SOURICEAU D'OR AUX YEUX DE BERYL (LE) (5ème partie)
LE SOURICEAU D'OR AUX YEUX DE BERYL
(ƒ) LE PETIT LEXIQUE EXPLICATIF :
Aciravatī (L’)
ou
C’était, il y a
3.000 ans av JC, un fleuve à très fort débit de
L’Aciravati
prenait sa source dans l’Himalaya, au glacier de Har-ki-dan, qui se situe
aujourd’hui dans l’Etat de Himachal-Pradesh. Ensuite, après avoir traversé des
contrées qui sont à l’heure actuelle les états de l’Haryana, du Rajasthan et du
Gujarat, en suivant grosso modo un tracé presque identique à la frontière
Pakistano-Indienne, ce fleuve allait se jeter dans la mer d’Oman, sur la côte
ouest de l’inde.
Ce serait sur
les rives de
Ce cours d’eau
est aussi comme la ‘’matérialisation‘’ de la déesse du même nom :
Sarasvatî, laquelle fut la première créature du dieu Brahmâ ainsi que son
épouse.
Sarasvatî est
aussi la déesse de la connaissance (elle est sortie du front de Brahmâ) de
l’éloquence, de la sagesse et des arts.
Elle voyage le
plus souvent sur le dos d’un cygne (Hamsa), voire d’un paon.
Elle est représentée en tenant une vina, qui est une espèce de luth indien.
Baranasī ou
Varanasi ou encore Sarnath :
Ce n’est autre que la ville de Bénarès qui se situe dans
l’état de l’Uttar Pradesh. (ƒ)
Bouddha y est resté très peu de temps car il était en
désaccord avec les enseignements hindouistes qui prônent qu’il suffit de se baigner
dans les eaux du Gange, (ƒ) pour se laver de toutes les souillures et
influencer son destin.
Alors que pour lui, Bouddha, c’est avec la rétribution de
ses actes qu’un individu agit sur son devenir ou son karma.
Bodhisatta ou Bodhisattva :
En sanskrit ce mot signifie ‘’l’être éveillé‘’.
Le Bodhisatta est donc celui qui est appelé à connaître
l’éveil et à devenir Bouddha.
Comme dans le conte, cet ‘’être éveillé‘’ peut être
indifféremment un homme ou un animal.
Bouddha ou Siddhartha Gotama :
Bouddha est qualifié de Tathâgata. Lui-même se donnait
cette épithète de Tathâgata : c’est-à-dire ‘’Celui qui est allé‘’.
Ce Bouddha lors de son éveil, et après un long cycle de renaissances
a atteint le Nirvana. Ce qui signifie que ses énergies ne font plus qu’une avec
l’énergie cosmique.
Son enseignement a une durée de cinq mille ans. Celui-ci
a commencé aux environs de 500 ans av JC et se terminera 4.500 ans après. Au terme de ce cycle de 5.000 ans,
c’est-à-dire d’ici 2.500 ans, un nouveau Bouddha, qui a pour nom Metteyya,
viendra sur terre pour aider les hommes à atteindre le nirvana.
Comme le Bouddha précédent, Metteyya a mené, et peut-être
mène encore ?..., une vie de Bodhisatta au travers de différentes
renaissances qui devraient lui servir d’exemples pour son enseignement à venir.
Brahmadatta :
Ce roi est un souverain mythique dont le nom apparaît au
début de nombreux jâtakas.
Alors autant dire qu’il n’a peut-être jamais rencontré le
Bouddha. Et peut-être même qu’il n’a jamais existé … allez savoir !...
Eveil (L’) ou Bodhi, voire illumination ou
libération :
L’éveil est l’objectif de tout Bouddhiste car il conduit
au Nirvana. C’est comme un état d’être qui transcende la soi-disant réalité.
Gange (Le) :
C’est le premier des grands fleuves sacrés indiens. Il
est comme la matérialisation de la déesse Ganga venue sur terre pour sauver les
hommes.
Kosambî :
C’était une ville très importante au temps du Bouddha
située non loin de Bâranasî. (Bénarès)
Nirvana :
Les définitions de ce mot sont multiples et varient selon
les auteurs. Alors autant écrire qu’elles sont infinies et toutes plus
abstraites les unes que les autres. Car plus un auteur se veut précis, et plus
son lecteur à mal à la tête !
Pour faire court, et sans entrer les détails, le Nirvana
est comme un état de sérénité, de béatitude, voire de félicité parfaite, qui
n’est atteint que lorsque l’être a réussi, après maintes et maintes
renaissances, à se détacher du monde matériel en ‘’purifiant‘’ ses petites
parcelles d’énergie cosmique.
Et alors, cet état particulier permet à cette petite
quantité d’énergie cosmique de retourner dans le brahman, de s’y fondre et de
s’y diluer, à la manière d’une goutte d’eau dans l’océan.
Le brahman serait comme l’énergie cosmique indéfini et
indéfinissable à la base de toute création.
Le Bouddha, suite à ce qui précède, est une exception.
Car au lieu de suivre la voie directe conduisant son énergie au brahman, il a
comme suspendu ce processus, pour mettre au service des hommes son expérience
d’éveillé et les aider à atteindre ce fameux nirvana en leur prodiguant son
enseignement.
Ces explications sont vraiment très succinctes, car le
sujet ne manque ni de surface ni de profondeur. Mais peut-être ont-elles
entrebâillé une porte qui peut inciter les plus curieux à en savoir beaucoup
davantage. Et si tel était le cas, je souhaite bien courage à ces aventuriers
du savoir.
Offrandes au Bouddha :
Les mets destinés au Bouddha ne se ramassent pas au sol
comme il est écrit dans le conte. Mais le conte a ses ‘’impératifs‘’ que la
pratique méconnaît, et vice versa.
Dans la pratique les plats destinés au Bouddha ou aux
moines sont préparés avec un soin extrême. Ce qui est loin d’être le cas avec
le ramasseur de bois mort.
Cependant, le ramasseur de bois mort donne tout ce qu’il
a, alors c’est un mérite encore plus grand que le don qui ne prive pas vraiment
son donateur.
En effet, à quoi le Bouddha est-il le plus sensible, à un
mets bien apprêté par un homme riche, et dont le présent laissera sa fortune
tel quelle, ou à un don dérisoire représentant toute la fortune du donateur et
donné avec spontanéité ?...
Perfections ou Paramitas :
Lorsqu’un qu’un bouddhiste fait le choix d’aider ceux qui
souffrent, pour être à la hauteur de sa tâche il se doit de respecter et de
pratiquer quotidiennement 6 vertus ou perfections qui sont :
1/ la
générosité (le don)
2/
la rigueur (la bonne moralité)
3/
la patience
4/
l’énergie (la concentration)
5/
la méditation
6/
la sagesse.
Non seulement ces perfections aident à soulager les
souffrances d’autrui mais elles permettent aussi, à celui qui les met en
pratique, à accéder à l’éveil.
Nota :
Dans certaines traditions bouddhistes
ces perfections sont au
nombre de dix.
Prosternation :
Dans le conte,
le ramasseur de bois mort à la vue du Bouddha se met à plat ventre, face contre
terre et en écartant les bras et les jambes. Or dans le texte original, il est
question d’une prosternation avec les bras et les jambes repliés et non
écartés.
Et ce type de
prosternation qui consiste à replier les bras et les jambes en touchant le sol
avec son front, ses deux coudes et ses deux genoux, porte le nom de ‘’Pañcappatitthitenavandana‘’.
Renaissance :
Le mot renaissance n’est pas synonyme de réincarnation au
sens où l’entendent les occidentaux, bien qu’il existe entre les deux mots des
points communs.
En effet, chez les bouddhistes, à la différence des
chrétiens, il n’y a pas cette notion d’âme éternelle, propre à chaque homme, et
qui à la fin des temps se retrouve en Dieu, tout en gardant son originalité et
sa personnalité.
Cependant, si les Bouddhistes ne croient pas en l’âme à
son éternité et à son individualité, ils croient qu’ils sont habités par des
souffles de vie, (*) des énergies, qui sont issus d’une énergie primale et qui
doivent y retourner après s’être purifiés au fur et à mesure de multiples
renaissances.
Alors l’enveloppe charnelle n’est qu’un moyen pour aider
à ce processus.
Et lorsque les parcelles d’énergies réintègrent la grande
énergie cosmique primale, c’est pour s’y fondre dans le plus grand anonymat,
c’est-à-dire sans le grand espoir des chrétiens de la résurrection de la chair
et de la vie éternelle.
(*) Le
nombre de souffles vitaux diffèrent selon les traditions.
Suddhasumanasetthi
Ce nom
peut se traduire par ‘’le pur et pieux setthi‘’.
Mahā
signifiant ‘’grand‘’ et ‘’Setthi ‘’un homme riche‘’.
La
juxtaposition de ces deux mots : Mahā setthi concerne donc un homme possédant
une grande fortune.
Dans de
nombreux textes, le Setthi a souvent un rang social élevé, et c’est très
fréquemment le banquier du roi.
Au début de l’écriture du conte, j’avais fait de Suddhasumanasetthi
un pauvre bûcheron.
Puis j’ai appris que le fait d’exercer certain métiers
(*) attentant à la vie, constituait un acte déméritoire et nuisait au karma de
celui qui le pratiquait.
Alors je me suis posé la question de savoir si couper des
arbres était attenter à la vie. Dans le doute je me suis abstenu. Et comme je
voulais que mon ‘’héros‘’ soit un ‘’saint homme‘’ ou un ‘’dévot
particulièrement exemplaire‘’, en faisant de lui un ramasseur de bois mort, je
prenais moins de risque !...
(*) Le deuxième
précepte, conseille de s’abstenir de tuer.
Alors un bon
bouddhiste doit s’abstenir d’exercer des professions
qui attentent à la vie, directement ou indirectement,
comme celles de : Boucher, pêcheur, ou qui obligent à porter une arme ou encore à vendre des produits toxiques pour le corps.
Ce n’était,
et n’est donc pas un hasard, si des professions comme celles de boucher ou
de pêcheur sont exercées
en priorité en Thaïlande par des
immigrés vietnamiens ou chinois.
Uposathas (Les) :
Ce sont des
jours de jeûne et de pénitence lors desquels le fidèle observe les huit préceptes ou ‘’Atthasîla‘’. C'est-à-dire les
cinq préceptes de la vie de tous les jours plus les trois autres :
1/ le
sixième précepte : s’abstenir de
s’alimenter l’après-midi.
2/ le
septième précepte : s’abstenir de
chanter, jouer d’un instrument
de musique, assister à un spectacle
et utiliser des produits de beauté.
3/ le
huitième précepte : s’abstenir de
dormir sur une couche moelleuse.
(*)
(*) Ce
huitième précepte conduit quelques fidèles, souvent des personnes âgées, à dormir ces nuits-là dans les temples, à même le parquet ou le sol.
Le calendrier bouddhiste est régi par la lune.
Et ce sont les jours lors desquels se produit une phase lunaire, (pleine lune, nouvelle lune ou bien quartiers de lune) qui s’appellent ‘’uposatha‘’.
Il y a donc chaque mois lunaire, quatre jours saints ou
uposathas. Mais le plus important est toujours celui de la pleine
lune.
Dans l’année lunaire, quatre jours de pleines lunes ou
quatre uposathas sont plus particulièrement célébrés, ce sont :
1/.- L’uposatha
du Sangha (*) (Magha Puja)
C’est le
rappel d’une grande assemblée de disciples autour de Bouddha.
2/.- L’uposatha
(Visakka Puja)
Ce jour
célèbre la naissance, l’éveil et l’entrée du Bouddha dans le Nirvana.
3/.- L’uposatha
du Dharma (Asalaha Puja).
C’est la
commémoration du premier sermon de Bouddha.
4/.- L’uposatha
Pavarana
C’est ce jour
là que prend fin la retraite des moines.
(*) Le
Sangha désigne la seule communauté des moines.
Uttar Pradesh (L’):
Est l’un des trente et un états (*) qui constitue, avec 7 territoires, la
république de l’Inde. Il se situe dans le nord de la république, en contrebas
de l’Himalaya, juste au sud de
Il a pour
capitale : Lucknow (Lakhnau) et compte parmi ses grands centres
d’intérêt : Bénarès et le Taj Mahal d’Âgrâ.
Sa superficie,
236.286 km2, est à peine la moitié de
(*) Les états de la fédération de l’Inde sont en
constante évolution. Ils se
rassemblent ou se divisent selon les circonstances.
Ce qui maintient la fédération dans son état tout
en satisfaisant les revendications des unionistes ou des … séparatistes.
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