MerveilleuseChiang-Mai

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TERRE CUITE (Les arts de la )


TERRE CUITE (Les arts de la )

                                                  ou TERRACOTTA  ARTS

 

BAN PHOR LIANG MEUN'S

36, rue Prapokklao, soï 2 – 50200 CHIANG-MAI

36, ถนน พระปกเกล้า - ซอย 2tél : (053) 278 187

http://www.artteracotta.com

 

 

Si vous êtes lassés de vos nains de jardin, ou si vous désirez créer un coin de verdure rappelant votre passage en Asie du Sud-est, ou encore plus simplement visiter un site peu ordinaire et quelque peu magique, où s'empilent pêle-mêle moult vestiges des anciens royaumes de la région, allez donc faire un tour à ''Terracotta arts.''

 

 

   

 

 

Dans une verdure luxuriante, où reposent une kyrielle d'objets sacrés ou usuels, témoins de civilisations aujourd'hui disparues, un lieu magique a vu le jour. Ce havre de paix, de plénitude et de curiosités intellectuelles porte le nom de ''Terracotta arts''.

 

 

 

''Terracotta arts'' est un endroit peuplé de génies et de dieux dont on sent la présence à chaque pas.

 

 

   

 

 

Ce ''haut-relief'', telle était sa position dans le jardin, en trois photos, est une copie d'un bas-relief d'un temple khmer datant de la fin du Xè et le début du XIe siècle. Il s'agit des neuf divinités gardiennes de l'espace. Du fait de leur nombre on les appelle aussi ''navagrâhas'' c'est-à-dire les neuf planètes divinisées.

 

Ces divinités sont aussi désignées sous le nom de ''dikpāla'' quand elles sont debout et celui de ''dikpālaka'' quand elles sont assises sur leur ''vāhana'' ou monture … comme sur les photos.

 

Leur nom varie selon les traditions, ainsi que leur ordre sauf pour la 4ème et la 5ème divinité qui sont toujours aux mêmes places. (Varuna et Indra.)

 

En commençant par la gauche il y a :

 

1/ Surya. Sa planète est le soleil et son vāhana sept chevaux ou un cheval à sept têtes. (*) C'est le gardien du sud-ouest.

En Inde Nirriti, le dieu de la discorde, occupait cette place.

(*)  Le dikpālaka a été conçu avec deux chevaux.

 

2/ Candra ou Chandra ou encore Soma. Sa ''planète'' est la lune et son vāhana des cervidés, (*) du genre antilopes ou gazelles. C'est le gardien du nord-est.

 

(*) Ce ''dikpālaka'' représente ici, Candra assis sur un piédestal, mais il aurait pu être au cœur d'une fleur de lotus. Dans les deux cas ce ''trône'' est censé être tiré par des cervidés.

 

En Inde c'était le siège de Ishāna, l'un des aspects de Shiva.

 

Lorsque la lune est désignée sous le nom de Soma, elle est l'épouse de Surya, le soleil. Alors que Candra et/ou Chandra font de la lune une divinité masculine.

 

3/ Yama le dieu des morts. Sa planète est Saturne, et son vāhana un buffle. C'est le gardien du sud.

 

4/ Varuna le dieu des eaux et des océans. Sa planète est Vénus, et son vāhana un Hamsa. (Cygne ou oie sauvage) C'est le gardien de l'ouest.

 

5/ Indra le dieu des dieux. Sa planète est Jupiter et son Vāhana est l'éléphant Airāvata. C'est le gardien de l'est.

 

6/ Kubera le dieu comptable des richesses des dieux. Sa planète est Mercure et son Vāhana un cheval. C'est le gardien du nord.

 

7/ Agni le dieu du feu. Sa planète est Mars et son Vāhana un bélier. C'est le gardien du sud-est.

   

8/ Vāyu le dieu des vents ou Rahu, le démon sans corps qui pourchasse inlassablement la lune et le soleil pour les avaler. Ce qui a pour cause, quand il y parvient, de provoquer les éclipses. Comme il est sans corps, la lune et le soleil ne peuvent que réapparaître dans les instants qui suivent son acte ''divinitophage''.

 

Rahu c'est aussi et avant tout la tête du dragon ou le nœud ascendant lunaire. Pour la planète correspondante, voir en fin de chronique.)

 

Selon les traditions, c'est Vāyu ou Rahu le gardien du nord-ouest.

 

9/ Kêtu est la queue du dragon ou le nœud descendant lunaire. C'est aussi la gardienne de l'axe vertical d'où partent toutes les directions.

 

Si vous désirez en savoir un peu plus, ou y voir plus claire, veuillez vous reporter au diagramme en fin de chronique.

 

 

Dans la version reproduite il manque la neuvième divinité. Une distraction de l'artiste ?... une version particulière ?... je ne saurai dire.

 

Par ailleurs pour ''équilibrer'' artistiquement les photos le photographe s'est senti obligé de doublé Kubera. Il ne s'agit donc pas d'une erreur de l'artiste sculpteur mais d'une ''fantaisie volontaire'' pour la mise en harmonie des photos.

 

 

 

 

 

''Terracotta arts'' se situe tout à côté de la porte Chiang-Maï, dans la ville intramuros, juste derrière le marché et à deux pas du Wat Puak Tem (วัดพวกแต้ม) dont le nom pourrait se traduire par le Temple de la corporation des peintres.

 

L'art serait-il indissociable du sol de ce quartier ?!... tout porte à le croire. En tout cas ''Terracotta arts'' reproduit, expose et vend des œuvres du passé plus vraies que nature.

 

 

Pour s'en rendre compte il suffit de franchir le portail où elles se trouvent les unes à côté des autres, telles de magnifiques témoins des temps passés.

 

 

Le portail qui donne dans ce sanctuaire des dieux d'antan semble toujours ouvert, et on peut le franchir sans se faire interpeller.

 

En tout cas à l'occasion des différentes visites que j'ai pu y faire on ne m'a jamais rien demandé, et je n'ai jamais dit quelles étaient mes intentions en prenant des photos. 

 

 


 

 

A gauche, des têtes de divinités de diverses origines et au fond un employé qui arrose les terres cuites pour les aider à … vieillir ou prendre de la patine.

Au centre un bas-relief khmer représentant la grande et totale extinction de Bouddha entouré de ses disciples.

Les non-bouddhistes appellent ce moment l'agonie ou la mort de bouddha.

A droite, un bouddha typique du Lanna. J'en ai vu une bonne dizaine de même facture mais de plus petites tailles, un mètre environ, au Wat Puak Chang (วัด พวกช้าง) qui se trouve juste à l'angle sud-est de la ville dont le gardien est … Agni.

 

En fait concernant Chiang-Maï le gardien du Sud-est n'est pas Agni mais … Saturne … nous y reviendrons dans la rubrique astrologie.

 

Eh oui !... rien n'est simple dans la mythologie !.... 

 

 

 

 

Dans ce jardin extraordinaire il y a, dans un désordre artistiquement réussi, des statues et des têtes de divinités, des bas reliefs, des pots zoomorphes ou anthropomorphes, des amulettes et que sais-je encore.

 

D'un pas à l'autre on met le pied à java ou à Angkor, voire au Lanna en Inde ou en Birmanie.

 

La visite peut prendre une bonne heure, voire plus car on va de découvertes en découvertes, et qu'il est satisfaisant de donner une origine aux reproductions qu'on rencontre.

 

Mais cette visite peut aussi se faire en cinq minutes. Car il y a des gens qui mangent du caviar comme des cochons se goinfrent de confiture. Alors dans ce cas là, ce n'est même pas la peine d'y aller !...

 

 

 

 

Pour les plus curieux et les éventuels ''acheteurs'', en face de la sortie, il suffit de traverser le soï, (la ruelle) il y a un autre parc avec les ateliers de sculpture, un magasin de vente et sur la droite un magnifique ''Bauhinia purpurea'' ou ''arbre à orchidées'' qui en Novembre était en fleur. (La feuille de cet arbre a une découpe particulière.)

 

 

 

 

Si vous désirez en voir plus parce que ce genre de décoration vous intéresse j'ai créé dans la catégorie photos une série … ''Terracotta arts''.

 

 

 

Cette chronique, comme toutes les autres, a été écrite sur un coup de cœur et non dans un but publicitaire ou mercantile.

 

 

 

 

 

A gauche la feuille du ''bauhinia purpurea'', et à droite sa fleur.

 

Au centre le diagramme graphique des gardiens de l'espace pour mieux visualiser le … système.

 

Comme vous avez dû le remarquer sur la photo Vāyu ou Rahu n'ont pas véritablement de corps.

 

Le bassin du sujet, ses jambes et ses pieds, sont comme enveloppés par des motifs décoratifs qui font penser à des vaguelettes et qui ne sont pas sans rappeler les symboles du signe du verseau, un signe d'air dont Uranus est le maître. (*)

 

Pour des raisons trop longues à développer dans cette chronique, il est fort probable que la divinité représentée soit Rahu et non pas Vāyu. Car vayu a un vāhana en l'animal d'un cervidé, un daim.

 

(*) Dans la rubrique ''Astrologie'' je serai amené, avec le neuvième quadrilatère à parler de Rahu et de son assimilation avec Uranus.

 

Les premières observations écrites d'Uranus datent, environ, du 17è siècle mais il n'entre officiellement dans le monde de l'astronomie qu'en avril 1781 avec William Herschel.

 

Cependant les similitudes symboliques entre Rahu et Uranus sont à couper le souffle. Malheureusement comme cette chronique n'a pas pour objet ce sujet alors je m'abstiendrai d'aller plus avant !…. Mais il était nécessaire d'écrire cette petite mise au point.

 

 

 

 



22/02/2011
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