MerveilleuseChiang-Mai

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Visa or not visa ? …

 

 

                                             VISA OR NOT VISA ? …

 

 

Depuis une bonne vingtaine d’année déjà, je vis en Thaïlande et plus précisément au Lanna, ce qui n’est pas tout à fait pareil ; en effet, la Thaïlande est la réunion de plusieurs régions, qui se composent du Sud avec l’isthme de Kra, du centre, avec le Siam, de l’Est avec l’Isan et enfin du Nord avec le Lanna. Or, chacune de ces régions a ses spécificités propres.

 

Le Lanna avait, et a toujours, tout pour me séduire, son climat, la gentillesse de ses habitants, un art de vivre ou rien ne pose problème, car selon ces gens avec le temps tout fini par se résoudre, ce qui n’est pas faux, ses paysages nombreux et variés, et surtout sa culture et son histoire.

 

Cette culture et cette histoire m’ont intéressé au point d’avoir créé au tout début de mon arrivée à Chiang-Maï, un blog que j’avais intitulé ‘’merveilleuse Chiang-Maï‘’ ; et aujourd’hui, au détriment de ce blog, d’avoir écrit un livre, ‘’Chronique de Chiang-Maï et son temps‘’.

 

Ce livre je l’ai rédigé en me référant aux ‘’annales du Siam‘’, en fait de Chiang-Maï, Chiang-Maï n’étant pas le Siam, sauf lors de l’exercice de Monsieur Camille Notton ; Ce Monsieur Camille Notton, l’un des tout premier consul de Chiang-Maï fut à l’origine de cette toute première traduction d’après des textes en langue Yuan rédigés sur des feuilles de palmiers (oles).

 

M                                      

                                       Monsieur Camille Notton (1881-1961)

                                          Consul de France à Chiang-Maï

 

Autrement écrit, mon rôle a tout simplement consisté, à retrouver les contextes lors desquels les différents événements rapportés dans ces annales, s’étaient déroulés ; ce qui, à mon avis, permet de donner une explication politique, culturelle ou cultuel à ces événements et aussi à mieux les comprendre et les situer, avec plus de précisions, dans le temps.

 

Pour diverses raisons j’ai adressé un exemplaire de cet ouvrage à quelques personnes, dont, pour le remercier, à Monsieur Fabian Forni qui fut à une époque l’attaché culturelle de l’ambassade de France à Bangkok.

 

Grâce à son intervention, appuyée peut-être par celle de feu Monsieur l’ambassadeur Jacques Lapouge (2015-2020) j’avais pu obtenir un visa, pour mon auxiliaire de vie de nationalité Thaïlandaise. Ce visa lui avait été refusé à deux reprises consécutives alors qu’un tout premier visa lui avait été accordé sans aucune difficulté ; que son séjour s’était bien passé et qu’il était rentré, à la suite de sa visite en France, en Thaïlande.

 

Avec l’âge aidant, certaines tâches, alors très courantes m’étaient devenues de plus en plus difficile pour ne pas écrire pénible. De ce fait pour palier aux difficultés de la vie courante que l’âge vous impose malgré vos résistances, j’avais engagé à mi-temps un factotum pour me venir en aide, nous dirions aujourd’hui un auxiliaire de vie.

 

Camille Notton

                      

                                                Monsieur Camille Notton

                                                          Vers 1911

 

Première demande de visa pour la France :

 

En 2014 j’envisageais d’aller rendre visite à ma famille, et à cette occasion j’ai proposé à mon auxiliaire de vie de m’accompagner, ce qu’il accepta d’emblée, d’autant qu’il devait attendre avec impatience que je lui fasse cette proposition.

 

Pour concrétiser ce voyage il lui fallait un visa. Nous sommes donc, de conserve allés à Bangkok pour nous rendre plus précisément à TLS contact, un organisme chargé d’enregistrer les demandes de visas pour la France, et de les transmettre au service concerné de l’ambassade.

 

De ce premier rendez-vous je me souviens d’un gigantesque tableau de feu Thawan Duchanee (1939-2014) l’un des grands peintres du Lanna, de Chiang-Raï pour être plus précis, dans l’entrée d’un immeuble grand ‘’standing‘’, et quelque part, très haut, dans les étages, d’une salle d’attente minuscule et un peu fouillis, qui était loin de donner une image idyllique de la France.

 

Ce lieu d’un autre temps, qu’à l’époque se partageaient la Suisse et la France, donnait l’impression de se trouver dans une salle d’attente de gare de province d’où venaient de débarquer un groupe de touristes en surnombre ; il devait y avoir un siège pour 5 ou six personnes, au minimum, bref, déjà un accueil ‘’foutoir‘’ à la française ? ….

 

Lorsque notre ‘’tour‘’ arriva pour déposer notre demande, il nous fut demandé de remplir un questionnaire en … anglais ! … pour avoir l’autorisation d’entrer en … France ! … Ubuesque non ? …

 

Je ne sais si les anglais proposent des questionnaires de demandes de visa pour l’Angleterre en français, mais TLS contact estime que pour entrer en France il faut savoir parler anglais. Ce qui est loin d’être mon cas, moi qui suis un français de souche. La langue de Molière vaut bien celle de Shakespeare et j’ai le faible de la lui préférer, au point que je répugne tout ce qui est en anglais.

 

Le budget de TLS contact ne permettrait-il pas de proposer le choix entre une demande rédigée en Français et une en anglais ? …

 

Bien évidemment, si les anglais ont pillé notre langue, 60 à 70% de mots anglais sont d’origine normande ou française, il y avait dans ce questionnaire certains mots que je ne comprenais pas, ce qui m’a obligé d’en demander la signification à la personne de TLS contact qui se trouvait en face de nous.

 

Ce dernier, âgé d’une trentaine d’années, d’origine caucasienne, comme disent certains organismes, m’a toujours répondu avec respect et courtoisie, sans montrer la moindre exaspération à chacune de mes demandes de signification. Donc, nous avons pu, tant bien que mal, remplir ce questionnaire et nous n’avons rien à dire de défavorable au sujet de la conduite de notre interlocuteur TLS contact, bien au contraire. 

 

Nous sommes partis de TLS contact, soulagés d’avoir satisfait à cette épreuve. Et la suite logique fut que quelque temps plus tard nous avons reçu le fameux visa.

 

Alors en ma compagnie, mon auxiliaire de vie est allé en France. Il s’est parfaitement conduit et il est rentré en Thaïlande à la date prévue. Il n’y avait donc RIEN à lui reprocher.

 

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En 2014 mon neveu, alors au service de la France se mariait avec une alsacienne. Nous étions invités. Les noces furent célébrées en Alsace comme l’atteste ce triptyque de la cathédrale de Strasbourg en bois polychrome datant de 1522 et que nous avons eu le plaisir de découvrir, parmi beaucoup d’autres.

Ce retable présente Saint Nicolas, Saint Pancrace de Rome et Sainte Catherine d’Alexandrie. Sur chacun des volets une scène de la nativité a été sculptée ; à gauche la naissance du christ et à droite l’adoration des rois-mages.

 

Tout en bas, la prédelle met en scène le Christ et 11 de ses apôtres. Judas ayant été exclu.

 

Deuxième demande de visa pour la France :

 

Trois ans plus tard, en 2017, à nouveau j’ai voulu rendre visite à ma famille et emmener avec moi mon auxiliaire de vie.

 

Comme la première fois, nous nous sommes rendus à TLS contact. Rien n’avait changé, le photomaton tombait toujours en panne, sans doute à force d’être réparée ? ….

 

Cependant, notre interlocuteur avait changé. Cette fois, la personne avec qui nous avions eu affaire était de type asiatique, quelque peu grassouillet, imbu de sa personne, et d’un abord peu sympathique. Avec lui, les rôles étaient inversés, il était comme un maître d’école face à des crétins d’écoliers, et d’autant plus crétins que mes demandes d’explication concernant certains mots anglais le rendaient de plus en plus irascible. Il est vrai qu’en trois ans je n’avais fait aucun progrès en cette langue et qu’aujourd’hui il en est encore ainsi, et que rien ne changera jusqu’à mon trépas.

 

Je suppose que par crainte de se voir refuser leur visa, la plupart des demandeurs de visa, face à la ‘’suffisance‘’,  voire le ‘’mépris pour autrui‘’, de ce garçon, font profil bas, ce qui n’a pas été mon cas.

 

Lorsqu’une goutte d’eau fait déborder le vase, je réagis, d’autant qu’il en a été toujours ainsi, et ce n’est pas maintenant, à mon âge, que je vais changer. C’est pourquoi j’ai vertement fait remarquer à ce jeune homme dont j’aurai pu être le père, qu’il était là, que parce que nous étions là ; et que son rôle était de nous aider et non de nous prendre de haut. Je ne parle pas anglais, et c’est mon droit. Que TLS contact propose des questionnaires en Français.

 

Bref, nous nous sommes quittés en très mauvais termes, mais sans jamais avoir haussé le ton. Autrement écrit, nous n’avons pas été tendre l’un pour l’autre.

 

Comme par hasard, cette fois-là, notre demande de visa a été refusée.

Ce Monsieur a-t-il accompagné notre demande avec un petit mot stipulant ‘’visa à refuser ‘’ ? … et Monsieur Laurent Cuenoud a-t-il obtempéré par solidarité ? … Je ne peux que le supposer, et non le confirmer.

 

Toujours est-il que j’ai écrit à Monsieur Laurent Cuenoud (à plusieurs reprises) et à bien d’autres organismes, y compris européens, pour connaître les raisons de ce refus … j’attends toujours leurs réponses ! …

 

 

Troisième demande de visa pour la France :

 

En 2018, nous avons redéposé une nouvelle demande de visa. Comme j’ai eu affaire avec le même employé qu’en 2017, lequel m’a reconnu d’autant qu’il doit être rare qu’un demandeur le remette à sa place, notre demande, une nouvelle fois et sans la moindre explication, a été refusée.

 

Comme la fois précédente, j’ai écrit plusieurs courriers à Monsieur Laurent Cuenoud et à moult organismes, soi-disant de recours, pour demander les raisons de ce refus. Et, comme par le passé ces courriers sont restés pratiquement tous sans réponse.

 

J’en ai déduit que mon employé de chez TLS contact avait la rancune tenace, ce qui, soit dit en passant, est tout à fait similaire à la mienne.

 

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                              Une œuvre de Thawan Duchanee (1939-2014)

Cette huile et feuille d’or sur toile de 4 m x 2 m est exposée parmi de nombreuses autres œuvres de Duchanee, un peintre dU Lanna au musée MOCA (Musée d’art contemporain) de Bangkok.

 

Quatrième demande de visa pour la France :

 

Comme je n’abandonne jamais, en 2019 nous sommes enfin allés en France, et avec un visa en bon et due forme. Voici comment.

 

En avril 2018 Monsieur Gilles Garachon, ambassadeur de France à Bangkok quittait ses fonctions, et en septembre 2018 il était remplacé par feu Monsieur Jacque Lapouge (1957-2018-2020).

 

Par hasard j’avais appris qu’en septembre ou octobre (je ne sais plus) Monsieur Lapouge venait à Chiang-Maï rencontrer la communauté Française. Cette information m’avait été donnée par un invité.

 

N’ayant pas été invité, alors que je demeure depuis près de vingt ans maintenant à Chiang-Maï, je me suis dit que quand même, je devais bien faire partie de la communauté française de Chiang-Maï ; alors je me suis invité en me rendant au consulat.

 

Là, au milieu d’une communauté plutôt très clairsemée, j’ai pu parler à Monsieur Lapouge, qui m’a écouté avec attention, sans m’interrompre, alors qu’il devait avoir bien d’autres choses plus importantes en tête, et qui à la fin de mon exposé m’a envoyé raconter mes mésaventures à son attaché culturel Monsieur Fabian Olivier Forni, lequel m’a promis de prendre en considération mes ennuis avec TLS contact et de le prévenir lorsque je déposerai une nouvelle demande de visa ! ….

 

Lapouge

 

                           Monsieur Jacques Lapouge ambassadeur de France

 

Suite à ces entretiens, l’année suivante, en juin 2019 nous avons redéposé une quatrième demande de visa.

 

Je ne sais plus à qui nous avions eu affaire chez TLS contact, je me souviens seulement que le français aux yeux bridés et au corps grassouillet était toujours là pour l’avoir vu déambuler derrière les guichets.  

 

Cette fois, le minuscule espace d’accueil respirait une certaine sérénité. La Suisse avait quitté les lieux, sans doute trop désordre pour son image, et le Portugal l’avait remplacée. Par ailleurs les demandeurs de visa étaient bien mieux reçus, et le fait de ne pas être en surnombre permettait à tout un chacun de trouver une chaise pour s’asseoir, et d’attendre dignement d’être appelés.

 

Bien évidemment, une quinzaine de jours avant notre rendez-vous à TLS contact j’avais écrit à Messieurs Lapouge et Forni pour me rappeler à leurs souvenirs et les informer de notre nouvelle démanche administrative.

 

Le résultat de ces différentes actions a été suivi le 19 juin 2019 par l’arrivée d’un courrier contenant le fameux visa.

Merci à eux deux.

 

 

Conclusions : (Parce qu’il y a TOUJOURS une conclusion)

 

A quelque chose malheur est bon. En effet, grâce au fait d’être allé en France trois ans plus tard, c’est-à-dire courant juin 2019, nous avons pu nous glisser parmi les visiteurs de l’exposition Toutankhamon qui se tenait dans les anciens abattoirs de la Villette. Cette exposition s’était ouverte le 23 mars 2019, une chance pour nous, une chance que nous avons saisie à bon escient.

               

PARIS- TOUTANKHAMON  Merc

                  

                    Statue en bois du gardien du Ka du roi, portant la coiffe Némès

                                         (Pour la 1ère fois, visible hors d’Egypte.)

 

Puis outre une visite à Versailles suivie par celles des châteaux de la Loire et du plus ancien oratoire de France, celui de Germigny-des-prés, datant du début du IXe siècle, nous avons assisté près du château de Sully-sur-Loire à la fête de la Sange ;

 

Le fête de la Sange est une manifestation hors du commun, qui, comme les lendits du moyen âge, ressemble à une foire gigantesque, qui réunit et présente tout ce qui compte dans le monde de la nature, démonstrations équestres, présentation d’équipages de vénerie avec leurs musiciens de trompes de chasses, d’animaux et d’oiseaux sauvages naturalisés, et pour certains bel et bien vivant remis dans des aires naturelles reconstituées, ou sur les poignets des fauconniers, pour les rapaces ; sans oublier la faune et la flore des rivières de la région. La sange est un cours d’eau d’environ 17 kilomètres qui se jette dans la Loire aux environs de Sully-sur-Loire.

 

SULLY - FETE DE LA SANGE - Sam

                           

 

Comme il se devait, durant notre séjour nous avons adressé deux cartes postales l’une à Monsieur Lapouge et l’autre à Monsieur Forni pour les remercier d’avoir pris en compte notre requête.

 

Le renouvellement de nos remerciements pour ces deux personnes sera la conclusion de ce récit.

 

Un dernier mot toutefois, pour dire que durant son séjour, mon auxiliaire de vie en a prit plein les yeux, plein les oreilles, plein le nez, et plein les papilles gustatives.

 

Aujourd’hui, il est toujours à mes côtés ce qui signifie qu’il est bien rentré en Thaïlande, et n’a pas fini en clandestin Monsieur laurent Cuenoud, dont j’attends toujours les raisons qui ont motivé deux refus consécutifs de visa de votre part ? … .

 

Monsieur Laurent Cuenoud, pour votre information, sachez qu’à Paris je voulais rencontrer mon percepteur concernant ma taxe d’habitation que je trouvais très excessive par rapport à celle d’une amie demeurant le VIIe arrondissement. J’habitais moi, le Xe.

 

Ce dernier ne pouvait soi-disant pas me recevoir. Alors je suis entré dans le premier bureau venu et j’ai déclaré que je n’en sortirai qu’après avoir vu le percepteur concerné. Ce dernier a fini par venir me voir et nous avons pu éclaircir le pourquoi du comment. J’avais raison, ma taxe était bien trop élevée, mais …..

 

Je m’apprêtais à envisager une telle action au sein de l’ambassade de France à Bangkok quand j’ai appris la venue de monsieur Lapouge à Chiang-Maï … vous connaissez la suite.

 

J’estime, Monsieur Laurent Cuenoud, que tout citoyen mérite considération. N’est-ce pas votre avis Monsieur Laurent Cuenoud ? ….

 

 

 

 



24/03/2023
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