MerveilleuseChiang-Mai

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MILLINGTONIA HORTENSIS L.f. - Pip (ปีบ)

 

 

MILLINGTONIA HORTENSIS Linné le Jeune 1782

(Arbre de Jasmin) -  Pip (ปีบ) & Kasalogn (กาสะลอง) au Lanna

 

 

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                 Quelques Millingtonia hortensis L.f. dans les rues de Chiang-Mai

 

Quelques noms vernaculaire du …

 

… MILLINGTONIA HORTENSIS Linné f.

 

Tree Jasmine – Cork Tree (Angleterre) - Aye Ka Yit (Birmanie) – āngkioe bōh - Aṅgār pus (Cambodge)  - Lao Ya Yan Tong Hua (老鸦烟筒花) (Chine) – Akās Neem – Cork Gach – Mini – Chameli – Himjhari (Bengali) – Akās Neem – Belayti Neem – Mini – Chameli – Neem Chameli (Hindi) - Katesam (Malayam) - Akash Nimba (Sanskrit) - Karak - Akāṣa malle (Telegu) (Inde) - Gagalong (Laos) - Pip (ปีบ) – Tèk-Tong- (เต็กตอง) (Kanchanaburi) - Kasalogn (กาสะลอง ou กาซะลอง) (Lanna) (Thaïlande) – Đạt phước - Đầu nhà trò - Hà tan (Viet-Nam).

 

 

Les synonymes du MILLINGTONIA HORTENSIS Linné le Jeune

 

Nota : Le chiffre final entre parenthèse correspond au numéro d’ordre de l’ouvrage ou est cité le dit synonyme. Pour retrouver cet ouvrage il suffit de se reporter au tableau qui suit la liste des synonymes.

 

Le Basionyme : (*)

 

Millingtonia hortensis Linné fils – (1741-1783) – 1782 (01)

 

Bignonia azedarachta König & Sims1805 - (02)

König Karl Dietrich Eberhard (1774-1851) - & Sims John (1749-1831)   

Bignonia suberosa Roxburgh William (1751-1815) – 1814 & 1819 (03)

Bignonia cicutaria von Martius -1820 (04)

Von Martius Carl Friedrich Philipp (1794-1868)

Mallingtonia hortensis Willdenow Carl Ludwig (1765-1812) - 1836 (05)

Millingtonia dubiosa Spanoghe Johan Baptist (1798-1838) - 1841 (06)

Bignonia hortensis (L.f) Oken Lorenz (1779-1851) – 1842 (07)

 

Les synonymes non acceptés (Noms illégaux)

Nevrilis suberosa Rafinesque (1783-1840) – 1838 (08)

Rafinesque Constantine Samuel (1783-1840)

 

Les faux synonymes :

Millingtonia simplicifolia Roxburgh William (1751-1815) – 1819 (09)

Millingtonia integrifolia Wallich ex Royle – 1824 (10)

Wallich Nathaniel (1786-1854)

Millingtonia acuminata Royle John Forbes (1799?-1858) – 1839 (11)

Meliosma simplicifolia (Roxb.) Walpers – 1842 (12)

Walpers Wilhelm Gerhard (1816-1853)

(Tous ces faux synonymes appartiendraient à la famille des Sabiacées – sabiaceæ.)

 

(*) Le Basionyme correspond au premier nom botanique reconnu donné à une plante ; ce nom sert de référent aux suivants, il est comme la tête d’une série de synonymes.

(**) Mallingtonia est une altération due aux botanistes Johann Christian Daniel von Schreber (1739-1810), Carl Ludwig Willdenow (1765-1812) et Ernest Gottlieb von Steudel (1783-1856) du mot Millingtonia

 

                Référence des ouvrages concernant les synonymes ci-dessus.

 

01/ Supplementum plantarum (p.291)

02/ Annals of botany Volume I, page 578 - 1805

03/ Hortus. Bengalensis page 47 – 1814

03/ Plants of the coast of Coromandel Vol. III - (page 11 – Chap.214) - 1819

04/ Denkschriften Akademie München page 153 - 1820

05/ Vollständiges Lexicon der Gärtnerei und Botanik de Friedrich Gottlieb Dietrich – 

      Volume 5 page 402 Chap.12 - 1836

05/ Nomenclator Botanicus seu Synonymia plantarum universalis de Ernest Gottlieb 

      Steudel (1783-1856) (page 205) – 1840

05/ Prodomus systématis naturalis regni vegetabilis de Alphonse Louis Pierre Pyrame de

      Candolle (1806-1893) (Page 182) - 1845

06/ Linnaea Ein journal für die botanic in ihrem ganzen Umfange. Vol XV

      (Page 326 – chapitre 529) - 1841

07/ Universal-Register zu Okens Allgemeiner Naturgeschichte Volume III. - (Page 43

       – reference III – 1009) - 1842

 

       Les synonymes non acceptés (Noms illégaux)

08/ Sylva Telluriana – Mantis synop. Supplément (Page 138 – Chap. 882) - 1838

 

      Les faux synonymes :

09/ Plants of the coast of Coromandel Vol. III - (Page 50 – Chapitre 254) - 1819

10/ Numérical list of dried specimens of plants in the Museum - 1824

      (Manuscrit de très très mauvaise écriture)

11/ Illustrations of the Botany and other branches of the natural history of the Himalayan

      Mountains (Page 139 – chapitre 40, intitulé Millingtoniaceæ) - 1839

12/ Repertorium botanices systematice volume 1 – (page 423) - 1842

 

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Photo 1 : Gravure extraite de ‘’Flora Malesiana‘’, volume 8, part. 2 révision page 132, fig. 8 (1977) (D’après Wallich et Bureau)

Photo 2 : Gravure extraite de ‘’Plants of the coast of Coromandel‘’ de William Roxburgh, Volume 3, planche 214 (1819)

Photo 3 : Gravure extraite de ‘’The Flora Sylvatica for southern India‘’ du major Richard Henry Beddome (1830-1911) et George Bentham (1800-1884), volume 2, page 249.

 

Signification du nom binominal du Millingtonia hortensis :

 

Le genre : Millingtonia

 

Le mot ‘’Millingtonia‘’ est une latinisation d’un nom propre … Millington que portait un docteur anglais, botaniste et écrivain sur la physiologie végétale, Sir Thomas Millington. (1628/1709/4).

C’est le fils de carl von linné, Carl von Linné le jeune (1741-1783) qui créa ce genre dédié donc, à Sir Thomas Millington. Un genre avec une seule et unique espèce. (Nous y reviendrons.)

 

Le nom de ce genre est apparu pour la première fois en 1776, en page 45, dans le supplément d’un ouvrage de Linné sur la physiologie, et en 1782, en page 291, dans le ‘’Supplementum Plantarum‘’ de Linné fils, plus connu que l’ouvrage précédent.

 

En 1676, Sir Thomas Millington, en conversant avec son homologue Néhémie Grew (1628 ?-1711) émit l’hypothèse que … ‘’les anthères étaient les organes mâles de tous les végétaux, même de ceux qui ne vivent pas séparés.‘’  (Georges Cuvier)   – Cette déclaration fut l’objet d’un mémoire ; Grew l’insérera dans son ‘’Histoire philosophique des plantes‘’ parue en 1682.

Entre autres, le mérite de ces deux botanistes fut d’attribuer aux étamines le pouvoir de produire une matière fécondante (pollen) des organes mâles. L’allemand Jacques Bobart ( ?-1679) botaniste, médecin et premier surintendant du jardin des plantes d’Oxford aurait fait les premières expériences concernant le pouvoir fécondant du pollen.

 

 

Petit curriculum vitae de Sir Thomas Millington :

 

Sir Thomas Millington (1628/1709/4), fils de Sir Thomas Millington étudia successivement à Westminster School, au Trinity Collège de Cambridge et à l’université d’Oxford  d’où il obtint son ‘’Master of Arts‘’.

En 1659 il devient docteur en médecine en cette même université, en 1672 membre du collège royal de médecine et en 1675 professeur en philosophie naturelle.

Ce fut aussi l’un des médecins du roi Guillaume III d’orange, roi d’Angleterre (1650-1689-1702) et de son épouse la reine Mary II (1662-1689-1694).

 

Nota bene : Le père de l’histoire naturelle britannique, Jean Ray (1628-1707), dans le 1er volume de son ‘’Histoire des plantes‘’ (1685), fit état d’une théorie concernant la sexualité des végétaux bien avant l’hypothèse de Sir Thomas Millington. 

 

L’espèce : hortensis

 

Hortensis est un mot d’origine latine composé de nom ‘’Hortus‘’ et du suffixe ‘’ensis‘’.

D’une façon générale les auteurs anciens, comme Ciceron, Horace et Pline, utilisait le mot ‘’hortus‘’ pour désigner un terrain généralement clos servant à la culture. Ce terrain était, selon les cas, un jardin, voire un potager ?...

 

Hortus désigne donc un jardin et horti un petit jardin.

 

Le suffixe ‘’ensis‘’ à la qualité de créer un adjectif indiquant l’origine. Autrement écrit hortensis indique que le genre Millington serait un arbre cultivé ou poussant dans un jardin voire un potager.

 

En Mythologie, la déesse romaine de l’amour, Vénus, était aussi appelée … Hortensis, et plus particulièrement lorsque la terre se couvrait de fleurs du fait de sa présence.

 

L’abréviation botanique du botaniste : L.f.

 

L.f ou Linn.f est la norme abréviative de Carl von Linné dit Carolus Linnaeus le jeune (1741-1783), fils du grand Car von Linné (1707-1778) à qui l’on doit le nom binominal (Genre & espèce) des plantes.

 

Carl von Linné le jeune n’a pas eu la notoriété de son père, un père qui a du lui faire beaucoup d’ombre. Son œuvre, plus modeste, se résume à une douzaine d’ouvrages (*) dont le ‘’Supplémentum Plantarum Systematis Vegetabilium‘’. Un ouvrage où il complète les descriptions botaniques de son père et des collaborateurs de ce dernier.

 

Ce suédois connut l’université dès son plus jeune âge puisque dès neuf ans il aura les plus grands professeurs de l’université d’Uppsala où son père est titulaire de plusieurs chaires et règne en maître. (Président de l’académie royale des sciences – 1er médecin du roi etc…)

 

De ce fait vers 22 ans il succède à son père à la chaire de médecine d’Uppsala sans le moindre examen et pas même une thèse à défendre. Sans remettre en cause son savoir, cette manière de faire lui causera quelques inimitiés. Cependant Linné père n’était pas pour autant satisfait des travaux et du comportement de son fils. Ainsi par exemple par voie testamentaire il léguera son herbier à son épouse en spécifiant que son fils ne devait pas y a avoir accès ?!... Les rats et les insectes se régaleront de cet herbier trop bien mis en abri ?!....

 

A 42 ans, et sans descendant, Carl von Linné le jeune s’éteindra des suites d’une jaunisse.

 

(*) Quelques uns des ouvrages de Linné fils. ‘’Plantarum rariorum horti upsaliensis fasciculus primus‘’ (1767) - ‘’Acta medicorum suecicorum …‘’ Tome I (1783) – ‘’Systema plantarum Europae …‘’ Tome III-IV – ‘’The Families of plants, with their natural characters‘’ (1787) – ‘’Amoenitates‘’ (1790).

Il convient d’y ajouter quelques catalogues et dissertations comme par exemple … sur les graminées (1779) – sur la lavande (1780).

 

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Photo 1 : Un extrait d’une gravure de 475 mm X 328mm de Sir Thomas Millington réalisée par Thomas Woolnoth (1785-1857) et publiée par Robert John Thornton le 1er mars 1807. 

Photo 2 : Couverture de la seconde édition de l’ouvrage de Linné fils ‘’Supplémentum Plantarum Systematis Vegetabilium‘’ où se trouve pour l’une des toutes premières fois le genre ‘’millingtonia‘’.

Photo 3 : Carl von linné le jeune dit Carolus Linnaeus le jeune (1741-1783). Une huile sur toile du peintre suédois Jonas Forslund (1754-1809).

 

 

La famille du Millingtonia hortensis :

 

Le Millingtonia hortensis est un genre qui ne compte qu’une espèce. Il appartient à la famille des ‘’bignoniacées‘’ ou ‘’Bignoniaceæ‘’ qui compte plus de 110 genres dont le Millingtonia, et 650 espèces.

 

Cette famille est une famille de plantes dicotylédones gamopétale, c’est-à-dire dont la graine donne naissance à deux feuilles primordiales, et dont la corolle de la fleur se constitue d’un seul pétale (fleur monopétale). Ce sont des plantes à feuilles simples ou conjuguées, pennées, sans stipule et aux inflorescences en cymes.

 

Les bignoniacées se composent de lianes, d’arbustes et d’arbres, qui tous s’élèvent dans des contrées tropicales, voire tempérées. La première et seule ( ?) espèce de bignoniacée à s’être acclimatée à la pleine terre parisienne en 1864, fut ‘’l’anisostichus Bureau‘’ (Bignone orangée) une plante grimpante originaire du Sud-est des Etats-Unis.

 

Le nom de cette famille ‘’bignoniacées‘’ fut à l’origine celui du genre ‘’Bignonia‘’, que Joseph Pitton Tournefort (1656-1708) dédia en 1694 à son protecteur, l’abbé Jean-Paul Bignon (1662-1743). Là encore un nom propre latinisé pour les besoins de la cause, ou de protection ?!.... Ce nom de bignonia fut repris par Carl von Linné.

 

Puis remettant de l’ordre dans le grand classement botanique, en 1789, à l’occasion de la parution de son ‘’Genera Plantarum secundum … ‘’ Antoine Laurent de Jussieu (1748-1836) créa l’ordre des Bignones, Bignoniæ qui devint la famille des Bignoniacées, ou Bignoniaceæ.

 

 

L’aire endémique du Millingtonia hortensis :

 

Le Millingtonia hortensis est souvent présenté comme étant originaire des Indes orientale, sans doute parce que le botaniste allemand Koenig (1728-1785) (*) l’avait observé dans des jardins de Transchaur (**) en Inde et que quelques autres observations furent faites, elles aussi, en Inde. En fait sa terre d’origine se situe un peu plus à l’Est c’est-à-dire en Asie du Sud-est d’où il est endémique. L’aire en question se situe plus précisément en Birmanie, au Lanna (Thaïlande), au Cambodge, au Laos, au Vietnam et dans le sud de la Chine (Yunnan).

 

Le Millingtonia hortensis se plaît plus particulièrement entre 500 et 1200 mètres d’altitude.

 

Avec le temps le Millingtonia hortensis fut introduit en Inde et en Malaisie puis en Indonésie, aux îles Andaman et Nicobar, au Pakistan, à Maurice, à la réunion et en Afrique.

 

 

(*) Johann Gerhard Koenig ou König (1728-1785), est l’un des tout premiers botanistes à avoir visité l’Inde où il décèdera. Ce médecin botaniste mais aussi missionnaire protestant allemand n’est pas à confondre avec Karl Dietrich Eberhard König (1774-1851), un homonyme.

(**)  Le mot ‘’Transchaur‘’ pourrait être une altération des mots ‘’Tanjore‘’ où ‘’Tranquebar‘’ (Ce sont deux villes indiennes). Je pencherai pour Tranquebar d’où  Koenig envoya de nombreuses espèces à Linné dont la plupart furent répertoriées dans ‘’Mantissa (2) plantarum altera‘’ paru en 1771.

 

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Photo 1 : Le portrait de ‘’Jean-Paul Bignon, abbé de Saint Quentin (1662-1743) ‘’, bibliothécaire du roi, une huile sur toile  de 63 cm x 52 cm, peinte par Hyacinthe Rigaud () en 1693 et aujourd’hui conservée à Versailles, au musée national des châteaux de Versailles et de Trianon château de Versailles. C’est à partir de son nom que fut d’abord créé le genre Bignonia puis la famille des bignoniacées (bignoniaceæ).

Photo 2 : L’aire endémique du Millingtonia hortensis L.f.

Photo 3 : Un portrait de Joseph Pitton Tournefort (1656-1708) qui en 1694 créa le genre ‘’bignonia‘’. Cette estampe de 14 cm x 24 cm du musée national d’histoire naturelle est l’œuvre du peintre aquarelliste et lithographe Amédée Maulet (1810-1835) et du graveur François Pigeot (1775- ?)

 

 

DESCRIPTION du Millingtonia hortensis Linné le jeune.

 

 

Le tronc du Millingtonia hortensis Linné le jeune.

 

Le Millingtonia hortensis atteint sa maturité entre 6 et 8 ans et vit une quarantaine d’années lors desquelles il peut atteindre une hauteur de 18 à 25 mètres.

 

Le tronc de l’arbre est protégé par une écorce subéreuse, (liège) spongieuse et craquelée qui se détache relativement facilement par petits blocs. Ce n’est pas par hasard si cet arbre porte aussi le nom de ‘’chêne liège Indien‘’ car son écorce sert de substitut au liège, étant entendu qu’elle est inférieure en qualité au véritable liège.

 

L’autre propriété de cette écorce est de produire un colorant de couleur jaune.

 

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L’aspect visuel de l’arbre fait que, plus l’arbre est ancien et plus son tronc est hideux.

 

Le bois du Millingtonia hortensis est un bois tendre et fragile, ainsi ses branches sont très cassantes. Cet arbre, par exemple, grâce à ses fleurs, est cultivé pour son aspect visuel. De ce fait il orne les jardins, les allées mais … pas les routes car il se brise très souvent sous l’effet de vents violents.

 

En Birmanie ce bois est très prisé pour la confection de têtes marionnettes, mais de marionnettes représentant des personnages de hauts rangs, c’est-à-dire appartenant à la gent humaines. Ces personnages sont au nombre de sept, à savoir les ermites (Rathay), astrologues (Brahmin), médiums (Nat Ka Daw), les rois (Bu Rin), les ministres (Wun), les princes (Min Thar), les princesses (Min Tha Mee).

 

Les autres personnages, ceux relevant de la mythologie (Naga, Garuda) et du monde animal (Singes, lions) sont fabriqués avec un autre bois.

 

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   L’écorce dont, photo du milieu, un morceau d’écorce détaché sans difficulté à la main.

 

 

La feuille du Millingtonia hortensis Linné le jeune.

 

Description d’une penne :

 

La feuille du Millingtonia hortensis est une feuille composée qui se présente sous la forme d’une grande penne composée elle-même de plusieurs pennes de différentes dimensions. Les plus petites pennes comptent entre trois et cinq folioles.

 

Les pennes, de dix centimètres pour les plus petites, se constituent le plus souvent d’un jeu de cinq folioles se répartissant de la façon suivante : une foliole en extrémité de la penne, suivit de deux paires de folioles espacées l’une de l’autre d’environ 2 à 3 centimètres, comme la distance entre la foliole terminale et la première paire de folioles. Les folioles en paire sont opposées.

 

La foliole en extrémité est en général la plus importante. Elle mesure environ 8 à 9 centimètres de long sur 4 à 5 centimètres de large et possède un pétiole d’environ 2 centimètres de long.

Les folioles de la paire intermédiaire sont les plus petites. Elles mesurent 4 à 5 centimètres de long sur 2 à 3 de large et se rattache directement à la tige sans avoir le moindre pétiole. Cette paire de folioles est distante de la paire suivante de 2 à 3 centimètres.

Les folioles de la paire inférieure sont presqu’aussi importantes que la foliole d’extrémité. Elles mesurent 6 à 7 centimètres de long sur 3,5 à 4 centimètres de large et possèdent un pétiole d’un centimètre. Cette paire de folioles est distante d’environ 3 centimètres de la tige principale de la penne à la quelle elles se rattachent.

 

Comme pour les folioles, les tiges des petites pennes se rattachent à une tige plus importante par paire et de manière opposée. La distance entre la dernière paire de folioles d’une petite penne et d’une tige plus importante est d’environ 9 à 10 centimètres pour une penne de 32 centimètres.

 

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Description d’une foliole :

 

La foliole est de forme ovale, son extrémité est très acuminée et légèrement recourbée. Son limbe, glabres sur les deux faces, au bord très légèrement ondulé, est vert foncé sur le dessus et d’un vert plus clair sous le dessous. C’est une foliole pennée avec une nervure centrale d’où partent des nervures secondaires elles-mêmes à l’origine de nervures tertiaires. Ces nervures sont en creux sur le dessus et en relief sur le dessous de la foliole.

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La fleur du Millingtonia hortensis Linné le jeune.

 

La fleur se présente sous la forme d’un long tube de couleur blanche mesurant entre 6 à 10 centimètres et dont le diamètre avoisine 5 ou 6 millimètres.

Le calice est d’une seule pièce (monophylle), court et en forme de cloche (campanulé) dont le bord se termine par cinq petites dents.

La corolle, monopétale, régulière, et de couleur blanche, se présente sous l’aspect d’un long tube filiforme de 6 à 10 centimètres de long, campanulé lui aussi à son extrémité puisqu’elle se termine par quatre découpures oblongues et entières.

Ces lobes se recourbent légèrement vers l’extérieur du tube. L’un d’eux, le postérieur, légèrement plus conséquent que les trois autres se partage en deux autres lobes à son extrémité.

Certains botanistes écrivent que l’extrémité de la corolle se termine par deux lèvres, une postérieur bifide et une antérieure en trois parties, ce qui revient au même.

 

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Quatre étamines composées de deux paires de filaments filiformes, dont l’une des paires est plus courte que l’autre (Etamines didynamiques), s’élève le long du lobe principal, mais sans le dépasser. Ces filaments portent une paire d’anthères (poche à pollen) à loge unique et à demi partagée par une fente longitudinale (Anthères bifides).

Entre les anthères et le lobe principal s’élève le style. Il est lui aussi filiforme mais plus long que la corolle. Ce style se termine par un stigmate à trois valves, ovales et bivalves.

 

Les fleurs naissent en corymbe (Ensemble de fleurs formant une espèce de bouquet, dont les pédoncules partent de différents points) au sommet de rameaux. Ceux du Millingtonia hortensis sont très cassants. 

 

 

L’odeur de la fleur est très agréable. Peut-être qu’en inde l’arbre est cultivé dans les jardins dans le seul but de les parfumer ?... En tout cas au Cambodge, ces fleurs sont mélangées au tabac pour le parfumer.

 

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Le fruit du Millingtonia hortensis Linné le jeune.

 

Le fruit du Millingtonia hortensis se présente sous la forme de gousses vertes plates linéaires pouvant atteindre 60 centimètres de long, une largeur de 18 à 20 millimètres et une épaisseur de 4 à 5 millimètres. Lorsqu’elles prennent la couleur marron les gousses se durcissent et depuis l’arbre, libèrent les gaines en se scindant dans le sens de leur longueur, car ce sont des gousses à déhiscence septifrage.

Comme je viens de l’écrire, l’ouverture des gousses se fait dans l’arbre. Je n’ai pas vu de gousses à terre avec leurs graines. La gousse se détache de l’arbre après l’envol complet des graines.

 

La déhiscence se rapporte au processus d’ouverture d’une gousse fermée ; et le septifrage signifie que lors de l’ouverture de la gousse, (la déhiscence), les cloisons du fruit se rompent dans leur continuité et non pas par bribes.

 

Dans le cas de la gousse du Millingtonia hortensis, celle-ci, quand elle a atteint sa maturité, s’ouvre par le milieu au moindre choc ou coup de vent.

 

La gousse est intérieurement séparée au moyen d’une cloison longitudinale de couleur marron très foncée et très peu épaisse, allant d’une extrémité à l’autre de la gousse. Puis de part et d’autre de cette cloison une multitude de graines se chevauchent. Elles se chevauchent d’une part sur deux rangées et d’autre part régulièrement l’une par rapport à l’autre.

De ce fait, comme deux graines occupent environ un centimètre, dans la gousse présentée en photo longue d’environ 30 centimètres, il y aurait eu environ plus ou moins 200 graines, c’est-à-dire quatre rangées d’une cinquantaine de graines, soit … deux rangées d’une cinquantaine de graines de part et d’autre de la cloison longitudinale.

 

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La graine du Millingtonia hortensis Linné le jeune.

 

La graine du Millingtonia hortensis est une graine ailée dont la forme varie d’une graine à l’autre.

 

La graine proprement dite, extra plate, se présente sous la forme d’un cercle plus ou moins régulier, à la circonférence diffuse, d’environ 8/9 millimètres de diamètre.

Elle est de couleur marron très clair, et en son centre d’un marron plus foncé.

Cette graine est comme prisonnière au centre d’un tissu fin et transparent. Cependant une petite partie de la graine affleure le bord de cette espèce de gangue au sein de laquelle elle se trouve prisonnière.

 

Les ailes, fines et transparentes, ne sont pas toutes identiques, et forment un ensemble végétal de trois centimètres sur un, variant je le rappelle d’une graine à l’autre.

 

Ces graines servent de nourriture aux oiseaux qui se chargent de les répandre et de les diffuser. Cependant le meilleur moyen de faire pousser un Millingtonia hortensis serait la bouture ?!...   

 

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Le petit plus !...

 

Les racines : Séchées, elles sont réduites en poudre. Cette poudre sert à des décoctions qui seraient efficaces en cas d’hypertension, d’étourdissements, d’intoxication alimentaire et d’inflammation pulmonaire.

 

L’écorce : Réduite en petits morceaux elle est idéale pour y cultiver des orchidées.

 

Les feuilles : Elles seraient une source abondante de flavonoïdes réputés pour leurs antioxydants.

En Birmanie elles se mangent en salade. Mises dans les viandes au curry elles auraient pour effets bénéfiques de s’attaquer aux calculs de l’appareil urinaire (lithiase urinaire) et aux problèmes rénaux.

Elles seraient aussi un excellent remède contre la fièvre (antipyrétique) la sinusite,  l’asthme, et les mauvaises digestions (Substance Cholagogue).

 

Les fleurs : Comme déjà écrit  l’odeur de la fleur est très agréable. C’est pourquoi au Cambodge, ces fleurs sont mélangées au tabac pour le parfumer. En Birmanie et en Thaïlande ce mélange au tabac se pratique aussi mais dans un but thérapeutique, celui de traiter les maux de gorges.

En Birmanie, comme pour les feuilles, elles se mangent en salade.

Séchées, elles sont prises comme on prend du thé pour lutter contre la transpiration et … la bronchite.

 

En Inde cette fleur est associée au jasmin pour rendre hommage à Krisna.

 

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Pour mémoire :

 

Cette chronique n’a d’autre d’objet que de permettre à ceux qui habitent, ou qui viennent visiter Chiang-Mai, de reconnaître les arbres qui participent à la beauté et aux charmes de la ville et … du Lanna. Souvent ce sont des arbres endémiques au Lanna, qu’on ne trouvait nulle part ailleurs, comme le Millingtonia hortensis.

 

Par contre loin de nous l’idée de donner le moindre conseil pour cultiver le Millingtonia hortensis d’autant que vous trouverez auprès de certains sites, dont c’est l’objet, tous les renseignements concernant la culture de cet arbre.

 

En espérant que vous avez pris plaisir à découvrir ce que cachait et ce que montre pour le plaisir des yeux et du nez … le Millingtonia hortensis L.f. nous vous donnons rendez-vous avec une prochaine chronique !...

 

 

 

 

                                                             Jean de La Mainate Février 2016

 

 



01/03/2016
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