CYCAS REVOLUTA Thunb. – SAGOU DU JAPON
CYCAS REVOLUTA Thunb. - SAGOU DU JAPON
Petite précision : Ce n'est pas à Chiang-Mai que le cycas revoluta Thunb. a attiré mon attention mais à Shanghai où il y en a beaucoup, comme par exemple tout au long des rues. Cependant Chiang-Mai est loin d'en être dépourvu. Alors cette chronique se justifie.
Quelques Cycas revoluta Thunb rencontrés en Asie
Photo 1 & 2 : Un cycas revoluta à Changzhou (常州) (Chine - 2011)
Photo 1 & 2 : Un cycas revoluta à Shanghai où nombre de lieux, dont les trottoirs, sont plantés de Cycas. (Oct.2011)
Photo 3 : Un Cycas revoluta à l'entrée du marché Kamthieng (ตลาด คำเที่ยง) (marché aux plantes) de Chiang-Mai (Lanna - 2013).
... sont les noms français d'une plante très particulière originaire du japon, en fait des îles japonaises Nansei et Ryûkyû, au sud de l'archipels du japon, ainsi que des côtes chinoises, plus particulièrement celles de la région du Fujian, une province qui se situe à la même latitude que l'île de Taiwan et forme avec elle un couloir maritime. L'île de Taiwan se trouve dans le prolongement des deux îles japonaises.
Les noms vernaculaires :
Cette plante porte aussi les noms de : Sagopalme (Allemagne) - tie-chou-kouo ou tie-shu-kuo, Bi-huo-jiao, feng-wei-jiao, feng-wei-song Chine - So-cheol (Corée) - cycas du japon, cycas sagoutier (France) - King sago palm (Grande Bretagne) - Sotets, sotits, Tessio & Kanji (Japon) - Progn Ypoun (ปรงญี่ปุ่น), progn djine (ปรงจีน), Hong tek (ฮ่องเต็ก), Thaïlande - son tue - thien tue (Viêt-Nam).
Les synonymes :
Cette plante ne manque pas de noms vernaculaires. Mais les botanistes lui en ont donné d'autres avant d'adopter Cycas revoluta Thunb.:
- Palma Farinifera Japonica Spinosis pediculis polypodii folio Breyn (1679)
- Todda panna Rheede (1682) ou Mouta Panna Rheede (faux synonyme)
- Palma prunifera japonica Rheed - Teffio - Kaemph
- Arbor calappoïdes Sinensis Rumphius (1741) (faux synonyme)
- Cycas circinalis Linné (1753) (faux synonyme.)
- Cycas revoluta Thunb (1782)
- Cycas revoluta Thunb. var. planifolia Miq. (1842)
- Cycas revoluta Thunb. var. prolifera Siebold & Zucc. (1846)
- Cycas revoluta Thunb. var. brevifrons Miq. (1848)
- Cycas inermis Oudem (1867)
- Cycas miquelii Warb (1900)
- Cycas revoluta Thunb. var. robusta Messeri (1927)
- Cycas miquelii (Warb.) de Laub. (1998)
- Epicyas miquelii (Warb.) de Laub. (1998)
Nota bene : Nombre de descriptions des temps anciens ont porté à confusion alors !... méfiance ... méfiance ... au niveau des synonymes !...
Une plante fossile
D'après le géologue et naturaliste suisse, Oswald Heer (1809-1893) le cycas revoluta aurait eu pour ancêtre le cycas steenstrupi ; un ''gymnosperme fossile'' vieux de 350 millions d'années découvert dans la craie moyenne du Groenland (époque carbonifère) et rapporté à Copenhague par le géologue et explorateur danois Knud Johannes Vogelius Steenstrup (KJV Steenstrup - 1842-1906) (*).
C'est Oswald Heer qui, après avoir eu le loisir d'étudier ce spécimen lui a donné le nom de cycas steenstrupi, qu'on trouve dans son ouvrage ''Flora fossilis Artica'' paru en 1882, en hommage au danois Johannes Steenstrup.
Le suédois Alfred Gabriel Nathorst (1850-1921) rencontrera Oswald Heer et s'intéressera lui aussi à ce fossile. De ce fait le cycas steenstrupi Heer deviendra alors le ''pseudo-cycas steenstrupi (Heer) Nathorst''.
D'autres fossiles concernant cette plante seront trouvés en Amériques (Nord et sud), en Europe et en Australie ce qui ouvrira mille et une polémiques entre les spécialistes mais confirmera que le cycas fut l'un des premiers et grand colonisateur de notre planète.
Mais avec le temps, les changements climatiques, il va se raréfier et complètement disparaître des terres qui formeront l'Europe et le monde méditerranéen.
(*) KJV Steenstrup était le neveu du botaniste et minéralogiste danois Johannes Japetus Smith Steenstrup (1813-1897). Il ne faut donc pas les confondre.
Quelques 350 millions d'années plus tard, et quelques poussières, c'est-à-dire au XVIe siècle, le cycas en ''stipe et en feuilles'' c'est-à-dire en son état de plante vivante, devient l'objet de quelques descriptions et fait ainsi son entrée dans la culture Européenne !...
Par exemple, entre 1526 et 1536 paraît en France le journal de bord de l'italien Antonio Pigafetta, l'un des 17 rescapés du voyage entreprit par Magellan autour du monde. Cet érudit y décrit, entre autres, la faune et la flore des îles Moluques dont des plantes qui prendront, dans les années à venir, le nom de ... cycas.
Le portugais Fernâo Lopez de Castanheda (1500-1559) qui séjourna dix ans en Indes portugaises et aux Moluques (1528-1538) décrivit lui aussi des cycas dans son ''Histoire de la découverte et de la conquête de l'Inde par les Portugais'' (Historia do Descobrimento e Conquista da India Pelos Portugueses) ; une oeuvre en dix volumes dont le 1er fut édité en 1551.
L'anglais Sir Francis Drake (1540 ?-1596), à l'occasion du 2ème tour du monde, dont il reviendra vivant contrairement à Magellan, tiendra aussi un journal de bord où seront décrits les cycas poussant aux Moluques.
Les toute premières représentations d'un cycas :
Ces planches, 13, 15 et 16 sont extraites du volume 3 de l'''Hortus Indicus Malabaricus'' (Jardin du Malabar ou ... plus précisément ... flore du Malabar) du Hollandais Hendrik Van Rheede (1636-1691).
Van Rheede avait nommé cette plante ''Todda panna''. Linné en fera un ... Cycas circinalis.
Au XVIe siècle les cycas les plus proches de l'Europe occidentale poussaient en Afrique de l'est et sur les côtes ouest indiennes, les ghâts occidentaux.
Ce n'est donc pas par hasard si l'une des premières descriptions d'un cycas fut l'oeuvre du botaniste Hollandais d'origine allemande Hendrik Van Rheede (1636-1691) qui exerça entre autres, la fonction de gouverneur du Malabar Hollandais (Côte ouest de l'Inde où s'élèvent les ghâts occidentaux.)
Entre 1678 et 1693 paraissait son ''Hortus Indicus Malabaricus'' (Jardin du Malabar ou ... plus précisément ... flore du Malabar) une oeuvre, en 12 volumes de 500 pages chacun, dans laquelle figurait dans le volume 3, paru en 1682, à la page 9 suivi de 9 planches ... un ... ''Todda panna'' appelé aussi ''Mouta Panna'', qui deviendra ... cycas circinalis du fait de Carl von Linné.
D'après Van Rheede le todda panna devait être une espèce de palmier en provenance du Japon.
Quelques années plutôt, en 1679, le marchand botaniste allemand d'origine néerlandaise Jacobus Breynius (Jacob Breyn) (1637-1697) (*) dans son ''Prodromus fasciculi rariorum plantarum'' décrivait lui, un ''Palma Farinifera Japonica Spinosis pediculis polypodii folio'' (page 89).
(*) Il ne faut pas confondre le botaniste Jacobus Breynius avec son fils Joannes, Philippus (1680-1764) qui signa aussi un ''Prodromus'' paru en 1700.
D'après le botaniste Louis Claude Richard (1754-1821) les deux oeuvres, celle de Rheede et de Breynius, seraient parues simultanément en 1682 ?!...)
En 1741 paraissait à titre posthume, c'est-à-dire trente neuf après la mort de Georg Everhard Rumphius (1627-1702) ''l'Herbarium Amboinense'' ou ''Les plantes de l'île d'Amboine'', une île indonésienne.
Dans son ouvrage Rumphius signale que cette plante, qui prendra le nom de cycas circinalis, n'a du palmier que l'apparence et qu'il pencherait pour le rapprocher des fougères arborescentes du genre des osmondes. De ce fait il dénommera son ... ''cycas circinalis'' ''osmunda arborescent'', et le différenciera avec l'espèce qui pousse en Chine et au Japon qu'il décrira sous le nom d'arbor calappoïdes Sinensis.
Rumphius sera aussi le premier à découvrir l'existence de deux individus sexués pour cette espèce, une plante mâle et une plante femelle.
En 1737, Carl von Linné (1707-1778), dans son ''Hortus Cliffortianus'' en page 4, reprend les noms donnés par Rheed de ''todda panna'' une plante qui ressemble à un palmier, sans en être un, et de Rumphius, ''l'osmunda arborescente'' dont les feuilles pennées se développent comme celles des fougères, sans être une, et crée le genre cycas sans plus de précision.
De ce fait, un nouveau genre venait de naître. Il sera repris par Jean-Baptiste de Lamark (1744-1829), Jussieu et tous les botanistes qui leur succéderont.
Les botanistes qui sortirent de l'ombre les cycas.
Photo 1 : Le botaniste Hollandais d'origine allemande Hendrik Van Rheede (1636-1691) auteur de ''Hortus Indicus Malabaricus''.
Photo 2 : le marchand botaniste allemand d'origine néerlandaise Jacobus Breynius (Jacob Breyn) (1637-1697) auteur de ''Prodromus fasciculi rariorum plantarum''
Photo 3 : Le botaniste hollandais d'origine allemande Georg Everhard Rumphius (1627-1702) auteur de ''l'Herbarium Amboinense'' paru 39 ans après sa mort.
Photo 4 : Le médecin et botaniste suédois Carl von Linné (1707-1778) dont le système de nomenclature binominale (un nom désignant le genre + un nom désignant l'espèce) est toujours utilisé.
L'Origine du mot et du genre Cycas.
D'après certains auteurs le nom de cycas serait une latinisation à la Linné du mot grec ''Xuxas'', ''cucas'' ''Kukas'' ou encore ''kuikos'', koikos'' (*) dont s'était servi en son temps le grec Théophraste de Eresos (371 av. JC. - 287 av. JC.) pour désigner un palmier ; Le botaniste Alire Raffeneau-Delile (1778-1850), qui accompagna Napoléon dans sa campagne d'Egypte, de retour à Paris aurait reconnu en 1813 dans la description de Théophraste de Eresos le ''palmier doum'' ou ''palmier de la Thebaïde'', le ... ''hyphaene thebaica'', un palmier d'Ethiopie qu'il appela ''Cuci'' et qui entrera dans le monde de la botanique sous le nom de ''cucifera thebaïca Delile''.
(*) La phonétique varie selon les auteurs.
Notons au passage que Delile, comme Linné, s'était ''référé'' à Théophraste de Eresos pour créer son genre. Cuci ... cucifera, ne sont autres qu'une latinisation de Xuxas ... cucas ?!...
En 1753 Carl von Linné publia son ''Spécies plantarum'' dans le lequel figurait pour la première fois une ''espèce'' de cycas, qu'il avait appelée ''circinalis'' ... le ''cycas circinalis L.''. Mais pour décrire cette espèce il s'était appuyé sur huit descriptions dont toutes précisaient qu'il s'agissait d'une plante qui ressemblent à un palmier, sans en être un, qui a des feuilles pennées se développant comme celles des fougères, mais sans être une, et ... qui a l'organisation des conifères sans en être un ?!...
Au fils du temps les confrères de Linné découvriront qu'il avait manqué de discernement et que la description de son ''cycas circinalis'' se rapportait en fait à ... sept ... espèces différentes de cycas.
Le premier des botanistes qui décela une erreur dans la description de Linné fut l'un de ses anciens élèves, le suédois Carl Peter Thunberg qui, en 1784 reconnu et créa l'espèce ''cycas revoluta Thunb.'' ; puis suivirent ... en 1814 l'écossais William Roxburgh (1759-1815) qui reconnu et créa l'espèce ''cycas sphaerica Roxb.'' ... en 1826 l'écossais Francis Buchanan-Hamilton (1762-1829) qui reconnu et créa l'espèce ''cycas pectinata Hamilton'' ... en 1839 le hollandais Friedrich Anton Wilhelm Miquel (1811-1871) qui reconnu et créa l'espèce ''cycas rumphii Miq.'' ... en 1881 le britannique William Turner Thiselton-Dyer (1843-1928) qui reconnu et créa l'espèce ''cycas beddomei Dyer'' et ... en 1932 l'allemand Julius Schuster (1886-1949) qui reconnu et créa l'espèce ''cycas nathorstii J. Schust.''.
Autrement écrit, seuls deux des huit spécimens ayant servi à la rédaction de l'article sur le ''cycas circinalis Lin.'' étaient de vrais ''cycas circinalis Lin. ''.
L'Origine du mot et de l'espèce ''revoluta'' (cycas revoluta Thunb).
Le mot de ''revoluta'' est une forme latine choisie par le suédois Carl Peter Thunberg en 1782. Comme son aîné Carl von Linné, et ses confrères, il se référa au latin, et plus particulièrement au verbe ''volvere'' et ''revolvere'' pour mettre en exergue l'une des particularités des feuilles du ''cycas revoluta Thunb.''.
Le premier, volver, signifie rouler et donnera le mot français ''volute''. Le second, revolvere, (*) veut dire rouler en arrière, faire rétrograder, dérouler, tourner autour.
''revoluta'' a donc été choisi par rapport à la manière dont naissent et se développent les feuilles ou pennes du cycas revoluta.
D'autres botanistes ont choisi ce mot, ou un mot issu de la même famille comme ''revolutum'' pour nommer des végétaux non répertoriés ayant la même caractéristique ; les ... dianella revoluta, Zinnia revoluta, erythronium revolutum, thalictrum revolutum, jasminum revolutum, entre autres, sont du nombre.
(*) Le verbe latin ''revolvere'' est aussi à l'origine du mot ''révolver'' parce que cette arme, conçue par le colonel américain Samuel colt (1814-1862), a un barillet qui tourne sur lui même. C'est Samuel Colt qui nomma ainsi son invention en se référant au barillet de l'arme. Un botaniste en ... herbe se cachait-il derrière ce colonel ?...
Les ambigüités des cycas ...
Photo 1 : Un cycas dont le port des frondes fait penser à un palmier mais ce n'est pas un palmier !... (Voir photo 2) et dont le développement des frondes et des folioles sont analogues à ceux des fougères mais ce n'est pas une fougère !... (Voir photos 2 et 4).
Photo 2 : Un palmier pris au hasard au marché des plantes de Kamthieng (ตลาด คำเที่ยง) de Chiang-Mai.
Photo 3 & 4 : Une fougère brainea insignis (Hook) J.Sm (อุ้งตีนหมี) du marché aux plantes de Kamthieng (ตลาด คำเที่ยง) de Chiang-Mai.
Thunb. est l'abréviation d'auteur que les botanistes ont attribué au médecin botaniste suédois Carl Peter Thunberg (1743-1828).
Cet homme eut pour professeur Carl von Linné dont il fut l'un des élèves les plus brillants. A 27 ans, en 1770, il obtient tous ses grades et Linné, qui ne manquait pas de relations, lui permit d'être engagé comme médecin par la compagnie Hollandaises des Indes orientales.
Embarqué comme chirurgien en 1771, il ne rentrera en Suède que huit ans plus tard, en 1779. Ce voyage le conduira au Japon.
L'un de ses objectifs, vraisemblablement soufflé par Linné ?... fut de se rendre au Japon, ce qui à l'époque n'était pas une mince affaire. Car les japonais qui craignaient une invasion européenne avaient éliminé tous les chrétiens de leurs îles et en 1639 interdit à tous les étrangers de pénétrer au Japon, sauf aux chinois et aux néerlandais qui possédaient alors un comptoir commercial sur l'île de Dejima (Decima) près de Nagasaki depuis 1609.
Photo 1 : Ito-Keské le collaborateur japonais de Carl Peter Thunberg. Cette gravure est extraite du deuxième tome du ... ''Voyage de la ''Vega'' autour de l'Asie et de l'Europe'' de A.E. Nordenskiöld, traduit par Charles Rabot et Charles Lallemand et paru en France en 1885.
Photo 2 : L'île de Dejima, une gravure sur bois de Toshimaya Bunjiemon, réalisée en 1780. Cette reproduction a été tirée du livre du néerlandais Isaac Titsingh (1745-1812) intitulé ''Bijzonderheden over Japan'' (Informations diverses sur le Japon), publié à titre posthume en 1824 ou 1825.
Photo 3 : Un timbre japonais, parmi d'autres, en souvenir de l'ïle artificielle de Dejima. Aujourd'hui, cette île en forme d'éventail n'est plus qu'un quartier de la ville de Nagasaki.
Photo 4 : Le médecin botaniste suédois Carl Peter Thunberg (1743-1828) en habit d'apparat suite, ou avant, une visite officielle à Edo (Tokio).
Pour se familiariser avec la langue néerlandaise et se faire passer pour un néerlandais bon teint, Thunberg va rester environ trois ans au cap (Afrique du sud). Puis après un passage à Java il restera cinq ans à Dejima (Japon) où du fait de sa fonction il liera certaines amitiés, entre autres avec Ito-Keské, qui lui permettront de se rendre à Edo (Tokyo).
De ces voyages en terres nippones il rapportera de nombreux spécimens de plantes dont le nom botanique de quelques unes sera composé avec le mot ''japonica'' alors qu'elles venaient de ... Chine.
Ses écrits et ceux d'Engelbert Kampfer (1651-1716) constituent une remarquable source de renseignements concernant le Japon de cette époque qui alors vivait en vase clos. Louis Mathieu Langlès (1763-1824) & Jean-Baptiste de Lamarck (1744-1829) traduiront le ''Voyage de C P Thunberg au Japon par le cap de bonne espérance etc ... '', qui paraîtra courant 1795.
En 1779, suite au décès de Linné (1778), Carl Peter Thunberg se voit confier la chaire de l'université d'Uppsala. (Il n'a pas revu son maître vivant à son retour.)
En 1787 il est élu à l'académie française des sciences, une société savante qui ne sera que l'une des 66 auxquelles il appartiendra.
Carl Peter Thunberg signa de nombreux ouvrages dont le fameux ... ''Flora Japonica'' (1784) et ''Prodomus plantarum'' (1800). Pour lui rendre hommage ses paires déclineront son nom pour nommer de nouvelles espèces, voire des genres comme ... thunbergia, thunbergiella et Thunbergianthus, pour ne citer que ceux-là et le comte de Lacepède lui dédira un poisson l'... ''holocentre thunberg'' !...
Photo 1 : Une gravure d'un cycas revoluta paru dans ''Le règne végétal divisé en traité de botanique, flore médicale, usuelle et industrielle, horticulture etc ...'' de O. Reveil, Fr Gerard, A. Dupuis et F. Herincq, parue en 1870/1872.
Photo 2 : L'aire endémique du Cycas revoluta Thunb.
Cette zone se constitue d'un chapelet d'archipels et d'îles japonais qui s'étire entre le sud du Japon et le nord de l'île de Taïwan (*), des côtes chinoise dont plus particulièrement la province de chinoise du Fujian.
(*) Il est étonnant que les botanistes n'incluent pas Taïwan dans cette zone. Faut-il en déduire que les autochtones ont exterminé, en les mangeant, tous les cycas revoluta ?!... Un phénomène semblable s'est produit avec le dodo, un gros oiseau, de l'île de la réunion ?!.... Alors ?!...
Photo 3 : Le monument qui a été élevé au Japon à la mémoire d'Engelbert Kampfer (1651-1716) et de Carl Peter Thunberg (1743-1828) à l'instigation de von Siebold. Cette gravure est extraite du deuxième tome du ... ''Voyage de la ''Vega'' autour de l'Asie et de l'Europe'' de A.E. Nordenskiöld, traduit par Charles Rabot et Charles Lallemand et paru en France en 1885.
Le cycas revoluta Thunb appartient à la famille des cycadaceae (cycadacées) ou cycadées. Une famille dont le nom a été formée à partir du mot cycas par le suisse Alphonse Pyrame de Candolle (1806-1893) en 1868 et qui figure dans son ''Prodomus systematis naturalis régni vegetabilis'' volume 16. Cette famille ne compte qu'un seul genre, celui de ... cycas.
Les cycadées furent d'abord classés parmi les palmiers eu égard à leur port ; puis avec les fougères à cause du développement de leurs feuilles et ensuite avec les conifères en raison du mode de développement de leurs graines. Comme chacune de ces classifications laissait à désirer, le suisse Alphonse Pyrame de Candolle créa donc cette famille qui leur est spécifique.
Cette famille de cycadaceae commença par compter une quinzaine d'espèces. Ces 25 dernières années leur nombre a doublé et s'élève en 2013 à une centaine. Il pourrait en exister une centaine d'autres encore non identifiées ?!...
Les cycadaceae sont originaires d'Asie du sud-est (63 espèces), d'Australie (34 espèces) de Chine (22 espèces) d'Indonésie (10 espèces), du Japon, de la Micronésie, de la Polynésie, de l'Inde, de Madagascar et de l'Afrique de l'Est.
La Thaïlande pour sa part compte, en 2013, une douzaine d'espèces dont certaines sont - peut-être - des hybrides ?!... quatre d'entre elles sont spécifique au Lanna, au Nord de la Birmanie, le Laos, le Nord Viêt-Nam et le Yunnan (Chine du sud.).
L'espèce qui couvre toute la Thaïlande, y compris le Lanna, est le cycas siamensis Miq. (ปรงเหลี่ยม) (Prononciation : progn siam).
Liste des espèces du centre et du sud de la Thaïlande :
Cycas chamaoensis K.D. Hill (ปรงเขาชะเมา) (progn khao cha mao) (sud), cycas clivicola K.D. Hill (ปรงผา) (progn pha), cycas elephantipes A. Lindstrom & K.D. Hill (ปรงเท้าช้าง) (progn tao chagn), cycas litoralis K.D. Hill (ปรงทะเล) (progn thalè), cycas macrocarpa Griff. (ปรงป่า) (progn pa), cycas praburiensis S.L Yang, W.Tang, K.D. Hill & P Patcharakorn (ปรงปราณบุรี) (progn pranburi), cycas tansachana K.D. Hill & S.L. Yang (ปรงสระบูรี) (progn saraburi).
Liste des espèces du nord de la Thaïlande ou du Lanna :
Cycas nongnoochiae K.D. (ปรงตากฟ้า) (progn tak fa), cycas pectinata Buch.- Ham. (ปรงเขา) (progn khao), cycas petraea A. Lindstrom & K.D. Hill (ปรงหิน) (progn hin), cycas simplicipinna (Smitinand) K.D. Hill (ปรงหนู) (progn nou).
Les cycadaceae sont des gymnospermes ce qui signifie que les graines ne sont pas à l'intérieur d'un fruit mais portées par un élément de la plante ; diclines parce qu'un individu ne porte que des fleurs mâles ou que des fleurs femelles ; et apétales (des fleurs sans pétale).
Photo 1 : Carte donnant l'aire de développement des différentes espèces de cycas.
Photo 2 : Gravure d'un cycas revoluta extraite du 57ème volume du ''Curtis botanical magazine '' (1830) t.2963.
Description du cycas revoluta Thunb.
Cette arbuste croît lentement et ne dépasse guère les trois mètres. Cependant ''on'' dit que les cycas dont l'âge varie entre 50 et 100 ans peuvent atteindre jusqu'à 6 ou 7 mètres de hauteur ?.... Certaines espèces, autres que la revoluta, atteindraient plus de 12 mètres.
Dans une rubrique ''glanage horticole'' de la revue ''Flore des serres et des jardins de l'Europe'' Tome 21 édité en 1875 il est écrit qu'il existait à Osaka un superbe cycas revoluta qui avait plus de trois siècles ?!... Cette longévité aurait été due à une fumure consistant en un mélange de ferrailles et de terre. Par ailleurs il était d'usage que les visiteurs jetassent à son pied une pièce du pays (monnaie alors en fer qui finissait par rouiller) pour attirer sur eux la chance et que le cycas ... digérait !....
Personnellement je sais qu'en chine ''on'' plante des clous dans le stipe du cycas pour aider à son développement. D'ailleurs dans le céleste empire le mot cycas, en mandarin, se dit (Tie-shu) (铁树) ce qui signifie ... fer-arbre. Mais la traduction automatique google donne pour le 1er idéogramme comme pour le second, arbre, et pour les deux ... cycas ?!... allez y comprendre quelque chose ?!... Si ce n'est que la traduction automatique est loin d'être au point.
Au Japon, ce cycas s'appelle ''sotetsu'' ''sotets'' ce qui signifierait ''Revenir d'entre les morts par le fer'' (Je n'ai pas pu vérifier. Mais ce nom rapporté par Engelbert Kämpfer (1651-1716) figure dans le dictionnaire de Cuvier édité en 1828.)
C'est ce cycas revoluta à la santé de ... fer qui s'accommode le mieux aux baisses de température de nos pays tempérés. Pour preuve, la ville de Shanghai qui connaît des hivers rigoureux est une véritable plantation de cycas.
Les racines du cycas revoluta Thunb.
Les racines du cycas sont fibreuses et dites coralliformes. Leurs pointes ont la possibilité de pouvoir se contracter ce qui leur évite de se dessécher ou de brûler en cas de sécheresse, voire de certains types de feux.
Celles-ci contiennent des cynobactéries symbiotiques dont la faculté est de fixer l'azote de l'air ambiant, ce qui permet à la plante de survivre dans des milieux hostiles et particulièrement pauvres en éléments nutritifs.
Photo 1 : Quelques cycas revoluta de Shanghai (Oct. 2013)
Photo 2 : Détail d'un stipe de cycas revoluta du marché Kamthieng (ตลาด คำเที่ยง) (marché aux plantes) de Chiang-Mai (Lanna - 2013).
Photo 3 : Planche 21, tirée du volume 3 de l'''Hortus Indicus Malabaricus'' (Flore du Malabar) du Hollandais Hendrik Van Rheede (1636-1691) qui avec son Todda panna (1682) en fait un cycas circinalis donne la coupe d'un stipe de cycas.
Le stipe du cycas revoluta Thunb.
Concernant les cycas le terme de stipe (faux tronc) est plus adéquat que celui de tronc et cela pour plusieurs raisons.
1/ Le stipe ne possède pas de branche et se termine par un bouquet de feuilles terminales.
2/ Le stipe se constitue extérieurement d'un cortex (fausse-écorce) formé par la base des pétioles des feuilles tombées. De ce fait il est souvent écrit que sa périphérie est couverte des cicatrices des feuilles qui se sont détachées.
3/ Le stipe contient une grande quantité de moelle (*) que protègent quelques couches ligneuses (bois) très fines et irrégulières. Ces feuillets de bois, entre la moelle et le cortex, contrairement à ceux des troncs d'arbre, ne se constituent pas en une année, mais au cours de plusieurs. Elles sont séparées entre elles par des tissus végétaux appelés parenchymes.
Le diamètre d'un stipe varie entre 10 et 45 centimètres.
Les individus femelles présentent parfois à la base de leur stipe ou sur le dessus des racines épigées (racines sur le sol et non dans le sol) des espèces de boutons, châtons ou ''drageons'' qui entrent dans le processus de leur multiplication. Il suffirait de les détacher et de les planter dans un sol sablonneux deux ou trois jours plus tard pour que naisse un nouveau cycas ?!... dixit Louis de Freycinet (1779-1842)
(*) Dans les temps anciens, au Japon, il était interdit d'exporter le cycas revoluta car sa moelle servait à nourrir les soldats. C'était alors un élément de la stratégique militaire d'importance.
Le traitement de cette moelle permettait alors d'élaborer une fécule proche du sagou issu lui, de la moelle des palmiers.
Attention : La consommation régulière de ce ''pseudo-sagou'' développe une maladie neurologique chronique dégénérative qui se caractérise par une paralysie neuronale progressive et un état de démence occasionnelle. Cette maladie a été décrite pour la 1ère fois en 1952 par Koerner sur l'île de Guam, une île de l'archipel des Mariannes, où les îliens raffolaient de chauve-souris qui elles se nourrissaient exclusivement de la moelle des ... cycas !.... (Nouvel observateur 12.11.2003).
Depuis ces chauves-souris auraient disparu de l'île ... victimes des hommes ou du sagou ?... les textes que j'ai parcourus ne le disent pas !....
Les feuilles du cycas revoluta Thunb.
Les feuilles, dont la longueur varie entre 50 et 150 centimètres, voire deux mètres pour les plus grands, sont de couleur vert foncé et se présentent sous forme pennée (plume). Ce qui signifie que cette feuille pennatifidée, a l'aspect d'une plume.
Comme une plume, la fronde présente une nervure principale ou rachis, d'où partent de part et d'autre de cet axe médian des folioles sans pédoncule. Leur nombre varie selon la longueur de la fronde et peut atteindre jusqu'à 180, voire plus ?!...
Ces folioles, d'environ une douzaine de centimètres de long et de quatre millimètres de large, sont coriaces et se termine par une pointe. Une nervure longitudinale saillante partage en deux cette foliole.
Ces pennes, frondes ou feuilles pennatifidée naissent simultanément, ou l'une après l'autre.
Les fleurs du cycas revoluta Thunb.
Ce sont des fleurs dioïques c'est-à-dire sexuées. Il y a donc des cycas mâles, et des cycas femelles.
Dans les deux cas les feuilles qui portent ces fleurs constituent une excroissance située au faîte et au centre de la plante.
Ces fleurs sont dites nues parce que sans périanthe c'est-à-dire sans sépales qui forment le calice, et sans pétales qui constituent une corolle.
Photo 1 : Planche 20, tirée du volume 3 de l'''Hortus Indicus Malabaricus'' (Flore du Malabar) du Hollandais Hendrik Van Rheede (1636-1691) qui avec son Todda panna (1682) montre qu'il avait remarqué deux développements différents de la fleur du cycas. Figure 1 c'est un cycas femelle et figure 2 c'est un cycas mâle.
Photos 3 : Photo d'une fleur mâle d'un cycas revoluta empruntée à www.woodpelletmills.com
Les fleurs mâles :
L'ensemble des fleurs mâles se présente sous l'aspect d'un cône ovoïde allongé appelé ''strobile à écailles'' qui le font ressembler à une pomme de pin d'environ 40 à 45 centimètres de long et d'un diamètre de 10 centimètres. Ce cône se constitue de petites feuilles fertiles appelées aussi ''microsporophylles''. Elles sont semblables à des écailles, et serrées les unes contre les autres, tout autour d'un axe.
Chacun de ces microsporophylles porte sur sa face inférieure des anthères globuleuses sessiles, c'est-à-dire attachées directement à la feuille (sans pédoncule), à une seule loge. Ces sacs à pollen constituent autant de fleurs mâles.
Les anthères sont souvent groupées quatre par quatre. C'est à leur déhicence (déssèchement) que les grains de pollen sont libérés et peuvent rejoindre un ovule par le biais des insectes, petits animaux et aussi ... le vent, mais surtout certains insectes.
Ce n'est que lorsqu'il est à l'intérieur de l'ovule que le pollen développe deux spermatozoïdes dont l'un prend le pas sur l'autre. Ce spermatozoïde cilié serait le plus grand du monde vivant. Il serait - paraît-il - visible à l'oeil nu ?!...
Photo 1 : Gravure d'une feuille ovulifère ou ''mégasporophylle d'un cycas revoluta extraite du 57ème volume du ''Curtis botanical magazine '' (1830) t.2963
Photo 2 : Gros plan sur le ''choux'' ou ''strobile femelle'' formé par les feuilles ovulifères d'un cycas.
Photo 3 : L'on reconnaît aussi un cycas femelle d'un cycas mâle, aux drageons (châtons ?) qui poussent aux pieds des plantes femelles.
Les fleurs femelles :
L'ensemble des fleurs femelles se présente sous l'aspect d'une demi-sphère de couleur marron clair, brun tomenteux disent les botanistes, parce que les feuilles ovulifères qui la constituent sont dépourvues de chlorophylle.
Ces feuilles ovulifères ou ''mégasporophylles'', voire écailles ovulifères, mesurent environ dix ou quinze centimètres de long. Ce sont des spadices, qui s'entassent les uns sur les autres, à la manière des feuilles de choux et qui comme elles constituent une grosse pomme d'une vingtaine de centimètres de diamètre.
Ces feuilles subspathulées (feuilles ovulifères) portent à la base de leur tige, sur leurs bords, des petites fossettes où se logent les fleurs femelles, ou ovules globuleuses.
Ces ovules, à maturité, se constituent d'un sac (téguments) renfermant le nucelle qui va être à l'origine de quatre mégaspores dont l'une va donner naissance à un gamétophyte femelle.
Au sommet de l'ovule il y a une étroite ouverture ou micropyle. C'est par cette ''cheminée'' que le grain de pollen pénètrera dans l'ovule pour produire deux spermatozoïdes, dont l'un va féconder cet ovule ... quelque six mois plus tard. Chez les cycas ''on'' prend son temps.
Les grains de pollen sont transportés par des tiers, surtout des insectes spécifiques, et ... capturés par une espèce de mousse visqueuse ou colle, située à ''l'entrée'' de l'ovule.
Concernant la pollinisation artificielle, celle faite par l'homme pour pallier l'absence des insectes adéquats, le meilleur moment de la journée serait le matin ?!...
C'est en Angleterre, en 1799, qu'à fleuri pour la première fois en Europe un cycas revoluta.
Photo 1 : Un ovule de cycas revoluta qui ... si, il est fécondé va devenir une graine et s'il ne l'est pas va dépérir.
Photo 2 : Apparemment ces ovules ont été fécondés. Alors ce seraient des graines qui s'offrent à notre vue.
Photo 3 : Apparemment ces ovules n'ont pas été fécondés. Alors elles dépérissent.
Les fruits du cycas revoluta Thunb.
Le cycas revoluta appartient à la classe des gymnospermes, de ce fait il ne produit pas de fruit, seulement des graines dites nues.
Les graines du cycas revoluta Thunb.
Les graines ressemblent à des espèces de drupes globuleuses, légèrement oblongues, d'un rouge orangé et de la grosseur d'un oeuf de pigeon. Cette enveloppe, quelque peu charnue, est recouverte d'un très léger duvet.
Ces graines survivent très peu de temps après leur maturation, car elles se dessèchent assez rapidement.
Nota bene : Les cycas donnent naissance à des graines sans fruit, des graines dites nues d'où le terme de gymnosperme pour les différencier des graines contenues dans un fruit c'est-à-dire les angiospermes.
La classe des gymnospermes compte quatre divisions, dont la division des cycadophyta. Cette division des cycadophyta ne chapeaute qu'un seul ordre, celui des cycadales qui lui, regroupe trois familles dont celle des Cycadacés.
La famille des cycadacés est très particulière puisqu'elle ne comporte qu'un seul genre, celui des ... cycas dont les espèces dépassent allègrement, aujourd'hui en 2013, plus de cent espèces dont le cycas revoluta Thunb. .
Le petit plus :
Le sagou est une fécule qui se prépare à partir de la moelle de certains palmiers, principalement le sagoutier (métroxylon) et de deux cycadaceae le cycas circinalis et le cycas revoluta.
Cette farine est agglomérée artificiellement en grain pour être commercialisée. Elle est insoluble dans de l'eau froide et se ramollit et gonfle en devenant transparente dans de l'eau bouillante.
Au Malabar la secte des Thomistes décore ses temples avec les frondes d'une espèce de cycas rapportée du japon ?!... Aux Antilles les frondes du cycas revoluta remplacent les brins de buis utilisés en métropole à l'occasion de la célébration des rameaux d'où le nom du cycas revoluta aux Antilles de ... ''petit rameau''.
PS : Ce … ‘’post-scriptum‘’ n’en est pas vraiment un. En fait c’est une réponse à diverses demandes de lecteurs concernant les ‘’ovules‘’ du cycas revoluta.
Photo 1 : Strobile femelle - Photo 2 & 3 : Intérieur du strobile (Macao - nov.2014)
Alors voilà … lorsque je mets un point final à une chronique, je continue à prendre des photos sur le sujet qui a été traité. On ne sait jamais … et pour cause !...
De ce fait, lorsque je suis allé à Macao, j’ai découvert dans la cour du musée qui se trouve tout près des ruines de l’église St Paul … des ... ''dames cycas'' !....
Alors j’ai appuyé sur le déclic. Voici donc pour les plus curieux quelques unes de ces photos.
Photo 1 & 2 : Une feuille du Strobile et quelques graines
Photo 3 : La graine du haut était fertile, celle du bas stérile. Dans les deux cas il a fallu un couteau scie, tant l'écorce protectrice était dure, pour les ouvrir.
(Macao - nov.2014)
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