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SAINT MARTIN D’ABBAT 1

                     

 

SAINT MARTIN D’ABBAT

 

Le village aux boites aux lettres et Le mur des Mauganeries …

                               … vous connaissez ?...

 

L’Egypte et la France ont leur vallée des rois.

 

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Photo 1 :
La vallée des rois … d’Egypte

Photo 2 : La vallée des rois … de France  

 

En ce qui concerne la France il est souvent fait référence à cette sentence : ‘’La Loire est une reine et les rois l’ont aimée‘’.

 

Ils l’ont aimée au point d’y vivre et que deux d’entre eux y dorment à jamais … Philippe 1er (1052-1108) en l’abbaye de Saint benoit, et Louis XI (1423-1483) en Notre Dame de Cléry.

 

Cette vallée des rois propre à la France a été inscrite au patrimoine mondial par l’UNESCO.   La partie qui nous intéresse se situe sur le cours moyen du Val de Loire, là où se trouve la plus forte densité d’un patrimoine constitué de monuments dont l’architecture remonte, pour certains, bien avant le VIIIe siècle.

 

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Photo 1 :
Le château de Sully-sur-Loire. (Photo de Septembre 2014)

Photo 2 : La chambre de Psyché du château de Sully-sur-Loire. (Photo de Septembre 2014)

 

Le plus récent d’entre eux, si l’on peut dire, c’est le château de Sully.

Il existait en 1102 une construction faite pour surveiller un pont qui alors enjambait la Loire et qui depuis longtemps a disparu. Un bon siècle plus tard, en 1218, le premier roi de France à porter le titre de ‘’Roi de France‘’, Philippe II dit Philippe Auguste, (1165-1223) ordonna la construction d’une tour digne de ce nom ; puis d’année en année au grès des constructions commandées par les différents propriétaires la tour devint le château que nous connaissons aujourd’hui.

 

Ce serait le château le plus visité du département du Loiret dont le nombre se chiffre à plus de 230 … encore faudrait-il s’entendre sur la définition du mot … ‘’château‘’, et à partir de quels éléments une demeure peut porter le … ‘’titre‘’ de … château ?!....

 

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Photo 1 : Un timbre de l’Abbatiale de Saint-Benoit-sur-Loire – dans le département du Loiret. Une œuvre de l’artiste Pierre Albuison (1952) parue le Vendredi 19 Mai 2017.

Photo 2 : Un timbre en hommage à Saint Benoit, le patron de l’Europe. Une œuvre dessinée et gravée par l’artiste Jacques Combet (1920-1993) paru dans la série Europa CEPT en 1980. Il avait déjà été l’auteur des premiers timbres dit Europa de 1961 & 1966 entre autres. 

 

 

A six kilomètres de ce … vrai Château s’élève un monument beaucoup plus ancien, à savoir l’abbaye bénédictine de Saint Benoit sur Loire. Cette dernière daterait du XIe siècle et aurait été construite sur les terres que l’évêque d’Orléans Léodebold (Leodegarius), (Une rue porte son nom à Saint benoit) aurait échangées en 651 avec la famille royale d’alors, c’est-à-dire le fils du roi Dagobert, le roi des Francs … et de non de France … Clovis II, dit le fainéant (633-639-657) et de son épouse Bathilde (626-688) une esclave anglo-saxonne.

 

Cette demeure royale était alors une villa Gallo-romaine connue sous le nom de ‘’Floriacum‘’, c’est-à-dire … la villa couverte de fleurs ; ce ‘’Floriacum‘’ finira par donner … ‘’Fleury‘’ d’où le nom de … l’abbaye Fleury, ou l’abbaye de Fleury.

 

Du fait de l’origine … ‘’profane‘’ de la villa, les locaux existants furent transformés afin de recevoir des affections plus en rapports avec la règle monastique rédigée par Benoit de Nursie (480/90-543/47). Puis au fur et à mesure des ans des petits oratoires remplacèrent ces bâtisses inadéquates et, à partir du XIe siècle allait s’édifier, en place et lieu de certains de ces petits oratoires, la basilique de Fleury.

 

La translation des reliques de Benoit de Nursie, devenu entretemps Saint Benoit, et celles de sa sœur jumelle Ste Scholastique se feront lors de l’année 655 voire 660, d’autre dates sont données, sous les directives du moine Aigulfe ?... Alors la Basilique de Fleury recevra le nom de la Basilique de Saint-Benoit-Fleury ou de Saint-Benoit-de-Fleury ?!...

En raison de la présence de ces reliques, qui depuis ont été dispersées dans de nombreuses villes d’Europe, (Il en reste quand même à Saint-Benoit) le petit village voisin deviendra … Saint-Benoit-sur-Loire ?!... Un village qui donnera asile à partir de 1936 à un oblat séculier de renom, c’est-à-dire un laïc affilié par la spiritualité à la communauté religieuse de la basilique de Saint Benoit. Il s’agit du poète et romancier … Max Jacob (1876-1944).

 

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Photo 1 : Le tympan du portail de la façade nord de l’Abbatiale de Saint Benoit-sur-Loire. (Fin XIIe et début XIIIe). Le Christ s’y trouve en majesté entouré des quatre évangélistes, en haut Saint Jean et Saint Mathieu regardant le christ et en contre-bas Saint Marc et saint Luc tournés vers leur symbole animal, le lion et le bœuf. Sur les voussures ont été sculptés les apôtres et des anges. La frise du linteau illustre en trois épisodes la translation des reliques de Saint Benoit. 1/ L’exhumation de ses reliques au Mont Cassin 2/ Le miracle de la résurrection des enfants qui a permis, selon la légende, de dissocier les reliques de Saint Benoit de celles de sa sœur Ste Scholastique 3/ L’arrivée triomphale des reliques à l’abbaye de Fleury qui dès lors prendra le nom de l’abbaye de saint Benoit de Fleury. (Photo de Septembre 2014)

Photo 2 : La tour-porche de l’abbaye. La tour d’environ 16 mètres de côté sur 17 mètres de haut s’appuie sur 16 piliers surmontés de 54 chapiteaux. (Photo de Septembre 2014)

Photo 3 : Dans la crypte de l’abbatiale repose les reliques de Saint benoit (480-547). (Photo de Septembre 2014)

 

Non loin du lieudit ‘’Beaumont‘’, à deux ou trois kilomètres de Saint-Benoit-sur-Loire centre, s’élève une petite chapelle dédiée à Sainte Scholastique dont les reliques, elles, sont au Mans. La petitesse de cette chapelle est l’un de ses principaux centres d’intérêts, si toute fois elle a plusieurs … de centres d’intérêts.

 

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Photo 1 : L’oratoire carolingien de Germigny des prés. (Photo de Septembre 2017)

 

 

A environ 5 kilomètres de la basilique de Saint-Benoit-de-Fleury se prélasse un sympathique petit village d’environ 800 âmes (en 2017), d’où s’élève l’un des fleurons de l’art roman : l’oratoire carolingien de Germigny des prés, appelé aussi ‘’l’église de la très Sainte Trinité‘’. C’est vraisemblablement l’un des plus anciens édifices religieux de France ; en tout cas la seule et unique église en France possédant une mosaïque byzantine sur le cul de four de son abside. Cette dernière, d’une superficie d’environ 9 m2, constituées de plus de 130.000 tesselles (petits morceaux de verre cassés de 6mm2 à 1cm2), représente l’arche d’alliance, un sujet de décoration plutôt rare dans nos églises occidentales. L’iconophobie de Théodulfe qui luttait contre l’idolâtrie, explique vraisemblablement le choix de ce sujet. Cette arche est figurée par un coffre, celui qui contenait les tables de la loi, posé au sol et sur lequel se tiennent debout, deux angelots.

 

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Photo 1 :
Un croquis de 1848, d’un auteur inconnu, de la mosaïque de Germigny-des-Prés qui représente l’arche de la nouvelle alliance celle prêchée par le Christ. (Nouveau testament). L’arche est représentée par un coffre contenant ce nouveau testament, et comme demandé par Moïse pour la première arche, deux chérubins décorent ce coffre. Il y a aussi deux grands archanges en habits byzantins agités par le vent car ces vêtements ne tombent pas droits : l’archange de gauche représente le peuple des Chrétiens, et celui de droite la nation juive, quant au vent il est l’expression de la présence de l’esprit saint.

Photo 2 : Un timbre créé par la graphiste et illustratrice Aurèlie Baras (1967) reprenant la tête de l’archange personnifiant la nation juive de la mosaïque de Germigny-des-Prés. Ce timbre est paru le 23 octobre 2000.

Photo 3 : L’allégorie de la mosaïque de Germigny des prés.

Lors de deux périodes iconoclastes (730-787) et (814-843) il a été fait la chasse aux représentations de saints personnages dans le but d’éradiquer l’idolâtrie ; de ce fait des scènes allégoriques prirent le devant de la scène au détriment des saints du Christ et de la vierge Marie.

 

 

En fin du VIIIe siècle, un certain Germanacus, qui donna son nom au village de Germigny, aurait fait construire à quelques enjambées de la Loire une villa gallo-romaine. L’évêque d’Orléans Théodulfe (Théodulfus) (Vers 755-820) (évêque d’Orléans en 797), tout à la fois abbé de l’oratoire de Fleury (la future basilique de Saint-Benoit-de-Fleury) et l’un des plus éminent missi-dominici de l’empereur Charlemagne (742-800-814), le 2ème roi Franc, et roi des Lombards, puis restaurateur de l’empire d’Occident, en devient le propriétaire et en fait sa résidence d’été. Entre 803 et 806 Théodulfe entreprend d’y construire une chapelle en s’inspirant de celle du palais d’Aix-la-Chapelle ?!...

 

Ce Goth de naissance était un fin lettré, poète et amateur d’art. Il fut le protagoniste de la renaissance carolingienne. Charlemagne lui avait confié la mission de redonner un élan aux études et aux lettres dans son diocèse d’Orléans.

 

Pour la construction de son oratoire, cet amateur d’art aurait fait appel aux techniques architecturales en cours deux ou trois siècles plutôt en Orient, voire – peut-être – à des ouvriers venus d’Orient ? ... Quoiqu’il en fût l’oratoire de Théodulfe s’avéra être le plus remarquable de son temps dans toute la Neustrie.

 

A la mort de l’empereur Charlemagne, son fils, Louis 1er (778-814-840) dit Louis le pieux ou le débonnaire lui succéda. Bernard d’Italie en profita alors pour se rebeller et Théodulfe fut accusé de le soutenir.

Qu’en fut-il exactement ?!... les avis diffèrent ; ce qui est certain c’est qu’en 818 Théodulfe tomba en disgrâce, que tous ses biens furent confisqués et qu’il s’éteignit le 18 décembre 820 ou 821 dans une prison d’Anger. Ce grand homme d’église fut par la suite … canonisé.

 

A ne pas oublier : Germigny des prés fut entre 843 et 844 le siège du tout premier des états généraux de la future France. Comtes et évêques s’y réunirent pour mettre en place les dispositions prises lors du traité de Verdun en août 843, statuant sur le partage en trois royaumes de l’empire carolingien.  

 

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Photo 1 : L’oratoire de Germigny-des-Prés. (Photo de Septembre 2017)

 

Les comptables de chacun de ces monuments annoncent, à une poignée de dizaines près, la visite d’environ 60.000 touristes. Ce qui signifie que ces visiteurs font ‘’d’une pierre trois coups‘’ en se rendant, pour la plupart d’entre eux, au sein de chacun de ces trois édifices.

 

Hélas, ces touristes ne savent pas qu’ils pourraient faire … ‘’d’une pierre quatre coups‘’, et ainsi terminer leur journée dans la bonne humeur en parcourant seulement un kilomètre trois cents de plus !...

 

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Photo 1 : Arrivée par la route à Saint-Martin-d’Abbat. (Photo de Septembre 2017)

Photo 2 : L’église de Saint-Martin-d’Abbat dont le corps date du XIIe siècle. Elle a été construite sur les ruines de la chapelle ou reposa quelques temps les reliques de Saint-Martin de Tours.

L’entrée de l’église et celle du cimetière se font face et ne sont séparées que d’une dizaine de mètres. Ce qui donne peu de temps pour laisser libre cours au chagrin des amis du défunt ou de la défunte. (Photo de Septembre 2017)

Photo 3 : L’agence communale de la poste de Saint-Martin-d’Abbat. (Photo de Septembre 2017)

 

 

A 1 kilomètre trois cents de cet oratoire carolingien se situe le petit village de Saint Martin d’Abbat. Un petit village de 1800 âmes qui se construisit sur un territoire de plus de 38 Km2 97 ha où jadis il fut question des seigneuries de Milourdin, d’Aigrefin mais aussi du prieuré du Gué-de-l’Orme pour ne citer que ces noms.

 

Le toponyme du village, tout du moins une partie de son nom : ‘’Saint-Martin‘’, serait dû à l’une des invasions Normandes, celle de 871. Cette date de l’invasion Normande est avancée par Pierre Gasnault (1928-2016) ancien conservateur de la bibliothèque Mazarine de Paris.

En 871 donc, les bateaux Normands remontent une fois de plus la Loire. En 865 déjà, ils étaient allés jusqu’à Saint-Benoit-Sur-Loire.

Alors une fois de plus les moines de l’abbaye de Saint Martin de Tours mettent tout en œuvre pour protéger les reliques de Saint Martin (316-397) le Saint patron des dynasties mérovingienne et carolingienne.

 

Pour ce faire, fin 871 ou début 872, quelques moines mirent le cap sur la crypte de Saint Germain d’Auxerre ; chemin faisant ils furent contraints à quelques haltes, dont l’une près d’une petite chapelle sise en bord de Loire. Les reliques du saint homme y reposèrent quelques temps, puis les moines reprirent la route d’Auxerre.

 

C’est sur les vestiges de cette chapelle que s’élève aujourd’hui l’église de … de ‘’Saint-Martin d’Abbat‘’.

 

Pour être plus précis, les textes révèlent qu’en fait, les reliques de Saint Martin trouvèrent refuge non pas dans la crypte de Saint Germain d’Auxerre mais dans une cella sise à Chablis dans le Tonnerrois, consacrée à Saint Loup.  Cette cellule et les bâtiments s’y rattachant avaient été concédés quelques années plutôt par le roi Charles II dit le chauve (823-848-877) aux moines de l’abbaye de Saint Martin de Tours. Les reliques du saint retrouvèrent Tours le 13 décembre 877.

 

C’est sur cette cella, une chambre close d’une villa de l’époque, que s’élève aujourd’hui la collégiale de Chablis consacrée en 1509.

Attention, rien ne dit que les reliques n’ont pas été, un temps durant, dans la crypte de Saint Germain ?!...

 

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                         Saint Martin de Tours et ses nombreuses représentations :

 

Photo 1 : Saint Martin de Tours partageant son manteau – Un extrait d’un vitrail de la cathédrale Saint Gatien de Tours.

Photo 2 : L’Icône des Saints du monastère orthodoxe Sainte Catherine du Sinaï, appelé aussi le monastère de la transfiguration. Tout en haut de l’icône peinte à tempera sur bois et datant du XIIe siècle figurent 3 saints d’Orient : St Paul, St Jacques et St Etienne le Protomartyr ; et tout en bas, de part et d’autre de Saint Martin au milieu il y a à sa gauche, St Laurent l’archidiacre et à sa droite, St Léonard de Noblat le libérateur et patron des croisés ; tous trois sont des Saints d’Occident.

Photo 3 : Saint Martin de Tours transporté en catimini sur la Vienne vers Tours. Les moines de Tours avaient subtilisé son corps au nez et à la barbe des Poitevins qui prétendaient avoir des droits sur le corps du saint. Saint Martin n’aura jamais autant voyagé par bateau qu’après son décès ?!... Un extrait d’un vitrail de la cathédrale Saint Gatien de Tours.

 

 

La deuxième partie du toponyme du village ...Abbat ?...

 

Pour lire la suite - vous reporter à la chronique SAINT-MARTIN -D'ABBAT 2

 

 

Octobre 2017                                                    Jean de La Mainate

 

 



16/10/2017
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