MerveilleuseChiang-Mai

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QUADRILATERE N° 1/1 (PREMIERE PARTIE)

ANALYSE CONCERNANT LE DIAGRAMME

 

 

Rappel : Comme dans la légende des neuf puits et des neuf familles de l'époque de Nappaburi, j'ai divisé la ville de Chiang-Maï en neuf parcelles que les grandes artères de la ville délimitent fort bien.

Puis, je les ai numérotées de une à neuf en commençant par celle située au nord-est ; c'est-à-dire de là ou se lève le soleil. Et j'ai poursuivi la numérotation en suivant le dessin de la lettre ''S''.

Alors le quadrilatère central porte le n° 5 et celui qui se situe tout en bas, dans l'angle sud-ouest, là ou se couche le soleil, le numéro 9.

 

 

Quadrilatère numéro : 1                          

 

 

                                PREMIERE PARTIE

 

 

Géographiquement il est délimité au nord et à l'est par la douve qui forme à cet endroit un angle droit.

 

Cet angle nord/est à pour nom  Djègn-si-Phoum. (Chaeng Si Phum) (แจ่งศรีภูมิ) C'est là que s'élevait jadis un genre de fortin dont il reste aujourd'hui quelques ruines, qui ont été ''réhabilitées'' vraisemblablement pour les besoins du tourisme.

 

Le boulevard intérieur qui longe la douve porte le nom de thanon Sri Phoum, (ถนนศรีภูมิ) pour sa partie nord, et celui de thanon Moune Muang. (Moon Muang road) (ถนนมูลเมือง) pour sa partie est.

 

A l'ouest c'est la rue Phra Pok Klao, (ถนนพระปกเกล้า) qui délimite ce quadrilatère, et au sud la rue Ratchawithi. (ถนนราชวิถี)

 

 

                                         

 

 

 

      แจ่งศรีภูมิ (Chaeng Si Phum) (Djègn-si-Phoum)  (Photos de l'angle Nord/Est prises en 2008).  

 



Le NORD-EST ou l'angle Sri Phum (แจงศรีภูมิ) peut se traduire par ''Gloire de la cité''. C'était là que jadis s'élevait l'arbre protecteur de la ville ; et c'était dans ce secteur que résidaient le roi et sa soldatesque. (Vraisemblablement là où se situe aujourd'hui le Wat Chiang-Man. (วัดเชียงมั่น)

 

Ce quadrilatère, dès l'origine a été mis sous la protection de la ''navagrâhas'' ou dieu planétaire, Phra Ang Khan (พระอังคาร) pour les gens du Lanna, Mangala pour les Indiens, et Mars pour les Occidentaux. Car tous ces noms se rapportent à la même planète … Mars.

 

 

Les monuments et vestiges du passé :

Ce quadrilatère renferme 3 temples ou wats, Wat Lame-tchagn, (Wat Lam Chang) (วัดลำช้าง) Wat Chiang-Mane ou Chiang-Mune, (วัดเชียงมั่น) et le Wat Nang-Lièo, ( Nang Liew) (วัดนางเหลียว)

 

Il y a aussi un chédi, dont le temple a disparu, c'est le Pra chédi du Wat Muene-kong) (ประเจดีย์วัดหมื่นกอง)


 

 

                                 Pra chédi du Wat Muen-kong (ประเจดีย์วัดหมื่นกอง)

Il se trouve à l'intérieur de l'école Yupparaj Wittayalai, tout de suite à gauche de l'entrée principale rue Rajvithi ou Ratvithi.

                                                               

 

Dans son angle nord-est se situe le Djègn-si-phoum, (Chaeng Si Phum) (แจ่งศรีภูมิ) dont nous avons déjà parlé, et dans son angle nord-ouest la porte Chang-Puak, (*) (ประตูช้างผือก) (ex porte de la tête des fortifications ou du Wiang. (ประตูหัวเวียง) Une porte qui était réservée aux entrées et sorties royales, comme celles des couronnements ou des départs en campagne.

 

Cette porte est gardée par le génie Khantharakkhito, (คันธรักขิโต)

 

 

(*) La porte Chang Puak, (ประตูช้างเผือก) littéralement ''la porte des éléphants puaks'', est improprement traduite par la porte de l'éléphant blanc ou des éléphants blancs. Or il n'existe pas d'éléphant de couleur blanche.

Les éléphants ''puaks'' sont de couleur ''puak'' c'est-à-dire de la couleur du taro, (เผือก) (beige-crème) une plante aux tubercules comestibles, un peu similaire à notre pomme de terre.

Les éléphants ''puaks'', donc aux caractéristiques quelque peu albinos, car ils ne sont pas véritablement albinos au sens ou nous l'entendons, sont censés porter bonheur. Plus un roi en possède, et plus son royaume sera prospère.

 

 

L'hôtel Vista occupe les lieux de la toute dernière résidence ''royale'' dont il reste quelques bâtiments.

 

Mars est donc, d'après la tradition, l'astre qui gouverne tout le nord-est de la ville de Chiang-Maï.

 

Ce dieu, ainsi que ses cousins germains comme nous allons le voir, était le dieu de la guerre et aussi un dieu agraire. C'était un être viril, toujours aux aguets, incapable de maîtriser ses instincts et, balayant les normes d'un revers de manche. Sa devise aurait pu être La mort ou la victoire.

 

 

Explication du logotype :

 

Mars a pour symbole un cercle surmonté d'une flèche.

Le cercle symbolise l'esprit, et la flèche l'énergie du corps. Comme la flèche surmonte le cercle, le corps domine l'esprit. L'action prime sur la réflexion.

 

Naguère c'était une croix, symbole de la matière, qui surmontait le cercle pour symboliser Mars. Ce qui signifiait que le matériel primait sur l'esprit ; tandis que vénus, dont la croix est sous le cercle, donne la primauté à l'esprit plutôt qu'à la matière. L'esprit domine le corps.

 

Donc chez Mars, quelque soit le logo, c'est le corps qui domine l'esprit !…

 

 

 

Astronomie : Mars tourne sur lui-même dans le sens contraire des aiguilles d'une montre en 24 heures et 37mn, autour du soleil en un an et 321 jours, et il évolue à la vitesse de 24 km/sec. C'est donc une planète rapide.

 

Mars a deux satellites : Deimos et Phobos. Et c'est l'oxyde de fer qui le recouvre qui lui donne sa couleur rouge, vu de la terre.

 

Mars selon les cultures porte des noms différents. Mais tous les dieux qui se rapportent à la planète Mars, ont vraisemblablement une même origine. Car leurs caractéristiques se retrouvent chez les uns et chez les autres, comme nous allons le voir.

 

                                                      

 

Au Lanna, c'est Phra Ang-Khan (พระอังคาร)

En Inde, c'est Mangala, dieu de la caste des Kshatriyas.

En Mésopotamie, c'est Nergal.

 

 

Commentaires au sujet de ces dieux :

 

En Mésopotamie, Nergal était le dieu des morts et de la guerre. Il aurait été séduit par Ereshkigal, sœur d'Isthar (l'équivalente de Vénus), et déesse du royaume des morts dont il aurait partagé la suzeraineté !...

 

C'était aussi le dispensateur de toutes les calamités, et en particulier de la peste.

 

 

En Assyrie il devint essentiellement le dieu de la guerre. Car dans ce pays la guerre semblait si prisée que les Assyriens auraient porté cette discipline jusqu'à l'art !...

 

 

En Inde Mangala est aussi associé à la guerre.

Souvent sa monture est un bélier noir. Un animal qui fonce pour foncer et sans réfléchir !... (C'est la flèche du logo.)

 

En astrologie tropicale, ou occidentale, c'est dans le signe du bélier que Mars, l'homologue de Mangala a élu domicile !...(Les gens du bélier sont souvent des impulsifs.)

 

Mangala est représenté avec quatre bras. Dans chacune de ses deux mains supérieures il tient une arme, dans la droite une pique, et dans la gauche une massue.

 

Il est de couleur rouge, comme si son sang empourprait constamment son visage et son corps, à cause de ses colères et de ses ''coups de sang'' ?!....

 

Il porte aussi des vêtements rouges.

 

En Inde le rouge est la couleur de ceux qui appartiennent à la deuxième caste, celle des Kshatriyas. Mangala appartient à cette caste.

 

Les gens de cette caste sont les représentants de l'autorité temporelle. C'est la caste des Princes et des hauts dignitaires qui gouvernent le pays et défendent les intérêts de celui-ci. Pour ces raisons les Kshatriyas subviennent, entre autres, aux besoins matériels du culte.

 

La caste des Kshatriyas est aussi la caste des guerriers qui défendent manu militari et avec courage la cité.

 

C'est cette caste qui dans la mythologie indienne concernant le ''géant cosmique'' représente son torse.

 

Cette caste donc, se compose des hommes en charge du pouvoir temporel. C'est la caste dite la plus ''glorieuse'' après celle des brahmanes qui est la première des castes.

 

Le jour de la semaine qui lui est consacré est le Mardi.

 

En occident le mot Mardi vient de Mars, et au Lanna le mardi se dit ''wan-agn-khan'' (วันอังคาร) le jour de Phra-agn-khan. (พระอังคาร) ou de la navâgrâhas (planète) agn·khan (อังคาร) (*)

 

 

(*) Au Lanna et en Thaïlande, chaque jour de la semaine à une ''image'' (statuette) de Bouddha, avec un nom bien spécifique et une attitude particulière. Son objet est de rappeler aux moines et aux laïcs les enseignements de Bouddha.

 

Le mercredi fait exception à la règle, car il a deux images, gémellité oblige. Alors ce sont huit images qui se trouvent non loin des temples et devant lesquelles viennent se recueillir les fidèles.

En général pour prier, chacun choisit l'image du jour de sa naissance.

 

Chaque ''image'' a une couleur qui lui est propre. Celle du mardi est le rose.

 

 

 

En Occident, le Dieu Mars pour les Romains, et Arès pour les Grecs, était aussi le dieu de la guerre. Et chacun d'eux combattait avec ses deux fils à ses côtés.

 

Il y avait : Deimos (La Terreur, ou la crainte) et Phobos (La peur). Dans certains récits, Arès avait un autre fils, Cycmos, un guerrier Thessalien dont le passe-temps était de tuer et de détrousser, entre autres, les pèlerins qui se rendaient à Delphes.

 

Parfois, Arès était aussi accompagné par les Kères, les divinités du meurtre et de la mort violente.

 

Arès était donc un dieu qui incitait les hommes au meurtre et aux combats sanguinaires.

 

La guerre et ses morts ne sont jamais bien beaux, mais les guerres des temps anciens, toutes proportions gardées, étaient encore plus sanguinaires que les nôtres. Lors des combats les hommes étaient lardés de coups et décapités. Ensuite les vainqueurs tuaient les femmes et les enfants des vaincus sans oublier de brûler leurs biens. Car un peuple vaincu ne devait pas renaître de ses cendres.

 

 

Le Mars des Étrusques, Mavors, est un nom qui signifierait littéralement, ''celui qui donne le trépas dans la mêlée'' !...

 

Bref, en ces temps là, une guerre ou un combat ne pouvait se terminer qu'avec la mort de tous ses adversaires.

 

 

 

À Rome le calendrier commençait avec le printemps, et le premier mois de l'année s'appelait : Mars !... Ainsi en aurait décidé Romulus, le fils de Mars.

 

C'était alors durant ce mois de Mars, mois du printemps, que la nature se réveillait ; qu'elle retrouvait sa force et sa vigueur !....

 

Les bâtons à fouir et les lames en fer des houes labouraient les entrailles de la terre. Les semailles d'engrain d'épeautre, et de blé amidonnier, suivaient. Ensuite les germes déchiraient les enveloppes des graines et se mettaient à pousser.

 

Bref, la sève se remettait à couler et à bouillonner au sein de la végétation !...

 

 

Alors Mars était le mois qui faisait de l'homme un soldat ou un agriculteur. Car si Mars était le mois pendant lequel reprenaient les campagnes militaires, c'était aussi celui des semailles !...

 

De ce fait, Mars fut aussi un dieu agraire, un dieu qui déposait sa semence afin d'assouvir ses instincts dès que les combats cessaient.

 

Lorsque Mars n'était pas debout dans un pré, les armes à la main, c'est qu'il y était couché pour donner libre cours à ses pulsions sexuelles mais, tout en restant sur le qui-vive.

 

Avec Vénus, Mars fut le père adultérin d'Hermione ; avec Rhéa Sylvia, prêtresse de Vesta destinée à rester vierge vingt ans durant, de Remus et Romulus les fondateurs de Rome !....

 

Mars ne s'embarrassait pas de l'ordre établit. Ses actes et ses instincts l'emportaient toujours sur les normes en vigueur. Cependant il passait pour vigilant, toujours prêt à répondre à une attaque. Souvent il était représenté avec un coq à son côté !...

 

Le coq est le seul maître de la basse-cour, il ne tolère aucun rival, et c'est aussi un oiseau qui préfère mourir plutôt que de céder. Il suffit pour s'en convaincre, d'assister aux combats de coqs, soi-disant interdits, qui ont encore lieu un peu partout au Lanna.

 

Le coq est donc un symbole de vigilance !...

 

En haut des clochers le coq avait pour fonction d'indiquer la direction du vent, mais aussi celle de protéger la tranquillité d'un village. Tout en haut des toits il veillait, sa présence était censée décourager les malfaiteurs !...

 

Le Capitole avait ses oies et les villages gaulois leurs coqs !...

 

 

Si Mergal le dieu de la guerre hindou chevauchait un bélier, Mars le romain allait dans un char tiré par des chevaux fougueux, dont Bellone déesse de la guerre et sœur de Mars, tenait les rênes.

 

À Rome les Saliens, douze prêtres chargés du culte Martien, étaient vêtus de vêtements rouges.

 

Les anciens ont assimilé la couleur de la planète Mars au sang. Et l'imagination a fait le reste !...

 

Mars en latin signifie ''le brave'' et notre mot ''martial'' vient de Mars. Ce n'est donc pas par hasard si Mars est toujours représenté par un homme dans la force de l'âge, un homme d'environ une trentaine d'années.

 

Pour conclure, disons que Phra-agn-khan, (พระอังคาร) ou Mars, est synonyme d'un être en pleine possession de ses moyens, qu'il est viril et se dépense sans compter, tant pour engendrer que pour protéger les siens.

 

C'est aussi un individu de noble origine, vigilant, jaloux de ses prérogatives, toujours sur le qui-vive, impulsif et violent. Pour lui le meurtre et la guerre ne sont que des moyens pour parvenir à ses fins.

 

Ce sont sur ces conclusions que nous reviendrons pour analyser la situation actuelle de ce quadrilatère. Ainsi nous pourrons constater, ou non, la pérennité de ces particularités ou caractéristiques propres à la planète Mars.

 




10/09/2010
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