MerveilleuseChiang-Mai

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ELAEOCARPUS GRANDIFLORUS (L’)


ELAEOCARPUS GRANDIFLORUS (L')

 

 

 

   

 

 

Au Lanna : Tone-tchok-gnen (ต้นโชคเงิน) (L'arbre de la chance en argent) – Tone-tchok-thogn (ต้นโชคทอง)  fleur du nouvel an).

 

Dans le reste de la Thaïlande : Kap-phrao (กาบพร้าว) à Kanchanaburi (กาญจนบุรี) - Kraï-yoï (ไคร้ย้อย) à Narathiwat (นราธิวาส) - Poum-pa Khlai-sogn-hou (ปูมปา คล้ายสองหู) à Surat Thani (สุราษฎร์ธานี) - Tèo Nam (แต้วน้ำ) à Loei (เลย) et Buri Ram. (Tous ces noms ne facilitent pas les recherches !...)

 

Et ailleurs : Anyang Anyang (Indonésie) – Rejasa (Java) 

Pheung Kok'mak (Laos région de Paksé)

 

Nom botanique : ELAEOCARPUS GRANDIFLORUS Sm

 

Synonymes : Aucun (*)

 

 

(*) Contrairement à l'habitude les botanistes n'ont pas commis de ''doublés'' voire plus. En tout cas malgré mes intensives recherches je n'ai pas trouvé de ''synonyme botanique'' à cet arbre alors que certains de ses cousins n'en manquent pas. Faut-il s'en plaindre ?... Je ne le pense pas.

 

 

 

Le mot ''élaéocarpus'' est formé de deux mots grecs :

 

Le premier, elais ''έλαίς'' a trait à l'olivier ou ''έλαίFα'' concerne l'olive. En médecine, les Elaeolés sont des préparations d'huiles médicinales à base d'huile d'olive.

 

Si le Français à beaucoup emprunté à la langue grecque, les grecs ont aussi hellénisé des mots venant d'ailleurs. Et il ne serait pas impossible, mais cela reste encore à prouver, que l'olivier, en tant qu'arbre et vocable, leur soit venu des Akkadiens. Un peuple de Mésopotamie qui occupait grosso modo l'Irak et l'Iran d'aujourd'hui voici plus de 2.000 ans avant JC.

 

Ces Babyloniens eux-mêmes, auraient reçu l'olivier de peuples originaires de l'Inde ?!... Mais que d'eau a coulé sous les ponts depuis cette époque !...

 

Ce qui précède n'est donc qu'un ensemble de suppositions. Mais ce sont sur elles que Linné s'est appuyé pour créer le mot ''élaéo'' ?!...

 

 

Le second mot, carpus, mot latin venant du grec karpos (Ќαρπός) signifie fruit et graine.

 

L'élaéocarpus est donc un arbre ''fruitier'' venant de là où sont censés venir les oliviers, sans doute de la cote ouest de l'Inde,  en tout cas de pays tropicaux très éloignés de la Grèce.

 

 

Grandiflorus est la réunion et la latinisation de deux mots : grandis qui signifie grand, et florus qui veut dire fleurs.

Alors un arbre suivit de cet ''adjectif latinisé'' est un arbre à grandes fleurs.

 

Sm et non J.E.Smith, comme je l'ai beaucoup vu dans des sites thaïs, est la norme abréviative de James Edward Smith (1759-1828) un botaniste écossais. C'est lui qui fonda en 1788 la société Linnéenne de Londres, afin de perpétuer et de faire connaître l'œuvre de Carl Von Linné. (1707-1778) Il en fut le premier président et le restera pendant 40 ans, c'est-à-dire jusqu'à son décès.

 

 

Cet arbre appartient à la famille des élaéocarpaceae ou élaéocarpacées (*) créée par Antoine Laurent de Jussieu, (1748-1836) en Aout 1789, et adoptée par Augustin Pyrame de Candolle, (1778-1841) en mai 1816, d'autres disent en 1824. (A vous de choisir)

 

(*) Le nom de la famille des élaéocarpaceae a été formé à partir du mot élaéocarpus.

 

La famille des élaéocarpaceae compte quelques 400 espèces qui se répartissent en 10 genres dont le genre ''élaéocarpus'' qui recense environ 350 espèces.

 

 

L'ELAEOCARPUS, voici quelques siècles, aurait couvert une zone qui, en ignorant l'Afrique, partait de Madagascar pour aller jusqu'en Amérique du sud, en passant au nord des océans par l'Inde, l'Indochine, la Chine méridionale, le Japon ; et au sud des océans par la Malaisie, l'Indonésie, les côtes australiennes et les îles du Pacifique.

 

Il est aujourd'hui présent en Afrique, et dans d'autres pays tropicaux.

 

Les îles de Bornéo et de Nouvelle Guinée auraient la plus grande concentration d'espèces. Et en Nouvelle Calédonie sur 30 espèces recensées, 29 seraient endémiques. 

 

 

L'ELAEOCARPUS GRANDIFLORUS Sm  ainsi que les élaéocarpus stipularis Blume et sylvestris sont endémiques à l'Asie du Sud-est, donc au Lanna. Mais ils poussent sur des terres à moins de 800 mètres d'altitude.

 

L'élaéocarpus grandiflorus est un arbre qui aime à avoir ses racines près d'une source d'eau. Alors il pousse de préférence sur les rives des rivières ou dans des zones marécageuses.

 

Mais lorsqu'un homme décide de le planter là où bon lui semble, l'élaéocarpus n'a pas à dire son mot. Cependant en bon ''élaéocarpus'' il ne manquera pas de manifester son mécontentement en dépérissant s'il manque d'eau !...

 

 

 

Description :

 

L'élaeocarpus grandiflorus Sm est un arbre qui peut atteindre jusqu'à trente mètres de haut.

 

 

 

 

 

Les feuilles de L'élaeocarpus grandiflorus sont alternes et se développent en bout de rameau. Elles forment comme des bouquets de feuilles, sont de forme ovale, et avec des petites dents de scie sur leurs bords. Elles mesurent entre 7 et 20 centimètres de long sur 1,5 à 5,5 centimètres de large.

 

 

 

 

 

Les fleurs de l'élaeocarpus grandiflorus sont des fleurs hermaphrodites, qui naissent entre deux feuilles en bout des longs rameaux, ou parfois de très courts, ce qui donne l'impression, pour certaines d'entre elles, qu'elles pendent directement du tronc. Elles forment toujours de petites inflorescences.

 

Ce sont des fleurs pendantes blanches, supportées par un long pédoncule d'au moins 10 centimètres. Ce qui les fait ressembler à des boucles d'oreilles un peu fantaisies ; d'ailleurs en Thaïlande cet arbre, en certaines régions, porte le nom de Poum-pa khlai-sogn-hou (ปูมปา คล้ายสองหู) ce qui se pourrait se traduire par du brocard jeté sur les deux oreilles ou … des boucles d'oreilles de fantaisie.

 

Selon les arbres, la fleur possède 4 ou 5 sépales.

 

 

   

 

 

Au Lanna lorsque la fleur à 5 sépales elle a aussi 5 pétales et l'arbre s'appelle tone tchok (ต้นโชค) c'est-à-dire l'arbre de la chance.

 

Lorsque la fleur a quatre sépales, elle a aussi 4 pétales, mais les sépales peuvent être blancs ou beiges foncés.

 

Tous les sépales d'un même arbre sont de la même couleur. Il n'y a pas de sépales blancs et beiges sur un même arbre.

 

L'arbre dont les sépales sont blancs porte le nom de Tone-tchok-gnen, (ต้นโชคเงิน) c'est-à-dire l'arbre de la chance en argent ; et l'arbre dont les sépales sont beiges foncés porte le nom de tone-tchok-thogn (ต้นโชคทอง) c'est-à-dire l'arbre de la chance en or.

 

Dans tous les cas, les pétales se terminent par des petites dents ou déchirures.

 

Les étamines sont insérées dans un disque annulaire.

 

 

 

 

 

Le fruit de l'élaéocarpus grandiflorus est une drupe ressemblant à un gros piment lisse de 5 ou 6 centimètres de long. Il est à noyau dur renfermant entre une à cinq loges qui contiennent chacune, en général, une graine.

Au Lanna ce n'est pas un fruit comestible, vraisemblablement parce qu'il n'a pratiquement pas de chair et qu'elle est quelque peu acide.

 

Cependant, selon certains auteurs, il semblerait qu'on puisse le manger sans risquer de passer de vie à trépas. Mais à quoi bon manger un fruit dont la chair est acide et fait seulement de la figuration ?!....

 

 

 

Petite pharmacopée :

 

Au Lanna les feuilles de l'élaéocarpus grandiflorus étaient, et sont peut-être encore, utilisées comme astringent ; des décoctions d'écorces sont prises comme tonique et servent aussi à lutter contre les ulcères et les inflammations des reins.

 

Quant aux graines, mêlées à d'autres végétaux, elles auraient la faculté de remédier à la dysenterie, les douleurs urinaires et les ennuis liés à la vessie.

 

 

 

Le petit plus :

 

Au Lanna le monde de l'invisible et du visible s'interpénètrent partout, et à chaque instant. Tout est à interprétation. L'élaéocarpus grandiflorus n'échappe pas à cette règle. Il est un augure parmi tant d'autres.

 

C'est cet arbre qui donne le ton de l'année nouvelle. Car il fleurit à la nouvelle année. Une année qui commence à la mi-avril avec la grande fête de Songkran. (*)

 

Alors, plus les élaéocarpus grandiflorus se couvrent de fleurs au nouvel an, et plus l'année sera une année d'abondance et de vaches grasses. Mais au contraire, si l'arbre ne fleurit pas c'est le signe d'une année de vaches maigres, où chacune et chacun devra se serrer la ceinture.

 

Nota bene : C'est en Juillet que j'ai pris mes photos ce qui signifie que l'arbre se couvre de fleurs en d'autres moments que mars, avril et mai !....

 

 

 (*) Songkran est une des grandes fêtes du Lanna. C'est leur nouvelle année, le retour de la saison des pluies après un mois d'avril (Mésayone - เมษายน) difficile à supporter tant darde le soleil. Alors tout le monde arrose tout le monde pendant près d'une semaine de 9 heures du matin jusqu'à 20 heures le soir !....

 

Les Thaïlandais trouvent cela très amusant ?!...

 

Mais un rien les fait sourire, y compris même lorsque les élaéocarpus grandiflorus sont sans fleur !....

 

C'est dire combien ils savent prendre la vie du bon côté.

 

 



12/03/2011
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