WAT CHEDI LUANG VORAVIHARN 2/3 - วัดเจดีย์หลวงวรวิหาร
WAT CHEDI LUANG VORAVIHARN 2/3 - วัดเจดีย์หลวงวรวิหาร
(Le temple du grand et majestueux chédi.)
Le Wat est ouvert de 5 heures à 22 heures 30
Téléphone : 053.814.119 & 089.9999.380
- Deuxième partie -
Les côtés Ouest et Nord (suite)
Photo 1 : Situation du Wat Chédi Luang dans Chiang-Mai intra-muros.
Photo 2 : Le chédi du Wat Chédi Luang Voraviharn face Nord & sud (2010)
Photo 3 : Le supérieur du Wat Chédi Luang en Juin 2013, Phra Rajachétiyachat (พระราชเจติยาจารย์)
Adresse : Le Wat Chedi Luang Voraviharn possède cinq entrées dont quatre sont accessibles au public.
(Le Wat Chedi Luang Voraviharn s'écrit aussi Chedi Luang Varaviharn.)
1/ Entrée Est (Entrée principale) : 103, rue Phra Pok Klao
2/ Entrée Nord : rue Rachadamnoen
3/ Entrée Ouest : rue Cha Ban
4/ Entrée Sud : rue Ratchamankha
Intérêt : ♥♥♥♥♥
Le Wat Chedi Luang Voraviharn est l'un des trois Wats les plus importants de Chiang-Maï. Ne pas lui rendre visite c'est comme aller visiter Paris en faisant l'impasse sur la tour Eiffel.
Le Chédi Luang était alors le mont Méru du royaume du Lanna, c'est-à-dire le centre du monde.
Il était aussi une réplique de la ville de Chiang-Maï, une réplique à l'intérieur de l'original ; ce qui signifie que comme Chiang-Maï chacune des portes du Chédi (*) est sous la protection d'une ''nava-graha'' c'est-à-dire d'un dieu planétaire.
La porte de l'Ouest, la porte Suan Dok ou ''Boriwan Muang'' était à l'origine réservé aux religieux. Sa ''nava-graha'' ou dieu planétaire était et est encore … Phra Souk (พระศุกร์) l'équivalent du Vénus de l'Occident.
Phra Souk comme Vénus sont synonymes d'amour, mais l'amour peut être tout aussi bien spirituel que charnel. Dans le premier cas il est question du don de soi, de la recherche intérieure ou méditation c'est le monde d'en haut ou le monde de la lumière, et dans le second cas il s'agit du plaisir des sens, ou sexuel, c'est le monde d'en bas ou le monde des ténèbres.
Tous les sites à l'ouest du Chédi Luang ont un rapport soit avec la méditation, c'est-à-dire … le monde d'en haut, soit avec la mort, c'est-à-dire … le monde d'en bas.
Mais … à vous d'en juger.
(*) Jadis chaque escalier du Chédi Luang conduisait à une porte. Aujourd'hui ces portes ont été transformées en niche dans lesquelles ont été mis une image de Bouddha, et trois des escaliers ont été ''neutralisés''.
Nota bene : A cause de l'espace consentie par le ''Web maker'' pour une chronique j'ai été obligé de mettre le site du ''Chédi des arrhants'' dans la 1ère partie mais sa place était dans cette seconde partie.
La face Ouest du Chédi Luang vue sous différents angles.
Plan du Wat Chédi Luang situant les sites qui vont suivre.
(Les numéros font suite à ceux de la 1ère partie.)
10.- Le Viharn du vénérable ajan Mun Bhuridatto (1870-1949) (พระอาจารย์มั่นภูริทัตโต) de son véritable nom : Man Ken Keo (มั่น แก่นแก้ว).
Ce Viharn est la reproduction exacte du Viharn du Wat Ton Kwain (วัดต้นเกวนท) (*) à 15 kilomètres au Sud-ouest de Chiang-Maï.
Le Viharn Ton Kwain daterait du début du XIIIe siècle. Sa restauration de 1989 a été l'œuvre de l'association des architectes Siamois sous patronage royal. Ce Wat, classé par les beaux arts, est donc un représentant authentique du style propre au Lanna.
Cette reproduction de 12 mètres de long sur 8 mètres de large, abrite un reliquaire où sont conservés une dent et quelques fragments d'os de Phra Ajan Mun Bhuridatto, un moine représenté grandeur nature au moyen d'une image en cire.
La vie de ce moine est passionnante mais hélas trop bien remplie pour être résumée, néanmoins !....
Aîné d'une fratrie de neuf enfants il vit le jour dans un petit village de l'Isaan, Ban Kham Bong (บ้านคำบง) près d'Ubon Ratchathani (อุบลราชธานี) le 20 Janvier 1870. A 16 ans il est novice et à 22 ans, le 12 juin 1893, ordonné sous le nom de Bhuradatta ce qui signifierait … ''béni avec sagesse''. Six ans plus tard, en 1899 il sera ré-ordonné selon les rites de la secte ''Thammayut Nikāya'' que fonda Rama IV pour reprendre en main le sangha. Il avait alors 29 ans.
Toute sa vie Mun Bhuridatto sillonnera les terres bouddhiques de Birmanie, du Laos et du Siam, en pratiquant la méditation en forêt, d'abord avec Phra Ajan Sao Kantasilo (พระอาจารย์เสาร์กนฺตสีโล), comme disciple, puis ensuite seul à la recherche d'un ''maître'' en mesure de le mener à l'éveil. Il ne le trouvera pas !...
Son mode de vie va lui amener des disciples ; aux environs de 1926 plus d'une cinquantaine de moines vont s'attacher à ses pas ce qui ne sera pas sans déplaire à Bangkok qui alors fait la chasse aux moines errants et va jusqu'à les emprisonner pour vagabondage.
Il est vrai qu'à l'époque certains d'entre eux, les millénaristes (**), causèrent quelques troubles, et non des moindres !...
En 1928 le Wat Chedi Luang devient le point d'attache de Mun Bhuridatto. Le supérieur d'alors Phra Ubali khunu pama chan fait son admiration, tout comme la vie d'ascète de Mun Bhuridatto fait l'admiration des moines du Wat. Alors lorsque Phra Ubali quitte ses fonctions Mun Bhuridatto est prié de prendre sa suite.
Au bout de quelques mois, sans tambour ni trompette, il quitte ses fonctions pour retourner à sa vie méditative, puis comme si de rien n'était, il réapparaît courant 1933 mais … pour seulement quelques mois !... En 1934 il va renouer avec une vie méditative au fin fond des forêts ou au sein des tribus montagnardes.
En 1940 il retournera en Isaan ou il s'éteindra le 11 novembre 1949 à l'âge de 79 ans au Wat Suddhavasa (วัดสุทธาวาส) de Sakon Nakhon (สกลนคร), un Wat dont la spécificité est … la méditation.
D'après ses disciples il aurait atteint l'illumination. En tout cas aujourd'hui il est considéré comme un arrhant et ''bon prince'' le Sangha du Wat Chédi Luang lui a dédié ce Viharn en souvenir de son ''supériorat'' par … intermittence !...
Nota : Parmi les noms de ce moine : Luang Po Mun Bhuridatto.
(*) Le Wat Ton Kwain (วัดต้นเกว๋น) porte plusieurs noms, dont Wat Nong Khwai (วัดนอง ควาย) ou encore Wat Inthrawat (วัดอินทราวาส) un nom qui associe celui du dieu Indra avec celui d'un supérieur de ce temple (อินทร์ + อาวาส). C'est un véritable petit bijou, havre de paix et lieu de méditation. Il se trouve sur la route de Hang Dong au Sud-ouest de Chiang-Maï, son adresse : Moo 4 Tambon Nong Khwai - en thaï pour un taxi : (หมูที 4 ตำบลหนองดวาย). Si vous allez à Hang Dong n'hésitez pas à faire un crochet.
L'intérieur de la copie du Viharn du Chédi Luang est beaucoup plus beau que l'original ; mais ce dernier est beaucoup plus authentique que la copie et, si vous vous rendez au Wat Ton Kwain vous aurez l'occasion de voir l'unique construction tétraédrique du Nord qui s'élève dans la cour du wat.
Au Lanna il n'y en aurait que deux, celle-ci et celle de Lampang dont je vais parler au chapitre suivant.
(**) Entre 1900 et jusque dans les années 30 les révoltent et les troubles étaient fréquents au Lanna, Laos et Vietnam. Certains ''Pho-mi-boun'', des soi-disant ''guides auréolés de mérites'', en habit de couleur safran prirent la tête de certains de ces mouvements, voire … révoltes.
Nombre de victimes de famines et d'épidémies se raccrochèrent à eux et le payèrent souvent de leur vie car les répressions furent terribles. Un moine errant était donc … suspect et dans le doute !...
Photo 1 : Le Viharn qui abrite le sanctuaire de Luang Po Mun Bhuridatto.
Photo 2 : Le sanctuaire de Luang Po Mun Bhuridatto.
Photo 3 : L'image en cire de Luang Po Mun Bhuridatto.
Quelques mots à propos du ….
Wat Ton Kwain (วัดต้นเกว๋น) ou
Wat Nong Khwai (วัดนอง ควาย) ou
Wat Inthrawat (วัดอินทราวาส) :
(Situé dans la banlieue de Chiang-Mai et non à l'intérieur du Wat Chédi Luang.)
Sous trois noms il s'agit d'un Wat du XIIIe siècle dont le Viharn a servi de modèle au Viharn du Luang Po Mun Bhuridatto au Wat Chédi Luang.
Photo 1 : L'entrée principale du Wat.
Photo 2 : Le Viharn (symbolisant le mont Méru) au beau milieu de sa cour (symbolisant la mer de lait) entouré d'un cloître (symbolisant les montagnes).
Photo 3 : Le sanctuaire. Il est beaucoup moins ''tape-à-l'œil'' que celui du Luang Po Mun Bhuridatto mais certainement plus proche de la simplicité du sanctuaire d'origine.
Photo 1 : Ce bâtiment dit de forme tétraédrique qui s'élève dans la cour du Wat, et qui abrite aujourd'hui une image de Phra Kruba Sri Vichaï (1878-1938) (พระศรีวิชัย) le saint patron du Lanna, est une curiosité architecturale.
C'est le seul et unique pavillon de ce genre construit dans le nord du Lanna. Il en existerait que deux au Lanna, celui-ci près de Chiang-Mai et un second, dont il sera question au sujet du prochain site, qui est à Lampang. (*)
Photo 2 : Plan d'accès pour se rendre au Wat Ton Kwain.
Avec Chiang-Mai derrière le dos, au carrefour entre la 108 sur laquelle vous roulez, et la 121, tourner à droite. Une centaine de mètre plus loin, tournez à gauche et … en ouvrant bien les yeux … le Wat est sur votre gauche.
(*) En fait ces pavillons dits tétraédriques n'ont de ''tétraédrique'' que le nom. Un tétraèdre a 4 faces triangulaires, 6 côtés et 4 sommets ce qui n'est pas le cas … sauf que ces pavillons ont une toiture voisine de ces caractéristiques … tétraédriques alors !....
Mais en France ne dit-on pas que la terre est ronde ?... alors qu'elle est sphérique et … aplatie sur les pôles ?!... Alors ne soyons pas plus royaliste que le … ''roy''.
Par contre ces pavillons ont une base cruciforme latine, et c'est au croisement des allées que s'élève le sanctuaire.
Photo 1 : A gauche la copie du Viharn du Wat Ton Kwain de Chiang-Mai et à droite la copie du pavillon tétraédrique du Wat Pong Sanuk de Lampang.
Photo 2 : Le Viharn tétraédrique de l'orient de l'ajan. (Mun Bhuridatto)
Photo 3 : Détail des sculptures sur bois du pignon d'entrée du Viharn.
11.- Le Viharn tétraédrique de l'Orient d'un vénérable (Burapajan)
(พระวิหารจตุรมุขบูรพาจารย์)
Ce Viharn mérite qu'on s'y attarde quelques minutes car c'est une copie, presque conforme de celle du Wat Pong Sanuk (วัดปงสนุก) de Lampang (ลำปาง). Un Wat qui aurait été construit vers 680 (*) à l'occasion de la fondation du 2ème royaume môn du Lanna … ''Khelang'' le Lampang d'aujourd'hui.
Comme son nom l'indique son cœur forme un tétraèdre. Huit piliers ronds de 6 mètres de haut en bois de tecks sculpté soutiennent l'ensemble. Le plafond, qui mérite un coup d'œil avec l'enchevêtrement des poutrelles est décoré au moyen de fleurs de lotus. C'est un mélange de style Lanna et Birman avec une touche d'art chinois.
Il fut inauguré le 2 février 2002.
La grande chasse abrite un arrhant, c'est-à-dire un moine qui a atteint l'éveil, et qui 7 ans durant fut le disciple de Mun Bhuridatto.
Ce moine, Phra ajan Maha Bua (พระอาจารย์ตามหาบัว) ou Luang Ta Maha Bua (หลวงตามหาบัว) est très connu en Thaïlande tant pour ses œuvres littéraires édifiantes que pour ses prises de position vis-à-vis de l'ancien premier ministre Taksin Shinawatra.
Bua Lohit Di (บัว โลหิต ดี), qui deviendra Luang Ta Maha Bua est né le 12 août 1913 à Ban Tad (บ้าน ตาด) dans la province d'Udon Thani (อุดรธานี) en Isaan. Il fut l'un des seize enfants d'une famille de cultivateurs relativement aisée.
A l'âge de 20 ans, à la demande de ses parents, il entre au Wat voisin pour quelques temps. Cet usage est l'occasion pour un garçon de montrer sa reconnaissance à ses parents et aux parents celle d'acquérir des mérites dont l'avantage est de leur permettre une renaissance sur terre dans de meilleures conditions matérielles. .
Il est donc ordonné le 12 mai 1934, et reçoit le nom Pali de ''Nanasampanno'' ou ''Yanasampanno'' (ญาณสัมปันโน), il a alors 21 ans. Les quelques semaines qu'il devait passer au Wat vont se transformer en sept ans d'études passionnées et brillantes. Les textes sacrés n'auront plus aucun secret pour lui.
Désireux d'approfondir sa quête spirituelle il se met à la recherche de Mun Bhuridatto dont il avait entendu parler.
Dès leur rencontre Mun Bhuridatto lui demande de mettre de côté son savoir académique et de méditer. Ce qu'il fera. De ce fait Ils méditeront de conserve sept ans durant.
Quelque temps après le décès de Mun Bhuridatto, en 1950 Luang Ta Maha Bua se retire à Ban Huey Sai (บ้านห้วยทราย) dans la province de Mukdahan (มุกดาหาร) pour y méditer. Cinq ans plus tard sa mère tombe malade alors il retourne en son village natal.
Pour le retenir des terres lui sont données en pleine forêt. Il y construit un Wat, le Wat Pa ban Tad (วัดป่าบ้านตาด) qui deviendra un lieu de méditation.
Luang Ta Maha Bua s'éteindra le 30 janvier 2011 à l'âge de … 97 ans.
Luang Ta Maha Bua ira donner des conférences à Londres, écrira de nombreux ouvrages dont une biographie de Mun Bhuridatto.
Il s'impliquera aussi socialement, tant pour … ''aider l'économie Thaïlandaise'' (**), que pour s'opposer à Taksin Shinawatra à qui il demandera de démissionner par voie de presse en écrivant … '' il est temps qu'il (Taksin) abandonne le système pourri qu'il dirige''. (14 mars 2006) (***)
Cet homme au franc parlé est aussi connu sous les noms de Phra Thamma Wisutthi Mongkhon – Bua Yana Sampanno – Phra Dharma Wisuddhi Monggol – Bua Nanasampanno et … bien d'autres !...
(*) Ce 2ème royaume môn a été fondé par le cadet de la reine Nang Chamatevi d'Hariphunchai, Indavara est aussi connu sous le nom d'Anantayasakumāra (Anantayot).
L'aîné des jumeaux, Mahantayassa prit la succession de sa mère, c'est-à-dire le trône d'Hariphunchai (Lamphun).
(**) Luang Ta Maha Bua suite à la crise de 1997 lancera un appel pour renflouer le fond de réserve de la banque Thaïlandaise. Il aurait récolté dix million de dollars et douze tonnes d'or !... dix jours après sa mort ce seront trente cinq millions de bahts qui seraient entrés dans les coffres de la banque Thaïlandaise via son Wat ?!...
Les Thaïlandais ne manquent pas de générosité à moins que leurs impôts ne soient pas à la hauteur de ceux que nous payons, nous Français !... ceci expliquerait alors … peut-être … cela !....
(***) L'ex 1er ministre Taksin Shinawatra n'aurait jamais porté plainte contre Luang Ta Maha Bua mais … contre ceux qui auraient repris ses propos ?!....
Photos 1 & 3 : L'image en cire de Luang Ta Maha à l'intérieur du pavillon.
Photo 2 : Détail de la charpente du pavillon.
Photo 3 : Une des nombreuses photos de Luang Ta Maha.
12.- L'ubosot (อุโบสถ) :
Comme dans tous les Wats il y a au Chédi Luang un Ubosot ou salle d'ordination, dont l'entrée du mur d'enceinte est juste après la copie du viharn tétraédrique de Lampang et derrière le Bouddha couché.
Sa construction daterait de 1883 et aurait été rénovée en 1948. Il est écrit sur une plaque d'information que le pinacle a été restauré en Mars 1997 grâce à la générosité de Madame Boothong Kitibut (นางบู่ทอง กิติบุตร).
Cet Ubosot est un bâtiment austère d'environ 19 mètres de long sur 8/9 mètres de large. Il est de style Lanna et de là, réside son intérêt ; en particulier au sujet des entrelacs et fleurs ou ''Louat-laï-Lanna'' (ลวดลายล้านนา) au-dessus de la porte principale et des bois sculptés ou ''Ham Yon'' (หํายนต์) (*) de son pignon juste au-dessus de ces entrelacs et … c'est tout !.... sauf quand on peut entrer à l'intérieur, ce qui fut mon cas, où il y a quelques belles images de Bouddha.
Mais … n'espérez pas les voir !... surtout si vous êtes une femme car l'entrée des ubosots est interdite à la gent féminine.
(*) Le mot ''Yon'' (ยนต์) vient du sanskrit Yantra (mandala) ce qui signifie qu'il désigne un endroit sacré. De ce fait ce ''Ham Yon'' (cadre en bois sculpté au-dessus des portes) protège des mauvais esprits.
Photo 1 : Photo d'archive de l'ubosot. Elle doit dater des années 1950. A noter que l'ubosot n'a pas encore de mur d'enceinte.
Photo 2 : L'intérieur de l'ubosot est austère. Les murs sont blancs, sans décoration. Le sanctuaire du mur du fond recèle cette collection de bouddhas. À remarquer, à gauche, un bouddha debout de style birman avec le bras droit de lever selon la 27ème attitude, ''Bouddha arrêtant l'épidémie''. (Nous reparlerons de cette attitude en 3ème partie avec le grand Viharn).
L'ubosot n'est plus utilisé depuis 1985. Car dès 1979, c'est une partie du grand viharn qui sert aux ordinations, vraisemblablement pour des raisons de capacité humaine. Au Chédi Luang ''on'' ordonne en grand nombre.
Le mur d'enceinte de l'ubosot est ''constellé'' de plaques mortuaires derrière lesquelles doivent reposer les cendres des défunts qu'elles mentionnent.
Photo 1 : L'entrée principale de l'ubosot.
Photo 2 : Les motifs floraux ou ''Louat-laï-Lanna'' du dessus de la porte d'entrée de l'ubosot.
Photo 3 : Le panneau de bois sculpté, au ''Ham Yon'', sans ses ors, du dessus de la porte d'entrée de l'ubosot.
13.- Le Viharn du Bouddha couché ou Phra allongé
(Phra Bouddha Saïyasa ou Phra None) (พระพุทธไสยาสน์ หรือ พระนอน)
Cette image de 8,7 mètres de long sur 1,93 mètre de large a été rénovée en 1993.
Il existe cinq types de ''Bouddha couché''. Celui-ci est celui de la quatrième attitude c'est-à-dire celle du Bodhisattva Siddhârta, donc pas encore Bouddha, au cours de la nuit précédant l'éveil qui fera du Bodhisattva Siddhârta un bouddha parfait et accompli. (*)
Lors de cette nuit Le Bodhisattva Siddhârta aurait eut cinq songes concernant l'imminence de son total et complet éveil.
Cette image de Bouddha le représente en position du lion dite ''sïha-saïyā'' (สีหไสยา) ; elle est vénérée des bouddhistes nés lors de l'année du coq ou ''Piraka'' (ปีระกา).
Les deux autres bouddhas n'ont pas de nom et de ''cachet'' particuliers. Ce sont deux images de Bouddha dans la neuvième attitude : la victoire sur Māra (Māravijaya) (ปางมารวิชัย). Ils ont pris les places de deux autres images qui avaient des positions différentes. Donc demain ils peuvent être eux-aussi … remplacés ?!...
Le pavillon aurait été remis en état en 2008.
(*) Ce Bouddha couché est tourné vers l'est, comme le Bouddha assis de l'Eveil, c'est-à-dire vers la direction d'où s'élève le soleil. Nous verrons dans une chronique sur le Wat Phra Singh, que le Bouddha couché de ce temple, lui aussi à l'ouest du plan d'occupation des lieux, est tourné, non pas vers l'est mais … vers l'Ouest !.... ce qui a une signification différente.
Le Bouddha tourné vers l'Est : Bouddha est souvent comparé au soleil qui illumine le monde, non de ses rayons mais de son enseignement ; il est alors appelé le ''Mahavairocana'' (มหาไวโรจน) (Grand soleil) qui se situe au sommet du mont Méru en l'occurrence, dans le cas présent … le Chédi Luang.
14.- Than Phra Maha Sankaccāyana (ทันพระมหาสังกัจจายน์)
Than Phra Maha Sankaccāyana aurait été l'un des cinq premiers laïcs ordonnés par Bouddha. A l'origine il se serait appelé ''Brahmaputta'' c'est-à-dire ''fils de Brahmane''. Il était donc de noble naissance.
Au fils des siècles le nom de ''Gavampati'' se serait substitué à celui de ''Brahmaputta'', puis vers le XVe/XVIe siècle Gavampati et kaccāyana sont employés l'un pour l'autre ; enfin au début du XIXe siècle, tout du moins au Lanna (en Thaïlande donc) il n'est plus question que de Than Phra Maha Sankaccāyana.
Gordon Hannington Luce (1889-1979) émit l'hypothèse que ce moine aurait peut-être été le saint patron des môns. Le Lanna a été l'un des héritiers directs de cette civilisation, via Lamphun (Hariphunchai) ?!.... Faut-il y voir un rapport ?... je ne saurai dire !... Toujours est-il que les lieux de culte de ce proche disciple du Bouddha se retrouvent dans de nombreux Wats de la région, et d'autant plus que Sankaccāyana est censé apporter gains et richesse. (Nous verrons qu'il existe un deuxième sanctuaire de ce moine au Wat Chédi Luang !...)
Phra Sankaccāyana fut l'un des quatre vingt grands disciples du Bouddha ; l'une de ses spécificités fut de transmettre avec clarté et sans ambigüité l'enseignement du bouddha. Il aurait même été l'auteur de certains discours comme le ''Madhupinadika sutta'' (Le discours de la boule de miel).
D'après les conteurs, et les textes sacrés, sa beauté à nulle autre pareille l'aurait fait demander en mariage par un homme et les créatures célestes, comme le commun des mortels, le confondaient souvent avec son maître, Bouddha lui-même. Alors pour éviter ces quiproquos il aurait volontairement, grâce à sa puissance magique, troqué sa beauté d'exception contre l'aspect d'un nain obèse, bossu et ventripotent. De ce fait il ne ressembla plus à Bouddha mais … il fut, et est … encore de nos jours, souvent confondu avec Pu-Tou dit aussi Budai, (布袋-) un lohan (arrhant) ou ''éveillé'' chinois de l'école mahāyāna dite du grand véhicule, qui symbolise la générosité, la fortune et l'abondance ?!...
Budaï est aussi appelé souvent …le ''Bouddha souriant''. Mais il n'est pas pour autant une représentation du Bouddha historique, c'est-à-dire de Siddhârta Gautama.
Pour ne pas les confondre, (Budai et Sankaccāyana) sachez que le premier est chauve et que son habit à la mode chinoise couvre ses deux épaules ou bras, alors qu'il ne manque aucun cheveu à Than Phra Maha Sankaccāyana et, que son épaule droite est découverte selon le port de la robe des moines de l'école du sud ou theravada dite du petit véhicule.
Photo 1 : Le sanctuaire abritant les 4 images venant d'être présentées (3 de Bouddha et celle Phra Sankaccāyana), vu depuis le Sud-ouest du Chédi Luang.
Photo 2 : Phra Sankaccāyana. Il était alors à la merci des intempéries, le toit sous lequel il est actuellement n'était pas encore construit en … 2007. (Photo de 2007)
Photo 3 : Toujours le même sanctuaire, mais vu depuis le Nord-ouest du Chédi Luang. A gauche le ''Yang-Na'' et derrière Phra Sankaccāyana on aperçoit l'entrée de l'ubosot cachée dans sa partie basse par l'angle de son mur d'enceinte. (Photo 2013)
15.- Salle des derniers hommages (… ou respects)
(Sala Bunprasong) (ศาลาบุญประสงค์) (*)
Conformément aux us et coutumes du Lanna et du bouddhisme en rapport avec l'astrologie, c'est dans cette partie du Wat qu'ont lieu les cérémonies funèbres et que se trouve un enclos où sont entreposées les dépouilles en attente de crémation.
Les Luang Pu (หลวงปู่) symbolisent le ''côté'' méditation des lieux, et les défunts celui de la mort, deux caractéristiques qui vont de paire avec le symbolisme attaché à la direction de l'Ouest comme je le précisais au début de cette chronique !...
(*) La traduction du nom du lieu, pour des raisons de culture, n'est pas évidente. Chacun vient rendre hommage au défunt et cette démarche permet d'acquérir des mérites, voire - peut-être - de les partager avec le décédé ?!... Si un lecteur peut en dire plus ?!...
Photos 1 & 2 : Ce jour là (4 septembre 2013) il était rendu hommage à une très haute personnalité. En temps ordinaire les couronnes sont beaucoup moins nombreuses.
Photo 3 : L'espace où reposent quelques cercueils en attente de leur cérémonie de crémation. Ce lieu est fermé au public.
16.- Mahamakut Buddhist University – Lanna campus
(มหาวิทยาลัย มหามกุฏราช วิทยาลัย)
(Campus du Lanna de la Grande et suprême Université Bouddhique.)
L'ensemble des locaux d'enseignements, université, collège et école primaire se situe tout au long du mur d'enceinte Nord. Il est possible de dialoguer avec les étudiants dans un espace situé juste après la bibliothèque. Il s'agit pour ces derniers d'améliorer leur anglais.
Nota bene : Pour les observateurs : La plupart des écoles de Chiang-Maï intra-muros se situent … pas très loin de la porte Chang Phuak c'est-à-dire … la porte Nord de la ville. Et l'Université Rajabhat se trouve ?... à un kilomètre de la porte Chang Phuak sur la route Nord ?!...
17.- La bibliothèque des textes sacrés et le musée du Chédi Luang ''Phra Buddha Pojjana Varapon'' (Luang Pu Kusalo)
Ho Dharma et Phi-phi-tha-phan (หอธรรม พิพิธภัณฑ์ - พระพุทธพจนวราภรณ์ (หลวงปู่จันทร์ กุสโล).
Les bibliothèques, ou Ho traï (หอไตร), conservant les saintes écritures ne sont plus ce qu'elles étaient, car les textes sacrés sont maintenant publiés sous forme de livres, voire de CD, et non plus – sauf exception -de manuscrits sur feuilles de latanier (ôles). Alors certaines d'entre elles se transforment en musée.
Ici il n'est pas question de transformation mais de création d'une ''tour'' remplissant les fonctions de bibliothèque et de musée. Là encore l'architecture du Lanna est parfaitement respectée. Il s'agit d'une tour (le mont Méru) entourée d'une cour (la mer de lait) et d'une enceinte (les montagnes).
Alors qu'il était supérieur du Wat Chédi Luang, Phra Chan Kusalo prit la casquette d'un entrepreneur de travaux et redonna une nouvelle jeunesse au Wat Chédi Luang.
Ce ''biblio-musée'' (*) compta parmi les édifices réalisés lors de la dernière tranche de travaux menée par Phra Chan Kusalo, puisqu'elle fut réellement terminé en 2008 et que Phra Chan Kusalo s'éteignit le 11 Juillet 2008.
Cependant, pour faire d'une pierre deux coups, le 29 mai 2005 la princesse Soamsawalee Kitiyakara (โสมสวลี กิติยากร) qui était venue inaugurer le grand viharn, inaugura aussi, ou posa la première pierre ( ?) de ce ''biblio-musée'' qui prit le nom de … ''Chan Kusalo'' ou ''Phra Buddha Pojjana Varapon'' car … il s'agit de la même personne.
Le dernier étage de cette ''bibliothèque'' présente une belle collection d'objets servant à protéger et à ranger les manuscrits sur feuilles de latanier, ainsi que quelques tables à graver ces ''oles'' (feuillets de latanier.).
Photos 1 & 2 : Coffrets pour ranger les manuscrits, et coffres ou ''Hip-dharma'' (หีบธรรม ou Hip Phra Dharma หีบพระธรรม) pour entreposer les coffrets de manuscrits.
Photos 3 & 4 : deux écritoires.
Sur les murs du rez-de-chaussée il y a d'anciennes photos des lieux, qui manquent d'explications. Des objets de culte très ouvragés, dont l'origine chinoise ne fait aucun doute pour certains d'entre eux, rehaussent l'intérêt de cet espace qui laisse à désirer et pourrait … s'étoffer.
Par exemple, un plan ou une maquette du Wat seraient les bienvenus ainsi qu'un historique des lieux !...
Conclusion : Un bel écrin pour … presque deux fois rien … pour le moment sans doute ?.... en tout cas je l'espère !...
(*) Ne cherchez pas le mot … ''biblio-musée'' dans un dictionnaire, car c'est un mot de mon invention qui je pense définit assez bien son concept.
(**) La princesse Soamsawalee Kitiyakara (โสมสวลี กิติยากร) est la nièce de la reine Sirikit ; l'ex-épouse de son cousin le prince héritier Maha Vajiralongkorn (มหาวชิราลงกรณ) et la princesse-mère du premier petit enfant du roi (une fille) d'où son nouveau titre : Phravararajatinuddamat (พระวรราชาทินัดดามาตุ).
Photo 1 : Le Biblio-musée ou Ho traï Phra Chan Kusalo.
Photo 2 : Le rez-de-chaussée du biblio-musée avec une image en cire de Phra Chan Kusalo.
Photo 3 : L'une des pièces de ce musée, dont il n'est donné aucune précision.
18.- Le hot Phra Sankaccāyana (หอ พระ สังกัจจายน์)
Le deuxième sanctuaire de Than Phra Maha Sankaccāyana
(ทันพระมหาสังกัจจายน์)
Pour s'y rendre il suffit, en sortant du ''biblio-musée'', de prendre l'allée à votre gauche ; elle conduit à l'accès Nord c'est-à-dire à la rue Rachadamnoen.
Ce sanctuaire ne présente aucun intérêt, il est très sobre, voir un peu triste ; que Phra Maha Sankaccāyana me pardonne mais son autre représentation à un côté plus convivial ?!....
Cependant il y a l'occasion de faire une photo d'un gardien du site ayant l'apparence d'un lion … plus sympathique qu'effrayant !...
Pour la suite revenir sur vos pas et longer le grand Viharn après avoir tourner sur votre gauche.
Photo 1 : Phra Maha Sankaccāyana
Photo 2 : Le sanctuaire de Phra Maha Sankaccāyana est gardé par deux lions royaux, ici celui de droite.
Limité par l'espace, je dois mettre un point final à cette deuxième partie de la visite. Si elle vous a intéressé, libre à vous de la poursuivre en vous rendant dans …
La catégorie : ''02 - Visites touristiques'' et là …
La Chronique : Le Wat Chédi Luang n° 3.
La troisième et dernière partie est tout aussi passionnante et complète que celles que vous venez de parcourir alors !....
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