MerveilleuseChiang-Mai

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UVARIA GRANDIFLORA (L’)


UVARIA GRANDIFLORA (L') (*)

 

 

 

Attention il ne faut pas confondre l'Uvaria grandiflora qui est un arbuste portant un nom binominal et appartenant à la famille des annonacées avec la Kniphofia uvaria grandiflora ou Tritoma uvaria grandiflora, son synonyme, qui appartient à la famille des Liliacées dont le nom est trinominal et qui est une fleur.

 

(*) Dans son histoire des plantes – Tome 1, le botaniste Henri Baillon (1827-1895) fait de l'uvaria un nom masculin.

 

 

   

 

L'uvaria grandiflora est appelé :

 

Au Lanna :   Tone-Klouaï-mou-sagn (ต้นกล้วยหมูสัง)

 

En Thaïlande :Klouaï-mou-sagn (กล้วยมูซัง) à Songla (สงขลา) Klouaï-mot-sagn (กล้วยมดสัง) ou Yane-nome-khlouaï (ย่านนมควาย) à Tran (ตรัง) khlouaï-mou-sagn (กล้วยหมูสัง) à Tran et Yala (ตรัง & ยะลา)

 

Ailleurs : En Chine, Da hua zi yu pan (大花紫玉盘大花紫玉盘)  au Vietnam Chuoi con chong ou Bû tia

 

Comme l'Uvaria grandiflora est un arbuste endémique du Sud-est Asiatique à savoir le Sri Lanka, l'Inde, la Birmanie, le sud de la Chine (Province du Guangdong, Guangxi, Hainan) les Philippines, l'Indonésie, la Malaisie, la Thaïlande, le Cambodge, le Laos et le Vietnam ses noms ne manquent pas !....

 

Cependant, malgré tous les noms qui lui ont été donnés par les indigènes des régions citées précédemment les botanistes n'en ont retenu aucun et ont préféré en créé de nouveaux … et de toutes pièces !...

 

 

Nom botanique :

 

UVARIA GRANDIFLORA Roxburgh ex Hornemann (1819)

ou, en abrégé :

 

Uvaria grandiflora Roxb. ex Hornem.

 

Synonymes :

Unona grandiflora DC (De Candolle)

Unona grandiflora leschnault. ex DC

Uvaria grandiflora Lesch. ex DC.) Roxb.

Uvaria platypetala Champion ex Bentham

Uvaria purpurea Blume ou Purpurea uvaria

Uvaria rhodantha Hance

 

 

Analyse du nom d'uvaria grandiflora.

 

Uvaria (*) a été formé à partir du mot latin ''uva'' (uvéo – uvéal) qui signifie raisin.

 

Le genre uvaria se rapporte alors à des plantes, dont les fruits sont de petites baies, distinctes les unes des autres,  mais qui, comme le raisin, forment des grappes au moment de leur fructification.

 

 

(*) Linné donna le nom de ''Uva zeylanica sylvestris mali aurantii sapore'' à la première plante de cette espèce.

D'après Michel-Félix Dunal (1789-1856) (Monographie de la famille des anonacées – 1807) cette plante se serait appelée à l'origine ''uva'' ?... S'agirait-il alors d'un nom indigène ?... il ne le précise pas.

 

L'uvaria Linn, c'est-à-dire le genre uvaria, eut aussi de nombreux synonymes, jugez-en plutôt :

Armenteria Thouars ex Baillon (1827-1895) (Lui-même synonyme d'uvaria marenteria (DC ex Dunal) Baillon) – Marenteria Thouars (1758-1831) – Narum Adanson (1727-1806) – Naruma Rafinesque (1783-1840) – Pyragma Noronha (1748-1788) – Uva Kuntze (1843-1907) - Uvariella Ridley (1855-1956) – Waria Aublet (1720-1778) … et ce n'est qu'un tout petit échantillon !...

 

Nota bene : Le nom en rouge est celui du genre, le nom en bleu est celui du botaniste ayant donné le nom du genre.

 

 

Grandiflora est la réunion et la latinisation de deux mots : grandi qui signifie grand, et flora qui veut dire fleurs.

Alors un arbre suivit de cet ''adjectif latinisé'' est un arbre à grandes fleurs.

 

Roxb. est la norme      abréviative de William Roxburgh, (1751-1815) un médecin et botaniste écossais. Ce fut en tant que chirurgien, à l'âge de … 17 ans … à bord des navires de la compagnie anglaise des Indes Orientales, qu'il découvrira l'Inde et s'installera à Madras.

La botanique va alors le ''vampiriser'' et il se révèlera très vite comme étant l'un des grands spécialistes de la flore de la côte de Coromandel. (Côte Est de l'inde.)

La direction du jardin botanique de Calcutta lui sera confiée, mais son œuvre majeure, en trois volumes, ''Flora Indica'' ou ''description des plantes de l'Inde'' ne sera publiée que 5 ans après sa mort en 1820, tout du moins le 1er tome. Car le deuxième ne sera édité qu'en 1824 après avoir été complété des commentaires du Danois Nathaniel Wallich (1786-1854) qui fut un temps durant son assistant à Calcutta.

 

   

 

 

                        Quelques représentations graphiques d'uvaria

 

Gravure 1 : Un uvaria grandiflora Roxb référencé (841-1047457-10877) provenant du 2ème volume t.121 (1831) (Gorachand) intitulé ''Plantes asiatiques rares'' (Plantae asiaticae rariores).

 

En fait en regardant attentivement la fleur cet uvaria grandiflora serait non pas un uvaria grandiflora, mais un uvaria grandiflora variété rufa sur lequel nous reviendrons et qui fut au palmarès du botaniste Carl Ludwig Blume (1796-1862) en 1828 soit …une dizaine d'années après la découverte de l'uvaria grandiflora proprement dit.

Cet uvaria fut appelé successivement : Guatteria rufa Dunal puis uvaria rufa (Dunal) Blume (1828) et enfin uvaria rufa Blume (1830).

 

Gravure 2 : Un uvaria grandiflora Roxb provenant d'une parution Thaïlandaise.

 

Cette gravure, contrairement à la première, retranscrit tout à fait les véritables caractéristiques de la fleur. Les pétales sont plus allongés.

 

Gravure 3 : Un uvaria flava Teijsm. & Binnend. référencé (841-1047427-29532) provenant du 2ème volume t.1 (1866) des annales du musée de botanique de lugduno-batavi (Annales Musei botanici lugduno-batavi) (Université de Leyde aux Pays-Bas) de Fréderici Antonii Guilielmi Miquel (1811-1871)

 

Nota bene : Ces gravures ont été trouvées sur le site :

http://www.plantgenera.org/taxa.php?id_taxon=841&lay_out=1&photo=1

 

 

 

L'uvaria grandiflora appartient à la famille des annonaceae ou annonacées. (*) Elle compte environ 2.000 espèces classées en une centaine de genres, dont les uvaria, qui comptent 150 espèces ; ou 222 si l'ont tient compte des sous-espèces, variétés et cultivars.

 

 

(*) Les annonacées ou annonaceae, est une famille qui a été créée en 1789 par le botaniste français Antoine Laurent de Jussieu, (1748-1836) à partir du genre ''annona''. Un genre qui sert à désigner des arbustes tropicaux, originaires pour la plupart d'Amérique, quelques uns d'Afrique, mais aucun d'Asie. 

 

Le mot ''annona'' a fait couler beaucoup d'encre, jugez-en plutôt.

 

Première éventualité sur l'origine du nom ''annona'' :

 

D'après le jésuite espagnol, Jean-Eusèbe Nieremberg, (1590-1658) ''annona'' viendrait de ''annon'' un mot du vocabulaire des Taïno, qui leur servait à désigner un fruit. Ce peuple amérindien peuplait alors les grandes Antilles dont l'île Hispaniola, aujourd'hui Saint Domingue et Haïti. 

 

Alexandre de Théis, (1765-1842) dans son glossaire de botanique, paru en 1810, ironise à ce sujet en se demandant, comment ce jésuite, né en 1590, avait bien pu faire pour connaître la langue d'un peuple rayé de la carte du monde, 70 ans plus tôt. (**)

 

Deuxième éventualité sur l'origine du nom ''annona'' :

 

D'après l'ex-mercenaire et naturaliste allemand Georg Everhard Rumphius, (1627-1702) ''annona'' viendrait du Malais ''manoa'', ''menona'' à Banda, une ville au nord de l'île de Sumatra.

 

Mais aucune espèce d'annona n'est originaire d'Asie ?!...

 

Troisième éventualité sur l'origine du nom ''annona'' :

 

Carl Von Linné, (1707-1778) pour nommer ce genre, ne se serait-il pas plutôt inspiré de la manière dont les indigènes des Amériques récoltaient sur l'année les fruits de certains de ces arbres ?...

 

En ce cas, ''annona'' viendrait  tout simplement du latin annus, (avec 2 ''n'') qui en Français a donné année et, qui signifie récolte ou provision d'une année ?!...

 

Ces trois ''éventualités'' étant données, le lecteur n'a plus qu'à faire son choix en optant pour l'une ou l'autre voire … aucune !...

 

(**) Lorsque les espagnols découvrirent les grandes Antilles, en 1492, les ''Taïno-s'' qui peuplaient alors ces îles (Cuba, Jamaïque, Haïti, République dominicaine et Porto-rico entre autres) devaient être aux environs de trois à quatre millions, dont un million sur la seule île d'Hispaniola (L'île que se partage aujourd'hui Haïti et la République dominicaine).

 

Malmené par les conquérants espagnols, ce peuple préféra le suicide collectif à la maltraitance et au déshonneur. Alors en vingt-sept ans, tandis que les femmes se faisait avorter, toute la population ou presque passa volontairement de vie à trépas.

 

Ce volet de La colonisation espagnole n'est pas en son honneur, c'est le moins qu'on puisse dire. Mais il en fut ainsi … hélas !....

 

 

   

 

Description de l'uvaria grandiflora :

 

L'uvaria grandiflora est un arbuste sarmenteux. C'est-à-dire une liane, ou plante grimpante, qui peut atteindre les 5 à 8 mètres de hauteur en s'appuyant sur un support. En prenant de l'âge cette liane  se présente alors sous forme d'un petit arbuste dont le ''tronc'' peut avoisiner les 10 à 15 centimètres de diamètre.

 

Ses branches sont nombreuses, en doubles, (distiches) partant en fourche, comme attirées par le haut.

 

   

 

Les feuilles de l'uvaria grandiflora poussent des deux côtés des tiges ou des branches de la plante sans être face à face. On dit alors qu'elles sont alternes.

 

Elles sont de formes oblongues, légèrement ondulée sur leurs bords et se terminent par une petite pointe. (Apex aigu mais courtement acuminé.)

 

Elles comportent une vingtaine de paires de nervures latérales et leur revers est légèrement pubescent.

 

Leur longueur varie entre 10 et 30 centimètres et leur largeur entre 3 et 7 à 8 cm.

 

Elles sont reliées aux tiges au moyen d'un petit pétiole d'environ 5 à 8 mm, lui aussi pubescent.

 

   

 

Les fleurs de l'uvaria grandiflora sont hermaphrodites (mâle et femelle) solitaires et naissent tantôt dans une aisselle formée par une feuille et une tige (fleur axillaire) tantôt directement sur une tige, voire opposées à une feuille.

 

Ce sont de grandes fleurs, comme leur nom l'indique, dont le diamètre mesure aux alentours de 20 ou 30 cm. Le centre de la fleur d'où partent les pétales est d'environ 8 ou 9 cm.

 

Leurs pétales, généralement au nombre de six mais parfois plus car j'en ai compté jusqu'à neuf, sont de forme  oblongue. Ils sont quelque peu étirés, et leur extrémité se termine en une espèce d'arrondi.

 

Ces pétales ont tendance à s'enrouler légèrement sur leurs bords, vers le calice de la fleur. Un calice gamosépale c'est-à-dire dont les sépales sont plus ou moins soudés entre eux. 

 

Les pétales sont de couleur rouge avec une base tirant sur un jaune délavé, et avoisinent les 10cm de long et 3cm de large.

 

Les étamines (organe mâle) sont très nombreuses et leur filet, au bout duquel se trouve le pollen, est très court. Le gynécée ou pistil (organe femelle) se compose lui aussi d'un très grand nombre de carpelles multiovules.

 

       

 

 

          L'uvaria grandiflora et trois de ses … frères ou cousins.

 

Photo 1 : L'uvaria grandiflora variété rufa Blume, les pétales sont plus ronds que l'uvaria grandiflora d'à côté et celle-ci possède exceptionnellement ( ?) huit pétales. (La photo n'est pas truquée.)

 

Photo 2 : L'uvaria grandiflora Roxb (Notre sujet qui là aussi compte huit pétales au lieu des six habituels, décidément !...)

 

Photo 3 : L'uvaria Lurida Hook.f. & Thomson

 

Photo 4 & 5 : L'uvaria Flava Teijsm. & Binnend

 

 

Le fruit de l'uvaria grandiflora se présente sous la forme d'une grappe constituée par une vingtaine de petits bâtonnets de la grosseur d'un auriculaire d'adulte variant entre 3 et 10 cm de long.

 

Ces espèces de toute petites bananes sont d'abord vertes, et recouvertes d'un léger duvet. Elles deviennent rouges en murissant. Leur pulpe de couleur blanchâtre est comestible mais pas d'un goût exceptionnel.


    

 


 

Gravure 1 : Le fruit d'un uvaria grandiflora Roxb (as uvaria purpurea Blume) provenant du 4ème volume t.195 (1875) de ''La flore des Philippines '' (Flora de Filipinas) du frère Francisco Manuel Blanco (1778-1845). Ils sont rouges.

 

Photo 2 : Le fruit d'un uvaria flava encore vert.

 

Photo 3 : Du même arbustre, une semaine plus tard, mais cette fois c'est un fruit d'uvaria flava … mûr. Les fruits sont jaunes.

 

 

Les gens du Lanna appellent cet arbre  ''tone-klouei-mou-sag'' (ต้นกล้วยหมูสัง) c'est-à-dire ''arbre-banane-porc-portant'' ce qui pourrait se traduire par ''l'arbre portant des bananes pour nourrir les cochons''. C'est très imagé et cela donne au fruit le rang qu'il mérite.

 

Un autre nom ''Yane-nome-khlouei'' (ย่านนมควาย) (l'orthographe change un peu, le K simple devient Kh) pourrait signifier plante grimpante à lait de banane. Yane semble être un préfixe pour désigner les plantes grimpantes, ce qu'est l'uvaria grandiflora, car ce serait au dire de certains auteurs une liane du genre de nos treilles de vigne.

 

L'image est sensiblement la même que précédemment, à savoir un fruit dont la pulpe serait un petit lait légèrement consistant et aigre-doux.

 

Cette pulpe de couleur blanchâtre contient de gros pépins oblongs et plats de couleur noire.

 

   

 

 

Des fruits d'uvaria grandiflora Robx. ?...

ou  des fruits d'uvaria grandiflora variété rufa Blume ?...

 

Ces trois photos proviennent du site thaïlandais :

 http://www.gotoknow.org/blog/mindlife/457080

 

Elles y sont présentées comme étant le fruit d'un uvaria grandiflora Robx. Or sur ce site, les fleurs qui précèdent ces trois photos m'ont tout l'air d'être des fleurs d'uvaria grandiflora variété rufa Blume ?!...

Par ailleurs les fruits sont jaunes alors que ceux des uvaria grandiflora sont oranges/rouges !....

 

Alors si l'un d'entre vous pouvait nous donner réponse, elle serait la bienvenue.

 

 

 

Cet arbuste à sûrement des propriétés médicinales mais je n'ai rien trouvé de fiable.



22/01/2012
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