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HMONG-S - 1/5 (Les) - GENERALITES



HMONG-S  - 1/5  (Les) - GENERALITES

 


 

Jeunes filles Hmong-s lors de la fête des fleurs en Février 2010

 

Miao, Méo, Hmong, H'mong, Mong, et Meau sont des mots qui servirent, et servent encore, à désigner les Hmong-s.

 

Certains d'entre eux auraient pour origine des sobriquets plus que péjoratifs. Ainsi Miao-tsé signifierait ''jeune pousse de riz'' et Miao tout court, ''riz cru''.

Méo, qui est une déformation de Miao, voudrait dire ''montagnard sauvage''.

 

Les Hmong-s, quant à eux, se nomment entre eux ... ''Montagnards''. C'est-à-dire … Hmong.

 

 

Quelques généralités :

 

Les Miao-s se divisent en quatre groupes principaux.

1/ les Hmong-s,

2/ les Hmou-s,

3/ les Qoxiang-s

4/ les Hmau-x

 

Ils sont tous apparentés culturellement et linguistiquement mais … ils ne se comprennent pas entre eux. Les deux dialectes les plus répandus sont ceux des Hmong-s noirs et des Hmong-s blancs.

 

 

Leur civilisation était orale.

Ils n'avaient pas d'écriture jusque dans les années 1900.

 

Ce sont des missionnaires chrétiens, protestants et catholiques, Linwood Barney, William Smalley et Yves Bertais qui leur ont composé un alphabet à partir des caractères latins. Cet alphabet a pris le nom de ses créateurs c'est-à-dire … l'alphabet Barney-Smalley.

 

Cette langue possède 56 consonnes, 13 voyelles et 8 tons. Le père Savina publiera en 1920 un dictionnaire Hmong-Français.

 

Pour la petite histoire, en 1959, le Hmong Shong Lue Vang, qui décèdera en 1974, proposa à ses compatriotes une écriture phonétique, la ''pahawh hmong'' dont quelques ''signes'' suivent ... ()

Malgré son succès tout à fait relatif, le fait est à souligner parce qu'il fut à l'initiative d'un … illettré ... fait unique au monde.

 

Socialement, chaque individu est à la fois membre :

            1/    d'un clan, qui assure le dynamisme de sa  communauté.

            2/    d'un groupe de descendance qui trace son lignage.

            3/    d'une maisonnée, qui pourvoit à la vie économique d'une ou de plusieurs

                   familles, pouvant vivre sous un même toit ; et qui décide du partage des

                    tâches entre ses membres.

 

L'homme a tous les pouvoirs et tous les droits. Il peut-être polygame ce qui lui permet, en choisissant des femmes dans des clans différents, de créer des réseaux pour asseoir sa notoriété au sein de la grande communauté Hmong … mondiale.

 

Mais seuls les hommes fortunés Hmong-s peuvent se ''payer'' plusieurs épouses issues de différents clans.

 

Une femme donc, s'achète, et son prix se discute. Il est bien souvent en rapport avec la dote apportée par l'épouse. Une dote qui se prépare dès sa naissance.

 

Cependant des jeunes tourtereaux peuvent mettent leurs parents réciproques devant le fait accompli en arrangeant un enlèvement.

 

En cas de divorce, une femme ne peut retourner chez ses parents. Elle demande alors la protection d'un notable qu'elle ne pourra quitter qu'à l'occasion d'un nouveau mariage.


Lorsqu'une jeune femme devient veuve, c'est le jeune frère de feu son mari qui devient son nouvel époux ; ou à défaut un cousin de son époux si ce dernier n'a pas de frère.

 

 

Culturellement les Hmong-s se sont toujours opposés à la sinisation. Ni le Bouddhisme et ni le Christianisme n'ont réussi à les ''convertir''.

 

Cependant s'ils sont restés fidèles à leurs us et coutumes en n'intégrant aucun ''système'' en particulier, ils se sont néanmoins appropriés d'us appartenant à d'autres !...

 

 

Très brièvement, les Hmong-s sont animistes. Ils rendent un culte à leurs ancêtres, aux génies qui les entourent, et ont recours à un chamane pour certaines de leurs cérémonies.

 

Ainsi, chaque individu aurait plusieurs ''âmes'', trente deux d'après certains. Ce qui n'est pas sans rappeler les ''khouanes'' que je préfère, quand à moi, appeler souffles de vie plutôt qu'âme. (Pour plus d'explications, se reporter au lexique et au mot Khouane)

 

Les hmong-s appellent cet ''ensemble d'âmes'' ndjou (stsuj). Ce serait le départ d'une, ou de plusieurs de ces âmes (souffles de vie ?...) du corps d'un vivant, qui causerait ses maladies, voire sa mort.

 

En conséquence pour qu'un malade retrouve la santé, il suffit que ses âmes réintègrent son corps. Hélas, au cours de leur ''vagabondage'' certaines sont capturées et retenues prisonnières par des esprits.

 

Alors seul un chamane est en mesure de contacter ces esprits, de converser avec eux et de connaître le ''prix'' ou la ''rançon'' ( ?) à leur payer pour qu'ils concèdent à libérer l'âme, ou les âmes (souffles de vie ?...), qu'ils retiennent.

 

Ce ''prix'' peut être le sacrifice d'une volaille voire d'un animal !...



A la mort d'un Hmong, la plupart de ses âmes (souffles de vie ?) s'éteignent elles aussi au fur et à mesure que se décompose le corps, à l'exception de trois d'entre elles.

 

La première garderait le tombeau et resterait attachée à la terre.  La seconde irait se perdre dans la nature et serait en mesure de réapparaître aux vivants sous forme de fantôme.

 

Quant à la troisième, appelée ''plig'' elle quitterait notre monde pour retourner au village des ancêtres. Puis après y avoir séjourné un certain temps, elle se réincarnerait chez un individu appartenant au même lignage que le corps de sa précédente incarnation.

 

 

LES RITES :

 

Parmi les rites les plus souvent nommés il convient de citer :

 

Les rites liés directement à la personne, dits rites de passage

-         La dation du nom d'un nouveau né (Hu plig).

-         L'appel ou le rappel des âmes (Hu plig).

-         Le mariage (Noj Tshoob).

-         La dation du nom de maturité (Tis npe Laus).

-         Les obsèques (Pam tuag).

 

Les rites de fertilité :

-         Le sacrifice d'une vache à un ancêtre (Ua nyub dab)

-         Le sacrifice d'un porc dans la maison (Ua npua roog)

-         Le sacrifice d'un porc en cas de maladie particulière (Ua npua tais).

 

Les rites liés au temps qui sont des rites festifs.

-         La fête du riz nouveau (1ère moisson) (noj mov nplej tshiab) qui se situe en général en Septembre.

-         La fête du nouvel an (noj tsiab peb caug) qui a lieu à la fin des moissons et en fonction de la lunaison, c'est-à-dire courant décembre.

 

 

Les principaux instruments de musique qui portent à leur paroxysme tous ces rites sont, l'orgue à bouche ou khêne ou  qeej, (*) la guibarde (ncas en Hmong), la flute (Raj ntsia), les tambours, le hautbois, et le luth (tinh tâu).


(*) Pour en savoir plus sur ces instruments, se reporter aux photos, et cliquer sur ''Musique – instrument de''.

 

 

 

Quelques Hmong-s lors du défilé de la fête des fleurs de février 2009.

(L'homme tient un qeej.)

 

 

Les Hmong-s se reconnaissent à leur habillement.

 

La toilette des femmes :

(Commune à toutes les Hmong-s)

Les bijoux mis à part, leurs toilettes se composent d'une coiffure, d'un corsage, d'une jupe, d'un tablier, d'une ceinture et de jambières.

 

Les hauts de corps, au niveau de l'encolure et des poignés, sont rehaussés de bandes décoratives, composées de motifs géométriques, de couleurs rouges et bleues.

 

Les jupes sont amples, lourdes, plissées et descendent en dessous des genoux. Elles se terminent elles aussi par des bandes décoratives à motifs géométriques.

 

Un long tablier étroit, composé aussi de motifs géométriques, recouvre la jupe sur le devant. Sur la chute des reins tombent les deux extrémités d'une ceinture qui fait plusieurs fois le tour de la taille de sa propriétaire.

 

Elles portent des bas-molletières au niveau des mollets.

 

Le costume des hommes :

(Commune à tous les Hmong-s)

Les messieurs portent des hauts de corps qui s'arrêtent, pour le devant, à mi-hauteur de la poitrine. Ils sont très décorés.

La coupe des pantalons dépend du groupe auquel appartient son porteur. Elle sera précisée aux chapitres opportuns.

 

Les femmes et les hommes, lors des grandes occasions, ont pour habitude de porter sur eux, toutes leurs richesses pour montrer leur réussite et leur prospérité.

Cette fortune se concrétise, en plus des colliers, bracelets et autre bijoux traditionnels, sous forme de pièces ou de petits lingots en argent, cousus sur leur costume. Le poids d'un costume peut alors atteindre une dizaine de kilos. 

 

 

 

Un Hmong fier de montrer sa fortune et sa prospérité. Peut-être un cœur à prendre ?...

Photo prise lors du défilé de la fête des fleurs en février 2010.

 

 

Au Lanna il y a trois sous groupes de Hmong-s.

 

1/    Les Hmong-s noirs, bleus ou verts.

       (Hmong-s Nua-s ou encore Méo-s noirs ou fleuris.)

       (Hmoob Ntsuab) (En écriture Hmong)

 

       C'est la couleur de leurs vêtements qui détermine le nom de ce groupe.

 

       Plus l'indigo qui a servi à teindre les tissus est foncé, et plus les tissus sont noirs. Avec le temps et les lavages successifs, la couleur passe et vire au bleu-vert …

       C'est donc de ce phénomène ''naturel'' que sont issus les différents noms qui servent à désigner ce groupe de Hmong-s !...

 

       C'est le groupe le plus important de tous, 60 à 70% de la population Hmong-s.

 

       Au Lanna, ils vivent surtout à l'ouest de Chiang-Maï.

 

 

       Petits détails faisant la différence !...

 

       Les femmes laissent tomber librement leurs cheveux sur leurs épaules.

       Quand elles se marient, elles les mettent en chignon sur le sommet de leur tête, en inclinant ce chignon légèrement sur le devant.

 

       Les hommes portent des pantalons noirs bouffants à fond bas dont les jambes se resserrent au mollet.

 

 

2/    Les Hmong-s blancs.

       (Hmong-s Deaw) (Hmoob Dawb) (En écriture Hmong)

         

       Ce groupe a pour habitude de porter des tissus de coton ou de toile de chanvre écrus. Alors ils ont été baptisés par rapport à cette spécificité … les Hmong-s blancs.

 

       Au Lanna, ils vivent à l'est de Nan, près de la frontière Lao-Thaïe sur des terres qu'ils ont occupées dès 1880.

 

 

       Petits détails faisant la différence !...

 

       Les femmes ont pour habitude de se raser le pourtour de la tête et de ne garder qu'une touffe de cheveux sur le sommet de leur crâne. Puis elles se coiffent d'un turban. 

 

       Les jours de fête, elles sont vêtues de jupes blanches.

 

        Les hommes portent des pantalons amples, descendant droit et dont les jambes flottent. Ils sont en tissus … écrus.

 

 

3/    Les Hmong-s rayés ou Hmong-s à manches galonnées.

       (Hmong-s Gua M'ba) (Hmoob quas Npab)

 

       Ces Hmong-s à brassards sont un sous groupe des Hmong-s blancs.

 

 

       Petits détails faisant la différence !...

 

       Les femmes ont pour coutumes de laisser pousser leurs cheveux.

      Elles les enroulent ensuite tout autour de leur tête en y rajoutant des mèches

       postiches.




Mes sources :

 

Chamanisme des Hmong (Le)

De Guy Moréchand

Editions Imprimerie Nationale – 1968 – Paris

Mais aussi …

BEFEO – 1968 – vol.54 - pages 77 à 81

 

Divergence dans la traduction entre les langues orientales et le Français...

Une étude cordonnée par Hui-Lan Chao et Kyoko Kuroda.

Editée par le Centre TESNIERE dans sa revue Internationale annuelle – année 2005 n° 30.

 

Hmong de la péninsule indochinoise (Les) – migration et histoire.

De Christian Culas et Jean Michaud.

 

Initiation du mort chez les Hmong (L')

Par Jacques Lemoine

Edts Pandora (Bangkok) 1983

Mais aussi …

BEFEO – 1972 – vol.12 - pages 84 à 110

 

Langue hmong (La) : de Barbara Niederer – CRLAO – CNRS.

 

messianisme hmong aux XIXe et XXe siècles (Le) :

La dynamique religieuse comme instrument politique.

Par Christian Culas - CNRS éditions –

Editions de la maison des sciences de l'homme, Paris

 

recomposition des rituels Hmong dans le contexte français (La)

Par Kao-Ly Yang

Revues plurielles N° 1234 de nov/déc 2001

France terre d'Asie - Hommes et Migration

 

http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/clao_0153-3320_1993_num_22_2_1446

http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/befeo_0336-1519_1968_num_54_1_4238

http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/hom_0439-4216_1972_num_12_1_367240

http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/hom_0439-4216_1972_num_12_3_367278


Envoi de Jacques BACON :


D’origine inconnue, mais vraisemblablement des steppes d’Asie Centrale –comme d’ailleurs toutes les populations d’Asie- les hmong se sont installés dans la vallée du fleuve Jaune et, poussés par les chinois (han), ont ensuite lentement migré vers le sud. Leur migration sur le Vietnam s’est déroulée en 3 phases principales :

-          Les premiers hmong, une centaine de familles des lignées Lù et Giàng, sont rentrés au Vietnam il y a environ 300 ans en passant du Guizhou à la région de Dong Van et Méo Vac (province de Hà Giang).

 

-          Il y a environ 200 ans, un 2e groupe d’une centaine de famille des lignées Vàng et Ly est également passé sur Dong Van, alors qu’un groupe plus petit des lignées Vàng, Ly, Chau, Sùng, Hoàng et Vù s’est installé dans les montagnes au nord de Bac Ha (district de Si Ma Cai) ; ce sont les fameux hmong fleuris.

 

-          Une 3e migration, la plus importante avec environ 10 000 personnes, s’est installée à la fin du 19e dans les régions de Lao Cai, Yen Bai et Ha Giang. A la même époque, un certain nombre de famille sont passées du Laos au Centre Vietnam (régions de Than Hoa, Nghe An et Dak Lak).

De nos jours, la migration hmong se poursuit, mais principalement à l’intérieur du Vietnam du Nord, du nord vers le sud et de l’est vers l’ouest.

Une légende très répandue y compris par les guides-papier veut que le nom miao ou méo leur ait été donné par les français à cause du fait que les hmong grimpent comme des chats (miao en vietnamien). Rien n’est plus faux. Le nom miao  est une déformation du mot chinois mieo, nom que les chinois donnaient non pas aux seuls hmong, mais à toutes leurs minorités, et qui veut dire « cultivateurs », mais surtout « sauvages ». Inutile de préciser que les hmong détestent qu’on les appellent miao !

On estime actuellement la population hmong à 7,5 millions en Chine, environ 1,2 au Vietnam, 300 000 au Laos et 200 000 en Thaïlande. Au Vietnam, ils forment donc la plus importante minorité après les thaïs (1,5 million).  Ils vivent dans de petits hameaux –giao- ou, le plus souvent, dans des maisons isolées, entre 800 et 1400 m, principalement dans tout ce que les français avaient nommé « La Haute Région », qui s’étend tout le long de la frontière du Nord-Laos et de Chine. C’est la province de Ha Giang qui en compte le plus, suivie de celle de Lai Chau et de Lao Cai.

Le Vietnam compte 7 groupes de hmong, reconnaissable au costume traditionnel des femmes : les hmong blancs (Hmong Dâu), noirs (Hmong Du, rouges (Hmong Si ou Dô), verts (hmong Dua ou Xanh), fleuris (hmong Lênh), variés (Hmonh Xua ou Houa) et les hmong de l’eau (Na Miéo). Des questions sont posées sur le 7e groupe, dont la langue se rapproche du groupe Tay/Thaï et dont les membres ont adopté la maison en bois sur pilotis caractéristique des Thaïs/Tay.

Les villages hmong reflètent toujours la diversité des lignées familiales : un village regroupe en moyenne 2 ou 3 lignées, les plus gros en comptant 6 ou 7. Particularité étonnante : dans les villages, chaque lignée a son propre hameau appelé Y Chau Senh ; un village hmong est donc généralement composé d’un petit groupe de hameaux séparés. Les mariages entre hommes et femmes d’une même lignée sont formellement interdits.

La principale culture des hmong est le maïs, suivi du riz, cultivés en champs irrigués ou en terrasses qu’ils parviennent à accrocher même sur les pentes les plus escarpées. Ils cultivent également fréquemment le chanvre, dont ils tissent les fibres pour fabriquer leurs vêtements, et l’indigo qu’ils utilisent pour les teindre. La traditionnelle culture sur brûlis a pratiquement disparu depuis que les hmong sont devenus essentiellement sédentaires.

Sources : The hmong in Vietnam (VNA Publishing House)

                  Ethnic Minorities in Vietnam (Thé Gioi Publishers)


 



12/03/2010
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