MerveilleuseChiang-Mai

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JONQUILLE (La) – NARCISSUS JONQUILLA

 

 

 

        JONQUILLE (La) – NARCISSUS  JONQUILLA

                     (ดอกไม้แห่งอัศวิน – นาร์ซิสซัส)

 

 

Avertissement : La jonquille n’est pas, à proprement parler, une fleur Thaïlandaise et encore moins des bois du Lanna. Alors pourquoi cette chronique consacrée à la jonquille ?...

La raison en est toute simple. Je viens de rendre visite à ma famille restée en France. C’était en Mars/Avril, période lors de laquelle certains sols, comme le verger de mon frère, se couvrent de jonquilles ; comme il y en avait de différentes sortes nous nous sommes gentiment chamaillés concernant leurs noms éventuels.

J’ai mis tout le monde d’accord en leur promettant d’écrire une chronique sur le sujet. Mal m’en a pris car cette fleur ne manquent pas de spécimens comme vous allez le constater et j’en suis encore à me demander quel nom donner à chaque espèce que j’ai vu et photographié ?!...

 

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               Parmi les toutes premières représentations du genre ‘’Narcissus‘’ :

 

Photo 1 : Extraite de l’ouvrage du botaniste flamand Mathias de l’Obel (1538-1616) intitulé ‘’Icones Stirpium‘’ (1591) l’illustration d’un ‘’Narcissus Poëticus mediocroceus purpureus praæcox‘’ (page 121)

Photo 2 : Extraite de l’ouvrage du botaniste anglais John Gérard Norton (1545-1512) intitulé ‘’The Herball or generall historie of plante‘’ (1597) une illustration d’un ‘’Narcissus medioluteus polyanthos‘’ de France et d’un ‘’Marcissus pisanus‘’ d’Italie et peut-être de la région de Pise, signée Roger William. (Page 110)

Photo 3 : Extraite de l’ouvrage du botaniste  allemand Basilius Besler intitulé ‘’Hortus Eystettensis‘’ (1613) une illustration de cinq ‘’Narcissus‘’ : dont un ‘’juncifolius‘’. (3ème partie t 56 fig. IV page 108).

 

Comme chacun le sait, la primevère, la pâquerette, le genêt, le magnolia et … la jonquille entre autres, sont des fleurs qui annoncent les beaux jours ; elles fleurissent en mars/avril.

 

L’ancêtre de la jonquille aurait quelques millions d’années. Originaire du bassin méditerranéen, voire de la Perse ?... la jonquille était au XVIIe siècle très rare dans les environs de Paris au point qu’en 1641 la marquise de Sévigné (1626-1696) se plaignait de la cherté du bouquet de jonquilles. Depuis cette époque, non seulement la jonquille a conquit toute la France mais aussi, grâce aux colons, les Amériques.

 

 

 

 

 

 

 

 


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     Le Narcisse et la Jonquille

 

    Es-tu narcisse ou jonquille ?

    Es-tu garçon, es-tu fille ?

    Je suis lui et je suis elle,

    Je suis narcisse et jonquille

    Je suis fleur et je suis belle

    Fille. 

 

    Poème de Robert Desnos

                       (1900-1945)

     Extrait du recueil       

                     '’Chantefleurs‘’

 

   

 

 

 

 

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Quelques noms vernaculaires de la jonquille de par le monde :   

 

Daffodil - Jonquil (Angleterre) – giunchiglia - Jonquinnelnarzise - Narzisse (Allemagne) –  Junquilho - Junquillo (amarillo) – junquillo oloroso – Narciso – narciso de los prados – narcisso de trompeta – trapagan - (Espagne) – Keltanarsissi (Finlande) - Jeannette des bois - Jonquille – Narcisse – tsouquillo (Provence) (France) – giunchiglia – giunchiglia scempia – giunchiglia semplice – jonquillo – narciso trombone – trombone (Italie) – Ki-Dzuisen (Japon) - bakung (Malaisie) – Junquilho (Portugal) – Dok-Maï-Heng-Assawine (ดอกไม้แห่งอัศวิน) – Dok-Maï-Khong-Assawine (ดอกไม้ของอัศวิน) - Dok-Def-Fo-Din (ดอกแดฟโฟดิล) – Nar-Chis-Sat (นาร์ซิสซัส) (Thaïlande).

 

La véritable jonquille est celle qui correspond au ‘’Narcissus jonquilla‘’, un nom ‘’jonquilla‘’ qui n’est pas sans rappeler son appellation espagnole … ‘’junquilho‘’ ou ‘’junquillo‘’, c’est-à-dire jonc (junco).

 

Les mots anciens de jounquilha (djounquille)  et jonquilla ou junquilla dérivent du latin ‘’juncus‘’ servant à désigner le jonc. Les botanistes d’alors avaient considéré que les feuilles de la jonquille avaient une ressemblance avec celles du jonc. Jouc et jonc sont des sous-radicaux dérivé du latin ‘’juncus‘’, ‘’jonc‘’ est aussi une forme de ‘’jungere‘’, ‘’jungo‘’  signifiant joindre, unir ; parce que les joncs, par le passé, servaient à lier, d’où notre mot … ‘’jonction‘’.

 

Aujourd’hui encore il existe des lieux-dits dont le toponyme est jounquiera (djounquiere) parce ces endroits sont, ou ont été à une certaine époque, couverts de joncs.  

 

En raison du paragraphe qui précéde, il ne sera pris en considération, dans cette chronique, QUE de la véritable jonquille, c’est-à-dire la Narcissus jonquilla Linn.

 

 

Le saviez-vous ?... le mot jonquille se prononçait autrefois : Iouquille, puis vers 1660 le iouquille se transforma en ... ionquille, qui devint au fil des ans ... jonquille !...

 

 

Les Synonymes du : Narcissus jonquilla Linn. 1753

 

-    Narcissus jonquilla Linné (1707-1778) – 1753 – (01)

-    Narcissus juncifolius Salisb. (1761-1829) – 1796 – (02)

      (Salisb. pour Antonio Ricardo Salisbury)

-    Hermione juncifolia Salisb. – 1812 – (03)

-    Hermione similis Salisb. – 1812 – (04)

-    Narcissus flavus Lag. (1776-1839) – 1816 – (05)

-    (Lag. pour Mariano Lagasca y Segura)

-    Hermione jonquilla (L) Haw. (1767-1833) – 1821 – (06)

     (Haw. pour Adrian Hardy Haworth)

-    Jonquilla major Haw. – 1831 – (07)

-    Jonquilla media Haw. – 1831 – (08)

-    Jonquilla minor Haw. – 1831 – (09)

-    Jonquilla parvicorona Haw. – 1831 – (10)

-    Queltia jonquilla (L) Herb. (1778-1847) - 1837 – (11)

     (Herb. pour William Herbert)

-    Narcissus similis (Haw.) Steud. (1783-1856) – 1840 – (12)

     (Steud. pour  Ernsto Gottlieb von Steudel)

-    Hermione flava (Lag.) M. Roem. (1791-1849) – 1847 – (13)

     (M. Roem pour Max Joseph Roemer)

-    Narcissus medius (Haw) M. Roem. – 1847 – (14)

-    Narcissus similis (Salisb) M. Roem. – 1847 – (15)

-    Narcissus parvicorona (Haw) M Roem. – 1847 – (16)

-    Narcissus Webbii Parl. (1816-1877) – 1858 – (17)

     (Parl. pour Filippo Parlatore)

-    Narcissus jonquilloïdes Willk. (1821-1895) – 1860 – (18)

     (Willk. pour Heinrich Moritz Willkomm)

-    Tityrus jonquilla (L) Salisb. – 1866 – (19)

-    Tityrus similis (Salisb.) Salisbury – 1866 – (20)

-    Stephanophorum luteum Dulac (1827-1897) – 1867 - (21)

     (Dulac pour L’abbé Joseph Dulac)

 

Nota bene : Cette liste est loin d’être exhaustive !... il y a aussi et entre autres : Hermione homochroa M.Roem (1847) - Queltia juncifolia (Salisb.) Herb. et plus de deux cent cinquante autres !...

 

 

Référence des ouvrages concernant les synonymes ci-dessus :

 

01/ Species plantarum - Volume 1 - p. 290 – 5ème alinéa - 1753

02/ Prodromus stirpium in horto ad chapel Allerton – p. 253 - 1796

03/ Transaction of the horticultural Society of London – p. 357 – 1812

04/ Transaction of the horticultural Society of London – p. 358 – 1812

05/ Genera et Species plantarum – p. 13 chp. 174 – 1816

06/ Revisiones Plantarum Succulentarum, London – p.137 - 1821

07/ Monograph of Narcissineae - p.7 – Chap. XI/1 - 1831

08/ Monograph of Narcissineae - p.7 – Chap. XI/2 - 1831

09/ Monograph of Narcissineae - p.7 – Chap. XI/3 - 1831

10/ Monograph of Narcissineae - p.7 – Chap. XI/4 - 1831

11/ Amaryllidaceae de William Herbert.

      Page 310 à 315. Chap.77 & sous/chap. 8 - 1837

12/ Nomenclator botanicus, seu, synonymia plantarum universalis - 1840

      2è Edtion – page 183

13/ Familiarum Naturalium Regni Vegetabilis Monographicae –

      Synopses Ensat

14/ Familiarum Naturalium Regni Vegetabilis Synopses

      Monographicae. Volume 4 Page 235 Chap. 2 – 1847

15/ Familiarum Naturalium Regni Vegetabilis Synopses

      Monographicae. Volume 4 Page 235 Chap. 3 - 1847

16/ Familiarum Naturalium Regni Vegetabilis Synopses

      Monographicae. Volume 4 Page 235 Chap. 4 – 1847

17/ Flora Italiana – Volume 3 – Page 123 – 1858

18/ Botanische Zeitung – Leipzig - 18 jahrgang n° 12 du 23 mars - 1860

      – page 103 alinéa 2

19 & 20/ Genera of plants by Richard Antony Salisbury – 1866

      A fragment – Liriogamæ – page 101 dernier paragraphe.

21/ Flore du département des Hautes Pyrénées - 1867

      (p.133 Chap. 139)

 

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Photos 1 à 3 : Quelques jonquilles du verger de ma belle-sœur Joëlle, du côté de Saint Benoit sur Loire.

 

Signification du nom binominal du : Narcissus jonquilla Linn. 1753

 

 

Le genre : Narcissus :

 

Le nom du genre ‘’Narcissus‘’ est une latinisation du mot grec ‘’narkê ou narki‘’ (ναρκη) qui se rapporte à la narcose, au sommeil, à l’hibernation et à la torpeur. ‘’Narkê ou narki‘’ viendrait lui-même du persan ‘’Nargess‘’ utilisé alors comme prénom féminin et, pour désigner la fleur que nous appelons le … ‘’narcisse‘’.

 

Selon Alexandre de Théis (1765-1842) le nom du narcisse serait lié à son odeur dont les conséquences, y compris pour les moins odorantes, conduiraient à l’engourdissement, à des pesanteurs de la tête et des assoupissements douloureux. Il ajoute, comme conclusion, que le grec Plutarque de Chéronnée (46 – 120)  prétendait que le narcisse endormait les nerfs.

 

L’odeur de cette fleur avait donc la réputation d’endormir tout un chacun, y compris les divinités ; ainsi, si Hadès put enlever Perséphone ce fut parce qu’elle avait été incapable de réagir en raison d’un engourdissement du au parfum d’un … narcisse.

 

Qui est le Narcisse grec ?...

 

Narcisse appartient à la mythologie grecque. Il était le fruit du viol de la nymphe Liriopé par le fleuve Céphise. D’une beauté exceptionnelle Narcisse dédaignait tous ceux qui s’éprenaient de lui.

 

De ce fait la nymphe Echo trépassa de douleur, le jeune Ameinas se suicida, et d’autres victimes suivirent. Pour venger tous ces amours déçus, à l’occasion d’une chasse, la déesse Némésis (La justice divine pour les uns et la déesse de la vengeance pour les autres.) qui avait connaissance d’une prophétie concernant la mort de Narcisse, conduisit ce dernier au bord d’une rivière pour, soi-disant, se désaltérer alors que son dessin était de conduire Narcisse à la mort conformément à la prophétie.

Au bord de la rivière, le jeune homme en découvrant dans l’eau, et pour la première fois, son visage … en tomba amoureux au point de ne pouvoir s’en détacher tant il se trouvait beau. Au fil des jours ses forces l’abandonnèrent et tout en dépérissant il se transforma en la fleur qui porte son nom … le narcisse.

 

Une autre légende raconte que Narcisse était amoureux de sa sœur dont le visage était semblable au sien. La mort de cette dernière le poussa à se regarder dans l’eau jour et nuit pour ne pas oublier le faciès de sa sœur. Alors, tout en dépérissant il se métamorphosa en la fleur qui porte son nom … le narcisse !...

 

L’auteur grec Eustathe Macrembolite (XIIe siècle) complète la noirceur de ce tableau en écrivant que le narcisse était consacré aux dieux infernaux et plus particulièrement aux Furies (démons du monde souterrain) parce que son odeur donne des vertiges, et que les Furies frappaient de vertiges et d’étourdissements tous ceux qu’ils punissaient.

 

Le narcisse servait aussi à couronner la tête des défunts, des Furies, des Parques, de Pluton, de Dionysos, bref, ce devait être du temps des grecs et dans leur tradition une plante funèbre.

 

Artémidore de Daldis ou d’Ephèse, un écrivain grec du IIe siècle, qu’il ne faut pas confondre avec l’historien Artémidore d’Ephèse qui le précéda de presque deux siècles, est l’auteur de l’ ‘’Onirocritique‘’, un traité en 5 volumes sur l’interprétation des rêves, où il écrit ‘’… des couronnes faites de narcisses sont pour tous mauvaises … ‘’

 

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                              Narcisse a inspiré nombre d’artistes dont :

Photo 1 : Un plâtre de 1868 intitulé Narcisse. Cette œuvre (H.96 cm- L.163 cm – P.61cm) du sculpteur ‘’néo-florentin‘’ Ernest Eugène Hiolle est exposée au palais des beaux arts de Lille.  Le marbre réalisé après le décès de l’artiste se trouve au musée des beaux arts de Valenciennes, sa ville natale.

Photo 2 : Une lithographie de 32.3mm x 33,6 mm intitulée ‘’Le beau narcisse‘’, datée de 1842. Elle est extraite de la série histoire ancienne signée par Honoré Daumier (1808-1879). (*) (Bnf – bureau des estampes)

Photo 3 : ‘’Echo et Narcisse‘’ une huile sur toile de 109,2 x 189,2 cm crée en 1903 par le peintre John William Waterhouse (1849-1917). Cette œuvre est exposée au Walker Art Gallery de Liverpool.

(*)                                Le beau Narcisse

                                    Il était jeune et beau, de leurs haleines douces

                                    Les zéphirs caressaient ses contours pleins d’attraits.

                                    Et dans le miroir des fontaines

                                    Il aimait comme nous à contempler ses traits.

                                                                   Narcisse-Achille de Salvandy (1795-1856)

 

Les poètes ont aussi leur version concernant l’appellation de la fleur qui, aujourd’hui encore, porte le nom de ‘’narcisse‘’. Ce serait, à quelques mots près, la suivante.

 

Très souvent le narcisse se plaît à pousser sur les rives des rivières ou des points d’eau. Leur fleur, soutenue par une frêle tige qui ploie gracieusement sous son poids, donne l’impression d’être attirée par l’onde. C’est alors qu’interviennent les poètes ; ces derniers prétendent que la plante  perpétue dans la nuit des temps la posture du légendaire Narcisse hypnotisé par son image.

 

A vous de choisir la version qui semble correspondre au mieux à votre humeur du moment ?!...  Car rien ne vous empêche d’adopter l’une ou l’autre des propositions.

 

Historiquement :

                     

Toujours est-il qu’historiquement, le philosophe grec Théophraste (371-288 av.JC) et le pharmacologue et botaniste grec Pedanius Dioscoride (vers 25-vers 90) désignaient cette fleur sous le nom de ‘’la fleur narcisse‘’ (νάρκισσος), un mot dérivé du persan désignant cette fleur.

 

Après eux le naturaliste romain Pline l’ancien (23-79) introduira le mot de ‘’Narcissus‘’, un nom dérivé du grec, dans son ‘’naturalis historia‘’ en trente sept volumes.

 

Cependant, aucun de ces grands esprits, y compris les botanistes qui leur succédèrent ne décrira le narcisse comme Carl von Linné le fera dans son ‘’Species plantarum‘’ (Volume I), paru en 1753 (Page 289-290).

 

A noter qu’avant d’être adopté par l’ensemble de la gent botanique, le genre ‘’narcissus‘’ fut en concurrence à bien des appellations.

 

 

Le saviez-vous ?!... : L’origine des anniversaires de mariage reste obscure. Toujours est-il qu’aujourd’hui chacun des anniversaires de mariage porte un nom de noce. Ainsi le dixième anniversaire porte le nom de … noce d’étain.

Une autre tradition, sans doute plus récente, et peut-être … quelque peu mercantile, consiste à associer une fleur à ces noces. C’est ainsi que la jonquille s’est trouvée associée aux noces d’étain.

 

L’espèce : Jonquilla

 

Bien qu’on connaisse la manière dont a été formé le mot jonquilla, il est bien difficile d’en donner la paternité à un seul et unique botaniste.

 

En 1583, le physicien-botaniste Rembert van Joenckema Dodoens (1517-1585), dans son ouvrage intitulé ‘’Stirpium historiae pemptades sex‘’ (1583) page 226, consacrait un article aux ‘’narcisso‘’. Il en décrivait  les feuilles en forme de jonc par les mots latins … ‘’Iunci-folio‘’ (Jonc-feuille) qu’on peut retranscrire par ‘’Junci-folio‘’.

 

Quelque quarante ans plus tard, le botaniste-naturaliste Suisse Gaspard Bauhin (1560-1624) dans son ouvrage ‘’Pinax theatri botanici‘’ (1623) en page 51 intitulait l’un de ses chapitres : ‘’Narcissus Juncifolius‘’ et décrivait 6 catégories de ‘’narcissus juncifolius‘’.

 

Il y a fort à penser pour que Carl von Linné (1707-1778) à qui l’on doit ‘’Narcissus Jonquilla‘’ se soit inspiré de nombre de ses prédécesseurs pour avoir eu recours au mot ‘’Jonquilla‘’ dont il ne serait que l’un des pères parmi d’autres ?!....

 

 

Au cours des siècles le nombre des espèces du ‘’narcissus‘’ a varié entre 6 et 160. Il y aurait aujourd’hui, après maintes et maintes reclassifications, une trentaine d’espèces, organisées en sous-genres et en sections, car la nature comme chacun le sait, n’est pas figée mais en perpétuelle évolution.

 

En 1636, bien avant la création des genres et des espèces, le jardin des plantes de Paris présentait 116 variétés de … Narcisses ?!....

 

En 1753, comme écrit plus haut, Carl von Linné (1707-1778) à la parution de son ouvrage ‘’species plantarum‘’ (Volume I) décrivait 6 espèces du genre ‘’Narcissus‘’ : 1/ Narcissus poëticus, 2/ Narcissus pseudonarcissus, 3/ Narcissus bulbocodium, 4/ Narcissus setotinus, 5/ Narcissus jonquilla et 6/ Narcissus tazetta ; un nombre qu’il portera à 9 dans son ‘’Species plantarum Genera Relatas‘’ Tome I paru en 1762 : 7/ Narcissus odorus, 8/ Narcissus triandus (page 416) et 9/ Narcissus trilobus (page 417).

 

Plus près de nous le genre narcissus n’a pas cessé d’évoluer ou de régresser, tel un yoyo, en nombre d’espèces. Ainsi !...

 

En 1951, le botaniste portugais Abilio Fernandes (1906-1994)  prenait en compte 22 espèces qu’il portera, 17 ans plus tard (1968), à 63.

En 1990, le botaniste anglais John W. Blanchard recensait 65 espèces.

En 1993, le botaniste Walter Erhardt portait leur nombre à 66 espèces.

En 2006, L’International Daffodil Register (IDR) enregistrait 87 espèces.

En 2008, le botaniste Sonneveld, suite à son étude génétique ramena ce nombre à 36 espèces.

En 2014, Le World Checklist of Selected Plan Families (WCSPF) répertoriait  52 espèces.

 

Autant dire que le nombre des espèces, et surtout la classification des narcissus, est loin de faire l’unanimité dans le monde de la botanique. Toujours est-il que l’espèce jonquilla ou jonquille du Narcissus jonquilla, a gardé depuis Linné un droit de cité sans discontinuer.

 

 

L’abréviation botanique du botaniste : L. ou Linn.

 

L. ou Linn. est la norme abréviative de Carl von Linné (1707-1778) un pasteur médecin suédois passionné de botanique. Sa passion va le conduire à entreprendre une classification des êtres naturels dont les plantes.

 

Sa classification basée sur le nombre d’étamines ne lui survivra pas. Mais sa nomenclature binominale est toujours en vigueur. Cette dernière consiste à donner deux noms à tout individu.

 

Le premier nom est un nom générique, commun à plusieurs espèces. Dans le cas présent, ce nom générique est ‘’Narcissus ‘’. C’est le nom de la famille ou du genre.

Quant au second nom, ‘’Jonquilla‘’ c’est le nom de l’espèce, un nom spécifique qui différencie ce dernier de ses ‘’presque semblables‘’ ou pairs ou cousins.

Le nom d’un genre associé au nom d’une espèce fait que chaque individu a une identité qui lui est propre ; il ne peut pas être confondu avec un autre individu.

 

 

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Photo 1 : le physicien-botaniste Rembert van Joenckema Dodoens (1517-1585), auteur du ‘’Stirpium historiae pemptades sex‘’ paru en 1583.

Photo 2 : Reproduction de la page 221 du ’Stirpium historiae pemptades sex‘’ où il est question de : ‘’iuncifolio – iuncifolius – iuncifolium et … ionquillias !...

Photo 3 : Carl von Linné (1707-1778).

 


La famille des Amaryllidacées :

 

Avant d’appartenir à la famille des amaryllidacées, le genre ‘’narcissus‘’ commença par être intégré à la classe dite : ‘’hexandria monogynia‘’, c’est-à-dire la classe des plantes dont la fleur comporte six étamines. C’était alors le système d’ordonnancement qu’avait créé Linné pour classer chacun des individus qu’il avait nommé et décrit.

 

Cette classification ne lui survivra pas, car des critères de plus en plus précis seront pris en compte. De ce fait, le genre ‘’Narcissus‘’ va connaître nombre de classifications qui, comme celle de Linné, ne cesseront d’être remise en cause pour de multiples raisons.

 

Il faudra attendre 1789 et Antoine-Laurent de Jussieu (1748-1836) pour qu’une certaine classification commence à faire l’unanimité. En 1789 donc, Jussieu crée la section des ‘’Narcissi‘’ que le naturaliste français Jean henri Jaume Saint Hilaire (1772-1845)  va intégrer dans sa famille des ‘’amaryllideae‘’ en 1805. Cette même année l’écossais Robert Brown (1773-1858) va aussi créer une famille d’amaryllidées qu’il inscrira dans sa classe 43 (XCIII). Enfin, ou presque, en 1836 le botaniste anglais John Lindley (1799-1865) crée la famille des amaryllidacées (amayllidaceæ).

 

Aujourd’hui, selon les modes de classement, le genre ‘’Narcissus‘’ peut être inclus dans la famille des liliacées (Liliaceæ) ou dans celle, plus modeste, des amaryllidacées (amayllidaceæ) … voire d’autres familles existantes ou à naître car les techniques d’analyses modernes conduisent les botanistes actuels à revoir, voire inventer des systèmes de classification plus approprié aux nouvelles découvertes.

 

Mais revenons à la famille des amaryllidacées ; car l’objet de la présente chronique n’est pas de disserter sur les recherches en cours et les classifications qui en découlent.   

 

 

La famille des amaryllidacées ou amayllidaceæ se compose de plus de huit cent espèces réparties en plus de soixante genres. Les plantes qui appartiennent à cette famille sont des plantes herbacées, pérennes (Vivant sur plusieurs années), à ovaire infère c’est-à-dire dont l’ovaire est situé sous la fleur, à feuilles caduques ce qui signifie que la plante perd ses feuilles dans l’année, et pour la plupart à bulbe (oignons).

 

Ce sont des plantes monocotylédones. C’est-à-dire développant une seule feuille primordiale ou cotylédon à leur naissance. Elles sont originaires des trois continents, ce qui signifie qu’on les trouve aussi bien en régions tropicales qu’en régions tempérées. Mais l’Amérique semble avoir leur préférence ; surtout là où s’élèvent des montagnes arides. Il y a aussi parmi elles des plantes qui se plaisent en milieu maritime (plantes arénicoles) et font des côtes et des dunes leur lieu privilégié de vie.

 

La plupart des plantes appartenant à cette famille sont dangereuses ; ainsi l’amaryllis belladona des Antilles et l’hoemanthus toxicaria du cap de bonne espérane (Amérique du Sud) sont de violents poisons.

La plupart des bulbes des plantes de cette famille sont acres et émétique, (vomitif) principalement ceux des naricissus poéticus, odorus et jonquilla. Enfin, précisons que leurs fleurs, à petite dose, sont narcotiques mais qu’à haute dose elles sont émétiques et vénéneuses.

 

 

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Photo 1 : Une gravure d’un Narcissus jonquilla extraite de l’ ‘’Atlas des plantes de jardins et d’appartements exotiques et européennes‘’ de Désiré Georges Jean Marie Bois (1856- 1946) Volume 3 planche 267, paru en 1896. (Source Bnf – Gallica.) (*)

Photo 2 : Un parterre de Narcissus jonquilla dans le verger de ma belle-sœur Joëlle.

Photo 3 : Une gravure d’un narcisse Junquille extraite de ‘’Herbier de la France ou collection complète des plantes indigènes de ce royaume. ‘’ de Jean Baptiste François Pierre Bulliard (1752-1793) Volume IV – planche 334 paru en 1780.

 

(*) Sur cette gravure il est question d’un B.Porillon, c’est-à-dire du bicolor Porillon. Cette variété de narcissus est en fait l’un des noms vulgaires du Narcissus Pseudo-narcissus dont l’extrémité de la corolle en forme de tube est de couleur rouge/oranger. Une photo de ce Narcissus figure plus bas.   

 

Description du Narcissus jonquilla :

 

Le Narcissus jonquilla est une plante herbacée vivace à floraison printanière (mars et avril), originaire de la région méditerranéenne (Italie méridionale, Espagne, Algérie et côte adriatique). De ce fait il se cultive dans le midi de la France (Nice – Grasse)  mais aussi … en Anjou.

 

La tige, haute de 16 à 20 centimètres se termine par une spathe monophylle (*) de la quelle naît une fleur unique, en principe. Cette fleur terminale et solitaire n’est jamais droite mais toujours penchée.

 

Il arrive qu’au lieu d’une fleur unique, deux fleurs sortent de la spathe, voire même plus si le Narcissus jonquilla est cultivé.   

 

 

(*) Le mot ‘’spathe‘’ vient du latin ‘’spatha‘’ qui servait à nommer une arme blanche à double tranchant, en fait une longue épée. Ce mot latin est issus du grec ancien ‘’spáthē‘’ (σπάθη) qui était utilisé pour nommer une large lame ; et nos ancêtres les gaulois employaient une arme appelée ‘’spathe‘’.

En botanique la spathe est comparable au calice d’une fleur, à la différence qu’au lieu d’être constitué de sépales il se compose d’une seule et unique feuille ou … sépale, d’où le mot monophylle. C’est donc comme un calice monosépale.

 

C’est à l’intérieur d’une spathe, appelée aussi bractée, que se développe une fleur, et c’est lorsque la spathe s’ouvre que la fleur éclot.    

 

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                         La jonquille et sa bractée ou spathe ayant contenu la fleur.

 

 

Le bulbe du Narcissus jonquilla :

 

Toutes les plantes du genre ‘’Narcissus‘’ ont pour racines un bulbe à tunique. Ce bulbe est la partie renflée qui se situe à la base de la tige ou de la hampe de la jonquille. Il est de forme oblong et de couleur brun foncé. A noter qu’en pot, plus le bulbe de la jonquille s’arrondit au détriment de sa forme oblongue et plus la jonquille sera belle et radieuse.

 

Le bulbe ou l’oignon est formé d’un certain nombre de feuilles épaissies en forme d’écailles qui se recouvrent les unes les autres et constituent des réserves nutritives. Ces superpositions de feuilles blanches sont comme emprisonnées ou protégées par une espèce de feuille terminale de couleur brun foncé. Au centre de ces écailles se trouve un bourgeon qui n’est autre que le germe de la future jonquille.

 

Le bulbe des ‘’Narcissus‘’ est une pousse souterraine monocotylédone, c’est-à-dire qui ne donne naissance qu’à un seul cotylédon.

 

Ces bulbes se multiplient par graines via la plante ou par cayeux (gousses) appelés aussi ‘’fils‘’. Il est conseillé de relever les cayeux qui se sont formés autour d’un bulbe tous les 3 ou 4 ans. Les bulbes se plantent en général en septembre/octobre. Les ‘’Narcissus’’ ne produisent pas de bulbilles. (*)

 

Le bulbe est le produit de la plante alors que la graine est le résultat d’un acte sexué entre deux jonquilles différentes. La jonquille ne s’auto féconde pas. Elle a besoin d’un insecte ou du vent pour qu’un grain de pollen voisin vienne féconder ses ovules. De la graine naît une jonquille et de la jonquille se forme un bulbe. La graine ne donne pas naissance a un bulbe.

 

(*) La bulbille est une espèce de bourgeon reproducteur qui naît dans la partie aérienne de certaines plantes et qui en se détachant d’elle, est en mesure de donner naissance à un nouvel individu.

 

Petite pharmacopée :

 

Le bulbe a une saveur amère et acre. Séché et réduit en poudre, il était (est ?) autrefois utilisé comme vomitif, une ou deux grammes de cette poudre suffisait à faire vomir un patient ; à plus haute dose son emploi était et est toujours très dangereux.

C’est le ‘’narcissine‘’ que contient le bulbe qui possède ces effets émétiques et emménagogues. (Ce mot signifie que le ‘’narcissine‘’ provoque et favorise les menstruations en activant le flux sanguin dans l’utérus et la région pelvienne).

 

Le petit plus sur les bulbes : En 1937 les cultivateurs travaillant pour les parfumeurs Niçois et Grassois plantaient entre 800.000 à 900.000 bulbes par hectare ce qui en faisait … environ 86 au mètre2.

 

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Photo 1 : Une gravure d’un Narcissus jonquilla L. extraite de la collection des vélins du Museum national d’histoire naturelle‘’ Volume 11 – t.3. A l’origine collection privée de Gaston d’Orléans nombre d’œuvres furent signées par Nicolas Robert (1614-1685).

Photo 2 : Une gravure d’un Narcissus jonquilla L. (as.Narcissus juncifolius flore pleno) extraite du ‘’Hortus floridus in quo rariorum‘’ de Crispin van de Passe (1589-1670) - fascicule 1 – t 24 – fig 1 paru en 1614.

Photo 3 : Une gravure d’un Narcissus jonquilla L. extraite de l’ ‘’Essai d’une iconographie élémentaire et Philosophique des végétaux‘’ Volume 2 de Jean Louis Marie Poiret (1755-1834) paru en 1819-1820. Cette illustration n° 44 est signée Pierre Jean François Turpin (1775-1840)  

 

 

La hampe est de forme cylindrique ou anguleuse de couleur verte. Selon les variétés sa dimension varie entre 16 à 20 cm voire 40 cm.  Cette tige se termine, dans tous les cas et dans un premier temps,  par une spathe monophyle retenant prisonnière(s) une ou plusieurs fleurs. Lorsque ces fleurs sont prêtes à éclore, cette enveloppe ou spathe, appelée aussi  bractée se fend latéralement et libère la ou les fleurs. Avec le temps elle prend une couleur brune. (voir photo plus haut)

 

Il a été constaté que lorsque la jonquille est cultivée son nombre de fleurs par hampe finit par augmenter mais … pas obligatoirement ?!...

Comme le bulbe la hampe est toxique.

 

Les feuilles du Narcissus jonquilla :

 

Les feuilles naissent par deux et à partir de la base de la hampe qui porte la ou les fleurs, ce sont donc des feuilles radicales, partant de la racine. Comme cela a déjà été dit, les feuilles de la jonquille sont assez semblables à celles de certaines espèces de joncs. Ce sont des feuilles linéaires ensiformes planes (ayant la forme d’une épée) d’environ un centimètre de large et dont la longueur peut dépasser la hampe ce qui leur donne une longueur variant entre quinze et vingt cinq centimètres. Du fait de leur faible épaisseur elles sont très peu canaliculées, c’est-à-dire, peu pourvues de canaux longitudinaux qui permettent la descente des gouttes d’eau.

 

Ces feuilles sont aussi demi-cylindriques subulées c’est-à-dire se terminant en pointe.

 

Elles sont d’un vert sombre, et … toxiques.

 

 

Le saviez-vous ?!... : La jonquille était mise à l’honneur dans le calendrier révolutionnaire ou républicain, élaboré par Fabre d’Eglantine (1750-1794), car une journée lui était dédiée. En effet, le huitième jour ou octidi du septième mois, c’est-à-dire de Germinal, premier mois du printemps, portait le nom de … jonquille.

 

Le calendrier républicain fut adopté par la convention le 6 octobre 1793 (15 vendémiaire an II) et remplaça le calendrier grégorien à partir du 22 septembre 1792, jour de l’équinoxe d’automne et surtout jour de la proclamation de la 1ère république. Il y a à Paris, partant de la place de l’opéra, la rue du 22 septembre qui rappelle cet événement.

Après 13 ans d’activité le calendrier républicain ne sera plus qu’un souvenir. Car le 1er janvier 1806 le calendrier grégorien le remplacera. Cependant la commune rendra vie au calendrier républicain quelques jours durant … du  6 au 23 mai 1871 ?!... Ce sera alors sa dernière apparition et utilisation par le peuple de France ?!...

 

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                    La fleur du Narcissus jonquilla vue sous ses différentes faces !...

 

La fleur du Narcissus jonquilla :

 

La fleur se développe à l’intérieur d’une bractée monophyle en forme de spathe, c’est-à-dire une espèce de calice à un sépale. A l’état sauvage la spathe peut contenir une ou deux fleurs, alors qu’en culture  la spathe peut renfermer jusqu’à cinq ou six fleurs. Cette ou ces fleurs ne se tiennent jamais droites mais penchent toujours d’un côté.

 

La fleur est dite régulière, c’est-à-dire que sa symétrie par rapport à différents axes reste la même.

 

Le haut de la hampe présente un renflement, en général recouvert du reste de la spathe, c’est l’ovaire. Il est dit infère parce que sous la fleur. Une fleur qui semble comme soudée à l’ovaire.

 

Cette fleur se compose de trois sépales et de trois pétales, c’est-à-dire de six tépales car il est bien difficile de les distinguer les uns des autres. Le mot tépale est utilisé quand on ne peut distinguer les sépales des pétales qui à eux six forment, dans le cas de la jonquille, le périanthe.

 

De ce périanthe s’élève une espèce de tube central d’environ quatre ou cinq centimètres de long pour un diamètre d’environ un centimètre. Cette pièce florale n’est autre que la corolle de la jonquille formée d’un seul pétale, d’où son nom de corolle monopétale infundibuliforme sexfida, c’est-à-dire en forme d’entonnoir dont l’extrémité se découpe en six divisions peu profonde.

 

A l’intérieur du tube pétaloïde ou corolle, il y a six étamines portant chacune une anthère allongée qui contient du pollen, et un pistil dont le stigmate est simple ou trilobé parce qu’il est formé de trois carpelles.

 

Les étamines s’insèrent à la base et à l’intérieur du tube pétaloïde ou corolle ; quant au pistil il est directement relié à l’ovaire … et pour cause.

 

La fleur, de couleur jaune, est elle aussi … toxique.

   

 

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Photo 1 : Une coupe longitudinale du bicolor Porillon ou Narcissus Pseudo-Narcissus révélant le système sexuel de cette fleur … une fleur régulière dont … je le rappelle … une autre coupe longitudinale aurait donné une image identique.

Photo 2 : Un Narcissus Pseudo-Narcissus de face, où les 6 anthères (sacs à pollen) sont bien visibles y compris l’extrémité du pistil (stigmate). Sa différence avec le Narcissus jonquilla c’est : un tube central plus court et coloré à son extrémité. Les feuilles sont elles aussi un peu différentes. 

Photo 3 : Une coupe longitudinale du Narcissus jonquilla ou de la jonquille.

 

 

Le fruit et la graine du Narcissus jonquilla :

 

Le Narcissus jonquilla, comme toutes les plantes bulbeuses fait des fleurs, pour produire des graines et avoir une descendance.

Autrement écrit le Narcissus jonquilla se reproduit selon le mode de la reproduction sexuée mais aussi … celui de la reproduction asexuée.

 

1/ La reproduction sexuée demande l’intervention de deux individus. Les ovules de l’un sont fécondés par le pollen de l’autre. De cette fécondation vont naître des graines. Il n’y a pas, dans le cas du Narcissus jonquilla d’autofécondation.

2/ La reproduction asexuée est le résultat de la multiplication d’un bulbe, voyons comment.

 

Au départ, le Narcissus jonquilla naît d’abord d’une graine. Ensuite en cours de croissance il crée un bulbe pour emmagasiner des réserves nutritives, et ce bulbe ‘’mère‘’ va générer autour de lui des bulbes ‘’fils‘’. L’année suivante, ces derniers donneront naissance à des narcissus jonquilla sans avoir eu besoin de la moindre graine et ces bulbes ‘’fils‘’ de première génération, devenant alors bulbe ‘’mère‘’, à leur tour produiront de nouveaux bulbes … ‘’fils‘’. C’est ce processus qu’on appelle reproduction asexuée.

 

Un bulbe donne naissance à un narcissus jonquilla tous les ans alors qu’une graine ne donnera naissance à un narcissus jonquilla qu’après être restée en terre trois ou quatre ans voire … six.

 

 

Le fruit du Narcissus jonquilla :

 

L’ovaire se compose de trois loges qui chacune renferme de nombreux ovules. Lors de la fécondation ces ovules se métamorphosent et par voie de conséquence l’ovaire se transforme en fruit, c’est-à-dire une espèce de capsule quelque peu membraneuse à trois loges et trois valves.

 

Après deux ou trois mois, le fruit va se déchirer pour libérer des graines de forme sphérique, un peu ridées et de couleur noire et brillante. Ces graines tomberont au pied de la plante mère, sans aller voir plus loin. Le mot savant pour décrire ce type de dispersion rapprochée des graines, par rapport à la plante mère est la ‘’barochorie‘’.

 

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Photo 1 : Le Fruit d’un narcissus pseudonarcissus (Photo de Frank Vincentz trouvée sur Wikipédia)

Photo 2 : Coupe longitudinale du fruit d’un narcissus pseudonarcissus (Photo de Frank Vincentz trouvée sur Wikipédia)

Photo 3 : Gros plan sur le fruit et les graines d’un narcissus pseudonarcissus (Photo provenant du site http://www.monde-de-lupa.fr/Humides/IndexHum.html).

 

 

AVIS : Cette chronique a été rédigée à la suite de nombreuses recherches ; ce qui signifie qu’avant de l’écrire je ne connaissais rien du Narcissus jonquilla et qu’en conséquence, je suis incapable de donner le moindre conseil en matière de culture. Mais … si vous avez des questions à poser n’hésitez pas à le faire car peut-être qu’un lecteur pourra vous venir en aide.

 

 

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Photo 1 : Une gravure d’un Narcisse jonquille extraite de ‘’Plantes de la France décrites et peintes d’après nature‘’ (1809) par le naturaliste français Jean henri Jaume Saint Hilaire (1772-1845) 

Photo 2 : Une plate bande de chez ma belle sœur Joëlle, composée de Narcisus jonquilla et de Narcissus pseudonarcissus. (Il en manque trois – lire la suite)

Photo 3 : Une gravure d’un Narcisse jonquille extraite de ‘’The Botanical Magazine or Flower-Garden Displayed‘’ (1790) de William Curtis (1746-1799) Volume 1 – planche 15.

 

 

 

Je dédie cette chronique à mes deux belles-sœurs, Joëlle chez qui j’ai commis l’abominable crime d’avoir sacrifié trois de ses jonquilles, mais c’était pour la bonne cause, à savoir illustrer la présente chronique, et à Martine avec qui je me suis chamaillé concernant les dates de floraison de la jonquille qui sont … mars/Avril ?!....

 

 

 

                                                                                             Jean de la Mainate Avril 2016

 
 
 


22/04/2016
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