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ORCHIDEES (Les) : GENERALITES


ORCHIDÉES (Les) : GÉNÉRALITÉS

 

   

 

 

Photo 1 : Quelques orchidées primées pour … leur beauté. (Fête des fleurs de 2010 – Chiang-Maï)

 

Photo 2 : Qui n'a pas rêvé d'être pris en photo dans un décor d'orchidées ?... (Fête des fleurs de 2009 – Chiang-Maï)

 

Photo 3 : Un détail du décor d'orchidées précédent. (Fête des fleurs de 2009 – Chiang-Maï.)

 

 

Généralités :

 

D'après Phillip Cribb auteur de ''la nouvelle encyclopédie des orchidées'' publiée en 2008, il existerait plus de 25.000 espèces d'orchidées, certains disent même entre 25 et 30.000, et, plus de 100.000 espèces d'orchidées hybrides.

 

Car de nos jours, à chaque fois que le soleil se lève une nouvelle orchidée hybride ou ''grex'' (*) naît !... soit de façon ''naturelle'' soit par le biais de la main de l'homme.

 

Ce qui signifie qu'une plante à fleur(s) sur 12 serait … une orchidée !... (Je n'ai pas vérifié mais rien ne vous empêche de le faire ?!...)

 

Alors loin de moi l'idée folle, de vouloir les présenter toutes !....

 

Mais comme l'orchidée a parti lié avec le Lanna et Chiang-Mai, car les fermes d'orchidées ne manquent pas dans la région, au fils du temps je présenterai certains genres avec seulement quelques unes de leurs espèces.

 

Sachons rester modeste tout en prenant en compte l'un des fleurons qui fait la renommée de la Thaïlande, grâce au Lanna … ne l'oublions pas.

 

 

(*) Le mot grex au singulier donne grexes au pluriel. C'est un mot qui vient du latin grex au singulier et greges au pluriel. Il sert à désigner certaines variétés d'orchidées hybrides.

 

Dans le monde romain le vocable ''grex'' définissait une troupe d'animaux domestiques de même espèce, élevés et nourris dans un même endroit. Avec cette définition tout est dit.

 

Le grex serait un mode de ''nomination classificatrice'' pour repérer les nouvelles variétés cultivées (Les cultivars) issues d'un hybride en particulier. Le nom d'un grex (nouvelle orchidée hybride) est donc porteur de références se rapportant à une espèce … un groupe ou … troupeau afin de pouvoir remonter aisément la ''lignée'' de la nouvelle orchidée venue.

 

 

   

 

 

Photo 1 : Le Royal Flora Ratchaphruek de 2006. Plus de 2.200 espèces de plantes étaient présentées sur 80 hectares.

 

Photo 2 : La 35ème édition de la fête des fleurs de Chiang-Maï.

 

Photo 3 : Le Royal Flora Ratchaphruek de 2011 … une réédition.

 

Nota bene : Les expositions florales internationales de 2006 et 2011 étaient placées sous le signe de la fleur royale et nationale de Thaïlande … c'est-à-dire … le Ratchaphruek (ราชพฤกษ์) ou Cassia fistula, une fleur toute jaune dont le support est un arbre qu'on rencontre à Chiang-Mai à chaque coin de rue..

 

 

 

Chiang-Mai a été surnommée ''la rose du nord'' mais on aurait pu tout aussi bien l'appeler ''L'orchidée de l'Extrême-Orient'', ou ''la capitale de l'orchidée'' car dans la plupart des manifestations qui se déroulent dans la ville les orchidées sont de la fête alors que les roses brillent … très souvent … par leur absence. 

 

 

L'orchidée a pratiquement conquis le monde. Il y en a partout sur terre, les unes prenant ''racines'' dans le sol ce sont les orchidées terrestres et les autres, quelque peu acrobate, s'accrochant à d'autres plantes, ce sont les  orchidées épiphytes.

 

Pour être plus exhaustif il y a aussi les orchidées lithophytes, c'est-à-dire celles qui s'accrochent sur ou dans les rochers, voire de la rocaille, et les orchidées saprophytes dont l'humus en décomposition est leur … ''terrain'' de prédilection ou plutôt … leur nourriture préférée.

 

Mais quel que soit leur mode ''d'accroche'',  pour vivre et se développer, les orchidées se suffisent à elles-mêmes. Car ce ne sont pas des plantes parasites malgré les apparences et certaines croyances.

 

 

Elles poussent aussi bien sur les bords de mer qu'en montagne et jusqu'à des altitudes de 4.000 mètres. Le froid ne les effraie pas.

 

Ainsi la ''Calypso borealis de Salisbury'' (1807) ou ''Calypso Americana'', une orchidée de 15 cm, pousse … dans les pays scandinaves et, Russie, Sibérie, Chine, Corée, Japon, Amérique du Nord (Alaska, Canada et certains états du nord des USA.) pour ne citer que ceux-là.  

 

Il est vrai que pour se développer et s'adapter le temps a joué en faveur des orchidées, car les premières d'entre elles seraient apparues il y a quelques 80 millions d'années !... pas une de moins !...

 

Cependant les unes comme les autres n'ont pas encore colonisé les déserts et les cours d'eau !.... Il n'y a pas, ou l'on n'a pas encore découvert ?!... d'espèce aquatique malgré le nom porté par certaines d'entre elles.

 

 

Comme elles ont encore cinq milliards d'années devant elles, avant que notre système solaire retourne à néant … peut-être que ?!... sait-on jamais !...

 

    

 

 

Le marché Khamtieng (ตลาดคำเที่ยง) est le grand marché aux plantes de Chiang-Mai.

 

Photo 1 : Certaines orchidées y sont vendues en pot ; ce sont des orchidées terrestres.

 

Photo 2 : D'autres y sont vendues sur un support d'où pendent leurs racines adventives et aériennes ; ce sont des orchidées épiphytes.

 

Photo 3 : L'orchidée des grands froids, la ''Calypso borealis Salis'' (1807) ou ''calypso americana R.Br. in W.T. Aiton'' (1813) que Linné avait appelé ''Cypripedium bulbosum'' en 1753, et qui fut renommée en 1814 ''orchidium arcticum Sw'' et ''orchidium boreale Sw'' entre autres noms, car il existe bien d'autres synonymes !...

Ce qui fait beaucoup de noms pour un genre qui ne compte … qu'une seule espèce !...

(Photo Kamera67 – Summertip de Aixcraker)

 

 

Une autre grande différence partage le monde des orchidées, c'est celui du climat. Il y a d'une part les orchidées des pays tempérés et froids et d'autre part les orchidées des pays tropicaux.

 

Les premières, pour des raisons faciles à comprendre, prirent place dans les herbiers des botanistes un millénaire avant les secondes.  

 

Mais en très peu de temps, fin du XVIIIe siècle et début du XIXe, grâce à leur nombre et à leur beauté exceptionnelle, et aussi à la colonisation, les orchidées des régions tropicales se sont imposées face à celles du vieux monde, au point de faire oublier l'existence de ces dernières à nombre de personnes.

 

En effet, pour beaucoup de gens les orchidées sont originaires des tropiques et seulement des tropiques … ce qui est faux. Il y a aussi, en 2012, quelques 160 espèces d'orchidées qui poussent sur le sol de France.

 

   

 

 

                         Quelques orchidées françaises.

    

Photo 1 : la Cypripedium calceolus appelée aussi … sabot de Vénus, sabot des Alpes, pantoufle de Notre dame, fleur de Sainte Marie et que sais-je encore !....

Pour germer sa graine a besoin d'un champignon microscopique encore indéterminé mais du genre rhizoctonia vivant dans l'humus des bois. Ce qui signifie que pour transplanter cette orchidée il vous faut aussi prendre les quelques mètre cubes de terre l'environnant, faute de quoi elle mourra … alors si vous tombez sur l'une d'elles, ne cherchez pas à vous l'approprier.

Elle donne sa 1ère feuille vers 4 ans, sa 1ère fleur, (3 maximum) vers 10/16 ans … selon certaines observations.

Mais toutes les observations ne convergent pas !.... sauf pour dire que sa pollinisation se fait par le biais d'une abeille.

L'espèce est protégée.

(Photo venant de : http://lesplusbellesorchidees.blogspot.com/)

 

Photo 2 : Une Ophrys apifera. Elle est aussi surnommée … ophrys abeille, et de bien d'autre noms, parce que sa fleur a la forme d'une abeille étendant ses ailes.

A ce leurre visuel s'ajoute un leurre olfactif dont le but est d'attirer une abeille mâle du genre eucère (Abeille vivant solitairement et non en colonie) dans un but de fécondation. Le mâle, trompé par tous ces artifices, s'accouple avec la fleur et devient en allant de fleur en fleur un agent de pollinisation.

Si la fleur n'est pas ''visitée'' elle peut s'autoféconder !... comme la nature est bien faite n'est-ce pas ?...

L'espèce est protégée.

(Photo de : Erick Dronnet venant de : http://erick.dronnet.pagesperso-orange.fr/ophrys_apifera1.htm)

 

Photo 3 : Un orchis mascula Linné (1755) ou encore orchis mâle, herbe à la couleuvre, herbe à la vipère, mâle fou, testicule de chien, testicule de prêtre, satirio macho et satyrion mâle pour ne citer que les plus courants.

 

Cette orchidée a la particularité de s'autoféconder. Pour y parvenir elle se livre à une acrobatie à nulle autre pareille. Faisant foin des oiseaux, des insectes et du vent elle développe une espèce d'appendice qui va aller chercher le pollen au faîte de son gynostème. Puis au prix d'une virtuosité hors pair, un salto diraient les acrobates, elle va le déposer dans les stigmates … d'à côté qui font partie intime du gynostème.

 

(Photo de Philippe (?) venant de : http://www.aaoe.fr/category/Lassociation)

 

Nota bene : Il existe une autre orchidée ''l'Holcoglossum amesianum'' qui se livre à des acrobaties à peu près semblables. Christophe Olry le raconte en photos sur :

http://www.futura-sciences.com/fr/news/t/vie-1/d/une-orchidee-a-la-vie-sexuelle-acrobatique_9170/ Vous ne regretterez pas la visite.

 

 

 

En 1774 le Suédois Carl Von Linné (1707-1778) avait recensé et décrit 109 espèces d'orchidées. Elles étaient toutes, pour la plupart, originaires d'Europe ou du bassin méditerranéen.

 

L'une des premières orchidées venant du fin fond des mers et dont on a retrouvé la trace – car il y en a peut-être eu d'autres avant elle - fut introduite en Europe en 1778. Elle venait de Chine et fut appelée ''Phajus grandifolius''.

 

Puis il y eut en 1786 l'Epidendrum cochleatum originaire des Antilles, en 1787 le Satyrium cucummatum natif du Cap … pour ne citer que ces orchidées là qui … ouvrirent la brèche aux orchidées venues d'ailleurs. 

 

Bref !... quinze ans après la monographie de Linné, en 1789, le nombre des nouveaux individus de cette population ayant déjà considérablement augmenté, le Français Antoine-Laurent de Jussieu (1748-1836) jugea nécessaire de les réunir dans une famille qui leur soit propre, celle des … orchidacées ou orchidaceae.

 

Un nom qu'il créa à partir du mot ''orchis'' lequel était le premier nom de toute une série de noms binominaux servant à désigner des individus qui sans être identiques présentaient nombre de caractéristiques communes.

 

Il y avait, entre autres, l'orchis-mouche, l'orchis-Abeille, l'orchis-Araignée, l'orchis-mascula, l'orchis-ustulata, et que sais-je encore !... des noms qui déjà sous-entendaient que ces plantes appartenaient à un même genre ou à une même famille.

 

Cette famille, que Jussieu créa en 1789, comptait alors 13 genres et environ un millier d'espèces, c'est-à-dire dix fois plus que Linné n'en avait recensées.

 

Il y a aujourd'hui, en 2012, quelques 850 genres soit 65 fois plus ; et près de 30.000 espèces soit 30 fois plus … sans compter les cultivars (variété réalisée en culture).

 

La famille des orchidées ou des orchidacées (orchidaceae) ou encore des orchideaceae comme on les appelle dans la nouvelle classification phylogénétique APG III, est la plus grande famille de plantes qui soit.

 

     

 

 

        LES PREMIERES ORCHIDEES ''EXOTIQUES'' CONNUES

    (Exotiques ne signifie pas obligatoirement tropicales)

 

Photo 1 & 2 : Une orchidée Phajus grandifolius.

(Gravure venant du site : http://www.panteek.com/warner/index4.ht

 

Photo 3 & 4 : Une orchidée Epidendrum cochleatum.

Une planche d'encyclopédie publiée en avril 1791.

(Photo prise au jardin botanique de Kyoto par Monsieur Nobu. 京都府立植物園)

Photo 5 – 6 - 7 : Une orchidée Satyrium cucummatum ou satyrium bicorne.

Une planche datant de 1819, suivie d'une page d'herbier de la collection E Drake et d'une photo de l'Australien Malcolm Thomas venant du site : www.orchidspecies.com/satbicorne.htm

 

Bref !... des orchidées ni plus et ni moins belles que celles d'Europe !...

Mais avec les orchidées venant des tropiques ce fut tout autre chose !...

 

 

   

 

Ce serait le métaphysicien, botaniste, naturaliste et philosophe grec Théophraste (371 av.JC – vers 288 av.JC) qui le premier aurait désigné ces plantes à fleur(s) en utilisant le mot ''orchis''. Un mot à partir duquel Antoine-Laurent de Jussieu créa le vocable d'orchidacée.

 

Orchidée vient donc du grec orchi(do) orkhis  (ρχις) signifiant ''testicule''. Car la forme ou l'apparence des tubercules doubles de certaines espèces d'orchidées, ou des ''orchis'' poussant dans les régions tempérées d'Europe rappelaient au philosophe-botaniste les glandes des attributs sexuels dont est doté tout homme normalement constitué.

 

 

 

 

Photo 1 : Les deux tubercules ovalaires ou ovoïdes, de la grosseur d'une grosse noix, d'un orchis singe (orchidée terrestre). (*) Théophraste avait raison non ?...

 

Photo 2 : L'orchis singe dans son entier.

 

Photo 3 : La fleur de l'orchis singe.

 

Ces 3 photos viennent du site :

http://raf-photos.blogspot.com/2008/04/fleurs.html

 

(*) Le rôle des tubercules :

 

Ces deux tubercules, que j'ai appelé ''A'' et ''B'', assurent ''l'immortalité'' de l'orchidée car ce sont ses réserves alimentaires.

 

Tandis qu'au cours d'une année la réserve ''A'' se vide  de sa substance nourricière, pour assurer le développement de la plante sa floraison et sa fructification, parallèlement la poche ''B'' se remplit d'éléments nutritifs pour l'année suivante.

 

De ce fait, l'année suivante, le tubercule ''B'' va nourrir à son tour l'orchidée et dépérir tandis qu'un nouveau tubercule, le ''C'' va prendre naissance et se remplir de nourriture.

 

Le tubercule ''A'' quant à lui aura disparu du processus.

 

Les botanistes ont longtemps cru que la naissance d'un nouveau tubercule permettait à l'orchidée d'avancer de 1 ou 2 cm par an, et ainsi de se déplacer. En fait il n'en est rien, l'orchidée reste sur place pour … l'éternité à moins d'un accident !...

 

Pour se détendre : J'ai lu dans un blog … ''en forme de testicule masculin''. Y aurait-il des testicules féminins ?... J'aimerai en savoir un peu plus à ce sujet. Alors si l'auteur en question me lit !....

 

 

Les différents types racinaires des orchidées :

 

Toutes les orchidées ne sont pas équipées d'un tubercule, y comprises certaines orchidées terrestres.

 

Pour les orchidées terrestres il faut considérer trois types racinaires.

 

1/ L'orchidée à bulbe ovoïde dont nous avons déjà parlé et dont le tubercule est formé par la réunion des racines adventives, c'est-à-dire naissant à la base de la tige.

Lorsque cette réunion est ''pleine et entière'' les bulbes sont arrondis. Dans le cas contraire ils sont digités, c'est-à-dire en forme de doigts. Alors ils ressemblent à des mains dont l'une est potelée et blanche (la main de dieu) et l'autre noire et ridée (La main du diable).

 

2/ L'orchidée à bulbe palmé. C'est un bulbe de la même composition que le bulbe ovoïde, car c'est toujours une seule racine tubéreuse résultant de la réunion de racines adventives. Sa distinction vient du fait des divisions racinaires particulières à la base de son bulbe qui sont propres à certaines espèces.

 

3/ L'orchidée à racines en nid d'oiseau. Le grand nombre des racines adventives de cette orchidée et leur enchevêtrement font penser à un nid d'oiseaux, d'où ce nom. Ce sont donc des racines qui ne se sont pas soudées entre elles et qui sont restées indépendantes les unes des autres … si on peut dire !...

 

Le quatrième type racinaire concerne plus spécialement les orchidées épiphytes.

 

4/ L'orchidée à racines aériennes. Ces racines prennent naissance sur la tige de l'orchidée, ou sur des racines déjà existantes.

 

Pour conclure sur les racines :

 

Les orchidées ne possèdent pas de racine pivotante ni même primaires, c'est-à-dire qui sont issues de la germination. C'est une de leurs trois différences avec les plantes monocotylédones dont elles font partie.

 

Leur système racinaire se constitue uniquement de racines secondaires. C'est-à-dire de racines qui naissent des tiges ou de racines adventives. La racine adventive étant une racine issue d'une tige.

 

 

 

Photo 1 : Croquis d'un bulbe entier ovoïde, suivi d'un bulbe palmé, et enfin de racines en nid d'oiseau.

 

Photo 2 : Des orchidées épiphytes d'où pendent des racines adventives et aériennes. (Un stand de vente au parc Nong Buak Hat (สวนสาธารณหนองบวกหาด) de Chiang-Maï lors de la fête des fleurs de 2007).

 

Attention : Ne jamais priver une orchidée de ses racines adventives et aériennes, même si vous les trouvez laides. Ce sont ses réserves nutritives. Si vous les coupez votre orchidée passera de vie à trépas.

 

 

Du fait du grand nombre de leurs genres et de leurs espèces les orchidées sont des plantes dont le poids et les mensurations vont du simple au million. 

.

Ainsi la plus ''microscopique'' qui soit, et connue à ce jour, le Bulbophyllum minutissimum mesure entre 1 à 5 mm et doit peser 1 gramme ou deux ?!…

 

Toutes les espèces qui appartiennent au genre Bulbophyllum, environ un millier, ont des ''tiges'' ou pseudo-bulbes  dépassant rarement les 5 centimètres et des inflorescences avoisinant les 20 centimètres.

 

L'un des plus ''grands'' d'entre d'eux, car il y en a peut-être d'autres, le Bulbophyllum purpurreorhachis Schlechter a une tige pouvant atteindre 12 cm et une inflorescence 90 centimètres.

 

C'est déjà du simple au quadruple quand on compare ces orchidées du même genre ?!...

 

   

 

 

Photo 1 & 2 : l'orchidée Bulbophyllum minutissimum … la plus petite qui soit … tout du moins connue à ce jour car … sait-on jamais ?!...(*)

 

Photo 3 : Une orchidée du même genre … l'orchidée Bulbophyllum purpurreorhachis Schlechter.

 

(*) L'orchidée Bulbophyllum minutissimum est une orchidée qui, au moyen de ses racines frisant le millimètre s'accroche aux rochers (orchidée lithophyte). Ses pseudo-bulbes sont si minuscules, 2 à 3 mm de diamètre, qu'ils peuvent être aisément confondus avec de la mousse d'autant qu'ils sont de couleur verte … à l'ombre. Car ils deviennent rouges sous l'action du soleil.

La fleur, de couleur crème et zébrée de rouge, mesure environ 3mm. La tige qui la porte ne fait guère plus.

 

Au moins on ne risque pas de la confondre avec l'orchidée qui suit, le gigantesque Grammatophyllum speciosum.

 

Photos venant du site : http://www.ourshopfront.com/kabi/html/Natives/Bulbophyllum%20minutissimum.php

 

 

Pour passer du simple au million il faut prendre en considération l'orchidée la plus imposante, c'est-à-dire le Grammatophyllum speciosum Blume.

 

Les tiges ou pseudo-bulbes de cette orchidée atteignent les 3 mètres, voire plus, ses feuilles mesurent 60 bon centimètres, ses inflorescences 2 mètres et les fleurs qui les composent varient entre 7 et 12 centimètres !...

 

Alors compte tenu de ces mensurations certaines de ces orchidées affichent un respectable poids … d'une bonne tonne !....

 

Autrement dit, notre Bulbophyllum minutissimum ne pèse pas lourd tout à côté !....

 

Bref !... les orchidées ne font pas dans la nuance !...

 

   

 

 

Photo 1 : Les tiges de l'orchidée Grammatophyllum speciosum Blume. Elles peuvent atteindre les 3 mètres !... (Mille fois plus grande que celle du Bulbophyllum minutissimum précédent !...)

 

Photo 2 : Un pot de fleurs contenant une Grammatophyllum speciosum Blume.

 

Photo 3 : Une fleur de l'orchidée Grammatophyllum speciosum Blume (40 fois plus grande que celle du Bulbophyllum minutissimum !...)

 

Ces photos viennent du site :

http://topicstock.pantip.com/jatujak/topicstock/2009/08/J8165587/J8165587.html

 

 

Les orchidées sont des monocotylédones ; c'est-à-dire des plantes dont la graine, à la germination, ne donne naissance qu'à une seule feuille.

 

Elles possèdent pratiquement toutes les caractéristiques connues des monocotylédones mais s'en distinguent sur trois points : leurs racines, dont nous avons déjà parlé, leur gynandrie et leur(s) fleur(s).

 

La gynandrie des orchidées :

 

Les orchidées sont des plantes dont le système de reproduction se présente sous la forme d'une colonne appelée gynostème (*) que nombre de gens écrivent gymnostème.

 

Cet organe propre aux orchidées,  et à elles seules, résulte de l'union entre le filet de l'étamine (L'élément mâle de la fleur) et le style du pistil (L'élément femelle de la fleur).

 

Des 3 étamines une seule se développe et se soude au style. L'ovaire est à trois loges.

 

L'orchidée est donc une fleur hermaphrodite, c'est-à-dire qui possède les organes reproducteurs des deux sexes et qui à défaut d'être fécondée par le biais des oiseaux, des insectes ou du vent, peut s'autoféconder elle-même. (Relire plus haut si besoin était.)

 

Pour les raisons qui précèdent l'orchidée est donc … gynandre.

 

 

(*) Les mots gynostème et gymnostème ne sont ni l'autre ni l'autre dans le petit Larousse alors ils sont employés l'un pour l'autre et à tour de bras sur internet.

 

En cherchant leur étymologie gymnostème signifierait ''système nu''. Ce qui en l'occurrence ne veut rien dire. Alors que gynostème signifie ''le système gynécologique''. Car gyno vient du grec γυνή, gynế dont on a fait gynécologie, c'est-à-dire la science des organes génitaux de la femme. C'est pourquoi j'ai préféré gynostème à gymnostème.

 

 

La fleur de l'orchidée :

 

La fleur est aussi ce qui caractérise une orchidée. Toutes les fleurs des orchidées sont constituées de la même façon même si elles ne se ressemblent pas, et diffèrent les unes des autres, en taille, en forme, en découpure, en motif décoratif et en couleur.

 

Leur ''matériel'' de construction se compose de 3 sépales ou pétales extérieurs, de 3 pétales intérieurs, d'un organe reproducteur (Le gynostème), voire d'un éperon ce qui n'est pas toujours le cas.

 

 

 

Tous ces éléments sont agencés symétriquement par rapport à un axe vertical ce qui fait de ces fleurs, des fleurs zygomorphes.

 

Les trois sépales, appelés aussi pétales extérieurs du périanthe ont pour principal objet de protéger la fleur en gestation. A l'éclosion de celle-ci ils s'intègrent au périanthe (sépales du ''calice'' + pétales de la corolle.) et deviennent pour deux d'entre eux ''pétales inférieurs latéraux'' et pour le 3ème pétale supérieur ou pétale dorsal.

 

Les trois pétales de la corolle qui s'intègrent eux aussi au périanthe deviennent pour deux d'entre eux ''pétales supérieurs latéraux'' et pour le dernier ''pétale inférieur''.

 

Ce pétale inférieur est plus connu sous le nom de labelle ou tablier et son rôle principal est d'attirer les agents polinisateurs, comme les oiseaux et les insectes, voire peut-être … de domestiquer le vent ?... et pourquoi pas !....

 

Pour remplir au mieux sa mission tantôt le labelle se creuse en forme de sabot ou de capuchon, ou bien s'étire telle une langue démesurée car le bougre ne manque ni de souplesse ni d'imagination comme le montre les photos servant d'illustration !....

 

     

 

 

                           Un ''labelle'' différent par orchidée !...

 

Photo 1 : Une orchidée Dendrophylax Lindenii ou orchidée fantôme. Elle vit dans les forêts de Floride aux USA et il ne faut surtout pas la confondre avec l'orchidée Eurasienne Epipogium aphyllum qu'on appelle aussi … l'orchidée fantôme.

 

Photo 2 : Une orchidée Oncidium Kalihi originaire du nord de l'Amérique du sud (Régions tropicales et subtropicales).

 

Photo 3 : Une orchidée Paphiopedilum bellatulum (Reichenbach f.) Stein (Vous n'êtes pas obligés de retenir le nom) qu'on trouve en Chine du sud, Birmanie et Thaïlande. (Sans doute le Lanna et y compris le Laos s'il y a la Chine du Sud).

 

Photo 4 : Une orchidée Angreacum veitchii vivant sur la grande île de Madagascar et les régions africaines voisines.

L'une de ses spécificités est d'avoir un éperon de …25 centimètres !... Qui pouvait bien butiner une orchidée pareille ?... et bien comme l'avait alors supposé Charles Darwin (1809-1882) et comme on le découvrira 40 ans plus tard après s'être gaussé de Darwin, il existait bien un papillon possédant une trompe de … 27 centimètres. C'était et c'est le ''Xanthopan morgani praedicta'' !... Comme la nature est bien faite non ?...

 

Nota bene : Ces photos ont été prises par Fabienne Peltier lors de l'exposition florale 2011-2012 ''Royal Flora Ratchaphruek'' de Chiang-Maï.

 

 

Le fruit de l'orchidée est capsulaire. Il renferme une multitude de minuscules petites graines ressemblant à la sciure de bois, c'est pourquoi l'on dit d'elles que ce sont des graines scobiformes.

 

Pour exemple, une capsule de fleur d'un orchis mâle contiendrait environ 6.000 graines. Ce qui signifie qu'une tige d'orchis mâle portant une quarantaine de fleurs produirait quelques 240.000 graines à … quelques milliers près !....

 

 

 

 

Photo 1 : Un exemple de ''grex'', une orchidée hybride appelée ''Phal. Evar Spring King x Phal. Black Jack''. Phal est l'abréviation de Phalaenopsis.

 

Photo 2 : Une anonyme qui se trouvait elle aussi ce jour là au salon de l'agriculture de décembre 2011 de Medjo à … Chiang-Maï.  

 

 

Comme je dois mettre un point final à cette chronique à cause de l'espace qui m'est accordé, il faut que je vous confesse que je ne savais rien concernant les orchidées avant de me mettre devant mon clavier.

 

Vous ne me croyez pas ?... C'est pourtant la vérité. Et le pire c'est que j'ai encore tout plein de choses à écrire sur elles ; en particulier concernant les philtres d'amour et le fameux salep ou sahlep que les arabes tiraient des tubercules de l'orchis Morio Linn.

 

Alors tant pis, ce sera pour une prochaine chronique, d'autant que vous devez avoir besoin de souffler un peu non ?...

 

En attendant j'espère que maintenant, vous regarderez différemment les orchidées et que je ne vous ai pas trop ennuyé avec des termes botaniques dont personnellement je ne connaissais même pas, pour la plupart, la définition.

 

En tout cas personnellement, sans me croire plus intelligent, je me sens quand même … un peu moins ignorant concernant les orchidées. Pas vous ?...  

 

 

Pour des raisons évidentes j'ai du mettre en ligne des photos qui ne m'appartiennent pas, et malgré toutes mes recherches je n'ai pas trouvé le nom de tous les auteurs. Ce que je regrette sincèrement. Alors si un auteur de l'une de ces photos me demandait de rajouter son nom ou de retirer son œuvre cela sera fait sans difficulté.

 

 



13/01/2012
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