du combat militaire. Et peut-être même, que parmi les fantassins, certains s'étaient armés d'eux-mêmes avec ce qui leur était tombé sous la main … une pioche et que sais-je !

 

Cependant ils semblent forts disciplinés, car ils ont battu en retraite sans être rejoints, et sont revenus sur les lieux de leur défaite pour les réoccuper.

 

         

(d)   Nâçir ed-Din, ou Na-sou-la-ting, est à la tête d'une armée de 30.000 hommes composée de Mongols, Tsouans, Pa-y(s), Mo-siè(s) ou Mossos, des hommes de tribus récemment soumises à Khoubilaï Khan.

 

Son armée est donc plus de quarante fois plus importante, que celle du général Houtou, qui dirigea la première incursion.

 

Alors pourquoi, si l'armée birmane a été défaite aussi facilement la première fois, revenir avec autant d'hommes la seconde fois, et surtout, repartir sans occuper les lieux ?...

 

Marco Polo, très introduit à la cour de Khoubilaï Khan, n'a pas été sans être de parti pris !...

 

      

(e)  La première bataille de Ngasaunggyan a beaucoup plus marqué les esprits que la deuxième, et cela pour plusieurs raisons.

 

D'abord, c'était la première fois, dans le sud-est asiatique, que les hordes mongoles rencontraient frontalement une armée aussi importante.

 

Ensuite c'était aussi la première fois que les Mongols se trouvaient en face de huit cents éléphants. Un animal que la plupart d'entre eux, pour ne pas écrire tous, n'avaient peut-être jamais vu.

  

      

(f)   Mong-Ti ou encore, Nau-tien, Nan-Song, Nang-Song, Nang-Song Kouan et certainement d'autres encore !...

 



27/01/2010
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